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Critique de jvermeer


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Vous aimez les beaux textes ! Vous aimez l'histoire de l'art ! Ce livre est pour vous !

Lorsque les arts plastiques et la littérature s'inspirent l'un de l'autre, le dialogue entre les deux devient fécond.
Cette anthologie est une rencontre entre artistes et écrivains autour de 70 chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'art. L'imagination de grands auteurs, écrivains, philosophes, poètes, historiens, nous offre des textes inspirés par des oeuvres qui les ont fascinés. le résultat est grandiose !
J'apprécie d'autant plus cet ouvrage qu'il correspond à ce que j'essaie modestement de faire dans mes recueils au cours de mes récits-promenades parmi mes toiles préférées.

Huit courts extraits vous donnent une idée de la qualité de cet ouvrage.

Denis Diderot sur « le bocal d'olives », 1760, Jean-Siméon Chardin : Décrire l'inexprimable.
« Ô Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c'est de la substance même des objets, c'est de l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. »

Joris-Karl Huysmans sur « La Leçon de danse », 1879, Edgar Degas : Un éloge enthousiaste sur Degas concernant le mariage et l'adultère des couleurs.
« Voyez cet examen de danse, une danseuse pliée qui renoue un cordon et une autre, la tête sur l'estomac, qui bombe sous une crinière rousse un nez busqué. Près d'elles, une camarade en tenue de ville, au type populacier, aux joues criblées de son, à la tignasse refoulée sous un caloquet hérissé de plumes rouges, et une mère quelconque, en bonnet, en châle à ramages, une trogne de vieille concierge, causent pendant les intermèdes. Quelle vérité ! Quelle vie ! »

Georges Clemenceau sur « Les Nymphéas – le matin aux saules », 1918, Claude Monet : Bel hommage rendu par Clemenceau à son ami Claude.
« Lorsque les « Nymphéas » du « Jardin d'eau » nous emportent de la plaine liquide aux nuages voyageurs de l'espace infini, nous quittons la terre, et son ciel même, pour jouir pleinement de l'harmonie suprême des choses, bien au-delà de notre petit monde planétaire, dans le plein vol de nos émotivités. »

Georges Bataille sur « La Horde sauvage, fresque grotte de Lascaux », 15000 av. J.-C. : Représentation basique de la différence qui nous oppose aux bêtes. L'homme prenait conscience du pouvoir de son esprit.
« … nous parlons du miracle de Lascaux, car à Lascaux, l'humanité juvénile, la première fois, mesura l'étendue de sa richesse. de sa richesse, c'est-à-dire du pouvoir qu'elle avait d'atteindre l'inespéré, le merveilleux. »

Les frères Goncourt sur « Pèlerinage à l'île de Cythère », 1717, Antoine Watteau : Watteau comme un grand coloriste.
« Et l'harmonie de ces lointains ensoleillés, de ces montagnes à la neige rose, les robes jaunes, les jupes zinzolin, les camails bleus, les vestes gorge-de-pigeon, les petits chiens blancs aux taches de feu ! Car nul peintre n'a rendu comme Watteau la transfiguration des choses joliment colorées sous un rayon de soleil… »

Antonin Artaud sur « Champ de blé aux corbeaux », 1890, Vincent van Gogh : La porte d'un au-delà possible.
« Mais nul autre peintre que Van Gogh n'aura su comme lui trouver, pour peindre ses corbeaux, ce noir de truffes, ce noir « de gueuleton riche » et en même temps comme excrémentiel des ailes de corbeaux surpris par la lueur descendante du soir. »

Marcel Proust sur « Vue de Delft », 1660, Johannes Vermeer : le personnage de Bergotte se trouve devant « le plus beau tableau du monde ».
« … il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. »

Daniel Arasse sur « La Joconde », 1503, Léonard de Vinci : Une des nombreuses interprétations de ce tableau par ce grand historien d'art.
« Et puis, il y a le sourire… En fait, c'est Léonard qui a inventé l'idée de faire un portrait avec un sourire. Il n'y a pas de portrait souriant avant La Joconde. »

Ce livre n'a pas pour but d'imposer des vérités ou opinions toujours subjectives sur l'art, mais de permettre aux lecteurs de découvrir les oeuvres avec un regard différent, et, ainsi, d'emporter des convictions.
La littérature magnifie l'art !

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