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4,01

sur 380 notes
Ce long roman de 488 pages s'ouvre sur une scène où un jeune homme de 16 ans, Shuggie, travaille dans un supermarché. On comprend très vite qu'il subvient seul à ses besoins vitaux tout en rêvant à un avenir plus brillant. Ce premier chapitre est en fait la fin du roman. Tout le reste déroule la vie de Shuggie Bain de sa petite enfance à ses 16 ans. La vie en famille dans un quartier pauvre, l'abandon du père, l'alcoolisme de la mère, etc. C'est l'Écosse des années 80 avec les mines qui ferment et qui laissent la population sur le carreau. Ce roman est imprégné de misère et de violence (morale, physique, sexuelle…) Certains passages étaient vraiment dérangeants mais c'est un magnifique roman qui est si bien écrit.
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Shuggie Bain fera partie de mes coups de coeur de cette année. Il était sur ma pile à lire depuis un petit moment déjà, j'attendais d'être en vacances avant d'aborder ce gros pavé en une traite.
Il est vrai que c'est la vie romancée de Douglas Stuart, et, si vous aimez les tranches de vie ou les romans américains de ce style, vous n'allez pas être perdus.
Franchement, entre nous, je me demandais ce que l'on allait bien pouvoir me raconter pendant près de 500 pages, pourtant, après une petite centaine de pages, je n'ai plus quitté les mésaventures du jeune garçon.
On y dépeint des personnages complexes, et, l'alcoolisme y est décrit de manière très réaliste. On ressent tout à fait la zone de progression que la société pourrait envisager.
Shuggie aime les hommes aussi. C'est pudique, et, cette pudeur sera parfois « touchée ». J'ai souffert avec lui plus d'une fois, jusqu'à interloquer ma femme qui me regardait alors.
Je ne suis pas prêt d'oublier l'histoire de cette famille, et, je n'ai qu'une seule envie, replonger dans l'univers de cet auteur avec Mungo.
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Déprimant. Terriblement déprimant.
Près de 600 pages, sans une trace de douceur, d'humour ou d'espoir.
Que dire d'autre de ce roman, multi primé, qui fait pourtant une quasi unanimité… et que j'ai lu sans plaisir comme on boit un sirop amère jusqu'à la dernière goutte.
Pourquoi le terminer alors ? Pourquoi se forcer ? Parce qu'il est bon. Il est même sacrément bien écrit !

Shuggie Bain, un enfant atypique, doux et attentionné, essaye de soutenir sa mère Agnes, qui sombre peu à peu dans un alcoolisme profondément destructeur. Son frère et sa soeur abandonnent ce foyer sordide, laissant au petit Shuggie qui prend peu à peu conscience de son homosexualité, la charge de cette femme dépressive qui ne fait que boire. Ils vivent à Glasgow, dans une banlieue sordide, quand dans les années 80, sous la politique impitoyable de Margareth Tatcher, la ville s'effondre dans la misère et le chômage de masse.
Voilà pour la trame de fond de ce Shuggie Bain… Germinal de Zola, en comparaison, c'est du Feel Good !
Mais au delà de ce décor sinistre, il y a l'amour inconditionnel d'un enfant pour sa mère…
J'ai découvert plus tard que le roman était en grande partie autobiographique… Je ne souhaite à personne de vivre l'enfance de Douglas Stuart.
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Une descente aux enfers. Un suicide lent qui entraîne avec lui la famille entière. Agnès est alcoolique et ne guérira pas malgré tout l'amour de son fils Shuggie. Tout le monde renonce mais pas lui. Elle est trop belle, trop distinguée, elle mérite mieux que ça. Shuggie non plus n'a pas la vie facile. Efféminé, il subit les brimades, les quolibets, les coups, sans savoir comment se défendre.
Ce récit d'une profonde tristesse nous entraîne dans l'univers des personnes perdues dans l'alcool. Un univers inconnu, que nous refusons de regarder, impossible à comprendre et devant lequel nous sommes démunis. C'est lourd, déprimant, sans beauté ni rayon de soleil, sans sourire. Terriblement bien rendu. Trop bien peut-être.
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Je viens de finir "Shuggie Bain", un voyage dans un autre lieu et une autre époque: le résumé avait tout pour me plaire. Découvrir l'Ecosse des années 80, les quartiers populaires, les mines désaffectées et la détresse sociale qui s'en est suivie...

