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4,03

sur 375 notes
Le Man Booker Prize 2020, "Shuggie Bain " est un bouquin déprimant qui raconte la misère anglaise du nord de l'Angleterre dans les années 80, à l'époque de Maggie Tatcher. Une débandade économique et sociale qui débute avec la grève des mineurs en réaction contre le projet de fermeture de vingt mines de charbon et la suppression de 21 000 emplois, une politique économique et fiscale qui laissera des plaies béantes. Non que les choses ont beaucoup changé depuis. On est dans la version littéraire d'un film de Ken Loach, un cinéaste que j'aime pourtant beaucoup.

Dans la grisaille de Glasgow, une des villes les plus laides au monde, Agnès, une femme de 39 ans, avec un premier mariage et deux enfants quitte le mari pour un second mariage avec un chauffeur de taxi. Un troisième enfant Shuggie, naît, le nouveau mari batifole à droite à gauche, tandis qu'elle, boit et met le feu chez ses parents où ils logent à cinq. Voilà pour le happy début, de quoi vous mettre en boule par ces temps moroses. Et ce n'est que le début, le pire est en route..... s'y ajoutant l'anglais du nord de l'Angleterre pénible à lire. Vu le prix littéraire, je n'abandonne pas.
Ici aussi le bazar du protestant et du catholique. le premier mari était catholique, sa mère dit à Agnès , "tu aurais dû rester marié à ce catholique " , alors que le second, le papillon est protestant. Hommes , femmes , tout le monde noie son mal être dans l'alcool, et si l'âge le permet , dans le sexe. Reste les enfants face à cette débandade, et Shuggie Bain est l'un d'eux. Un garçon souffre douleur qui m'a beaucoup dérangée.

