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EAN : 9782757805756
288 pages
Points (10/04/2008)
3.75/5   24 notes
Résumé :
En Ouganda, où sévit la « maladie du sommeil », l’ONG Guérir sans frontières perd contact avec l’un de ses médecins. Envoyé sur place, le docteur Abraham Van Tang le recherche en vain. C’est alors qu’une cargaison de médicaments disparaît, dans une région où la population vit terrorisée par une armée d’enfants-soldats. Van Tang va devoir s’y rendre et se confronter à une terrible violence...

Source : Seuil
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La quatrième plaie, roman de Patrick Bard paru en 2004 dans la collection Fleuve Noir.

La quatrième plaie est un roman traitant d'un morceau de la vie d'Abe, ou Abraham van Tang, un médecin itinérant Laotien de l'ONG « Guérir Sans Frontières », au dur passé d'enfant Hmong ayant perdu des doigts et sa mère à cause de l'explosion d'une mine anti-personnel. A travers le point de vue d'Abe, nous allons découvrir son quotidien de battant et d'enquêteur sur la piste d'un autre médecin disparu : Diego Ponce. Cependant, au cours de sa mission, tout devient plus compliqué lorsque les dernières doses mondiales de Roinitine, médicament pouvant soigner la maladie du sommeil, disparaissent dans la zone où il travaille, volées par des enfants-soldats sanguinaires de la LRA. Autour de cette histoire déjà complexe se greffent d'autres intrigues plus tragiques les unes que les autres, contées à travers différents points de vue offerts par les personnages.

La décadence !
La présentation d'Abraham, au tout début du roman, amène très bien le sujet principal, autrement dit la lutte des ONG contre le Sida et la Maladie du Sommeil dans les pays pauvres, et plonge directement le lecteur dans une ambiance assez spéciale : nous nous heurtons à la véracité de la vie affreuse des populations les plus démunies de la planète. La guerre, la maladie, la lutte pour relancer une production de médicaments, les histoires de famille et d'amour singulières donnent une teinte désespérée à l'histoire, qui deviendra tantôt tragique, tantôt policière au fur et à mesure de la lecture. Chaque changement de point de vue est mené avec brio, il n'y a presque aucune répétition des faits déjà rapportés et le style d'écriture diffère en fonction des personnages, ce qui dynamise et rafraîchit l'intrigue. Autour du fil conducteur sont rattachés beaucoup d'autres péripéties, ce qui, je trouve, apporte des éléments intéressants autour du sujet principal. de nombreux retournements de situation surviennent vers la deuxième moitié du livre et nous prennent totalement au dépourvu, ce qui est vraiment plaisant ! En outre, l'auteur nous sensibilise à la cause humanitaire, en l'infusant dans une sorte de tragédie policière romancée contenant maintes nuances de détresse ou même d'espoir, aussi fou que cela puisse paraître ! le titre choisi prend tout son sens à la toute fin du roman, une dernière surprise qui clôt ce volume avec douceur. Je le recommande à tout bon lecteur ou à tous ceux dont le coeur tend vers l'aide et le soutien d'autrui !

Justine W
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Non seulement c'est un très bon polar, bien ficelé et tout, mais en plus, Patrick Bard, en grand connaisseur de l'Afrique, traite d'un sujet qui est une des plaies de l'Afrique : la dépendance du continent à des médicaments qui sont fabriqués et contrôlés par des laboratoires dont le seul critère est la rentabilité.
L'auteur nous tient en haleine dès le début, avec la disparition d'un médecin de l'ONG «  Guérir sans frontières » en Ouganda. Un autre médecin est alors chargé de retrouver la trace de son confrère. Mais l'affaire se corse lorsqu'un convoi humanitaire transportant des médicaments contre la maladie du sommeil disparaît à son tour, et qu'on découvre que la population est terrorisée par une armée d'enfants soldats, enrôlés par des affreux.
La maladie du sommeil tue en Afrique, mais voilà, cette maladie n'existe qu'en Afrique, le médicament qui soigne cette maladie n'est donc pas rentable. Et c'est à ce moment que la fiction rattrape la réalité : le laboratoire pharmaceutique français qui exploite la molécule a décidé de cesser son exploitation.
La quatrième plaie, ce sont donc les mouches ? Pas seulement...
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Le titre fait référence à la quatrième des dix plaies d'Egypte que Dieu aurait infligées au peuple égyptien selon la Bible : il s'agirait en fait de la mouche tsé-tsé, à l'origine de la maladie du sommeil...
Comme avec "La frontière", Patrick Bard signe ici un véritable documentaire socio-économique. de l'Ouganda à Paris, de la maladie du sommeil au sida, ce roman - vaguement policier - dénonce le pouvoir des industries pharmaceutiques mues par l'argent, et dresse un portrait terrible de la LRA (Lord Resistance Army) et de ses enfants-soldats. La mise au point de l'auteur en fin d'ouvrage est à ce titre très intéressante.
Un beau roman tour à tour poignant, révoltant, très instructif (le sida et les réfugiés en France)...
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J'ai coutume de dire que tout sujet peut être traité, même le plus sordide du moment que l'auteur a le talent nécessaire pour en venir à boit. La quatrième plaie est l'illustration parfaite de cette affirmation, encore que le mot "talent" me semble bien faible pour exprimer la finesse rigoureuse avec laquelle Patrick Bard parle des enfants-soldats, du SIDA, de la maladie du sommeil, trois maux qui ravagent le continent africain, dans une indifférence quasi-générale. Sa prose fait l'effet d'un coup de poing.
Vous l'aurez compris, pas de personnages tièdes dans cette oeuvre, si ce n'est peut-être Gilles, l'archétype du cadre et du père de famille modèle (mariée à une fonctionnaire, deux enfants), absolument pas préparé à ce qu'il va vivre. Abe, Jo, Moses sont d'une trempe hors du commun. Ces battants sont capables de faire face au pire - et le pire a des visages multiples. le surmonter ? Je n'irai pas si loin. le regarder droit dans les yeux en tout cas. Ses changements de narration sont précieux, car ils nous permettent de connaître leurs sentiments, leurs sensations, sans complaisance et sans mièvrerie. Pas question de s'attarder sur ses états d'âme, il faut agir, toujours.
Roman policier ? Oui, mais il brise les conventions du genre, permettant ainsi à la Quatrième plaie de toucher un large public et, je l'espère, de plaire à tous les réfractaires du genre.Plus qu'un livre, un véritable coup de coeur.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Belle descente en enfer dans les laboratoires pharmaceutiques.
Cela fait froid dans le dos...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
première phrase du prologue :
La mouche tourna un moment autour du troupeau de chèvres étiques avant de se poser sur la peau terre de Sienne foncé de l'avant-bras du berger, plus à son goût.
dernière phrase :
Pour qu'on soit moins tristes.
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Il y a des chroniques nomades, moi, je crois bien que je suis un nomade chronique.
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Vidéo de Patrick Bard
Perluète #07 - interview de l'invité : Patrick Bard, journaliste, auteur, photographe. Quelle que soit sa forme, le travail de Patrick Bard s'inscrit dans la réalité de notre monde. Il a signé en 2020 un essai biographique sur l'américain Piero Heliczer, artiste aussi important qu'oublié, qui vécut dans le Perche, comme lui.
Réalisation : ©appris
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