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Ces huit petites nouvelles de Taniguchi et Utsumi nous emmènent au Japon. Mais les thèmes abordés relèvent une fois encore de l'universel. Les différents personnages - enfants et adultes - affrontent dans un décor quotidien l'égoïsme, la solitude, la tristesse. Les auteurs me touchent par leur délicatesse et leur subtilité.

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Un orme condamné à être abattu, une petite fille boudeuse qui ne veut monter sur aucun manège, un homme d'affaires ravi du succès de sa fille qu'il n'a pas vu depuis 23 ans, deux frères qui ne conçoivent pas la vie de la même façon, les retrouvailles touchantes d'un frère et de sa soeur sous la pluie, la rencontre inattendue de deux personnes âgées sur le banc à côté du musée, deux frères dans la forêt à la recherche de leur chien et une jeune veuve française qui rend un bel hommage à son défunt mari...

L'orme du Caucase, première nouvelle qui donne le titre à cet album, regroupe 8 courts récits emplis d'émotions et poétiques. Prédominent ici la nature, la séparation et la solitude, solitude de cette veuve, de cette petite fille triste ou encore de cet homme d'affaires qui va recroiser sa fille.
Adulé au Japon pour ses nouvelles, Utsumi nous offre un album tout en douceur et mélancolie. Ces huit récits sont forts et bouleversants. le temps y passe lentement, sans bruit, à l'ombre de cet orme. le dessin de Taniguchi n'est pas en reste avec son coup de crayon si précis, si doux et si romantique.

L'on est bien à l'ombre de L'orme du caucase...
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En huit nouvelles le tandem Taniguchi au pinceau et Utsumi au stylo nous embarque pour une aventure riche en émotions.
L'orme du Caucase, l'arbre par qui le scandale arrive, celui qui était là bien avant les habitants du quartier et qui gêne å cause de son feuillage ouvre ce recueil. Sera-t-il abattu cet arbre remarquable?
Le cheval de bois nous fera comprendre la souffrance d'un tout petit bout de chou qui a été confié à ses grands-parents pour un temps indéterminé. Angoisse de l'abandon...
La petite fille à la poupėe, autoportrait d'une jeune femme abandonnée par son père dans sa petite enfance. Ce dernier retrouve sa trace à l'occasion d'une exposition. Peut-on réparer une absence?
La vie de mon frère, celui qui a choisi une autre voie, une façon de vivre marginale. Que me renvoie-t-il ce frère que je voudrais remettre sur la voie de la normalité?
Le parapluie symbole de protection, celle que notre aîné a assuré à notre égard ou pas. Frère et soeur, une histoire qui s'écrit à l'ombre du couple parental. Que reste-t-il quand les parents ont cassé ce lien?
Les environs du musée sont un lieu chargé d'émotions. Qu'est-ce qui pousse une grand mère à s'y rendre tous les soirs au point d'en oublier l'heure du dîner?
Dans la forêt, il peut se passer bien des choses, le Petit Chaperon Rouge pourrait en témoigner.La forêt, lieu d'initiation où l'on apprend à surmonter ses peurs et où l'on trouve parfois des réponses aux questions laissées en suspens par les adultes...
Son pays natal: partir quand même, pour suivre l'être aimé. Tout laisser derrière soi: amis, famille pour une culture très différente. Quand déracinement rime avec isolement... Alors l'accomplissement de soi devient une victoire arrachée de haute lutte!
Chaque nouvelle est une petite perle d'humanité.
Quand la vie nous rattrape et que nous parvenons à donner du sens à ce qui nous échappait, le bonheur semble à portée de main.
En tous cas lire L'orme du Caucase fut un grand bonheur pour moi!
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Auprès de mon arbre, je vivais heureux…
A l'instar de Georges, j'ai plaqué mon chêne comme un saligaud. Mais je suis partie m'installer sous un orme du Caucase. Mondialisation oblige. Qu'il y fait bon dans ses feuilles aussi douces que des vers de Prévert! Je m'y love de temps à autre, sans lassitude.
Sous cet arbre là, on se prend à aimer l'homme.