Une histoire lue sans plaisir, qui ne m'a rien apportée à part de l'ennui et de l'amertume . Les hommes sont violents, les femmes abusées, les enfants désemparés, rien de plus déprimant . L'alcoolisme en toile de fond avec la bière qui coule à flot , pas de fric mais " le stout "partout, ont finit d'achever ce tableau noir . À quoi bon par ces temps-ci cette histoire sordide où il n'y a pas une once d'amour ni de tendresse et que l'amour-propre, le respect de soi sont inexistants ? Quelques passages de rédemption mais pas suffisants pour relever la lectrice épuisée que je suis. J'aimerais savoir pourquoi ce prix prestigieux pour ce livre partiellement autobiographique, sans intérêt et pénible à lire du début à la fin.....
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Voici un roman qui ne peut pas laisser de marbre .On y passe par des tonnes de sentiments contradictoires et , comme de nombreux lecteurs et lectrices , je crois , j'ai parfois eu envie de "jeter l'éponge ".
Le contexte , c'est Glasgow , ville pas forcément "glamour ", dans les années Thatcher , franchement pas " glamour " non plus .Un cadre de vie qui ne fait pas rêver mais ....qui a existé . Bienvenue chez Agnès .Comme tout un chacun , je crois , elle n'a qu'une envie , vivre heureuse et donner leur part de bonheur à ses enfants ...Comme vous , comme moi . Assez banal en somme , nous en conviendrons tous . Oui , mais voilà , ce souhait se dérobe parfois : une séparation et tout " fout le camp " et l'ami hypocrite et destructeur surgit :l'alcool et la descente aux enfers commence.Voilà la destinée d'Agnès et de ses enfants .
Le théme n'est hélas pas rare ; de nombreux écrivains on fait, à juste titre , de l'alcool , " l'être malfaisant ", c'est le cas dans ce roman .
Ce n'est pas Zola sur le plan littéraire , j'en suis bien conscient et je partage cet avis , non , c'est pire , sur le plan social ,puisque nous sommes dans les années 1980 , années qu'on aurait pu espérer meilleures .Ici , chers amies et amis , vous allez plonger dans la misère ,dans la souffrance , dans la désespérance , dans la haine , dans le désamour ...Pas de soleil , que du mauvais temps .
Un roman sombre , mais trés pudique et jamais moralisateur , avec des personnages qui évitent de livrer leurs sentiments , trop avides de survivre ou de fuir , par tous les moyens ...
Si vous êtes dans une période un peu perturbée de votre vie , passez votre chemin .Par contre , si tout va bien ( je vous le souhaite ) laissez vous entrainer .On trouve dans ce texte nombre de raisons de" plonger" mais aussi des raisons d'espérer , tout dépend .
Les personnages sont loin de laisser indifférents et sous les non dits , on peut retrouver...ce qu'on veut mais...familles , je vous "Hai...me ".Oui , ça fait mal .
Je vous l'ai dit honnêtement, j'aurais pu quitter cette histoire .Je ne l'ai pas fait et j'en suis simplement content. Pourquoi ? ça , j'en sais rien et je ne chercherai pas.
Ce roman m'avait attiré par sa couverture .Restons en là.
Je me dis qu'en 1980, j'étais loin de tout ça et que j'en étais bien heureux . Je ne pensais pas qu'à cette èpoque , en Ecosse ....ça interpelle .
Shuggie Brain , un sacré personnage jusque dans la scène finale. Un héros ? Oh non , bien mieux que ça mais ... à vous de voir .Les avis sont trés différents et ça , c'est la vraie richesse de Babelio.
A bientôt , les amies et amis.
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Dans son manteau en mohair Agnès marche dans Pithead une cité minière à l'abandon non loin de Glasgow. Sa vague ressemblance avec Elisabeth Taylor fait tourner les têtes des anciens mineurs. Elle pourrait prendre un taxi, mais outre ses moyens financiers elle en a soupé des chauffeurs de taxi. Mais où va-t-elle Agnès?
Une fois de plus ses allocations ont servi à payer son alcool. Agnès boit pour oublier l'homme qui l'a oublié, elle boit pour échapper à sa vie misérable. Mère de trois enfants seul le petit dernier Shuggie " le pas net " va porter à bout de bras cette maman qu'il aime par-dessus-tout.
Quel soulagement d'avoir fini ce voyage pénible. "L'assommoir " de Zola C'est Gervaise chez les bisounours. La seule lumière, la seule chaleur c'est Shuggie qui l'apporte avec son amour, pourtant rien ne lui est épargné. Dans son roman " Shuggie Bain" Douglas Stuart nous relate des vies éclatées dans une Ecosse des années quatre-vingt. Un roman feel-bad où il est question de survie.
On ne ressort pas indemne de ce roman. D'après la post-face cette histoire pourrait être ce qu'a vécu Douglas Stuart et rendons lui hommage pour son courage. Un livre dérangeant qui malmène le lecteur et nous ouvre les yeux sur la vie de celles et ceux qui vivent ce drame de l'alcoolisme.
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Lire Shuggie Bain n'est pas une partie de plaisir, et cela n'a rien d'étonnant vu son sujet, son climat social, ses personnages. Mais c'est un livre attachant, plein d'humanité et de-déchirante-tendresse, derrière la dureté de son propos.

Shuggie est un jeune garçon, sensible, qui sent obscurément qu'il est différent des autres et est souvent l'objet de leurs moqueries ou de leur mépris.

Il aime d'un amour inconditionnel sa mère, Agnes, une femme fracassée par la misère, les abandons de ses compagnons successifs, et surtout sa folle envie d'être cette autre qu'elle sent en elle et dont les circonstances n'ont pas permis l'éclosion : une Agnes forte, choyée, maîtresse de ses choix et de sa vie.

Les années Thatcher et leur cruel déterminisme social en ont décidé autrement.

Shuggie le tendre et Leeks le grand frère, plus réaliste et endurci ( leur soeur a très vite quitté le navire) assistent impuissants au naufrage de leur mère dans un désespoir qui a pris la forme de l'alcoolisme.

Comme la chute d'un être aimé est lente et douloureuse quand on la regarde avec empathie et tendresse ! Qu'elle est cruelle quand on a tant d'admiration pour celle qui tombe que même l'ombre d'elle-même dans son vieux manteau chic a encore de la gueule et pourrait laisser penser que quelqu'un qui a une telle aspiration vers la beauté ne saurait se réduire à cette silhouette titubante et hoquetante dont chacun se détourne, dégoûté.

Si Agnes est bien le sujet de ce livre tragique, Shuggie en est le filtre et le regard.

Un regard d'amour pur, rédempteur et obstiné. Un filtre de douceur qui, sans rien omettre de la réalité sociale effrayante qu'il décrit , en gomme pourtant le caractère avilissant et exonère le personnage de la mère de toute condamnation morale.

