Ainsi, en résumé, il est certain que tout vient de l’infinitésimal, et, ajoutons-le, il est probable que tout y retourne. C’est l’alpha et l’oméga. Tout ce qui constitue l’univers visible, accessible à nos observations, nous savons que tout cela procède de l’invisible et de l’impénétrable, d’un rien apparent, d’où sort toute réalité, inépuisablement. Si nous réfléchissons à ce phénomène étrange, nous nous étonnerons de la puissance du préjugé, à la fois populaire et scientifique, qui fait regarder par tout le monde, par un Spencer aussi bien que par le premier venu, l’infinitésimal comme insignifiant, c’est-à-dire homogène, neutre, sans rien de caractérisé ni de spirituel. Illusion indéracinable ! Et d’autant plus inexplicable que nous aussi, comme tout être, nous sommes destinés à rentrer prochainement, par la mort, dans cet infinitésimal d’où nous sommes sortis, dans cet infinitésimal si méprisé — qui pourrait bien être au fond, qui sait ? tout l’au-delà vrai, tout l’asile posthume, vainement cherché dans les espaces infinis...
La science, c'est un ordre de phénomène envisagés par le côté de leurs répétitions. Ce qui ne veut pas dire que différencier ne soit pas un des procédés essentiels de l'esprit scientifique.