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J'ai beaucoup aimé cet album, aussi je reprends ici une brève fiche de lecture de novembre 2010, avec l'espoir de susciter des curiosités, car cet artiste le mérite bien. Il sait raviver le devoir de mémoire et dénoncer l'inhumain.

Il s'agit, avec « In the Shadow of No Towers » d'une BD publiée entre 2002 et 2003 dans Die Zeit, Courrier International et The Independent. L'album, grand format (34,8 x 24,1 cm) a été publié à compte d'auteur en 2004.

C'est une réflexion sur les attentats du 11/09/2001 et l'impact qu'ils ont eu sur le comportement des Américains, l'artiste compris. « Je voulais refaire de la BD, après tout, ma muse s'appelle Désastre ! ». Ainsi, lui, qui n'aurait jamais porté un T-shirt « I ♥ NY », il éprouva soudain de la tendresse pour ses rues familières et vulnérables.

J'ai enfin noté « dropping the other shoe », expression idiomatique américaine utilisée pour exprimer l'attente d'un événement prévisible et théoriquement inéluctable. Après le gant de Kant, la chaussure (seconde) du « vaudeville étymologique » de cet album mémorable.
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Le talentueux dessinateur de Maus était à Manhattan le 11 septembre. Ses enfants étaient à l'école au pied des tours.
Cet album commence donc par nous livrer "son" 11 septembre, la panique, l'incrédulité, le besoin incoercible d'aller chercher les enfants pour rassembler la famille.
Ensuite, Spiegelman, qui en connait un bout en matière de traumatisme, a réfléchi et observé, et nous donne son point de vue très, très critique sur la guerre en Irak et la politique américaine en général.
Et pour ce faire il convoque, dans la seconde partie de cet album, les héros de comics du début de siècle - le 20è je précise : Pim Pam Poum, Little Nemo, Happy Hooligan... une certaine idée des États-Unis.
Le tout dans un album qui est d'abord un curieux objet, aux pages cartonnées comme un livre pour enfants, à lire en hauteur dans une mise en page évoquant les unes de presse.
Il a livré ces chroniques à la presse, justement, et nous explique sa difficulté, sa lenteur à dessiner ; d'où le nombre de pages très réduit au final, de cet ouvrage.
Challenge Bande dessinée 2022
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Spiegelman, new-yorkais du Sub-Manahattan a vécu "en live" les attentats du 11 septembre 2001.
Son album de grosses pages cartonnées, comme les livres pour enfants, nous fait partager le traumatisme qui fut le sien.
Spiegelman raconte au lecteur, sa difficulté extrême à reproduire la destruction des tours jumelles. Il nous fait partager son désespoir et une sorte de certitude dans une fin du monde proche. Il l'offre avec la sobriété de son dessin talentueux à l'aune de ses sentiments tumultueux.
Spiegelman fait appel, ensuite, aux grandes planches des dessinateurs américains du début du XXe siècle, dans certaines desquelles il entrevoit une sorte de prémonition.
La vision de Spiegelman est à la fois structurée et syncopée, chaotique comme la situation de ce 11 septembre 2001. Elle apparaît comme singulière, parfois hallucinée.
A l'ombre des tours mortes est donc un album à lire, à fouiller et à relire.

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En ce qui me concerne, je suis assez fan des illustrations d'Art Spiegelman.

Je l'avais découvert dans Maus, je me suis ensuite intéressée à son parcours.
Art Spiegelman me donne l'impression d'etre un artiste "torturé", ce qu'il écrit, ou ce qu'il dessine ne rayonne jamais de joie de vivre. Néanmoins, c'est un artiste de grand talent.

Je pense qu'à l'ombre des tours mortes a surtout été écrit, et dessiné, pour exorciser sa peur. Et comment ne pas avoir peur lorsqu'on habite à proximité des tours et que les enfants vont à l'école juste à coté.

Dans cet ouvrage, l'artiste décrit ce qu'il pense etre les tenants et les aboutissants de cet attentat et nous fait partager ses angoisses.