Même si la leçon finale est amère-on n'est jamais si bien sauvé que par soi-même- j'ai aimé le tendre regard de Shuggie sur Agnes. Il m'a beaucoup touchée.
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Il lui faudra une bonne capacité de résilience pour s'en relever, de ce départ : souffre-douleur préféré de ses pairs, fils d'un salaud qui les abandonnera très tôt, mère désespérément alcoolique, pauvreté dans le Thatchérisme des 80's. Dans le registre du malheur, aucun doute possible pour Shuggie Bain, c'est un cumulard. On fait sa connaissance en 1992, adolescent déjà, lycéen et employé d'une rôtisserie, logé dans une sordide chambre avec pour voisins de palier des adultes inquiétants. On fait sa connaissance dans ce contexte glauque, sans savoir encore qu'il est en pleine naissance. le pire est en effet peut-être passé pour Shuggie Bain, dans une enfance irrémédiablement plombée, à la courbe désespérément plate dans les bas-fonds miséreux de Glasgow, malgré quelques rares soubresauts souvent étouffés dans la vase engluante.
Une enfance que l'on découvrira dans la suite du roman, une enfance inextricable de l'alcoolisme maternel. On y croira pourtant avec lui, on espèrera, on pensera qu'elle pourrait s'en sortir, on attendra patiemment la première lueur ou la première velléité d'abstinence, sans penser que ça pourrait tout aussi bien être un coup du sort d'autant plus cruel qui attendra Shuggie au tournant. Mais s'il devait y avoir une raison pour le lecteur de rester par ici, ça serait sûrement l'amour. Celui de Shuggie pour sa mère Agnès, de chair et de sang lié, indéfectible et obstiné.

La tendance actuelle pour les scénarios les plus noirs se dessine plutôt dans les contours vaporeux d'un avenir anxiogène et collapso. On est presque surpris de se tourner vers les années 80 pour des histoires désespérantes et flirtant avec le misérabilisme social, quand pourtant la planète tournait encore sans qu'on se doute qu'elle se réchauffait. On peut penser à Ken Loach, mais un Ken Loach pour le décorum seulement, sans son engagement révolté et la solidarité sociale qui réchauffe les âmes. Ici la misère semble résignée, seul un amour insensé et isolé résiste. Ici, c'est un peu comme si le réalisateur avait abdiqué.
Mais malgré toute sa noirceur et sa longueur, « Shuggie Bain » est un livre difficile à lâcher. S'il devait rester une autre raison pour le lecteur, nul doute que l'écriture y serait pour beaucoup. Pas de fantaisie littéraire par ici, nul besoin de fioritures ni de haute voltige, l'histoire se suffit à elle-même. Elle se construit dans un style sobre, efficace et addictif, basée essentiellement sur les faits et gestes des personnages, dispensés avec habileté par Douglas Stuart, entre courtes ellipses et rythme constant, tel un marionnettiste sûr de son fait. Il fallait bien un talent de la sorte pour nous faire engloutir les 500 pages, pour nous faire encaisser les petites horreurs de ce contexte oppressant de réalisme. Shuggie Bain est un premier roman de Douglas Stuart, à la résonance autobiographique et peut-être thérapeutique. C'est un livre qui plombe mais qui se démarque aussi, sûrement grâce à ses qualités littéraires indéniables.


« Shuggie décapitait les joncs en se demandant si la tristesse la gagnerait aujourd'hui. Les joncs gelés étaient secs comme des os, et quand il leur tapotait la tête leurs graines s'envolaient comme de petits parachutistes. Elles flottaient jusqu'au coron telle une parade de mini fantômes. Il jouait à dire aux fantômes qu'il l'aimait avant de les envoyer vers elle d'une pichenette. »

