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4,03

sur 375 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
1992. Glasgow (South Side) Shuggie Bain prétend avoir seize ans et trois mois (en réalité il en a quinze …) travaille à la rôtisserie d'un supermarché et va (parfois) à l'école. Il vit en se faisant le plus discret possible dans la pension (pakistanaise) de Mme Bakhsh.

1981. Glasgow (Sighthill) Shug Bain, c'est aussi le père du petit Shuggie (quatre ans), le deuxième mari d'Agnes. Violent, égocentrique, paresseux et surtout coureur de jupons. Qui ne supporte plus le comportement de « victime pleurnicheuse » et surtout l'alcoolisme grandissant de cette dernière. Les deux ainés d'Agnes, nés d'un premier mariage (« Leek » Alexander, quinze ans et Catherine, dix-sept ans) rêvent eux-aussi de partir loin de cette mère « absente » et déprimante … Quant à Lizzie et Wullie (qui hébergent fille, gendre et petits-enfants) : ils sont totalement désemparés …

Entre les années 80 et les années 90, la vie des membres de cette famille « cabossée » va se déliter inexorablement … L'état de dépendance à l'alcool d'Agnes la conduira au pire – et fatalement à la solitude – chaque proche n'ayant qu'une hâte : la fuir ! Tous, sauf Shuggie, (lui-même en proie à un manque affectif évident et à un harcèlement scolaire douloureux …) Un gamin émouvant, qui entretiendra longtemps une relation fusionnelle avec sa mère. de ce fait, le jeune garçon vivra la pire enfance et adolescence qui soient …

Un premier roman d'une noirceur peu commune, un récit qui laisse peu de place pour l'espérance en des jours meilleurs ! Une misère morale qui fait froid dans le dos (encore plus profonde que l'épreuve de la pauvreté !) Un tableau rude de l'Écosse – sous le gouvernement de Mme Thatcher (la « dame de fer », qui ne fut pas particulièrement tendre avec les ouvriers …)
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Un roman morose et triste, avec en toile de fond le chômage, la pauvreté et la délinquance qui règnent dans le Glasgow des années 1980. Un enfant, Shuggie, trop sensible, trop doux, trop féminin, trop différent, harcelé à l'école, malmené dans son quartier, attaché à sa mère alcoolique et vaine, qu'il aime et accompagne au-delà du possible. Un univers dur, violent, hargneux, malsain et amoral. On comprend difficilement cet amour inconditionnel que porte un enfant à une mère qui ne fait rien pour lui et se montre cruelle lorsqu'elle est en manque d'alcool. On observe, un peu mal a l'aise, la fascination exercée par la dégaine, les tenues et le corps malmené d'une femme à la dérive sur son propre fils. On assiste à l'insupportable et révoltante inversion des rôles, ces moments où l'enfant devient le soignant et le protecteur du parent déficient. Il y a quelques moments de rédemption, mais si courts... Un livre qui tient parfois plus du documentaire que du roman, et dont la fin est prévisible. On pense aux films de Ken Loach, mais sans la lueur d'espoir, la bonté humaine et l'humour. Difficile de prendre du plaisir à cette lecture, et pourtant...
Roman lu d'une traite. Cet enfant amoureux de sa mère est bouleversant de sensibilité. le style cru et direct, le réalisme des scènes et des personnages, la précision des détails en font un récit qui sonne incroyablement juste.
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Déprimant. Terriblement déprimant.
Près de 600 pages, sans une trace de douceur, d'humour ou d'espoir.
Que dire d'autre de ce roman, multi primé, qui fait pourtant une quasi unanimité… et que j'ai lu sans plaisir comme on boit un sirop amère jusqu'à la dernière goutte.
Pourquoi le terminer alors ? Pourquoi se forcer ? Parce qu'il est bon. Il est même sacrément bien écrit !

