J'ai acheté d'occasion , plutôt par curiosité, ce roman de la collection " grands détectives ", publié en Angleterre en 1974. L'auteure, née en 1936, s'est d'abord intéressée à des affaires criminelles puis a créé une trilogie policière mettant en scène, au début du 20ème siècle, le personnage de l'inspecteur Lintott. C'est ici le dernier de la série.
Maintenant en retraite, Lintott reçoit la visite d'un peintre relativement connu, Nicholas Carradine. Il a une requête étrange: faire la lumière sur la mort atroce et mystérieuse de sa demi-soeur Odette, il y a vingt ans, dans un accident de train. Elle avait six ans. Lintott accepte et les voilà partis pour la France, dans le Paris de la Belle-époque.
Je m'attendais à revivre, par les descriptions, l'ambiance de cette période. En fait, cela n'apparait presque pas. Et l'enquête,me direz-vous? On reproche à certains auteurs contemporains l'invraisemblance de certaines situations . Eh bien,
Jean Stubbs était déjà d'une imagination dévorante, j'ai trouvé les coïncidences complètement irréalistes. Les personnages qui semblent extérieurs aux recherches des deux hommes se révèlent comme par hasard centraux.
Par contre, j'ai aimé l'analyse contrastée de Lintott, anglais conventionnel , à l'esprit vif et clair, scrupuleux et ordonné, et de Carradine, indécis et fantasque, obnubilé par un passé réinventé, grimé. La vérité le fera mûrir. Et le personnage de Lizzie, la fille de Lintott, entrevu ici et là, dans ses désirs contrariés de libération de la femme, m'a beaucoup plu. C'est d'ailleurs le mouvement des suffragettes qui clôt le livre...
Mais bon, je ne pense pas m'aventurer encore du côté de
Jean Stubbs. Un bonbon qui semblait acidulé mais finalement sans grande saveur...