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Citations sur Lune noire (59)

A onze heures, la neige tombait lourdement en gros flocons lisses et le ciel était complètement invisible. Les gens se trainaient parmi les flocons, et la neige s'accumulait devant les portes, s'accumulait sur la statue dev la place et sur les rails menant de la mine au port. la neige s'accumulait et les petits tombereaux patinaient lorsqu'on les poussait. Et sur la ville planaient des ténèbres plus sombres que les nuages; sur la ville planait un accablement et une haine froide et grandissante.
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Lanser avait été en Belgique et en France vingt ans auparavant et il essayait de ne pas penser à ce qu'il savait - que la guerre est haine et perfidie, embrouillamini de généraux incompétents, torture, tuerie, écœurement, épuisement, jusqu'à ce qu'elle s'achève enfin sans avoir rien changé, à part de nouvelles lassitudes et de nouvelles haines. Lanser se disait qu'il était un soldat, chargé seulement de transmettre des ordres; on n'attendait pas de lui qu'il se mît à penser et à poser des questions; et il s'efforçait de mettre de côté les souvenirs écœurants de l'autre guerre et la certitude que ce serait la même chose.
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- Bien. Maintenant, je vais vous dire quelque chose, et j'espère que vous le comprendrez. Vous n'êtes plus un homme. Vous êtes un soldat. Votre bien-être n'a aucune importance et, lieutenant, votre vie n'a pas beaucoup d'importance. Si vous vivez, vous aurez des souvenirs. C'est à peut près tout ce que vous aurez. En attendant, vous devez recevoir des ordres et les exécuter. La plupart des ordres seront désagréables, mais ce n'est pas votre affaire. Je ne vais pas vous mentir, lieutenant. On aurait dû vous préparer à ça, et non à des rues parsemées de fleurs. On aurait dû vous forger l'âme avec la vérité, et non vous mener avec des mensonges. Mais vous avez choisi ce travail, lieutenant, poursuivit-il d'une voix dure. Allez-vous le conserver ou le quitter ? Nous ne pouvons pas nous occuper de votre âme.
Prackle se leva.
- Merci, mon colonel.
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- Oui, ils vont l'allumer, répondit fièrement Orden. Je n'ai pas le choix entre la vie et la mort, voyez-vous, colonel, mais... j'ai le choix de mon attitude. Si je leur dis de ne pas se battre, ils seront déçus, mais ils se battront. Si je leur dis de se battre, ils seront contents, et moi qui ne suis pas un homme très courageux je les aurai rendus un peu plus courageux. (Il sourit en manière d'excuse.) Voyez-vous, c'est facile à faire, puisque la fin pour moi est la même.
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- Des gens ponctuels, reprit-il, mais leur temps est presque écoulé. Ils pensent que parce qu'ils ont un seul dirigeant, un seul chef, nous sommes tous comme ça. Ils croient que dix têtes coupées vont nous abattre, mais nous sommes un peuple libre ; nous avons autant de chefs que d'individus, et en période de nécessité les dirigeants surgissent parmi nous comme des champignons.
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Dans le feu de l’action, ils étaient capables de courage ou de lâcheté, comme tout un chacun.
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Le capitaine Loft était autant capitaine qu'on peut l'imaginer. Tout en lui respirait et transpirait le capitaine. Il n'y avait aucun moment où il ne fût militaire. Une ambition tenace le faisait monter en grade. Il montait comme la crème monte du lait. Il claquait les talons aussi parfaitement qu'un danseur. Il connaissait toutes les formes de l'étiquette militaire et tenait à les appliquer toutes. [...] Le capitaine Loft était convaincu qu'un soldat est l'élément le plus évolué de la vie animale. Si jamais il songeait à Dieu, il Le considérait comme un vieux général à la retraite, honorable et grisonnant, vivant au milieu de souvenirs de batailles et allant plusieurs fois par an déposer des couronnes mortuaires sur les tombes des lieutenants. Le capitaine Loft croyait que toutes les femmes tombaient amoureuses d'un uniforme et il ne voyait pas comment il pourrait en être autrement. Dans le cours normal des événements, il serait général de brigade à quarante-cinq ans et se verrait en photographie dans les journaux illustrés, flanqué de grands femmes pâles et masculines portant des chapeaux à voilette.
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- Je ne sais pas. C'est la ville qui décidera de ce qu'il faut faire.
- Mais vous êtes l'autorité.
- Vous n'allez pas le croire, mais c'est pourtant vrai : l'autorité, c'est la ville. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais c'est ainsi. Cela signifie que nous ne pouvons pas agir aussi rapidement que vous, mais lorsqu'une direction est tracée, nous agissons tous ensemble.
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A dix heures quarante-cinq tout était terminé. La ville était occupée, les défenseurs étaient décimés, et la guerre était finie.
A dix heures quarante-cinq le vieux maire Orden avait reçu des envahisseurs la demande formelle d'accorder une audience au Colonel Lanser, audience qui était fixée à onze heures dans le palais de cinq pièces du maire.
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Allez-vous appliquer les ordres, en sachant qu'ils ne mèneront à rien? (p.173)
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