Shuggie Bain, un enfant atypique, doux et attentionné, essaye de soutenir sa mère Agnes, qui sombre peu à peu dans un alcoolisme profondément destructeur. Son frère et sa soeur abandonnent ce foyer sordide, laissant au petit Shuggie qui prend peu à peu conscience de son homosexualité, la charge de cette femme dépressive qui ne fait que boire. Ils vivent à Glasgow, dans une banlieue sordide, quand dans les années 80, sous la politique impitoyable de Margareth Tatcher, la ville s'effondre dans la misère et le chômage de masse.
Voilà pour la trame de fond de ce Shuggie Bain… Germinal de Zola, en comparaison, c'est du Feel Good !
Mais au delà de ce décor sinistre, il y a l'amour inconditionnel d'un enfant pour sa mère…
J'ai découvert plus tard que le roman était en grande partie autobiographique… Je ne souhaite à personne de vivre l'enfance de Douglas Stuart.
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L'histoire se déroule dans la grisaille de Glasgow, banlieue triste et pauvre de Londres où tous manquent de travail, ce sont les années Thatcher, et l'alcool est la meilleure des compagnies. Shuggie Bain c'est Hugh, le petit dernier à sa maman, Agnes, issu du 2e mariage avec Shug Bain, une brute, chauffeur de taxi qui la trompe ouvertement avec tout ce qui ressemble à une femme. Agnes est déjà mère de deux autres enfants issus d'un premier mariage : Catherine et Leek.
Le livre est assez sombre de bout en bout, malgré quelques passages d'éclaircies si on peut dire. La misère humaine s'étale sur toutes les pages et c'est assez violent. Peu de personnages donnent envie d'être connus à part Agnes.
Car même si le titre du livre porte le nom du personnage principal, je n'ai pas trouvé en Shuggie, ce petit garçon chétif, différent des autres garçons, plus efféminé, un attachement ou de la compassion. Il est victime de moqueries, de harcèlement, et de toutes sortes vices et j'étais triste et scandalisée pour lui. Dans les yeux de Shuggie défile toute la misère dans laquelle il vit, il subit les choix de cette mère qu'il aime tant. C'est le regard qu'il porte sur elle qui est intéressant, le fait qu'il soit si attachée à elle, prêt à tout pour la protéger.
Donc, le personnage que j'ai le plus aimé c'est la mère Agnes, qui a du répondant, du bagou, elle est complétement à côté de la plaque mais vivante. Elle pense qu'elle vaut mieux que les autres parce qu'elle sait qu'elle est jolie et différente des autres. Elle a des rêves de dame et tente désespérément de tenir la tête haute mais elle s'engouffre dans l'alcool pour noyer son chagrin de ne pas être pas à la hauteur de ses ambitions. J'ai eu parfois du mal à la suivre mais quel personnage fantasque !
Est-ce de l'amour ou une façon de vivre que veut transmettre Agnes à son fils Shuggie ? je ne suis pas sûre pour l'un car l'alcool faisant de tels ravages, je pense qu'il est le gouvernail de cette histoire. Je reste donc perplexe à la lecture de ce roman dense et triste et un peu choquée par la tragédie de chacun des personnages.
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488 pages de déprime et d'abattement ! J'ai attendu tout le livre une éclaircie, une rédemption, un peu d'espoir... rien n'est advenu !
Je sors de ce récit accablée...
De 1981 à 1992, à Glasgow, ce nord de l'Angleterre où tout est gris, sale et sans avenir... Agnès, d'un premier mariage avec un catholique a eu deux enfants, Catherine et Leek. le catho trop bon ou trop chiant, qu'elle quitte pour un chauffeur de taxi protestant, Shug Bain, avec lui elle aura Shuggy.
Agnès, alcoolique, seule, donne son corps n'importe comment avec n'importe qui pour quelques gouttes de gnôle. Shuggy, petit garçon différent, sensible, maltraité, voue à sa mère un amour incommensurable. Tous ont quitté Agnès, sauf lui, la "tapette" affamé et aimant, s'est juré du haut de ses 8 ans qu'il l'a protégera toujours.
Roman social qui aborde chômage, pauvreté, violence, alcoolisme et homophobie... c'est un roman cruel, triste, boueux, gluant, déprimant à souhait. Premier roman de l'auteur qui raconte une partie de sa vie, a obtenu le célèbre Booker Prize en 2020.
Ce livre fout le cafard !
