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Sylvie Schneiter (Traducteur)
EAN : 9782253122050
379 pages
Le Livre de Poche (14/03/2008)
3.46/5   47 notes
Résumé :
Un dimanche soir, la paix et la sérénité qui règnent dans un couvent de Dublin sont troublées par l'irruption d'une femme. Philo, couverte de tatouages et pesant près de cent vingt kilos, cherche désespérément un refuge après avoir fui le domicile conjugal. Son goût pour le tabac, la bonne chère et les jurons ne font pourtant pas d'elle la candidate idéale pour la vie contemplative. Mais Philo est désespérée... Une fois sous la protection des religieuses, elle retro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai lu il y a peu de temps « L'enfant de Dublin » de Peter Sheridan et j'avoue que, charmée par la plume de l'auteur, j'ai enchaîné très vite avec « La guerre des légumes «. Ce sont d'ailleurs actuellement les deux seuls livres traduits en français de cet auteur irlandais.
Si l'enfant de Dublin est clairement un récit autobiographique, avec »La guerre des légumes », Peter Sheridan s'essaye dans le roman. Nous restons en Irlande et plus précisément à Dublin pour suivre Philo, une jeune femme qui vient de se réfugier dans un couvent. Pour fuir son mari violent, elle va user de tous les moyens pour convaincre les soeurs qu'elle a la vocation et qu'elle veut porter le voile.
Cependant, ce qu'elle garde bien de leur préciser, c'est qu'elle a cinq enfants, qui sont actuellement placés, vu que son mari refuse de s'en occuper ….
Grace à son énergie et son enthousiasme, Philo va se rendre indispensable au couvent et son statut de « refugiée » va rapidement évoluer…Elle n'hésite pas à donner de sa personne quand il s'agit d'animer les après-midis consacrés aux »anciens »
Il s'agit d'une histoire douce-amère…..Certes, la très vivante Philo avec ses reparties bien senties ne peut pas nous empêcher de sourire, mais que cache véritablement cette personnalité un rien trop exubérante ?
En plus de son histoire, c'est aussi celle de Cap et de Dina, que nous allons suivre et qui sont quant à eux à l'origine du titre de ce livre .
J'ai eu un peu de peine à rentrer dans l'histoire les 50 premières pages, mais une fois le décor bien planté, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt cette guerre des légumes.

En conclusion : Un livre fort sympathique…
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La guerre des légumes fut un rendez-vous presque raté avec Peter Sheridan. Il faut dire qu'au lu de la quatrième de couverture, j'espérais une version dublinoise de Sister Act, genre à la Roddy Doyle, entre The Commitments et La femme qui se cognait dans les portes… J'avais posé la barre très en altitude. Et donc je suis tombée de haut, car le début du roman est atroce. Mal écrit et maladroit, que ce soit pour poser les personnages ou leurs interactions. A peine sortis du chapeau, ils se mélangent tous, rien n'est crédible et en plus ils surréagissent. le pompon a été page 27, le livre m'est tombé des mains dans un glapissement consterné :

« – J'aimerais beaucoup que ma fille devienne comme vous.
Soeur Rosaleen fut touchée, puis surprise.
– Vous avez une fille ? demanda-t-elle, rompant son silence.
Philo, qui avait oublié que la soeur pouvait parler, s'affola.
– Non, je n'en ai pas une – Philo ne mentait pas, elle n'avait pas une, mais trois filles – mais si j'en avais une, j'aimerais qu'elle vous ressemble plus tard.
Soeur Rosaleen ne se souvenait pas de la dernière fois où on lui avait dit quelque chose d'aussi gentil. La plupart des gens évitaient d'aborder le sujet des enfants en sa présence. Et pour cause : elle avait fait voeu de chasteté et n'en aurait jamais. Certes, soeur Rosaleen y pensait et se demandait souvent à quoi ils auraient pu ressembler. Elle restait une femme malgré tout ; Philo le lui avait rappelé avec une infinie délicatesse. Elle éprouva un regain de fierté à l'idée que son utérus, toujours intact, n'avait pas disparu. Grâce à Philo, elle était fière d'être une femme et une religieuse. »

