Je lis peu d'autobiographie, mais ici, c'est celle
De Stendhal, un auteur que j'admire. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment une autobiographie d'ailleurs ? le personnage ne porte ni le nom de l'auteur, ni son pseudonyme. Et surtout,
Stendhal ne se soucie pas d'exactitude, ni de date, ni de noms, ni même de faits. L'important, ce n'est pas la vérité mais les sensations, les souvenirs des émotions plus que les faits eux-mêmes.
Il ne montre pas "un homme dans toute l'exactitude de sa nature" comme Rousseau, mais un garçon puis un jeune homme qui ne s'est pas encore révélé à lui-même. le récit s'arrête là où commence la vie de l'homme avec la découverte
de l'amour, la passion pour l'Italie et l'enthousiasme pour Napoléon. Mais l'homme qui se révèle, c'est aussi la vocation d'un auteur qui s'affirme. Très émouvant de lire
Stendhal interpeller son lecteur de 1880 sur la postérité future de ses oeuvres, lui qui se croît sans génie et qui pense que personne ne le lira. Car l'amour de l'art et l'envie poétique vient du grand-père, et à travers lui de la mère. J'ai lu aussi cette oeuvre comme un Art d'être petit-fils, avec ce magnifique portrait de grand-père extraordinaire qui m'a touchée.