Malheureusement, je suis ressorti mitigé par le livre, je ne sais pas si c'est dû à la traduction, mais le style ne m'a pas emmené. Peut-être est-ce dû à l'effet "1er roman"? (d'ailleurs, je ne suis pas sûr que de spécifier que dans la présentation du livre qu'il a été refusé 32 fois avant d'être édité, soit très vendeur! Ca peut quand même vouloir dire quelque chose..)

A côté du style, ce qui m'a dérangé c'est l'histoire en elle-même, davantage tournée sur la maman et son problème d'alcoolisme (plus que sur Shuggie et sa recherche de sa sexualité, comme se présente l'ouvrage). Je ne me suis pas non plus senti suffisamment dans cette Ecosse de l'ère "Thatcher".

Bref, je l'ai lu avec curiosité, mais sans qu'elle ait été comblée.
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Le petit Shuggie Bain grandit dans une banlieue ouvrière de Glasgow durant les années Thatcher. Pas vraiment le meilleur départ dans la vie. Habitant chez ses grands-parents maternels, avec ses parents, sa grande soeur et son grand frère nés tous deux d'un premier mariage. Mais Shug, son père, et Agnes ne s'entendent plus et ils déménagent dans un quartier ouvrier, plus pauvre encore. Après avoir déposé sa petite famille dans le nouvel appartement, le père décide de partir, lassé par les problèmes d'alcool d'Agnes. Car la jeune femme, jolie fille qui rêvait du prince charmant, oublie la médiocrité de sa vie dans la bière et le gin. Si les deux aînés semblent avoir abdiqué, le petit Shuggie tente d'aider Agnes à s'en sortir, rêvant d'une mère qui le protège. Car l'enfant est différent, tendre, solitaire et sensible. Il n'aime même pas le foot !

Dans ce premier roman, l'auteur décrit un monde ouvrier en décrépitude : les mines et les usines ferment et c'est toute une époque qui disparait. Dans une atmosphère digne d'un film de Ken Loach, chaque page sent la misère, la violence, la bêtise et la haine, les relents de bière et l'absence d'horizon. Ici point d'avenir ! Sur quelques années, on y suit entre autres un enfant qui essaie de se construire, face à la faiblesse et la lâcheté des adultes. Des adultes qui sont nombreux à avoir renoncé, jusqu'à leur dignité.

Un récit sombre et pessimiste avec une seule lumière d'espoir en la personne de Shuggie, un personnage marquant et touchant. Un roman fort et puissant.
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Il est rare que je mette autant de temps à lire un livre… Shuggie Bain, malgré son Booker prize 2020, m'a fait le même effet que L'Assommoir d'Emile Zola : une très longue plongée dans les bas-fonds de l'alcoolisme, des familles explosées par le desamour, la négligence parentale, la violence des hommes, la méchanceté des femmes entre elles, la cruauté candide des enfants pour celui qui est différent.

Je peux mesurer combien ce roman a dû être difficile à écrire en raison de ses aspects cathartiques et autobiographiques. Néanmoins j'y ai vu beaucoup de clichés sur les catholiques / les protestants, les femmes, et surtout aucune lumière malgré l'amour de Shuggie Bain qui ne sauve pas sa mère et les mains tendues, trop rares.

La traduction semble avoir raté quelques expressions que j'ai eu l'impression de lire littéralement en anglais, à moins qu'il ne s'agisse de coquilles…