Franchement, ce n'aurait pas été un auteur irlandais, je pense que ce roman serait reparti direct à la bibli. Mais là quand même, flûte, Peter Sheridan quoi (célèbre dramaturge irlandais et frère du réalisateur Jim Sheridan), j'ai lu son autobiographie il y a longtemps, L'enfant de Dublin, et j'avais bien aimé le récit de cette enfance au sein d'une famille nombreuse et haute en couleurs dans les quartiers pauvres de Dublin. Après quelques jours de bouderie, j'ai donc décidé de donner une seconde chance à La guerre des légumes : si à la page 100 le courant ne passait toujours pas je jetterais l'éponge, pas avant. Ce fut un brin laborieux, j'avoue, mais vers la page 80 une éclaircie s'est annoncée, et les choses s'améliorant à mesure, je l'ai finalement terminé tranquillement. L'éclaircie fut le début du récit de cette « guerre des légumes » dont le titre français s'inspire. Plus jeunes, Cap Coyle et Dina sont passés à côté du grand amour pour devenir ennemis jurés, chacun dans leur boutique voisine et concurrente de primeurs. Aujourd'hui septuagénaires, ils se retrouvent embringués dans une sorte de Tournez manège organisé par Philo pour le club du troisième âge au couvent… et tout s'enchaine. Philo n'a pas la langue dans sa poche, c'est le moins que l'on puisse dire. 1m60, 120 kgs, cinq enfants et un mari qui la bat, famille qu'elle décide un jour de quitter en venant se réfugier dans ce couvent de Dublin. Avec son franc-parler et sa débrouillardise, son coeur aussi grand que son appétit et ses problèmes, Philo en vient à changer la vie de nombre d'habitants de North Wall, ancien village devenu un quartier moribond de Dublin, après la débâcle économique des docks sur la Liffey.

J'ai hélas trouvé que tout au long du roman le ton manquait de justesse pour parler d'obésité et de féminisme, mais si on arrive à faire abstraction du style un peu étrange et bordélique du roman, on sourit pas mal pendant cette lecture très dublinoise, bourrée d'anecdotes et de clins d'oeil, et qui enchaine rebondissements, situations cocasses et scènes plus dramatiques avec gouaille et énergie.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Philo a beau être grosse, fumeuse et tatouée (trois caractéristiques de sa personne qui effrayent les bonnes soeurs au début), je l'accueillerais volontiers chez moi !

Cette jeune femme, maman de cinq enfants, n'a pas eu la vie facile : elle a des relations compliquées avec son père, un mari qui boit et la frappe et a vécu un événement traumatisant durant son enfance. Et malgré cela, Philo est un vrai rayon de soleil pour son entourage (sauf peut-être pour son père, mais comme c'est un râleur, c'est normal). Elle admet d'ailleurs elle-même qu'elle a toujours "joué" les comiques pour faire oublier son poids. Et, à force de faire semblant, Philo est devenue non seulement une vraie comique, mais aussi quelqu'un qui fait se sentir bien les autres.

Alors qu'au début de son séjour au couvent, elle est simplement chargée d'aider les soeurs à servir les repas au Centre d'accueil que le couvent a ouvert pour les personnes âgées des environs, Philo va redonner vie à cet endroit. Elle organise des rendez-vous romantiques entre personnes de plus de 70 ans, prépare des jeux de loto (avec des lots aussi étonnants que des boîtes de petits pois ou des rouleaux de papier toilette) et se lance même dans une imitation endiablée de Tina Turner. Pour le plus grand plaisir des personnes âgées qui s'ennuyaient un peu en compagnie des soeurs...

Mais La guerre des légumes, ce n'est pas que l'histoire de Philo.

Le roman tire son titre de la "guerre" qui oppose, depuis plus de 30 ans, les deux marchands de légumes du quartier : Dina Sugrue et Cap Coyle.

Cap a toujours été amoureux de Dina mais, malheureusement pour lui, cette dernière a épousé le meilleur ami de Cap. Et, un beau jour, les deux hommes se sont disputés. Cap a ouvert son magasin de primeurs, qui a rencontré un franc succès et, pour lui faire concurrence, Dina a suivi avec son propre magasin de légumes.

Le roman se concentre donc également sur ces deux personnages, d'autant que Philo va avoir son mot à dire dans la guerre des légumes...

Ce roman est donc l'occasion de faire la connaissance de plein de personnages hauts en couleurs et sympathiques. Ce sont des gens simples, qui ne se compliquent pas la vie et aiment les petits plaisirs et les commérages, mais ils sont (pour la plupart) tous très attachants et c'est un vrai plaisir de découvrir leurs aventures.
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Ce livre est comme un cri de joie, une célébration du rire, une certitude que si on prend la vie du bon côté, on résoudra ses problèmes. Il invite les gens à ne pas se laisser abattre malgré les coups durs, et à se relever joyeusement pour continuer son chemin.
Peter Sheridan expose des situations et des personnages rocambolesques, à côté desquels il ne faut pas passer! Il parvient à créer du rire, même lorsque les situations sont graves, voire sans issue.

