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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire se déroule en 1959 sur la plage de Brighton et le Palace Pier, une jetée sur laquelle est installée une fête foraine et divers petits stands.

Ronnie et Jack se rencontrent pendant leur service militaire. Ils ont tous les deux une enfance compliquée. Pendant la Seconde Guerre Mondiale Ronnie, comme beaucoup d'enfants londoniens, a été envoyé dans une famille à la campagne - en l'occurrence Oxford - où il a été élevé par un couple très prévenant. le mari lui a même appris quelques tour de magie.

Jack chante et danse et il présente un spectacle de music hall au Palace Pier de Brighton. Il propose alors à son copain Ronnie d'y participer avec un numéro de magie. Mais il lui faudra trouver un assistant. Ce sera Evie, une jeune assistante, ancienne danseuse de revue. Ils seront Pablo et Eve et leur numéro fera rapidement la tête d'affiche. Ronnie et Evie sont fiancés, mais Jack est tombé amoureux de la jeune femme. A la fin de la saison, Pablo le magnifique va offrir un ultime spectacle époustouflant avant de disparaître, laissant Jack et Evie désemparés.

J'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages, même si le récit de l'enfance de chacun est intéressant. Ils ont chacun un passé compliqué, des parents absents, des relations difficiles avec leur mère. Les difficultés des classes populaires d'après-guerre sont également présentes.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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1959, dans une station balnéaire d'Angleterre. Les spectacles ont encore la côte en cette époque : magie, humoristes et belles assistantes. C'est au coeur du spectacle que va se jouer le destin de trois personnages liés par leur jeunesse et leur rêve d'une vie meilleure.
Trois personnages attachants que sont Jack avec sa perpétuelle bonne humeur, son charme qui fait tomber toutes les femmes à ses pieds et sa volonté d'aller toujours droit devant. Pablo (tiens, un prénom qui me dit quelque chose;-), à l'antipode de Jack, est un magicien de talent, imaginatif et romantique, ultra-sensible, au caractère introverti et aux yeux de braise. Et Evie, sublime, paraissant fragile et faisant tourner la tête de tous ceux qui la regardent.

Une belle histoire d'amour, d'amitié, contée avec pudeur et délicatesse. Une belle découverte.
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Au coeur de l'été 1959, dans la station balnéaire de Brighton, va se constituer un trio magique. Trois jeunes gens qui se produisent chaque soir sur les planches pour divertir un public de vacanciers. Jack Robins, le maître de cérémonie, Ronnie Deane alias Pablo le magnifique et sa partenaire Evie White enchantent les foules. Mais en coulisses, les choses ne se passent pas tout à fait comme elles le devraient. Car si Pablo et Eve sont partenaires de scène, Ronnie et Evie sont aussi partenaires de vie et prévoient de se marier à la fin de la saison. Enfin ça, c'était ce qui était prévu avant que Jack ne succombe aux charmes de la jeune femme.

Graham Swift nous plonge au coeur du monde du spectacle, plus précisément de la magie, et au centre d'un trio dont l'équilibre va se trouver bouleverser.

A travers des allers-retours entre les différentes époques, il construit un récit qui amène le lecteur dans l'Angleterre des années 40, en pleine guerre, alors que le jeune Ronnie se voit confier à une famille d'accueil pour échapper aux bombes qui tombent sur Londres. C'est là qu'il va découvrir la magie et son pouvoir, grâce au couple Lawrence chez qui il vit. Une véritable passion qui va donc le conduire à vouloir monter sur scène, poussé en cela par Jack dont il a fait la connaissance à l'armée et sur les conseils de qui il va s'adjoindre les services d'une assistante. Et voilà comment Evie entre en scène et dans la vie de Ronnie et de Jack, en venant compléter le triangle.

On comprend très vite que le couple que forme Ronnie et Evie ne va pas survivre. le sujet n'est pas tant leur séparation que la manière dont chacun va vivre avec cette nouvelle distribution des cartes amoureuses. Ainsi, l'auteur nous fait traverser les années pour nous amener à la rencontre d'une Evie âgée, qui se souvient de ces moments à Brighton, du moment où les choses ont basculé et de la tournure que sa vie, et celle de Jack, ont pris.