Merci à Babélio et les éditions du Globe pour l'envoi de ce roman dans le cadre de masse critique !
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Venez écouter la balade de Shuggie Bain.
Assis sur les marches d'un escalier dans cette ancienne cité minière, j'ai écouté Douglas Stuart me conter son histoire.
Années 80, Écosse.
Agnès Bain rêve.
D'un mari aimant, courageux, qui lui offre, ainsi qu'à ses enfants, une vie confortable. Mais voilà, du rêve à la réalité....
De désillusion en désillusion, Agnès perd pied.
Abandonnée, pointée du doigt, elle sombre.
Seul Hugh "Shuggie" le petit dernier, lui apporte son soutien, il sera son pilier, il le jure, jamais il ne l'abandonnera.
Pourtant, pour lui aussi, la vie est compliquée.
Parce qu'il n'est "pas net", selon ses camarades d'école.
Une promesse est une promesse, contre vents et marées il est prêt à se battre, enfin, il n'est pas très costaud et c'est plutôt lui qui tombe le premier.
Qu'importe, il fera tout pour sauver une mère qui part à la dérive.
Dans un roman qui prend aux tripes, Stuart entraîne son lecteur au coeur de la misère, là où le ciel est gris, là où le sol est charbon, là où les frigos conservent plus d'alcool que de nourriture, là où il est plus facile de se moquer que de tendre la main, là où il est plus simple de cogner que d'embrasser, là où il y a plus de cris que de chants, là où la jalousie attise la haine, là où la différence est intolérable.
Ses personnages ne sont pas des caricatures, ils sont vrais, ils sentent la transpiration, ils suent la bière, la morve coule de leur nez, les hommes sont absents, violents, infidèles, les femmes, soumises, résignées mais fières, les enfants, nombreux, se contentent de peu, se réjouissent du malheur des autres, s'unissent pour accabler les plus faibles.
C'est les misérables version années 80, sans Jean Valjean, sans tavernier ni Cosette,  mais c'est un monde qui survit et qui se bat.
Parfois, on se sacrifie, pour un peu de bonheur, juste un instant, éphémère, pour une petite pièce. On ment. On triche. On arnaque.
Il n'y a pas tant de larmes, au contraire, sous la crasse, la poussière de charbon, on peut voir rire les mômes, même si ce n'est pas toujours de gaieté...
Tendez l'oreille, écoutez la balade de Shuggie, un personnage, qui, contrairement à ce que laisse penser le titre du roman, n'est peut-être pas le personnage principal, mais qui ne vous laissera pas indifférent.
Même si ce n'est pas l'une de mes plus fortes émotions de lecteur, ce roman et ses personnages m'ont touché.
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Shuggie Bain c'est une histoire sombre, celle d'un petit anglais. Une histoire qui vous renverse, qui va là où cela fait mal. Une histoire qui fait prendre conscience que la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille et notamment pour l'héroïne de ce roman.
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Hommes et femmes plongent dans un abîme profond. ils sont engouffrés dans un cycle infernal. Noyés dans la mousse de leur bière, rien pour sortir de cet avenir sombre, aucune éclaircie dans le ciel de ce coron. C'est au milieu de ce chaos que va grandir Shuggie en compagnie d'Agnès et de son frère.
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L'auteur vous emmène dans la noirceur la plus totale, celle où règne la dépendance à l'alcool, celle dans laquelle on se réfugie pour oublier et celle du manque à gagner qui rend la vie difficile..
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Il y a des livres pour lesquels l'on est pas prêt et celui-ci en fait partie. Il est sombre, très sombre. Glasgow, le chômage, est maître de nombreuses vies malheureuses. Alcool, drogue sans oublier l'éternelle guerre entre protestants et catholiques. Rien n'y fait, la misère est la même pour tout le monde.
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J'ai tellement aimé ce roman à l'influence autobiographique que rien ne viendra l'entacher.
Sortez votre boîte de mouchoirs, elle sera votre seul allié tout au long de votre lecture..
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Un roman triste de la misère alcoolique des faubourgs de Glasgow, les années Thatcher où les mines et les chantiers navals ont abandonné des tas de chômeurs.

Agnès a quitté son mari pour Shug, un chauffeur de taxi qui lui a fait un petit Shuggie, mais qui a fini par se lasser de son alcoolisme et est parti vivre avec une autre. Elle est pourtant jolie Agnès, elle ressemble un peu à Elizabeth Taylor. Elle sait s'arranger, elle est toujours propre et bien mise… tant qu'elle ne se retrouve pas la tête dans le four après une cuite plus terrible...

Le pauvre Shuggie fait tout ce qu'il peut pour aider sa maman. Comme elle, il essaie d'être toujours bien propre, habillé, peigné, ce qui ne le rend pas populaire dans son quartier misérable. On le traite de tapette, il est souvent harcelé, et surtout très seul.

