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3,77

sur 880 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Les voyages de Gulliver" font partie de ces oeuvres universellement connues à l'instar de "Roméo et Juliette", de "Don Quichotte", Des "Mille et Une Nuits", qui ont subi l'effet négatif de leur renommée ; tout le monde les connait mais rares sont ceux qui les ont lues.

Qui ne connait les adaptations multiples de cette oeuvre ? et surtout celles de la première partie. Or le roman contient quatre parties et il est loin d'être un roman de jeunesse (ou pour enfants) et les quelques anecdotes loufoques et désopilantes ressemblent à celles qu'on retrouve chez Rabelais et que La Bruyère a vivement critiquées dans son fameux aphorisme.

Si "Don Quichotte" est souvent considéré comme une parodie du roman de la chevalerie, je crois que "Les voyages de Gulliver" sont aussi une parodie des récits de voyages. Mais cela ne se rapporte qu'à la forme et l'on trouve certains passages où le narrateur critique les auteurs de récits de voyages qui essaient de transformer leurs oeuvres en épopée glorifiante et ne cessent de mentionner qu'ils ont reçu les faveurs de tel grand souverain. le narrateur lui se veut honnête et franc avec ses lecteurs car non seulement il décrit en détails ce qu'il a vécu, mais il ne cache jamais les mésaventures dégradantes qu'il a subies lors de ses voyages. Il essaie d'expliquer de manière scientifique les événements et faits les plus incroyables. En somme, il nous présente son livre comme un récit de voyages véridique.

Swift utilise un procédé très connu et surtout très prisé par certains auteurs français du siècle des Lumières comme Voltaire et Montesquieu ; celui de l'étranger qui visite des sociétés qui lui sont inconnues et qui est frappé de stupeur devant l'extravagance de leurs moeurs ("Candide", "Micromégas", "Lettres persanes"…). Dans "Les Voyages de Gulliver", la surprise et la curiosité sont réciproques. de plus, Swift est plus direct dans la critique de son époque et de ses contemporains ; ce sont plus les choses que son héros raconte qui sont un sujet de dégoût et d'étonnement. Lui-même il est un objet de surprise : géant, nain minuscule, bête bien pensante.

L'une des caractéristiques essentielles de ce roman est son imaginaire extravagant. Et l'on peut constater l'admiration des lecteurs de cette époque devant cette oeuvre ingénieuse. Hélas ! cela peut paraître dépassé pour un lecteur du XXIe siècle habitué aux films de Spielberg, ou de G. Lucas, mais aussi aux films d'animation de Miyazaki. Mais parfois, il faut s'évader du siècle où l'on vit pour pouvoir apprécier certaines oeuvres immortelles comme le font certains auteurs contemporains pour écrire des romans dont l'action se situe dans des siècles révolus ("Mon nom est Rouge", "Le Nom de la rose", "Le Parfum"…). On doit vivre dans ces époques en lisant ces romans ; une vie dans la lecture.

Dans ce roman la tension monte en crescendo, et l'intensité des critiques et de la satire devient de plus en plus acerbe jusqu'à l'explosion finale. Cette évolution du roman est accompagnée par l'évolution du caractère du narrateur-héros. Gulliver devient misanthrope. Ce personnage qui est un peu bizarre car en même temps il s'efface devant les événements qu'il raconte et se veut neutre mais qui est au coeur de ces événements, et un centre d'intérêt pour ceux qui le rencontrent, mais aussi pour nous lecteurs. C'est un aventurier qui vit sous la tentation du mouvement (comme Ibn Battûta) et ne battra cette envie qu'après avoir goûté aux plaisirs d'une vie simple et pieuse dans la dernière partie (comme Ibn Battûta qui, en voyage, envia la vie simple et rustique d'un vieux pêcheur, et rêva de s'installer définitivement et de finir ses jours comme ce vieillard).