Ryuichiro Utsumi, nouvelliste adulé au Japon, est inconnu en France. Taniguchi, adulé en France, est quasi inconnu au Japon. Et dans cet embrouillamini de reconnaissance et méconnaissance, le mangaka sert un manga qui ressemble à bien des choses sauf à un manga. Personne ne saute partout en vociférant comme si le pauvre lecteur était sourd. le trait est tout aussi occidentalisé que la mise en page. Pourtant, ces nouvelles graphiques sont asiatiques.

Que de singularités pour une dizaine d'histoires tout aussi singulières. Dans le silence et le vide de certaines cases, le quotidien s'élabore lentement, raconte la difficultés de se comprendre, celle de se réconcilier, la nécessité de reconsidérer ses priorités, le bouleversement qu'apporte la découverte de l'amour. Sans bruit, sans mot superflu.
Dans son absence de didactisme, Taniguchi plonge au coeur de l'émotion, celle qui ne pleure pas, celle qui est semblable à du verre un peu fêlé, pleine de retenue, de mots qui tremblent sur les lèvres mais ne se disent pas.

Utsumi et Taniguchi offrent un bouquet de fleurs humaines à toute âme disponible sachant puiser le sens dans l'apparente banalité des faits.
Auprès de mon arbre, je reste.
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Un arbre dans le jardin d'une nouvelle maison, la visite à un frère perdu de vue depuis de nombreuses années, un père retrouvant par hasard sa fille, une jeune veuve broyée par le chagrin, une petite fille séparée de son père et de son frère, Jirô Taniguchi semble surprendre ses personnages à un moment crucial de leurs vies. Il lève subtilement le voile sur les failles, les malentendus et les blessures secrètes au coeur des relations familiales… En quelques pages seulement, on devine les séquelles profondes, les renoncements d'une vie...Ces personnes d'âge mûr marquées par des séparations douloureuses ressentent l'impérieux besoin d'être en accord avec elles-mêmes, d'exister.
C'est tout à la fois mélancolique et plein de vitalité, ces récits, ces magnifiques dessins en noir et blanc sont empreints d'une bienveillante gentillesse et d'une poésie qui me charment complètement.
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D'une manière générale je ne suis pas fan des nouvelles car il me faut du temps pour m'imprégner, rentrer dans une histoire. Je n'ai pas dérogé à cette règle au départ et pourtant peu à peu, au fil des histoires, j'ai été gagné par la beauté, la sérénité qui se dégage de ces petites scènes qui n'ont rien d'extraordinaire, qui serait presque banales et pourtant porteuses de grandes leçons de vie. Encore une fois je ressors enchanté de ma lecture de Taniguchi et j'espère plus attentif et bienveillant envers mon environnement.
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Très bel ouvrage, recueil de 8 nouvelles qui ont en point commun la gentillesse comme l'a si bien mis en évidence Ushio Yoshikawa dans sa postface.

Rappelons nous que la gentillesse peut être une des formes d'expression de la compassion.

Au vu des autres ouvrages de Jiro Taniguchi, dont l'empreinte bouddhique n'est que trop manifeste, nous comprenons qu'Utsumi ne pouvait que l'inspirer.

Dans notre culture occidentale, le mot « gentillesse » a une forte connotation puérile voire niaiseuse ; il n'en est rien dans la culture bouddhique ce qui fait que ce qui pourrait apparaître comme une BD insipide est, en fait, une véritable initiation ou du moins un éveil de notre esprit à une sensibilité dont nous avons grand besoin.

Ce travail sur l'esprit est doublé d'une grande qualité graphique qui font de cet ouvrage comme de bien d'autre Manga de l'auteur une source d'inspiration, presque un guide.

