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Citations sur Journal d'un vieux fou (27)

Je tiens un journal simplement parce que cela m'intéresse de l'écrire. Je n'ai pas l'intention de le montrer à qui que ce soit. Ma vue s'est affaiblie terriblement de sorte que je ne peux pas lire autant que je le voudrais, alors, n'ayant pas d'autre moyen de me distraire, j'écris pour tuer le temps. J'écris au pinceau en gros caractères pour être lisible. Pour qu'il ne tombe pas sous les yeux d'indiscrets j'enferme mon carnet dans un coffre-fort. J'en ai déjà accumulé cinq maintenant. Je crois que je devrais brûler le tout un de ces jours mais j'ai peut-être avantage à les conserver. De temps en temps j'en ouvre un vieux, je suis étonné de voir combien je perds la mémoire. Les événements d'il y a un an me paraissent nouveaux ; je ne trouve pas que leur intérêt ait diminué.
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Aujourd'hui vers 15heures, j'ai fait l'expèrience de mon frisson érotique. Mais je n'ai pas eu les yeux rouges. Ma pression sanguine m'a semblé normale. J'ai resenti une petite déception. Il me manque quelque chose si mes yeux ne s'injecte pas de sang et si ma pression ne monte pas au-dessus de 20.
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Je souffrais tant de la main, j'avais si mal du matin au soir que je n'éprouvais plus aucun plaisir à voir le visage de Satsuko, qu'elle-même, me traitant comme un grand malade, avait cessé de me considérer comme un partenaire sérieux : quel sens cela avait-il de survivre ainsi? Pour elle, j'avais envie de vivre à tout prix, laissant le ciel décider de ma chance - car, sinon, survivre était inutile...
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Même chez une femme mauvaise, la méchanceté ne doit pas apparaître crûment. Il y a là une condition absolue : plus la méchanceté est grande, plus elle doit être contrôlée.
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Alors, quand je serai mort, ce qui ne tardera plus maintenant, elle ne pourra se défendre de penser : "Ce fou de vieillard repose sous ces magnifiques pieds, les miens. En ce moment même j'ai les pieds posés sur les ossements de ce pauvre vieux." Il n'est pas douteux qu'elle en éprouvera un frisson agréable bien que je doive dire qu'elle en aura un sentiment de répulsion plus intense. Il ne lui sera pas facile, il lui sera peut-être toujours impossible de pouvoir effacer ce souvenir de répulsion.
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Je sais pertinemment bien que je ne suis qu’un vieillard répugnant et couvert de rides. La nuit, avant d’aller me coucher, lorsque je me regarde sans dentier dans un miroir, je me trouve une drôle de figure. Mes mâchoires ne comptent plus une seule dent à moi, ni en haut, ni en bas. D’ailleurs je n’ai même plus de gencives. Quand je ferme ma bouche, mes lèvres collées forment une ligne mince sur laquelle mon nez pend quasi jusqu’au menton. (… ). Pas un être humain, pas même un singe, ne voudrait une figure aussi hideuse. Evidemment je ne suis pas stupide au point de vouloir être aimé des femmes dans de telles conditions.
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Après mon réveil, je ne cessai de ruminer dans mon esprit l’image de ma mère apparue en rêve. Par une belle journée du milieu de l’ère Meiji, en 1894 ou 1895, ma mère avait dû passer le portail de la maison et m’apercevoir, enfant, dans la rue. Peut-être cette brève impression venait-elle, ici, de renaître. Je remarquai, amusé, que ma mère était restée dans la fleur de la jeunesse, tandis que j’étais moi le vieillard que je suis maintenant. Étant plus grand qu’elle, je devais baisser les yeux pour la regarder. Pourtant je m’étais vu comme un enfant face à sa mère — persuadé aussi que nous étions à Warigesui, en 1894 ou 1895. Un rêve, c’est sans doute cela.

(p. 100-101)
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23 juillet. (…) J’écris un journal, parce que je m’intéresse à l’acte même d’écrire. Je n’ai pas pour but de le faire lire. Ma vue a terriblement baissé, je ne peux plus lire à ma guise, et c’est parce que je ne sais rien faire d’autre que j’ai tellement envie d’écrire pour occuper mes loisirs. J’écris grand, au pinceau, afin que ce soit bien lisible. Pour éviter les indiscrétions, le journal est rangé dans un coffre portatif. J’en ai déjà cinq comme cela. J’ai l’intention de les brûler un jour, mais je ne suis pas non plus contre l’idée qu’ils me survivent.

(p. 48)
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Donc, la soixantaine passée, on m’a averti que j’étais sujet à l’hypertension, et à soixante-six ou soixante-sept ans, je suis resté alité un mois à cause d’une petite hémorragie cérébrale — mais je n’avais jamais éprouvé de véritable souffrance physique. Ma première expérience dans ce domaine date de mes soixante-seize ans, après avoir fêté cet anniversaire faste. De jour en jour, j’ai perdu ma liberté de mouvement, d’abord de la main gauche vers le coude, puis du coude vers l’épaule, puis des pieds vers les jambes — les deux jambes. Dans ces conditions, les gens doivent se demander quel plaisir je peux encore trouver à vivre — d’ailleurs moi-même je m’interroge parfois —, mais par bonheur, si j’ose m’exprimer ainsi, et curieusement, l’appétit, le sommeil et les intestins se portent à merveille.

(p. 35)
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Jusqu’à la cinquantaine, j’avais peur, plus que tout, de la mort, mais ce n’est plus le cas. Faudrait-il dire que je suis fatigué de la vie ? En tout cas, j’ai l’impression que je suis prêt à mourir, et n’importe quand. Lorsque l’autre jour l’on m’a annoncé, après les radiographies à l’hôpital de Toranomon, qu’il s’agissait peut-être d’un cancer, ma femme et l’infirmière ont pâli, mais sur moi la nouvelle n’a eu aucun effet. Au point que je me suis surpris à être aussi indifférent. J’ai même ressenti une espèce de soulagement, à l’idée que cette longue, si longue existence, verrait enfin une fin. C’est pourquoi je n’ai aucunement l’intention de m’accrocher à la vie — mais aussi longtemps que je vivrai, je ne pourrai pas ne pas être séduit par le beau sexe. Je pense que cela me restera jusqu’à l’instant ultime de ma mort.

(p. 27)
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