Comme dans le dimanche des mères, on est ici saisi par la justesse des phrases, par l'atmosphère légèrement nostalgique qui se dégage du roman, par cette narration tout en douceur qui nous transporte dans un univers de faux-semblants et d'illusions.

La relation des trois personnages est ainsi auscultée, leur passé raconté pour expliquer leur présent, leurs vies entremêlées pour tisser un récit à la fois personnel et universel. Mais c'est aussi l'histoire de l'Angleterre qui nous est raconté à travers ces trois destins que les hasards de la vie ont réunis et qui sont marqués par le monde du spectacle auquel ils appartiennent.

Un récit sobre, presque minimaliste, qui se ressent au plus profond du coeur du lecteur sans qu'il soit besoin d'en faire ou d'en dire plus que nécessaire. Ce genre de roman qu'on pourrait croire léger mais qui marque l'esprit par ce qu'il rencontre d'écho auprès de celui qui le lit.
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C'est fou, car quand on y pense, il ne s'agit là que d'une histoire d'amour, ou plutôt de plusieurs histoires d'amour. Mais c'est bien écrit, sans prétention, sans illusion. Enfin si, avec plein d'illusions ! et même certaines qui sont perdues... Bref, merci pour ce beau voyage poétique en Angleterre.
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En 1959, dans un théâtre de Brighton, Jack, maître de cérémonie hâbleur et charmant, Ronnie, magicien imaginatif et doué, ainsi que sa charmante et ravissante assistante, Eve, se produisent en soirée et font la joie des vacanciers qui viennent assister à leur spectacle. Deux jeunes hommes et une jolie femme, alors forcément…
***
Heureusement que le Grand Jeu ne peut pas se résumer à cette intrigue d'une affligeante banalité ! Il s'agit bien d'un trio amoureux, mais la construction du roman, les thèmes traités et la qualité de l'écriture en font une vraie réussite, très, très loin des clichés d'usage. Graham Swift fait évoluer ses personnages en 1959, pendant la Deuxième Guerre mondiale, puis au tiers du roman, vers 2010, au gré des souvenirs d'Evie qui a alors soixante-quinze ans. Si nous savons très peu de choses sur l'enfance de Jack Robbins (le bien nommé, peut-être), nous suivrons Ronnie pendant la guerre, à Londres avec sa mère, puis à Oxford, où l'enfant est évacué. Il ira de surprise en surprise dans un milieu social tout nouveau pour lui, entre deux personnes aimantes. On rencontrera brièvement la mère d'Eve qui rêve pour sa fille du destin qu'elle-même n'a pas eu. On retrouvera certains personnages dans les souvenirs d'Evie. J'ai aimé ne pas savoir toujours exactement ce qu'il s'était passé, ce qu'il était advenu, quel était le sort de certains dont on reparlera finalement, ou pas, et même le sort d'un certain perroquet... J'ai beaucoup apprécié aussi découvrir que les personnages ne sont pas ceux que l'on croit : la fragilité de Jack, le réalisme et la culpabilité d'Evie, la superbe générosité de Ronnie. Quelques heures d'une lecture pleine de charme !
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Cet été 1959 à Brighton, le spectacle de variété animé par le présentateur vedette Jack Robinson rencontre un succès inédit. Les estivants se bousculent pour assister à l'époustouflant numéro de magie de Ronnie Deane - alias Pablo le Magnifique -, assisté de sa sublime compagne Eve - Evie White à la ville. Si Jack et Evie sont montés très jeunes sur les planches, Ronnie doit sa vocation au hasard. Evacué à la campagne par sa mère juste avant le Blitz en 1940, il a passé les années de guerre chez les Lawrence, un couple âgé sans enfant qui l'a choyé. C'est dans leur propriété de l'Oxfordshire, qu'ébloui, l'enfant des quartiers populaires de Londres a découvert l'art de la prestidigitation, au cours d'une initiation qui devait s'avérer décisive pour son avenir. Mais, à Brighton, Jack tombe lui aussi sous le charme d'Evie. le triangle amoureux risque bien de compromettre la belle affiche du spectacle…


Le grand jeu est l'un de ces romans dont les immenses qualités n'apparaissent qu'après maturation dans l'esprit du lecteur. Ainsi, ce n'est qu'en toute fin de sa lecture, jusqu'ici dominée par un contrariant sentiment d'ennui et l'impression que l'alchimie n'opérerait jamais, que ce qui m'était apparu comme les errements un peu décousus de la narration, dans un dédale de retours en arrière et d'allusions au fil conducteur bien peu apparent, a pris sens tout d'un coup. Enfin, l'émotion est alors apparue, en une bouffée de nostalgie et de tristesse, et une soudaine révélation : quel magnifique personnage que ce Ronnie.