Les idées et la critique qu'on trouve dans ce roman ne pouvaient être exprimé ni nous atteindre après tant de siècles que grâce à la forme du roman. Exprimées dans un essai ou un pamphlet, elles auraient tombées dans l'oubli et devenues une simple oeuvre de circonstance. Doit-on connaitre les événements qui se passaient à l'époque de Swift pour apprécier ce roman et pouvoir le comprendre ? Pas du tout (il existe en tout cas un texte très pertinent du grand écrivain Walter Scott qui met en parallèle les événements et personnages avec les faits historiques et les contemporains de Swift). Ce roman comme tous les grands chefs-d'oeuvre du genre ne se résume pas à une époque spécifique ou une région. Il s'inscrit dans l'universel. Les caractères décrits existent toujours dans tous les domaines (politiciens, médecins, avocats …), les problèmes et faits sociaux présentés sont d'actualité. Et la bêtise humaine ne date pas d'aujourd'hui.
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Mais quelle misanthropie ! L'espèce humaine est le principal objet de la satire de Swift, qui la relègue derrière la race animale.
Les voyages sont à la mode à cette époque et il est vrai que Swift ne lésine pas sur l'exotisme (pour doper les ventes ?).
Un peu comme dans Candide, le voyage sert à formuler des critiques contre la société, l'État et la justice. C'est donc aussi un conte philosophique.
Swift était pasteur et sa diatribe se fait volontiers religieuse. Les valeurs prônées (notamment l'humilité) par les Houyhnhnms sont proches de celles de la religion chrétienne.
Lisez-le au plus vite !
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Les Voyages de Gulliver, lus durant ma prime adolescence, ont laissé une marque profonde à la fois sur mon imaginaire et mes convictions. Ce récit de voyages imaginaire du XVIIIème siècle, comme dans le Candide de Voltaire ou les Lettres Persanes de Montesquieu, est avant tout un conte philosophique, et une satire sociale et politique de son temps.

Mais Dieu que la langue est belle et que le ton -so british- est libre ! Y compris dans les dimensions fantastiques, mêlées à la science fiction, le lecteur se trouve embarqué beaucoup plus loin, je trouve, que chez les pamphlétaires français. Merci à l'habeas corpus et au Bill of rights !

le voyage à lilliput n'a rien à voir avec Arthur et les minimoys -quelle hérésie que de réduire ce livre à un conte pour enfants ! -, et la petitesse des habitants n'est que prétexte à réflexion sur la vanité des soi-disants puissants, près à vous arracher les yeux pour une question de sens des oeufs à la coque. le contraste avec le monde des géants assoit encore un peu plus, toujours avec humour, la relativité des choses.

L'évocation de l'île de Laputa devrait, encore aujourd'hui, faire réfléchir les les soi-disants savants, enfermés dans leur tour d'ivoire et ignorant le monde réel qui les entoure. Suivent ensuite autant des réflexions réellement philosophiques -et pourtant pleines de légéreté, grâce à l'humour et l'inventivité de Swift- sur le sens de l'Histoire et sur la quête humaine de l'immortalité.

Enfin, le dernier voyage n'a rien à envier à La Planète des singes de Pierre Boulle. le rapport des humains aux soi-disants espèces animales inférieures qu'il pense dominer y est questionné à son tour.

En définitive, peut-être le classement parmi les Contes de fées sied-il parfaitement à ce livre : au-delà de l'imaginaire et du langage à la fois simple et raffiné du XVIIIème, le portrait de la société, et de l'humanité en général, y est cruel et sévère. Et peut-être le fait pour les adultes de l'avoir relégué -pour protéger leurs certitudes- au rang de conte pour enfants permet-il à ces derniers -qui le lisent- d'acquérir dès le plus jeune âge un esprit critique et lucide face aux préjugés, et une capacité à imaginer que... toute chose varie avec le temps et l'espace.

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Les Voyages de Gulliver font bien sûr tout de suite penser à ce géant attaché sur le sable d'une plage par des centaines de Lilliputiens s'agitant autour de lui. Dans les livres, on le voit ensuite traverser la ville en l'enjambant, porter de minuscules hommes au creux de la main, se nourrir de boeufs entiers, un peu à la manière de Gargantua.
Dans ce livre, deux récits suivent le Voyage à Lilliput, et les lire tous les trois aboutit à une vraie morale profondément cynique.
Dans son Voyage à Brobdingnac, Gulliver, cette fois-ci, se retrouve confronté à un monde de géants. Impossible maintenant d'en imposer, de faire le fier; Gulliver doit au contraire apprendre l'humilité et accepter d'être en position d'infériorité. Mais surtout, difficile, quand on est minuscule et qu'on doit sans cesse crier pour se faire entendre, que ses gestes de colère ne sont que de mignonnes mimiques au regard de ces géants, de défendre son pays, sa nation contre les critiques indignées du roi de Brobdingnac, bien plus sage, noble et incorruptible que les souverains d'Europe.
Il faudra un troisième voyage à Gulliver pour se ranger définitivement du côté des autres et contre les aberrations de son peuple, ses mensonges, veuleries, cupidités et plus que tout sa violence et ses guerres.
Lors de ce troisième voyage, il rencontre les Houyhnhnms, peuple de chevaux civilisés qui élèvent des Yahous, équivalents sauvages des humains.
Tout, dans la nature de ces Houyhnhnms, est vertueux et révèle comme une loupe de quoi est faite la nature humaine, au point où Gulliver ne voudra plus rentrer chez lui et subir à nouveau cette civilisation qu'il a appris à mieux connaître lors de ses voyages.