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Je suis allée à contrecoeur jusqu'à la fin de ce roman qui aurait gagné à faire moitié moins de pages. Les personnages sont rebutants, on n'apprend rien de l 'Écosse des années 80 ni de la crise, la caractéristique principale de Shuggie n'apporte rien à l'intrigue. Fresque sociale? Foutez la paix à Zola! Ce roman est l'histoire d'une femme alcoolique et s'arrête à ça.
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Une descente aux enfers. Un suicide lent qui entraîne avec lui la famille entière. Agnès est alcoolique et ne guérira pas malgré tout l'amour de son fils Shuggie. Tout le monde renonce mais pas lui. Elle est trop belle, trop distinguée, elle mérite mieux que ça. Shuggie non plus n'a pas la vie facile. Efféminé, il subit les brimades, les quolibets, les coups, sans savoir comment se défendre.
Ce récit d'une profonde tristesse nous entraîne dans l'univers des personnes perdues dans l'alcool. Un univers inconnu, que nous refusons de regarder, impossible à comprendre et devant lequel nous sommes démunis. C'est lourd, déprimant, sans beauté ni rayon de soleil, sans sourire. Terriblement bien rendu. Trop bien peut-être.
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Après la lecture de plusieurs classiques où nous sommes plongés dans la vie domestique, j'avais peur de ne pas accroché avec celui-ci. L'histoire n'est pas sensationnelle mais j'ai tout de même apprécié la plume de l'auteur. On avance au fur et à mesure de l'histoire sans avoir envie à tout prix d'y retourner mais l'ambiance du livre, les années 80 à Glasgow m'ont séduites. Les quartiers y sont décris avec précision sans que cela ne soit trop afin de s'immerger dans cet univers quand on ne le connait pas. Cette lecture m'a convenu pour cet hiver pluvieux même si bien sûr je ne le recommanderai pas particulièrement à qui que ce soit, en raison de l'histoire classique, mais qui fonctionne tout de même.
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Portrait poignant des franges de la société britannique des années 1980, en l'occurrence dans la ville écossaise de Glasgow, avec ses banlieues miteuses, ses familles dans l'assistance sociale, ses femmes sous l'emprise des macho's-chômeurs et ses jeunes flânant sans but dans les rues ou dans les usines abandonnées. Je ne suis pas du tout le premier à mentionner le nom du réalisateur Ken Loach (°1936), car en termes de thème, cela lui correspond presque entièrement. Dans un certain nombre de scènes, Stuart rend la pauvreté et le désespoir plus que tangibles, avec quelques épisodes crus et violents en plus. Apparemment, tout cela est autobiographique et Douglas Stuart dépeint sa propre enfance à travers le petit Shuggie. En plus de l'angle social, il met lui-même l'accent sur la loyauté inconditionnelle du garçon envers sa mère Agnès, qui - en tant que alcoholique - est tombée dans la pauvreté. En fait, Agnès est la véritable protagoniste de ce roman, et Stuart en a indirectement fait une ode à sa mère, la dépeignant avec tous ses défauts, mais aussi clairement comme une femme qui a essayé de faire respecter sa dignité. Assez curieusement, selon moice fait autobiographique est aussi la faiblesse de ce livre : Stuart voulait apparemment rester si près de son propre passé que cela mine le scénario de son livre. Surtout vers la fin, ce roman devient une succession de scènes anecdotiques, qui aboutissent toujours à une impasse. Son demi-frère aîné Leek apparaît régulièrement et en tant que personnage, à cause de son rêve raté en tant qu'artiste, semble beaucoup plus attrayant que le petit, parfois dépeint un peu trop brillant Shuggie (dont nous ne découvrons vraiment qu'il est intimidé comme « efféminé », à cause de son apparente orientation sexuelle différente). Il n'y a guère non plus d'évolution dans les personnages eux-mêmes, avec t la mère Agnès en épigone, somnolente du début à la fin. En tant que littérature de témoignage, ce livre a certes sa valeur, mais d'un point de vue purement littéraire c'est en dessous des standards d'un Booker Prize.
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