Un tome bouleversant.
L'histoire elle-même est superbement menée, jouant sur deux fils narratifs éloignés de quelques jours dans le temps. L'un de ces fils amène quatre de nos héros à New York où une atmosphère de détente s'instaure rapidement, malgré l'urgence de la mission : localiser la station abritant la génératrice à wormhole susceptible de bousiller la planète, et la détruire.
Ils prennent un peu trop leur temps pour accomplir leur besogne, trop sûrs d'eux, trop confiants dans le génie de Kalish, l'homme au cigare et au bandana de pirate.
La surprise pour eux est de taille, et le résultat proprement cataclysmique. Les images de destruction de la fin font vraiment froid dans le dos.
Mais la partie bouleversante se situe surtout dans la réalité de la conception de l'album. Car New York est un peu la vedette de l'album, et New York est la première à subir le cataclysme.
Une New York qui a encore ses deux tours du World Trade Center.
Un album qui sort juste après le 11 septembre 2001, que
Denis Bajram a donc terminé un peu avant.
Coïncidence affreusement troublante.
Dans une postface,
Denis Bajram nous explique combien il a été perturbé par la chute des tours, combien New York compte pour lui, pourquoi il a décidé de maintenir son album dans l'état.
La réalité rattrape la fiction, une fois encore.