En résumé deux images m'ont marqué, la première et la dernière de l'ouvrage.
La première représentant l'orme du Caucase dans sa splendeur graphique distillée par Tanigushi
La dernière représentant un apaisement avec cette magnifique légende :
« Les mains de sa belle-mère lui caressaient le dos. Tandis qu'une vague de chaleur venue du fond de son coeur la submergeait, Noémie sentit qu'il souriait. » Splendeur spirituelle d'Utsumi qui nous fait bien comprendre que le coeur peut sourire….

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Ce recueil de « gentils récits » de Ryuichiro Utsumi illustrés par Jirô Taniguchi m'a touché par sa délicatesse et sa sensibilité.
Chacune des nouvelles nous présente des humains avec des petites histoires, des tranches de vie subtiles. le tout sans grand flafla, toujours rempli de gentillesse.
L'oeuvre d'Utsumi semble être caractérisée par la gentillesse et celle de Taniguchi par le respect de l'environnement. Les deux rejoignent leurs passions dans ce recueil magnifiquement réaliste.
L'orme du Caucase donne son nom à l'album, c'est une pièce maîtresse qui amène le ton général de gentillesse. Les personnages traitent l'arbre comme un être humain et en prime, une pensée sur le traitement donné aux personnes âgées.
« Pour être franc, je déteste couper les arbres! Ils ont une âme. »

Dans le cheval de bois, La petite fille à la poupée et La forêt, réflexions sur les traumatismes de l'enfance et les interactions avec les parents et grands-parents pour créer un environnement propice au développement.
La vie de mon frère et le parapluie font un lien avec la famille et sa propre existence ainsi que les souvenirs partagés et la tolérance au style de vie des autres.
Les environs du musée m'a particulièrement émue. La rencontre non prédestinée entre deux personnes âgées et les bouleversements que les souvenirs et le fait de tomber en amour peuvent apporter.
Son pays natal représente la perfection dans cet oeuvre de deux grands auteurs. La mixité de l'amour, une française et un japonais. Les aléas de la vie, les beaux-parents dans le déni, la souffrance de la mort, les arts qui soignent et en apothéose, la réconciliation.
Cet album m'a beaucoup plu, du début à la fin. Les dessins de Taniguchi toujours très beaux et les visages expressifs. Les scènes de la vie quotidienne bien décrites. J'ai rigolé, j'ai pleuré. Un moment parfait!
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Huit nouvelles dans un recueil et cette fois le travail de Jirô Taniguchi accompagne celui du scénariste Ryûichirô Utsumi.

Des tranches de vie qui explorent la recherche du beau, la vieillesse, l'amitié, l'amour, les relations familiales…

Que d'émotions avec ces deux femmes ayant aimé le même homme comme fils ou mari et qui parviennent à dépasser leurs barrières culturelles, avec ce père qui va à la rencontre de l'enfant abandonné vingt ans plus tôt sans rien lui avouer, car il n'est plus temps, avec cette soeur et ce frère qui tentent de se retrouver après avoir vécu différemment l'abandon de la mère dans l'enfance…

Il se dégage des oeuvres de Jirô Taniguchi un je ne sais quoi qui fait qu'après cinq oeuvres lues, je viens de réserver à la bibliothèque les autres titres disponibles de l'auteur… À découvrir si ce n'est déjà fait…

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L'égoïsme, l'incompréhension, le manque de communication ou d'attention aux autres ou à la nature, le manque de compassion minent notre monde. Peut-être plus encore dans un Japon fortement hiérarchisé où il n'est pas de coutume de se plaindre.
Avec son talent si sensible, Jiro Taniguchi illustre plusieurs nouvelles sur ce thème à valeur de morale pour ses contemporains.

Comme autrefois, il y avait des brochures qui titraient « Les ravages de l'alcoolisme », l'ouvrage vilipende les ravages de l'égoïsme. Arbre sacrifié à la paresse d'en ramasser les feuilles à l'automne, enfants ou animaux abandonnés après un divorce, parents contraints de quitter leur foyer…

A travers cette leçon d'humanisme due aux talents conjugués de l'écrivain Utsumi et de l'illustrateur Taniguchi, c'est aussi un certain regard sur le Japon contemporain qui nous touche par son réalisme sans concessions.
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