Là où, dans les deux premiers récits, la critique est ironique et la narration prend le ton d'un faux documentaire, avec toute la fausse naïveté que ça engage, dans le dernier récit la critique est nettement plus virulente et plus du tout déguisée. Les humains, et en particulier les Européens, deviennent définitivement des Yahous, des bêtes, dont il utilisera d'ailleurs la peau et la graisse pour son voyage de retour comme on le ferait d'un animal. On se croirait d'ailleurs dans la Planète des Singes.

Les Voyages de Gulliver reflètent bien une époque, celle des grandes explorations et premières colonisations, et préfigure la plume ironique de Voltaire. Jonathan Swift propose bien un autre modèle de civilisation où les Houyhnhnms ne font pas de distinction entre l'éducation du mâle et de la femelle, partagent leurs terres et récoltes équitablement, cultivent la force, le courage, organisent des exercices de force et d'agilité et récompensent le meilleur et... tiens, finissent un jour par organiser une réunion pour décider si oui ou non ils doivent exterminer les Yahous qui peuplent leurs terres...
La voie vers une civilisation idéale est sans issue!
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le bon docteur Lemuel Gulliver nous conte son naufrage et son arrivée sur une ile drôlement peuplée.

Un voyage fantastique et une sacrée rencontre avec un petit peuple haut comme trois pommes.
Devenu géant monstrueux Gulliver devient une bête de foire, il ne retrouvera son humanité qu'en réglant le conflit qui empoisonne l'ile de Lilliput et l'ile de Blefuscu.
Au cours d'un déjeuner les deux rois n'ont pas ouvert leur oeufs à la coque par le même bout, chacun voyant dans le geste de l'autre, mépris et provocation.
Entre les Groboutien et les Petiboutien la guerre fut déclarée. C'est un monstre, qui plus est un étranger qui
apaisera ces petits hommes. Tout le monde connait ce premier voyage de Gulliver, un beau et doux souvenir d'enfance, mais le plus souvent c'est
oublier que le roman de Jonathan Swift est, certes, une drôle de fantaisie mais aussi et surtout un conte philosophique et politique.
Une nouvelle lecture plusieurs années après l'avoir découvert nous fait joliment ressortir
le message humaniste et pacifiste de ce cher Jonathan.
De la littérature d'aventure délicieusement et malicieusement joyeuse et enlevée !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Depuis sa publication en 1726, Gulliver's Travels a connu un très grand succès. Assez complexe, l'écriture de Gulliver's Travels déconcerte le lecteur et suscite toujours la même question : où Swift veut-il en venir ? Swift se sert du voyage imaginaire pour ridiculiser les folies et les vices humains.
Cette oeuvre, écrite à la première personne est divisée en quatre parties : le voyage à Lilliput, qui représente la cité des nains ; le voyage à Brobdingnag, qui représente la cité des géants ; le voyage à Laputa ; le voyage au pays des Houyhnhnms. Elle marque un sommet de la satire sociale et politique. Récit de voyages imaginaires, satire féroce contre la corruption et la folie des hommes, traité philosophique utilisant l'ironie et les faux-semblants, le livre de Swift est d'une très grande richesse.
L'action principale de Gulliver est toujours de raconter et il s'adresse directement à son lecteur tout au long du récit. Il se déplace, il observe, il raconte ; en fait, il agit peu. La dimension apportée par cette voix narrative permet d'assurer le lien entre le familier et l'étrange, entre le récit et la satire.
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Les voyages toujours sont des miroirs reformants. En se confrontant à des êtres minuscules, puis à des géants, Gulliver ne sait plus s'il est grand ou petit. Il invente ainsi un regard neuf sur la vie ordinaire, sur l'Angleterre et sur l'humanité banale. Ce regard décentré n'est pas à l'avantage des Anglais, même s'ils semblent plus raisonnables que les savants obsédés de mathématiques et de musique de l'île volante de Laputa qui ne sont sans doute que des reflets exagérés des vices habituels. C'est surtout le peuple des Houyhnhnms, ces chevaux si supérieurs aux ignobles Yahoos à la forme humaine, qui permet à Swift de dire tout le mal qu'il pense de l'espèce humaine, toujours prompte à la chose-qui-n'est-pas, c'est-à-dire à mentir, à se jalouser et à se battre. Non seulement, ces voyages sont remplis d'inventions merveilleuses et de situations cocasses, mais en plus, ils sont un chef-d'oeuvre d'ironie, de remise en cause des codes sclérosés et de misanthropie.
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De l'orgueil.