Un peu comme Evie et Jack réaliseront avec retard, dans une confusion de remords plus ou moins avoués et coupables, le formidable panache de Ronnie et l'irréparable conséquence de leurs choix, le lecteur met donc du temps à cerner l'ampleur du « grand jeu » au coeur du récit : un idéal de scène autant que de vie, chez un homme, qui, ébloui dans l'enfance par l'amour inespéré d'un père de substitution, n'aura de cesse, son existence durant, d'en sublimer le magique héritage.


Alors, avec Ronnie, la magie devient poésie pure. Elle semble la projection transcendée d'un miracle d'émotions et de marques d'amour reçues dans l'enfance, et que l'homme s'entend à préserver des flétrissures qui viennent habituellement faire oublier aux adultes leurs rêves et leurs éblouissements d'enfants. Et si c'est bien cette poésie et cette pureté d'émotion qui émerveillent tant ses spectateurs, c'est aussi le doute quant au bien-fondé de leur sacrifice, motivé par l'ambition et le choix du matérialisme, qui continue longtemps à hanter Evie.


Cette histoire doucement triste, qui vient d'une très jolie façon nous rappeler combien souvent nos peurs et nos priorités matérielles nous font oublier le vrai sens de la vie, transforme presque en coup de coeur une lecture pourtant commencée dans l'ennui, et qu'il faut peut-être reparcourir une seconde fois pour en apprécier toute la profondeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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J'entame l'année avec un tour de passe-passe. Je vogue de 1939 à 2009, entre Brighton (au bout de la jetée, le théâtre), Londres (le blitz) et Oxford (toujours verte). La magie n'est plus ce qu'elle a été mais elle opère toujours. Surtout quand Ronnie est évacué vers de vrais parents. Il apprend a réussir un tour, tout en ratant le tournant de sa vie. Ce n'est pas de sa faute. Des choses, des êtres, des sentiments disparaissent vraiment.
Sur scène, ça se termine toujours bien, il suffit de donner au public ce qu'il attend.
L'adolescence de Ronnie à la campagne donne les plus beaux moments. Les questions en bout de récit et descriptions prennent à contrepied. Un suspense étiré brouille l'écriture charmante et si british, mélange de lucidité, de touches d'humour et de mélancolie élégante. 2022 sort le grand jeu.
Je m'en vais maintenant au 19ème siècle, rencontrer Becky, une mini-série inspirée de Thackeray.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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♬ Attention, mesdames et messieurs
Dans un instant on va commencer ♬
Nous sommes à Brighton au coeur de l'été 1959, station balnéaire au sud de Londres.
Les stations balnéaires anglaises recèlent pour moi une jolie mélancolie désuète.
Chaque soir, un trio épatant offre aux vacanciers un spectacle éblouissant. Ce sont : Jack Robbins qui devient Jack Robinson facétieux maître de cérémonie, Ronnie Deane lui devient Pablo le Magnifique, magicien phénoménal et Evie White devient Eve son assistante dévouée sur scène qu'il enferme tous les soirs dans une malle pour la scier en deux.
Mais à d'autres moments du récit, nous sommes aussi au coeur de la seconde guerre mondiale et puis un peu plus tard, nous sommes à une époque contemporaine presque proche de la nôtre, en 2009. Evie White a soixante-quinze ans et se souvient à son tour, longtemps après...
L'art de Graham Swift est de se promener dans le temps et de nous y promener aussi, d'un temps à l'autre, avec une légèreté insoupçonnée. C'est un regard épris de justesse qu'il sait poser sur ses personnages comme un papillon sur une épaule.
Mais le tour de magie de Graham Swift est de faire apparaître et disparaître des personnages avec une sensibilité exacerbée. Ils sont nombreux, ceux qui apparaissent, disparaissent dans ce récit, les personnages principaux et ceux qui leur ont donné un sens à leur vie... Malheureusement, tous ne réapparaissant pas après leur disparition...
