En cette journée ensoleillée, les quatre enfants Haynes sont réunis avec leurs conjoints et leurs propres enfants chez leur mère, Elizabeth. Une image parfaite d'une famille américaine idéale où chacun joue son rôle à la perfection et où rien, jamais, ne déborde. Mais parfois, une infime fissure fragilise l'édifice et fait tout basculer, même dans les familles parfaites. Alors les vrais visages apparaissent, les personnalités se révèlent avec leurs failles et leurs secrets.
Céline Spierer nous entraine ici dans un huis clos familial où chacun des membres a des secrets et où les relations reposent sur un fragile équilibre que la moindre étincelle peut faire vaciller.
Par d'habiles retours en arrière, l'auteure nous plonge tour à tour dans l'intimité de chacun de ses personnages, mettant au jour les zones d'ombre de cette famille entachée par de nombreux secrets qui, au fil du temps, ont faussé leurs rapports.
Céline Spierer n'a pas le mordant d'un
Richard Ford ou la finesse d'analyse d'un
Jonathan Franzen, deux maîtres dans l'art d'ausculter les rapports familiaux et la société américaine, mais l'ensemble se lit avec plaisir et facilité.
Les personnages sont attachants et même si les situations et rebondissements sont parfois prévisibles, l'auteure parvient à maintenir l'intérêt de son lecteur tout au long du récit par une approche psychologique qui interroge sur la difficulté d'être soi-même au sein d'une structure qui a distribué les rôles dès l'enfance.
C'est un roman très intimiste mais qui, par le prisme du noyau familial, interroge plus largement sur les masques que l'on porte en société, sur les personnalités que l'on endosse pour être conformes à ce que les autres attendent de nous ou sur notre capacité à enfermer de lourds secrets pour ne pas faire de vagues. Un second roman à découvrir et une auteure à suivre.