Les voyages de Gulliver à Lilliput et ailleurs nous amènent à considérer la position d'un voyageur « civilisé » vis à vis d'autres civilisations. Comme dans n'importe quel récit de voyage, qu'il s'agisse de littérature relevant de l'imaginaire ou de littérature plus scientifique,je pense surtout aux écrits des navigateurs qui rapportent leurs expéditions, le voyageur, tel un colon, se pense plus grand que les autres, il se voit comme un géant, comme un dominant. Mais Gulliver se retrouve très vite et en fait, dans le départ, dans la situation inverse, puisqu'il se retrouve dans la position du prisonnier ou de l'invité, en situation donc de subordination vis à vis de ceux qui l'accueillent, qu'ils soient agressifs (ce qui est rare) ou de bons hôtes, tellement bons parfois qu'ils se ruineraient, comme les Lilliputiens, pour satisfaire son appétit d'ogre. Après Lilliput, Gulliver se retrouve dans la position inverse puisqu'il se retrouve rétréci dans un monde de géants. Et c'est là qu'il en prend un coup à son ego, traité qu'il est comme un animal de foire, comme un animal, comme une vulgaire poupée de chiffon, et il se retrouve même maltraité par un singe. En même temps, en plus de traiter de l'orgueil de tout un chacun, Swift nous parle de l'orgueil des nations et se moque allégrement des peuples colonisateurs, européens (l'Angleterre, la France, l'Espagne, et cie), et par la bouche des autres peuples imaginaires, il accuse les Européens de corruption, dans tous les sens du terme. En effet, Gulliver a beau être un hôte bien élevé, dès qu'il parle de son pays, l'Angleterre, il horrifie ses auditeurs qui découvrent que les Européens sont non seulement denués de raison mais pire, de vertu. Et il s'amuse même en insultant les Européens non pas par l'entremise directe de Gulliver mais en donnant la parole à des chevaux bien plus raisonnables que les humains (c'est en tout cas l'avis de Gulliver). À Laputa, où Gulliver découvre une île flottante et un peuple d'intellectuels ou non plutôt de pédants, de rêveurs dépourvus de bon sens, il s'attaque non pas tant à la vertu mais bien plus à la raison et plus précisément à la science. Dans son voyage précédent, déjà, les géants se moquaient de la technologie, de la poudre à canon par exemple, accusant la technologie de servir le chaos et non l'ordre (Gulliver leur ayant parlé de la guerre, se faisait dans sa description enthousiaste de la guerre plus violent que des géants, ce qui n'est pas sans rappeler certains journalistes qui nous décrivent avec emphase les canons Caesar mais passons). Pour en revenir à Laputa, les ingénieurs, les scientifiques et cie, passent leur temps à faire des calculs compliqués et à viser la Lune mais n'ont vraiment pas les pieds sur terre et ce peuple de géomètres et de philosophes sont plus tournés vers le soleil et vers la lune que vers leur île ; et ils ne sont pas sans rappeler eux qui sont censés être des « lumières », au contraire, des obscurantistes, qui passent leur temps à tenter de démontrer des inepties. Ils craignent sans cesse qu'une comète ne détruise leur planète (voir l'expérience récente de la NASA censée nous démontrer la toute-puissance de la technologie et la suprématie de la science), ils sont aussi effrayés par l'idée que le soleil ne brûle leur planète (réchauffement climatique), et ils pratiquent la géo-ingénierie, décidant de provoquer des sécheresses, en privant telle ou telle partie du monde de pluie, pour se défendre de toute sédition et de toute protestation … C'est à se demander où Swift est allé chercher ses idées, là encore ?! Sûrement chez des complotistes de son temps. Chez les Balnibarbes, il a encore toute une réflexion sur l'écologie en opposant deux parties de la population : il y a la majeure partie du peuple qui vit sur une terre stérile, dans des maisons en ruines, et le peuple se retrouve en haillons et il y a une minorité de personnes qui vit dans des maisons plus honorables, entourées de jardins et de terre fertile alors Gulliver demande l'explication et on lui explique que l'innovation, dans ce pays, a engendré des terres stériles et a fait que le savoir-faire s'est perdu, alors qu'une maigre partie de la population, moquée par les autres, s'est au contraire attachée au savoir-faire de leurs ancêtres, aux techniques agricoles anciennes, et a su se préserver du progressisme … Mais on accuse ces derniers de nuire au bien général du pays, bien qu'il s'agisse des rares qui arrivent à nourrir les autres … On voit bien dans ces extraits où se situe Swift dans la « Querelle des Anciens et des Modernes » qui me paraît plus politique que littéraire, in fine … Sa critique de la science, à Laputa, s'attache énormément à la question de l'écologie, comme je le disais et s'intéresse donc aussi à l'alimentation et je dois dire que j'ai bien ri lorsque Gulliver rencontre en visitant l'Académie un microbiologistes qui a pour tâche de, je cite, « reconstituer les éléments des matières ayant servi à l'alimentation, pour les faire retourner à l'état d'aliment ». Cela expliquerait le pourquoi des matières fécales dans l'alimentation (voir l'affaire des tartes au - chocolat – (Veuillez remplacer par le terme adéquat) d'Ikea). Pour aller plus loin, j'ai lu après avoir fini les Voyages de Gulliver, sa Modeste proposition : Pour empêcher les enfants des pauvres d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public et je dois dire que cette modeste proposition, que cette idée-là, est encore plus ignoble que l'idée du microbiologiste mais je n'encourage pas pour autant le microbiologiste à poursuivre ses études.