Ce n'est pas un livre très gai, c'est meme assez déprimant mais ça vaut la peine d'etre découvert.
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Dans cet album, Art Spiegelman crie, pleure, questionne, expie. Dans ces pages grands formats, il se décharge des émotions qui le submergent depuis ce terrible jour de septembre. S'étant éloigné de la bande dessinée, il en appelle aux origines de cet art pour renouer avec ce moyen d'expression.
Critiques vives à l'encontre de la politique menée par le gouvernement de G.W.Bush, analyse de son traumatisme, cheminement personnel : l'ouvrage est chaotique. Mais comment pourrait-il en être autrement lorsque l'on sait que l'auteur était au pied des tours lorsqu'elles se sont effondrées ?
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Art Spiegelman est l'auteur du mondialement célèbre Maus, mais je n'avais rien lu de lui en dehors de cet ouvrage, et je voulais réparer cela. Alors lorsque j'ai pu me procurer cet album, traitant d'un sujet très sensible qui plus est, je n'ai pas hésité un instant. Je vous le disais, A l'ombre des tours mortes est un exorcisme. Spiegelman a vécu ces évènements dans sa chair, craignant de perdre sa fille au lycée international de l'ONU, potentielle cible, mais surtout placée au pied des tours jumelles. Il a gardé en mémoire l'incandescence des poutrelles d'acier des gratte-ciels, au moment où ils ont cédé. Il ne pouvait garder cela pour lui, et a utilisé son art pour réaliser sa propre psychanalyse en somme. On vit avec lui ces évènements, on a peur pour lui et les siens. Mais l'artiste est engagé, il est new-yorkais, et donc il ne se prive pas de dénoncer avec virulence les mensonges et les trahisons du gouvernement américain qui ont suivi. Actes qui ont lui valu une grande frilosité à l'époque de la part des médias américains. Il ne faisait pas bon être en désaccord avec la croisade nationale décrétée par le président.
Mon seul reproche à cet album, c'est d'être trop court. 22 pages seulement, plus un supplément sur les relations entre bande dessinée et guerres américaines au début du XXe. Cela tient au fait que ces planches furent publiées dans la presse. Spiegelman n'a pu en livrer beaucoup. Merci à Casterman de nous proposer le livre en format tabloïd, ainsi que les planches ont été publiées à l'origine. Mais voilà, je reste sur ma faim. Spiegelman est excellent, j'aime toujours autant son trait, quoi qu'il mette en scène, et j'aurai aimé en avoir plus, en savoir plus sur ces ressentis des évènements. Mais puisque nous sommes sur une oeuvre créée en réaction à une souffrance, je n'en demanderai pas trop.

Excellent, indispensable pour montrer combien les américains sont moins monolithiques que ce que nous le pensons, Art Spiegelman propose encore une oeuvre qui apporte réellement à l'humanité entière.
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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Cet album, édité par Casterman, regroupe les planches dessinées par Art Spiegelman publiées dans la presse en 2003 -2004 ( le journal allemand Die Zeit, Courrier International et l'anglais The Independant ) ayant pour sujet les attaques sur les tours du World Trade Center à New-York en septembre 2001. Très engagés, parce que très critiques vis-à-vis de la politique guerrière du président G.W. Bush à la suite des attentats, ces dessins furent d'abord refusés par la presse américaine.

Impressionnante BD.

L'objet livre en premier lieu : grand format, entièrement cartonné, presque chacune des 38 pages en double page est à lire en hauteur en tournant l'album d'un quart de tour.

La lecture confirme, c'est du lourd.

Comme dans l'indispensable Maus, récompensé du Prix Pulitzer, Art Spiegelman se met en scène. On y retrouve la force du propos qui mêle histoire familiale - l'auteur est new-yorkais et sa fille était scolarisée dans un établissement situé aux pieds des tours - émotions et réflexions personnelles à une vision sociale acérée. Les bouleversements et les conséquences des attentats sur les comportements et mentalités de la population américaine sont rendus avec un humour tragique, tout en auto-dérision. Comme dans Maus, l'artiste utilise autant les mots que les images pour exprimer un traumatisme. Ou plutôt des traumatismes parce que la guerre qui s'ensuivit contre l'Irak le remplit d'horreur - " Terrorisé tant par al Qaïda que par son propre gouvernement " -.

Un pamphlet. Les planches expriment avec virulence son désarroi, son angoisse et sa colère - "J'ai cru perdre la vie le 11 septembre...J'ai perdu la raison peu après, et finalement, j'ai perdu tout ce qui me restait en foi de l'Amérique quand cette cabale s'est déclenchée " -. Les termes, les sarcasmes, dont il use pour qualifier le président Bush, sa politique " coloniale " relayée par les médias - "rédemption, préemption " - et le patriotisme exacerbé de ses compatriotes sont d'une violence au-delà de la caricature.

