Lorsque je commence un livre de cette épaisseur (670 pages) je suis avant tout attentif à son style. Ici, c'est d'abord la fréquence des descriptions émaillant le cours du récit que j'ai remarquée. Elles portent sur le cadre et les personnages, ainsi que sur l'état d'esprit du principal d'entre eux, l'enquêteur Max
Mingus. Ces portraits, tellement précis qu'il paraissent écrits pour un scénario de film, ainsi que l'attention portée au contexte historique, politique et social de l'île d'Haïti font un peu traîner le livre en longueur mais lui confèrent une ambiance qui maintient l'attention du lecteur jusqu'aux découvertes et explications finales. Les références à certaines croyances de la population locale (vaudou, magie noire) contribuent aussi à instaurer une ambiance particulière, sans pour autant tomber dans le genre fantastique. L'importance accordée par l'auteur aux faits politiques et historiques d'Haïti, font un peu penser à des romans de
Patrick Bard (
La frontière,
L'attrapeur d'ombres et
La quatrième plaie).
En conclusion, j'ai trouvé ce livre agréable et instructif, en dépit de quelques longueurs. Il illustre bien la vie politique et sociale en Haïti, avec un savant dosage d'atmosphère mystique (vaudou).