Un livre pour le quel il est difficile de faire une critique. Il est glauque et reflète toute la misère du monde condensée sur une petite famille engluée dans une pauvreté dont elle ne peut sortir
le livre est dérangeant car l'histoire est récente et est autobiographique donc vécue Quand on lit de la littérature naturaliste, celle de
Zola par exemple, on peut prendre du recul même si la narration est déprimante car les faits sont anciens et ils sont romancés. Ici ce n'est pas possible car l'histoire est trop récente et perdure sans aucun doute, pour beaucoup d'autres, pas loin de chez nous dans les bassins miniers ou zones économiquement dévastées. L'histoire est vraie et donc on est face de la souffrance de cette famille estropiée On est donc très mal à l'aise car c'est de la souffrance et une dégradation de l'humain de proximité qui vient titiller notre confort
L'auteur a une acuité clinique de la situation de sa famille et il rend compte sans apparemment d'affects, et ce le plus impartialement possible me semble-t-il, de ce mal -être social diabolique, de cette déchéance humaine, de l'ignorance, la crasse, la vulgarité, l'ivrognerie, la violence
Il n'y a pas de désenchantement dans cette narration car il n'y a pas eu un enchantement au départ juste un pessimisme, un fatalisme sournois, un pourrissement qui n'a jamais cessé d'exister
Douglas Stuart est à la fois observateur fragile de son enfance, l'acteur / victime et le narrateur ou plutôt le chroniqueur difficile de concilier ces trois états mais il y réussit très bien et son livre est d'excellente qualité, dénué de tout lyrisme et de misérabilisme c'est vrai et c'est factuel c'est donné à voir au lecteur un compte-rendu en fait
le prix est largement mérité car d'une part il récompense une qualité d'écriture on n'est pas dans l'écriture plate mais on en n'est pas loin, et écriture d'un homme qui n'est pas écrivain qui en vaut beaucoup d'autres primées ou non La narration reflète parfaitement a vie de cette population, grise, terne, répétitive, ennuyeuse, ignoble et en fait très choquante car elle nous met en vis à vis de choses qu'on préférerait oublier et surtout ne pas voir
On souffre pour ce jeune qui a (eu) bien du mérite On déteste cordialement ce géniteur , il ne mérite pas le nom de «père», petit coq hargneux et méchant, bellâtre vaniteux qui change de femmes comme de chemises on vomit cette belle femme assez bête pour ne pas remarquer que son amour n'est pas partagé ou s'aveugler volontairement ce qui semble être le cas ici et c'est terrible. on la déteste encore plus que le géniteur qui au moins à eu le bon goût de dégager car elle non seulement n'est pas capable de faire la différence entre le géniteur ( l'amante) et ses enfants (la parente) mais elle s'en prend à eux et leur chie dessus alors qu'elle est tout à fait capable de se montrer physiquement à son avantage, belle toilette, maquillage comportement bourgeois avec les autres femmes et ses potentiels amants.
Il y aura certainement une grande frilosité des lecteurs pour cette narration car si on accepte encore de lire du
Zola et du misérabilisme des siècles précédents le pathos actuel n'est plus souhaité et même plutôt vilipendé car on soupçonnera toujours l'auteur de faire pleurer...inutilement.
de plus on ne supporte plus d'être confronté comme ça à de tels problèmes dérangeants contre lesquels on se sent impuissant
Un assommoir ce livre