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EAN : 9798608276651
200 pages
Auto édition (19/02/2020)
4.64/5   11 notes
Résumé :
Une édition plus récente est disponible.
https://www.babelio.com/livres/Steinling-Hier-il-sera-trop-tard/1471135

ISBN : 9782322455485
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le jour de l'enterrement de son père, Marie-Jeanne est assaillie de flashs de son enfance malheureuse. Lorsque le curé souhaite au mort de reposer en paix, Marie-Jeanne se révolte et s'en fuit. Elle est repérée par un inconnu dans un taxi qui lui propose de l'emmener avec elle à la gare.

Cette rencontre apportera à la jeune fille une vision de l'amour parental tel qu'elle le rêvait. Son père était un tortionnaire de l'enfer, Jean-Jacques est son ange du paradis.

L'habit ne faisant pas le moine, Jean-Jacques dissimule un secret et un comportement de plus en plus étrange. On ne peut que plaindre la jeune fille qui rêvait tant d'être un peu aimée et considérée d'être à nouveau reléguée dans l'ombre de ses désillusions.

C'est le premier roman de Geneviève Steinling. Je la remercie pour l'envoi de celui-ci. J'ai passé un bon moment de lecture en compagnie de Marie-Jeanne, grâce à une écriture directe et sensible, les pages se tournent sans temps mort, aspirée que je fus de connaître le dénouement pour cette jeune femme. Un roman efficace avec son pesant de suspens et de psychologie.

Je termine en reprenant les mots de la romancière dans son petit mot à mon attention :

« Aujourd'hui ou demain il n'est jamais trop tard pour oser faire de sa vie ce qu'on veut qu'elle soit ».

Ah si tout était aussi simple...
comme l'écrivait si bien Jacques Mathis, parfois on voudrait tant mais on ne peut pas.
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Rien n'est plus propice à laisser vagabonder son esprit que d'assister à une messe. Pour certains la méditation prend le pas sur le quotidien, pour d'autres ce sont les souvenirs qui remontent à la surface comme des bulles délétères crèvent dans la vase d'un marais infesté.

Pour Marie-Jeanne, c'est toute son enfance qui remonte à la surface, des maux pas roses dans une ambiance morose. Il lui en a fait voir de toutes les couleurs celui qui gît dans le cercueil posé devant l'autel. Et elle se souvient de toutes les avanies qu'elle a dû subir sous sa férule d'alcoolique notoire. Des mesquineries et des punitions qu'elle avalait dans la naïveté de son enfance.

Sa mère, bigote comme il pouvait y en avoir dans les années soixante, obnubilée par la religion, passait l'éponge des coups d'humeur de son mari comme on chasse une mouche. Pour Marie-Jeanne, ces souvenirs sont trop prégnants pour les effacer d'un coup de gomme rageur.

La cérémonie mortuaire terminée, elle s'enfuit de l'église comme si elle avait le diable aux trousses, dans le froid, la pluie, la nuit. Elle quitte son village du Haut-Jura, sa grand-mère, sa mère, son frère Christian, emportant pour seuls bagages ses souvenirs, ses cauchemars.



Elle glisse sur la chaussée mouillée et un taxi qui passe par là manque l'écraser. L'homme qui est à l'intérieur l'aide à se relever et l'emmène à la gare où il doit prendre un train. Il ne s'agit pas d'un enlèvement, car Marie-Jeanne est consentante. Il va à Paris, elle aussi. Un voyage non programmé en compagnie d'un inconnu. Et lorsqu'il lui demande son nom, elle répond Michèle. Elle commence une nouvelle vie avec un nouveau prénom, à défaut de pouvoir changer de nom.

Très gentil le monsieur qui lui paie sa place lorsque le contrôleur leur demande leurs billets, et comme elle ne sait pas où se rendre, une fois arrivée sur place, il l'emmène chez lui en proche banlieue. Il lui offre même de passer la nuit dans la chambre de sa fille Madeleine, qui est décédée trois ans auparavant. La pièce est restée dans son jus, comme il est de bon goût d'affirmer maintenant lorsque rien n'a été changé depuis des années, avec les affiches de personnalités diverses et décédées. Ou encore la photo de Madeleine dans un cadre.