Sa mère aura d'autres voisines amies, envieuses ou profiteuses, d'autres hommes dans sa vie, il y aura de bons moments, du soleil et des périodes d'abstinence qu'on espère toujours voir durer. Mais les nuages ne sont jamais loin…

Ce ne sont que quelques éléments de ce pavé de près de 500 pages. On ne peut pas dire que ce soit une lecture agréable, trop de malheurs et de misère. Et le talent de l'auteur nous enfonce dans cette vie. On est à côté de Shuggie, on respire les odeurs de bière, de vodka et de vomi. On est touché, horrifié, et on se demande avec lui ce qu'on peut espérer encore de la vie?…
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Déchirant, Shuggie Bain relate l'histoire d'un fils trop tendre pour le quartier où il est né, en plein coeur de l'Écosse ouvrière de la fin du XXème siècle. Sa mère tombe chaque soir dans les bras réconfortants de la bière alors il espère qu'elle surmonte son amour pour l'alcool et se rappelle qu'elle l'aime plus que ses canettes, que le liquide ambré qui coule dans ses veines à toute heure. L'auteur met du sien dans ce premier roman, se livre sans doute, et signe un récit bouleversant et superbe où ici et là des rayons de soleil parviennent à percer la noirceur ambiante (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/08/20/shuggie-bain-douglas-stuart/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Shuggie Bain est un récit poignant magnifiquement écrit, d'une famille de Glasgow et de ses luttes contre la pauvreté, l'éclatement de la famille, l'alcoolisme et les divisions communautaires. Dans une société où la misère et le désespoir tournent en rond comme des vautours, la propre histoire de la famille Bain est celle d'une profonde épreuve et d'une tentative d'échapper à leur vie misérable.
le roman de Stuart est centré sur le jeune Shuggie, dont la mère, la belle Agnès a quitté son premier mari - un homme stable et honnête, mais pas très excitant - parce qu'elle rêvait d'une vie plus glamour, aisée et aventureuse avec son amant. Prise dans ses propres désirs et rêveries, elle épouse son amant/chauffeur de taxi/coureur de jupons. Mais quand Agnès se rend compte qu'il ne sera pas à la hauteur de ses idéaux, elle commence à boire comme mécanisme d'adaptation aux échecs de sa vie, devenant esclave de ses addictions.
En fait, tout le livre tourne autour de son combat contre la dépendance et la misère, déclenchée par ses mauvais choix parmi les hommes et ses ambitions démesurées. Croyant fermement à l'importance de l'apparence des choses, Agnès fait bonne figure avec ses fausses dents, sa coiffure et son maquillage impeccable, ses fourrures, alors que son monde s'effondre.
Avec un père absent et un frère et une soeur plus âgés qui ont trouvé leurs propres méthodes pour s'éloigner de la maison, Shuggie commence à prendre soin de sa mère à un âge où il ne devrait que jouer. En plus de s'occuper de sa mère et d'essayer de suivre un rythme scolaire correct, le jeune garçon fait face à une lutte supplémentaire, l'acceptation de sa sexualité, son besoin d'être normal et l'intimidation qu'il doit subir de la part des autres enfants. Malgré tout, Shuggie aime et protège farouchement sa mère et c'est ce qui rend le roman encore plus déchirant.

Shuggie Bain est sombre, déchirant, angoissant et tragique, mais il offre aussi quelques lueurs d'espoir ici et là. le livre peut paraître peu long et répétitif, mais je crois que c'était nécessaire pour qu'il puisse faire comprendre au lecteur les cycles entre sobriété et ivresse, que l'alcoolique traverse dans sa lutte contre cette addiction.

Quel avenir pour Shuggie ? J'aime penser que son histoire continue, qu'il acquiert l'éducation qu'il souhaite et qu'il trouve sa place. Il a fait de son mieux pour Agnès, mais elle était au-delà de toute aide. La dépendance est dévastatrice, destructrice et sournoise. Surtout l'alcoolisme, où certaines personnes vulnérables peuvent glisser d'une consommation sociale acceptable dans l'abîme de la dépendance.

Émotionnellement difficile en raison de son réalisme impitoyable, cette lecture sera sûrement une de mes meilleures de 2022 !
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