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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce récit autobiographique, Stendhal exprime tout le rejet de ses origines paternelles. Ce rejet est si fort que le nom même du père disparaît au profit d'un autre : Brulard. Stendhal ira même jusqu'à s'inventer des origines italiennes. C'est ce qui rend cette oeuvre passionnante, car l'autobiographie croise constamment avec la fiction. Stendhal ne se contente pas de décrire ses souvenirs pour comprendre quel homme il est, il se construit par son récit. On pourrait croire à de la supercherie, mais Stendhal reste honnête. Il ne dit pas que son autobiographie est historiquement irréprochable. Bien au contraire, il laisse le doute subsister sur l'exactitude de ses souvenirs. L'exemple le plus frappant est le récurrent trou de mémoire devant les événements particulièrement violents vécus au cours de l'enfance, il exprime ces manques par l'image d'une fresque dont un pan s'est détaché, donnant à voir une image incomplète ou inachevée. Enfin, Stendhal charme par la sincérité de son écriture. Il n'écrit pas pour éblouir ses lecteurs, façon Chateaubriand, il répond plus à une nécessité, qu'il exprime au début de son récit : « Je vais avoir cinquante ans, il serait bien temps de me connaître. »
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A travers cette oeuvre, Stendhal qui entend livrer au lecteur les grandes lignes de sa vie (en effet, celle-ci ne peut pas être totalement objective puisque l'auteur parle de lui et qu'il est toujours plus difficile de parler de soi que d'un personnage fictif ou encore d'un auteur, comme nous le faisons d'ailleurs tous sur ce site) qui restera bien évidemment inachevée puisque l'auteur ne peut pas nous narrer sa propre mort ou encore les impacts qu'il laissera sur terre bien après celle-ci. Cependant, nous, lecteurs, nous pouvons le faire car nous avons un regard extérieur à ce qu'a réellement été sa vie et sur l'immense héritage culturel et littéraire qu'il nous a laissé.
Enfin, pour en revenir à ce livre, je dirais qu'il s'agit d'une oeuvre très passionnante pour quiconque est un tant soit peu intéressé par le Stendhal écrivain car ici, nous apprenons à connaître Henry nourrisson, puis étudiant et futur écrivain de renom. A découvrir !
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La pratique du souvenir selon Stendhal obéit à des lois très précises: aller au plus vrai en écrivant le plus immédiat, tout ce qui passe par la tête, quitte à dessiner des croquis approximatifs quand les mots ne suffisent pas. On se croirait dans un journal intime, au plus près de l' auteur, de sa haine de Grenoble, et de son père, de ses souvenirs d'enfance éparpillés, et on se sent abandonné à la fin de ce livre inachevé, quand les mots se dérobent pour raconter "l'amour fou".
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Je lis peu d'autobiographie, mais ici, c'est celle De Stendhal, un auteur que j'admire. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment une autobiographie d'ailleurs ? le personnage ne porte ni le nom de l'auteur, ni son pseudonyme. Et surtout, Stendhal ne se soucie pas d'exactitude, ni de date, ni de noms, ni même de faits. L'important, ce n'est pas la vérité mais les sensations, les souvenirs des émotions plus que les faits eux-mêmes.
Il ne montre pas "un homme dans toute l'exactitude de sa nature" comme Rousseau, mais un garçon puis un jeune homme qui ne s'est pas encore révélé à lui-même. le récit s'arrête là où commence la vie de l'homme avec la découverte de l'amour, la passion pour l'Italie et l'enthousiasme pour Napoléon. Mais l'homme qui se révèle, c'est aussi la vocation d'un auteur qui s'affirme. Très émouvant de lire Stendhal interpeller son lecteur de 1880 sur la postérité future de ses oeuvres, lui qui se croît sans génie et qui pense que personne ne le lira. Car l'amour de l'art et l'envie poétique vient du grand-père, et à travers lui de la mère. J'ai lu aussi cette oeuvre comme un Art d'être petit-fils, avec ce magnifique portrait de grand-père extraordinaire qui m'a touchée.
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Quand mon grand-père revint de Montpellier à Grenoble (docteur en médecine), il avait une fort belle chevelure, mais l'opinion publique de 1760 lui déclara impérieusement que s'il ne prenait pas perruque personne n'aurait confiance en lui.
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Lecture plaisante, alors que le Rouge et le Noir ne m'avait pas emballé. le style De Stendhal étonne pour un "grand écrivain" : on a souvent l'impression de lire une sorte de brouillon galopant, à cause des nombreuses répétitions, de la relative pauvreté du vocabulaire (ses contemporains sont tous qualifiés avec trois ou quatre adjectifs : plat, coquin, sot ou excellent...), sans parler des schémas gribouillés qui parsèment le livre.

Mais l'homme est attachant, vivant, d'une franchise impudique, souvent drôle, doué d'un grand sens de l'observation. Et surtout imperméable à la médiocrité bourgeoise ou courtisane (sa déception devant les hommes de sciences plus heureux de leurs décorations que de leurs découvertes...!)

Toute l'analyse (pré-freudienne me dit la préface) du huis clos de son enfance mérite d'être lue. le témoignage du petit républicain de dix ans, cloîtré dans une famille monarchiste, et qui regarde la Révolution francaise depuis sa fenêtre de la place Grenette à Grenoble est plus vrai que nature. Les cent dernières pages en revanche sont plus que décousues.
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