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Citations sur D'amour et de guerre (64)

En payant mon café, j’ai demandé au patron s’il savait ce que c’étaient des Francs-maçons. Évidemment qu’il le savait. Il avait eu à faire à eux bon nombre de fois avant la guerre. C’étaient des ouvriers du bâtiment. Des gars tout ce qui a plus fiables et sérieux. Avec eux, pas d’entourloupe, les devis étaient respectés au franc près. D’où l’expression franc-maçon.
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Je rêvais d'être une étoile de la couture et de courir le monde ...
Puisque ce monde m'est inaccessible, je m'en vais le vivre là-haut parmi les milliers d'étoiles qui m'attendent...
J'avais acheté ce carnet rouge pour noter ce qu'il me passerait par la tête durant cette épreuve. Prends-le, nourris-le de tes pensées. Écris pour ceux que tu aimes. Il faut qu'ils sachent que la guerre tue les rêves de jeunesse.
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Un coup de fusil a claqué. Un soldat est tombé à mes pieds [...]. La guerre a tué son rêve de jeunesse.
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Avoir vingt ans, ça n’existe pas chez nous. Je suis vieux de toutes les humiliations dont j’ai souffert depuis l’enfance.
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Tu as vingt ans Adam, tu parles comme si tu avais vécu cent ans.

Avoir vingt ans, ça n'existe pas chez nous. Je suis vieux de toutes les humiliations dont j'ai souffert depuis l'enfance.
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La bouteille vidée, Elvire a rapatrié un litre de calva du salon. J'ai fait un non énergique avec le doigt.
— Avec le cidre, Allah fermera peut-être les yeux, mais avec le calva, il ne me le pardonnera jamais.
Elle a ri par hoquets, puis elle a bu une gorgée, une deuxième, et elle a dit :
— C'est à lui de te demander pardon. Regarde où tu es, Adam. À des milliers de kilomètres de celle que tu aimes, et c'est toi qui devrais t'excuser de boire pour oublier que demain, nous ne serons peut-être plus là ? Sois sérieux, Adam, bois.
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-Jacques, tu le sais bien toi aussi que tout notre malheur c'est la faute des francs-maçons et de la juiverie internationale. Vous êtes citoyens français comme nous. [...] Mais vous, les youpins, vous ne serez jamais comme nous. Ce n'est par par attachement à nos valeurs que vous avez sollicité la nationalité, c'est par intérêt. [...]
En payant mon café, j'ai demandé au patron s'il savait ce qu'étaient des francs-maçons. Évidemment qu'il savait, il avait eu affaire à eux bon nombre de fois avant la guerre. C'était des ouvriers du bâtiment. Avec eux, pas d'entourloupe, les devis étaient respectés au centime près? d'où l'expression "franc-maçon". Je ne voyait pas le rapport entre ces ouvriers du bâtiment et les juifs. Il y avait tant de choses que j'ignorais.
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Combien étions-nous dans ce frontstalag ? Plus d'un millier, certainement. A la vérité, il était vain et impossible de le savoir car il en arrivait et il en mourrait tous les jours, des soldats des colonies. Ici aussi, on ne se mélangeait pas. C'était comme une loi naturelle. Il n'y a que dans les romans que des soldats vaincus fraternisent pour mieux supporter la douleur des défaites amères. On s'était regroupés en fonction de nos origines, de nos langues, de nos cultures, de nos religions. Même entre coreligionnaires d'Afrique du Nord, c'était chacun dans son coin. Les marocains étaient dans des baraquements près des abreuvoirs, les Tunisiens avaient préférés vivre comme dans le désert, sous des guitounes façonnés avec des bâches en plastique. Nous, les algériens, nous avions ajouté de la division à la division. Les Arabes et les juifs arabophones s'étaient accaparé les baraquements côté droit de l'enclos, quelques roumis qui avaient refusé de collaborer avec les allemands avaient étendu leur matelas avec des juifs francophiles dans un petit local près du bureau de l'administration et nous, les Kabyle et les juifs de notre région avions pris la partie ouest du camp qui, selon Tarik, était dirigé vers la Mecque.
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Au-dessus du baraquement des Marocains s’élevait un épais nuage de fumée blanche. On entendait des cris, des appels au secours, des hurlements. Des gerbes de feu jaillissaient du toit, des portes, des fenêtres. Noirs, Jaunes, Blancs, on s’est tous précipités vers le brasier, pelle à la main, et on a jeté de la terre et du sable sur les flammes qui dévoraient les murs du baraquement. Des Marocains, torse nu, visage brûlé, avaient réussi à s’échapper de la fournaise et se roulaient par terre en hurlant à la mort. Comme les Allemands n’arrivaient pas, Tarik et moi avons voulu forcer la clôture de fils barbelés pour aller à la caserne. Les soldats de garde nous ont repoussés. Tarik a insisté, il voulait parler au grand chef pour qu’il donne l’ordre d’apporter des citernes d’eau.
— « Schnell ! Schnell ! »
Ils nous ont chassés à coups de matraque et ont lâché leurs chiens sur nous. Le baraquement s’est écroulé. Les Marocains s’étaient tus pour toujours. Ne restait qu’un immense bûcher et cette odeur de méchoui humain que je n’oublierais jamais. Des hommes pleuraient. D’autres juraient qu’un jour, ils leur feraient subir, aux Allemands, le malheur que nous endurions depuis des années.
Combien de nos frères avons-nous perdus ce soir-là ?
Cent ? Cent cinquante ? Deux cents, peut-être ?
J’ai regardé Tarik au fond des yeux et j’ai dit :
— Tu as vu comme ils nous respectent, tes Allemands.
La fumée me piquait les yeux. J’ai caché mon visage derrière mes mains pour pleurer.
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Demain est à nous, ma bien chère Zina. Je vais vivre, chanter, souffrir, rire, pleurer avec toi. Je l’aime tant le temps qu’il nous reste à vivre.
J’ai beaucoup d’argent, ma bien chère Zina. J’aimerais, mais il faut que tu sois d’accord, que l’on se remarie. Un beau et grand mariage. On ferait venir un orchestre de Bougie, avec ses joueurs de bendir, ses flûtistes, ses danseuses, et une chorale d’adolescentes qui nous combleraient de leurs mélopées sucrées. Toi, tu serais vêtue d’un caftan brodé de fils d’or. Un diadème serti d’émeraudes flatterait ta chevelure rousse. Et tu trônerais sur un palanquin soulevé à bout de bras par les garçons les plus vigoureux du village. Des grosses matrones pousseraient des youyous en jetant sur toi une pluie de pétales de rose. Moi, je serais drapé dans un burnous blanc et je suivrais le cortège sur un destrier noir. Tout Bousoulem serait de la fête. On sacrifierait des moutons et un bœuf pour le méchoui du soir, et on danserait jusqu’à ce que disparaisse la dernière étoile. Puis ce serait notre nuit de noces et l’on s’aimera pour les mille ans à venir. Puis, ce serait notre voyage de noces. Nous visiterions des contrées que nos livres ne nous ont pas encore fait découvrir. Si nous avons le temps, j’aimerais revoir Paris sans les Allemands. Nous rentrerions riches de cent histoires à raconter à nos enfants. Ce serait magnifique.

Les cornes de brume trompettent. La Kabylie est en vue.
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