Le meilleur exemple est sûrement celui de Philo. Elle résume l'esprit du livre à elle seule. Elle n'a pas une vie facile, et pourtant, elle est toujours prête à plaisanter, et à offrir des louches de bonne humeur et de générosité. Elle donne son temps, son énergie, sa gaieté, sa bonté. Pourtant, elle n'est pas une de ses dindes qui tend l'autre joue lorsqu'on la frappe. Aucune mièvrerie chez Philo: elle rend les mauvais coups avec autant de promptitude que les bons. C'est un personnage charismatique. C'est elle qui porte le livre.
Malgré cela, elle n'est pas invraisemblable. Elle a ses failles, et parfois, j'ai été agacée quant à ses réactions ou sa façon de faire. Cela la rend plus épaisse.
Ce qu'elle fait à la fin est un peu gros, mais c'est le seul bémol que je mettrai. Et puis, on peut atténuer la chose en disant que ce qui a compté pour elle, c'est ce geste symbolique. Elle ne s'y est peut-être pas prise de la meilleure façon, mais elle explique comment elle a pu vivre avec une blessure, tout en se débarrassant symboliquement de ce pis-aller.
[...]
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Philo est grosse , même très grosse ; elle a 5 enfants et un mari qui la rabaisse , l'insulte et la méprise .Excédée , elle abandonne sa famille et se réfugie dans un couvent . Elle est pleine de bonne volonté , rend service et se met à animer des réunions pour " les vieux " du quartier .C'est à cette occasion qu'elle entend parler de la guerre des légumes entre Dina et Cod . Cod a aimé Dina qui lui a préféré son copain .
On s'attache à cette femme qui a un coeur en or , qui , malgré tout ce qu'elle a vécu , respire la joie de vivre et apporte le bonheur .
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- La voix râpeuse de Philo était purement dublinoise, purement Molly Malone.
- On avait évacué les locataires des immeubles qui seraient bientôt démolis. Ils offraient un triste spectacle de désolation.
- L'enterrement préféré de Philo, c'était le sien.
- Un mensonge gargantuesque.
- Même à moitié nonne, elle restait cent pour cent Philo.
- La tristesse l'empoigna quand elle réfléchit aux sous-vêtements qui lui convenaient : collants de contention et couches protectrices.
- Un portrait de Brendan Behan accroché au mur le regardait.
- Sa maison était un ring de boxe.
- Les kilos s'accumulèrent jusqu'à lui donner l'aspect d'un château gonflable.
- A l'entrée, on fouillait les mecs pour voir s'ils avaient des armes.. S'ils en avaient pas on leur en fournissait.
- Ils étaient faits l'un pour l'autre, comme un arc et une flèche.
- C'était à cause de son père que Philo haïssait les hommes. Il avait la rigidité d'une camisole de force.
- Les vieux regardaient en silence. Beaucoup se détournèrent et beaucoup partirent, incapables de supporter le spectacle de leur passé réduit en poussière.
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Philo trouva un travail chez Pownall' s grâce à Josie Cullen. Il consistait à bourrer des édredons de duvet et de kapok. Quand les ouvrières en avaient marre des édredons, elles s'attaquaient aux oreillers. Les plumes se collaient partout, dans le dos, à l'intérieur du nez, dans la culotte ; même si c'était répugnant, ça avait le mérite de la sortir de chez elle. C'était l'essentiel.

Le kapok faisait éternuer tout le monde chez Pownall' s. Les employés se livraient à des concours d'éternuement : le record était de quatre-vingt-dix-huit en une journée. Philo n'excellait pas à ce petit jeu ; les gens minces semblaient y être plus sujets. Alors elle se défoulait en écrivant des petits mots sur des bouts de papier, qu'elle fourrait dans les édredons et les oreillers. Elle écrivait des stupidités du genre : la fabrication de cet édredon a coûté la vie à vingt-six canards ou cet oreiller ne doit pas servir à l'adultère.
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Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait chanter jusqu'à ce qu'il aperçoive Dina au fond de la pièce. Cela réveilla quelque chose d'inattendu et son coeur lui envoya un message irrépressible. Ouvrant la bouche en grand, il entonna :

Une brume d'or chatoyante flotte sur la prairie,

Une brume d'or chatoyante flotte sur la prairie...

Il s'était préparé à lui chanter cette chanson quarante ans plus tôt, avant que la guerre des légumes ne les sépare. Une guerre qui n'aurait jamais dû commencer. Une guerre dont l'amour était à l'origine, qui s'était retournée contre lui. Du reste, on ne pouvait qualifier cela de guerre. C'était de l'amour sous une autre forme, voilà tout, et c'était allé si loin qu'il n'y avait rien à faire pour changer la donne.
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Ces petites choses, ces détails unissant les familles prennent de l’importance à l’occasion des enterrements.
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Philo prit le heurtoir dans sa main et le souleva. Il était lourd - un cercle de fer forgé usé par le temps.
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