Le lendemain, elle ne se décide pas à partir, et Jean-Jacques, son hôte d'une nuit, accepte qu'elle reste. Sous certaines conditions. D'abord il va l'appeler Madeline, du prénom de sa fille. Elle va se vêtir avec les habits de la défunte, se coiffer pareil. Bref endosser un personnage. Et si elle peut se promener partout dans la maison, il lui est interdit de se rendre au grenier. Comme dans le conte de Barbe-Bleue. Pourtant la nuit précédente elle avait entendu, ou cru entendre une voix qui lui enjoignait de partir.



Marie-Jeanne devenue Michèle va pouvoir bénéficier d'une vie privée et Jean-Jacques pousse la complaisance à lui octroyer un emploi comme hôtesse d'accueil dans un hypermarché. Et peu à peu elle va faire la connaissance d'hommes avec lesquels elle s'entend bien, mais la déveine, la malchance, les occasions manquées se succèdent. Deux ans se passent, et elle va bientôt fêter son anniversaire, elle atteint l'âge qu'avait Madeleine lorsqu'elle est morte.



Une histoire simple mais poignante, qui du Haut-Jura jusqu'à Paris, entraîne une jeune fille un peu naïve, un peu perdue, un peu cabossée par la vie, dans une succession de petites joies, de grosses peines.

De 1978 à 1980, le lecteur suit le parcours de Marie-Jeanne aussi bien dans le réel que dans ses souvenirs, et il participe mentalement à cette succession d'épisodes qui l'accablent plus ou moins.

Il voudrait pouvoir lui prodiguer des conseils, mais que peut-on dire à une jeune fille majeure depuis peu et qui n'a rien connu de la vie, engoncée qu'elle était entre son père alcoolique et sa mère bigote. Son frère Christian était là, bien sûr, mais à Paris, ce n'est eux qu'elle regrette le plus. Lili, sa poupée lui manque.

Un roman simple, ai-je écrit, oui, jusqu'à un certain point. Car le final ne manque pas de remettre tout en question, d'expliquer des faits jusque là cachés, des faits et des épisodes dont Marie-Jeanne ne veut pas se souvenir. Juste des images indélébiles. Et le dénouement est assez imprévu même si le lecteur s'attend à un retournement de situation comme dans tout bon suspense qui se respecte.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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CAPTIVANT