" - Mais fallait-il vraiment que ce soit des drapeaux américains cocardiers qui émergent des braises du Ground Zero ? " [ on voit alors le personnages qui plonge à terre façon autruche, se cachant la tête sous le drapeau étoilé ] - Je devrais me sentir en sécurité la-dessous, mais - bon sang ! - j'y vois rien ! "

- " Je revois encore très nettement les horreurs de Ground Zero le 11 septembre...2002. J'ai vu, de mes yeux vu, le bombardement d'objets kitsch en vente ce jour-là..."

Art Spielgelman mêle aussi les genres et les formats de la BD, utilisant différentes techniques. Je ne suis pas suffisamment compétente pour en écrire l'exposé. Il y a des montages photographiques, de l'infographie, des effets de tons vintage, des strips, des affiches, des bandes verticales, l'ensemble est d'une extrême densité, percutant. le style des anciens comics sont à l'honneur, pique culturelle en parodie autant qu'en hommage. La reprise de ces références que je ne maîtrise pas, notamment la (re)connaissance des héros, n'a absolument pas gêné ma lecture puisque c'est la forme et l'esprit de la BD qui délivrent le message. Puis, justement, l'album se clôt sur une double-page de texte, évidemment intitulée le supplément illustré, dans laquelle Art Spiegelman revient sur la naissance de la BD de presse au début du siècle, racontant l'historique de ces suppléments et présentant les personnages récurrents que l'on découvre sur les sept planches qui suivent.

Impressionnée.

Art Spiegelman a été, de 1992 à 2002, dessinateur et journaliste pour le New Yorker qui publia, quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, cette couverture noire.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Spiegelman repousse encore une fois les limites de la BD en abordant le 11 Septembre 2001.

C'est une introspection, une thérapie personnelle de l'auteur qui cherche à comprendre comment il a vécu l'événement (il habitait tout près des WTC).

Il y fait les parallèles avec Maus et remet son masque de souris à l'occasion. Cette BD a été mal reçue à sa sortie parce qu'elle est très critique envers la montée du nationalisme américain, les guerres et tout ce que l'administration Bush a pu faire suite au 9/11.

Critique qui, aujourd'hui, n'a pas pris une ride.

La BD fait environ 10 pages plutôt denses et se lit site le côté. Spiegelman profite au maximum de cette forme particulière.
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L'auteur Art Spiegelmann semble atteint du syndrome James Cameron. Après l'immense succès rencontré par rapport à son oeuvre culte Maus, plus rien ou presque… J'ai toujours considéré que c'était dommage qu'un génie se repose sur ses lauriers sans renouveler un nouvel exploit. Je continue de penser qu'un vrai artiste, c'est celui qui produit dans une certaine période donnée « quelques » oeuvres cultes.

Ici, il aura fallu les attentats terroristes les plus meurtriers au monde, pour que l'auteur se réveille. Il explique qu'il a besoin de dessiner ce qu'il ressent pour exorciser son traumatisme car il se promenait avec son épouse au moment de l'effondrement des tours et qu'il a dû vite récupérer sa fille dans l'école située non loin des bâtiments. C'est louable que de mettre son talent en hommage à ce qui s'est passé. Mais c'est tellement maladroit dans l'approche et finalement également dans son concept.

Par ailleurs, cet ouvrage qui ressemble à un bel objet à collectionner ou à un premier bouquin pour bébé (au choix) se veut une critique féroce de la politique menée par Bush. Je n'ai pas senti d'attaques virulentes digne du film Fahrenheit 9/11 de Michael Moore que j'avais beaucoup apprécié soi dit en passant.

Mélanger les premières bd paru au début du XXème siècle comme Pim Pam Poum avec le tragique évènement du 11 Septembre ne m'a pas paru très judicieux. Au total, je me dis que pour l'instant, j'ai plutôt était déçu par les bd ayant pour sujet le 11 Septembre. Aucune jusqu'ici n'arrive véritablement à retranscrire avec un minimum d'impartialité tout ce qui s'est passé pour donner un caractère universaliste.
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