Bref, une grande déception pour moi qui avais soigneusement mis de côté ce livre depuis quelques mois !
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Un livre pour le quel il est difficile de faire une critique. Il est glauque et reflète toute la misère du monde condensée sur une petite famille engluée dans une pauvreté dont elle ne peut sortir
le livre est dérangeant car l'histoire est récente et est autobiographique donc vécue Quand on lit de la littérature naturaliste, celle de Zola par exemple, on peut prendre du recul même si la narration est déprimante car les faits sont anciens et ils sont romancés. Ici ce n'est pas possible car l'histoire est trop récente et perdure sans aucun doute, pour beaucoup d'autres, pas loin de chez nous dans les bassins miniers ou zones économiquement dévastées. L'histoire est vraie et donc on est face de la souffrance de cette famille estropiée On est donc très mal à l'aise car c'est de la souffrance et une dégradation de l'humain de proximité qui vient titiller notre confort
L'auteur a une acuité clinique de la situation de sa famille et il rend compte sans apparemment d'affects, et ce le plus impartialement possible me semble-t-il, de ce mal -être social diabolique, de cette déchéance humaine, de l'ignorance, la crasse, la vulgarité, l'ivrognerie, la violence
Il n'y a pas de désenchantement dans cette narration car il n'y a pas eu un enchantement au départ juste un pessimisme, un fatalisme sournois, un pourrissement qui n'a jamais cessé d'exister
Douglas Stuart est à la fois observateur fragile de son enfance, l'acteur / victime et le narrateur ou plutôt le chroniqueur difficile de concilier ces trois états mais il y réussit très bien et son livre est d'excellente qualité, dénué de tout lyrisme et de misérabilisme c'est vrai et c'est factuel c'est donné à voir au lecteur un compte-rendu en fait
le prix est largement mérité car d'une part il récompense une qualité d'écriture on n'est pas dans l'écriture plate mais on en n'est pas loin, et écriture d'un homme qui n'est pas écrivain qui en vaut beaucoup d'autres primées ou non La narration reflète parfaitement a vie de cette population, grise, terne, répétitive, ennuyeuse, ignoble et en fait très choquante car elle nous met en vis à vis de choses qu'on préférerait oublier et surtout ne pas voir
On souffre pour ce jeune qui a (eu) bien du mérite On déteste cordialement ce géniteur , il ne mérite pas le nom de «père», petit coq hargneux et méchant, bellâtre vaniteux qui change de femmes comme de chemises on vomit cette belle femme assez bête pour ne pas remarquer que son amour n'est pas partagé ou s'aveugler volontairement ce qui semble être le cas ici et c'est terrible. on la déteste encore plus que le géniteur qui au moins à eu le bon goût de dégager car elle non seulement n'est pas capable de faire la différence entre le géniteur ( l'amante) et ses enfants (la parente) mais elle s'en prend à eux et leur chie dessus alors qu'elle est tout à fait capable de se montrer physiquement à son avantage, belle toilette, maquillage comportement bourgeois avec les autres femmes et ses potentiels amants.
Il y aura certainement une grande frilosité des lecteurs pour cette narration car si on accepte encore de lire du Zola et du misérabilisme des siècles précédents le pathos actuel n'est plus souhaité et même plutôt vilipendé car on soupçonnera toujours l'auteur de faire pleurer...inutilement.
de plus on ne supporte plus d'être confronté comme ça à de tels problèmes dérangeants contre lesquels on se sent impuissant
Un assommoir ce livre
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Comme il fait sombre dans ce roman à l'histoire familiale pas très reluisante, triste. Les personnages sont bien décrits et on ressent bien leur souffrance. L'amour filial est inconditionnel et Shuggie subira les affres de la vie avec un père absent, une mère alcoolique, inadéquate, incapable de relations normales. Il y restera fidèle voulant la rendre heureuse, en voulant la sauver à tout prix. le pari est difficile, il souffrira beaucoup. Quelques scènes sont pénibles, c'est une histoire difficile, mais nous réveille beaucoup de sentiments. A mon avis beaucoup de scènes se répètent, forcément dans ce thème et le récit aurait pu être plus court.
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Après la lecture de plusieurs classiques où nous sommes plongés dans la vie domestique, j'avais peur de ne pas accroché avec celui-ci. L'histoire n'est pas sensationnelle mais j'ai tout de même apprécié la plume de l'auteur. On avance au fur et à mesure de l'histoire sans avoir envie à tout prix d'y retourner mais l'ambiance du livre, les années 80 à Glasgow m'ont séduites. Les quartiers y sont décris avec précision sans que cela ne soit trop afin de s'immerger dans cet univers quand on ne le connait pas. Cette lecture m'a convenu pour cet hiver pluvieux même si bien sûr je ne le recommanderai pas particulièrement à qui que ce soit, en raison de l'histoire classique, mais qui fonctionne tout de même.
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