Ronnie n'a pas encore fait le deuil de la mort de son père adoptif, celui à qui il doit sa vocation de magicien. Ronnie prend la lumière de ce roman, peut-être trop à mon goût, son destin est la trajectoire oblique qui traverse ce texte avec fulgurance et beauté.
Difficile d'évoquer ce court roman.
Le synopsis tient à peu de choses, les thèmes sont multiples : l'amitié, l'amour, la famille, les origines, les illusions de la vie, les mystères qui nous font tenir debout et espérer... L'amour, oui, une étrange et bouleversante histoire d'amour va se dessiner dans les coulisses...
Et puis un jour la magie n'opère plus, le tour ne prend plus, cette illusion qu'on voulait se donner une dernière fois encore...
Les coulisses de la vie sont des portes où s'enfuir et disparaître à jamais...
Tout n'est peut-être qu'affaire de miroirs...
Scier une femme en deux sous un chapiteau, c'est sans doute plus facile que de vouloir recoller les morceaux de toute une vie ébréchée.
Le sujet est beau est d'une infinie tristesse.
Mais, je suis resté un peu en lisière du texte, alors que ma première rencontre avec l'auteur m'avait totalement ému, c'était le dimanche des mères. Ici il est question encore des mères, sans doute que ce thème touche de près l'écrivain qu'est Graham Swift. Elles sont fortement présentes, multiples dans ce roman-ci.
J'aurais tant voulu que l'auteur creuse davantage les deux autres personnages que sont Eve et Jack, puisqu'il s'agit d'un trio dont ils sont indissociables. Ils sont à peine effleurés et je suis persuadé que dans une plus grande fresque, les projecteurs se seraient un peu plus braqués sur leurs destins.
Cela n'enlève rien à la qualité et à la beauté du récit.
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1959. Brighton au sud de l'Angleterre, en bord de mer. Au bout de la jetée : un théâtre fréquenté par des vacanciers qui n'ont pas encore la télé pour se divertir.
Un trio: un magicien accompagnée de sa fiancée qui l'assiste et leur ami , le "Monsieur Loyal" du spectacle.
Figure classique de la fiancée qui change de bras. Rien d'original on sait immédiatement comment finira l'histoire. Ce qui m'a donc donné plaisir à lire ce livre, c'est surtout la finesse du récit, la manière dont se croisent les épisodes de la vie des différents protagonistes. beaucoup de choses sont suggérées. La magie, les illusions sont au coeur du livre
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L'été 1959 à Brighton, un spectacle de magie exceptionnel attire les vacanciers. Présenté par Jack, maître de cérémonie, à la fois bonimenteur et danseur de claquettes, c'est celui du duo-vedette de l'été : le magicien Pablo le Magnifique et son assistante, la belle et attirante Eve en costume argenté, fait de paillettes et de plumes, autrefois danseuse de music hall, qui excelle dans l'art de détourner sur elle l'attention des spectateurs pour les empêcher de voir les ruses auxquelles recourt son partenaire. Jack « l'amuseur-chéri-de-ses-dames » est lui aussi subjugué par son charme.
50 ans plus tard, on retrouve Eve, mélancolique, sous le poids de la solitude et de l'absence . Elle se souvient avec nostalgie de ses amours , de toutes les années d'un passé enfui consacré à la scène, et aussi du dernier spectacle de la saison de 1959 , du jour où Pablo a présenté « son plus éblouissant tour de magie : l'incroyable tour de l'arc en ciel » où il a sorti son grand jeu......

Un roman plein d'un charme un peu désuet, qui plonge son lecteur dans l'univers des illusionnistes mais sans toutefois en révéler les secrets.
Construit autour des trois personnages, dont il présente le parcours antérieur et postérieur à la saison de 1959 à Brighton, ce bref (mais dense) roman de 180 pages obéit à une construction narrative éclatée, sans souci chronologique. C'est ce qui à mon sens, en fait la saveur.
Comme le spectateur pris sous le charme des gestes souples et sinueux d'un magicien, je me suis laissée entraîner et surprendre dans les méandres d'une histoire relatée avec élégance, délicatesse et émotion .
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