Mettons fin à mes digressions sur la science et mettons fin aux voyages de Gulliver, en nous arrêtons sur cette dernière recommandation des Houyhnhnms : Que les Européens, etc. et autres superpuissances s'arrêtent un peu de temps en temps et qu'il serait inutile voire dangereux pour les pays visités d'être colonisés par eux et qu'il serait judicieux au contraire de les laisser se faire civiliser, dompter, par les Houyhnhnms. Gulliver est d'accord avec les Houyhnhnms car en présence des Houyhnhnms et de tous ceux qu'il appelle ses « Maîtres » lors de ses voyages, il s'est rendu compte que les Européens, et même par extension, les humains en règle générale, les yahous, sont des êtres tellement imparfaits, tellement monstrueux, qu'il finit par en avoir horreur et devient misanthrope, lui qui a parcouru le monde et rencontré tant de personnes étonnantes … et il finit par se replier sur lui-même, se sentant toujours à la fin, sans doute supérieur à ses semblables ? Ou la raison n'est-elle pas au contraire qu'il a pris une telle leçon d'humilité sur lui-même et sur ses semblables, sur sa nation vis à vis d'autres nations, et même sur son espèce vis à vis d'autres espèces, qu'il se sent trop « yahou » pour pouvoir revenir à la civilisation ? Ce qui explique pourquoi il s'ensauvage, à la fin … Et Swift lui-même après les Voyages de Gulliver, manque de se retrouver cannibale (mais dans l'intérêt de la civilisation là par contre !)
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ce livre est très beau et bien écrit c'est un classique de la littérature en plus je l'ai découvert sur une brocante derrière des tonnes de vieux magasine mais je ne regrette pas ma trouvaille je le conseille au jeune et au moins jeune car peut être cette histoire vous transporteras bonne lecture
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Certainement un grand classique de la littérature irlandaise. Si la description des populations découvertes (nains ou géants) n'est jamais très loin de la satire sociologique de son époque, Swift nous apprend surtout le sens du mot "étranger" et tout le travail de tolérance qui nous est nécessaire pour rester humains.
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