Avec ce roman au titre mystérieux, Geneviève Steinling ose nous raconter une histoire, pour notre plus grand plaisir. Une histoire captivante, qui nous tient en haleine jusqu'à la fin et qui aurait pu inspirer un film à Alfred Hitchcock. C'est à lui, en effet, que j'ai le plus pensé en lisant ce livre, envoûtant comme Vertigo ou Psychose. Marie-Jeanne, l'héroïne, qui a vécu une enfance traumatisante, est hantée par les fantômes du passé comme par ceux du présent. C'est une personnalité déchirée qu'imagine l'auteure, et qui aura du mal à se reconstruire. Y arrivera-t-elle ? Difficile d'accepter la réalité quand elle a vous a trop blessé. Marie-Jeanne s'invente un grand amour, cherche un père de substitution, essaie même de devenir une autre, plusieurs autres… On plonge dans les méandres de l'inconscient, des fantasmes, des cauchemars et des rêves, et jusqu'au bout l'auteure nous ménage des surprises dans ce suspense où elle fait revivre nos peurs et nos curiosités enfantines : on croise Barbe-Bleue ou quelqu'un qui lui ressemble, et on se demande ce qu'il y a dans le grenier interdit où Marie-Jeanne, devenue Michèle, mais aussi un peu Madeleine, va pénétrer, à ses risques et périls. Geneviève Steinling s'attache aux objets, aux insectes, à de menus détails que tout individu observe dans son for intérieur. Comme dirait Proust, « tout est signe, et tout signe est message ». Une mouche posée sur la main de Michèle lui ressuscite « le ruban adhésif scotché au plafond de la cuisine sur lequel tous ces insectes s'agglutinaient, pris au piège ». Pris au piège comme Michèle et son frère Christian, victimes d'un père ivrogne et brutal. Mais Geneviève Steinling ne démontre pas, n'explique pas. Elle donne à voir, à entendre, à sentir et nous laisse nous interroger, nous étonner. L'humour affleure souvent : le curé qui dit la messe le jour de l'enterrement du père, « vêtu d'une aube blanche sur laquelle était posée une étole violette », ressemble « à une moitié d'aubergine ». Les acolytes du père exhibent tous des lunettes teintées à grosses écailles noires : « Les mêmes ! A croire qu'ils avaient obtenu un prix de gros ! ». Mais sous la légèreté émergent les plus sombres comportements humains, ceux qu'on essaie en vain d'étouffer, ceux qui sont inavouables mais qui finissent, comme les cadavres jetés à la mer, par remonter à la surface.
Danièle Gasiglia-Laster
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C'est une histoire très réaliste qui prend vie devant nos yeux sous la plume de Geneviève Steining.
Une histoire qui faut écho à bien d'autres tues ou ignorées. Une fois que les portes se ferment, combien de malheurs se cachent dans les foyers !
Jura 1980, Marie-jeanne grandit dans une famille rustre où le père impose la terreur à coup de claques et d'humiliations, une mère transparente, un frère embarqué dans la même galère et Lili sa poupée ….
Aux obsèques de ce père détesté, marie-jeanne s'enfuit, acte de survie autant qu'irréfléchi parce qu'à 18 ans on croit encore à sa bonne étoile. Et elle aura pour nom Jean Jacques, homme providentiel. Un peu forcé, il lui offre l'hospitalité, il offre à Marie-Jeanne une figure paternelle proche de l'idée qu'elle en a. Alors elle fait taire ces petites voix qui résonnent comme des mises en garde, que sait-on de la normalité quand on n'a pas de repères !
Mais Jean-Jacques traîne avec lui son passé, sa colère, ses secrets. Marie Jeanne devenu Christine pour aller de l'avant, prend conscience que quelque chose ne tourne pas rond, les évènements dans lesquels elle sera projetée, lui donneront raison et la force de prendre son destin à bras le corps même si pour cela, affronter son passé dans le Jura s'avèrera nécessaire.
Un roman qui tient en haleine, tre suspens et roman noir et roman social, une histoire qui touche au coeur, longtemps après la lecture et que je vous invite à découvrir !
Merci Geneviève pour l'envoi de votre livre, j'ai beaucoup aimé votre premier roman et me prend à espérer que dans sa vie de papier, Marie-Jeanne a trouvé paix et réconfort !
Auteure de nouvelles, de comédies, de pièces de théâtre et de textes pour la jeunesse, n'hésitez pas à pousser la porte de son univers !
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"Hier,tu es restée, hier est passe, hier est perdu,désormais à jamais...hier il sera trop tard". 1978. Marie-Jeanne, presque dix huit ans, assiste aux obsèques de son père. Soudain, elle prend la fuite. Un taxi, une rencontre, Jean Jacques, un homme dont elle ne sait rien, sauf que sa fille est morte. Alors, Marie-Jeanne va s'immiscer dans la vie de Jean-Jacques. Elle va jouer un rôle, celui de Madeleine, sa fille; et va se laisser emporter loin, tres loin de ses souvenirs qu'elle veut oublier. Un père alcoolique, brutal, une mère bigote....sans cesse humiliée, rabaissée, réduite à obéir, subir, se taire...une enfance brisée. Tout oublier....sauf,oh oui ! Sa jolie poupée...
"Hier il sera trop tard", intrigant et mystérieux ce titre non? Mais tellement captivant! Grâce à une écriture habile, direct, Geneviève Steinling nous fait entrer directement dans l'histoire. du Haut Jura à Paris, on découvre le destin de Marie-Jeanne. Un personnage dont la psychologie est superbement maîtrisée. Perdue, naïve traumatisée par son enfance, elle m'a touchée au coeur. Des sujets lourds ici, mais évoqués tout en sensibilité. Une atmosphère étrange envoûtante se dégage de ce recit. L'intrigue est finement ciselé et nous tient en haleine au fil des pages. On s'interroge....L'auteure nous ménage beaucoup de surprises comme cette fin qui m'a littéralement scotchée! Et qui explique bien des choses. "Hier il sera trop tard" est un roman qui a mon humble avis aurait intéressé un certain Alfred....Amateurs de suspens psychologique, ce roman est pour vous !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Propulsée au centre de mes souvenirs, j’ai sursauté quand le curé a dit « repose en paix ». Ainsi, il suffisait de mourir pour que la vie de chacun soit blanchie ? Non, cela ne pouvait pas être !
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L’être humain n’est pas fait pour vivre seul, en tout cas pas indéfiniment. Il a besoin d’échanger, d’avoir des références, d’être vu, d’aimer et d’être aimé.
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On ne peut être heureux que si l’on a le sentiment d’exister.
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On ne peut pas empêcher les gens de parler mais on peut s’empêcher de les écouter.
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