J'ai lu ce livre au moins 10 fois, je le connais quasiment par coeur, et pourtant, non seulement je ne me lasse pas de le lire, mais le coup de coeur est toujours aussi puissant quel que soit le nombre de lectures.
Pour les éditions harlequin c'est aussi une manne car il a été réédité pas moins de trois fois sous des titres différents et avec un résumé qui laisse entendre que les éditions les plus récentes (
Trahison et Les blessures du passé) sont les suites de la plus ancienne (
Destinées). Ne pas se faire avoir, il s'agit bien du même roman.
Ce que vit Becky Lynn dans sa ville natale est affreux et je ne parle pas seulement du viol dont elle est victime : toute la ville la méprise à cause du manque d'argent de sa famille, son père est alcoolique et violent, sa mère complétement effacée. Tous, chacun à sa manière, à contribuer à ce que des Garçons tels que Ricky et Tommy pensent pouvoir faire ce qu'ils veulent à Becky Lynn sans jamais être inquiétés puisqu'elle est quantité négligeable. Hélas, ils ont raison (du moins en ce qui concerne leurs parents et ceux de Becky Lynn). La patronne de Becky Lynn fait exception et, qui sait ce qu'il se serait passé si elle était allée trouver la police dès la première agression en compagnie de celle-ci ?
Mais après avoir été rejetée par son père, son frère et sa mère, de manière différente pour chacun d'eux, Becky Lynn décide de prendre les maigres économies qui ont échappées à la rapacité de son père et de ficher le camp une bonne fois pour toute.
Malheureusement, si la fuite l'éloigne de ses agresseurs, les problèmes psychologiques qu'ils ont provoqués chez elle la suivent dans sa nouvelle vie : Becky Lynn est maladivement timide, essayant de se rendre le plus invisible possible et surtout, elle a une peur panique des hommes, ne supportant pas que ceux-ci ne fasse ne serait-ce que l'effleurer.
Cette timidité et cette peur ne vont pas l'aider quand elle va commencer à graviter dans le milieu de la mode. Becky Lynn arrive à donner une impression de force à son entourage mais au fond d'elle, elle est toujours aussi vulnérable.
Le pire pour elle est le sentiment de solitude profonde qui l'accompagne sans cesse, même lorsqu'elle est très entourée et Jack, le fils de sa patronne, celui qui la fait entrer dans le monde de la mode, ne va pas arranger les choses.
Il n'y a pas besoin d'avoir ressenti un jour cette solitude pour ressentir la souffrance de Becky Lynn car l'écriture de l'auteur nous plonge à l'intérieur même de la jeune fille.
Malgré le nombre de fois incalculable où j'ai relu ce livre, je suis toujours au bord des larmes (et à certains moment, plus qu'au bord) à la lecture de cette histoire.
Erica Spindler nous fait vraiment vivre, ressentir, toutes les émotions de ses personnages, en particuliers ceux de Becky Lynn et de Carlo Triani.
Un coup de coeur assurément, depuis ma première lecture, et sans doute pour toutes les relectures qui suivront !