- [Léo Malet] me disait : "La BD c'est vous, moi c'est les romans !" Il me foutait la paix. Il n'est jamais revenu sur mes adaptations. La bande dessinée, c'était pas son truc. Il m'avait dit ne posséder que les droits du Brouillard et de 120 Rue de la Gare.
- Et il te laissait très libre dans ton adaptation ?
- Bien sûr. Nos différences de points de vue étaient chose acquise. Il me disait : "Tardi, on n'a pas les mêmes idées mais je vous aime bien quand même." C'était clair et net et je crois avoir fait en sorte que ses idées ne soient pas accréditées par mes adaptations. Nous avions des rapports courtois ; on évitait certains sujets... Donc, une fois Malet débarrassé de ses relents xénophobes - pour ne pas dire racistes -, il n'y avait plus aucun problème et je peux me laisser aller au plaisir des repérages, ce que j'adore faire. C'est uniquement pour ça que j'adapte ses romans. Je choisis le livre en fonctions de l'arrondissement dans lequel j'ai envie de me balader. J'arpente les rues à la recherche de ce Paris disparu, dont il reste encore des vestiges, et j'essaie de reconstituer une époque, avec nostalgie, de reconstituer des ambiances. L'intrigue policière n'est qu'un prétexte. Tout ça est reposant.
Le premier Adèle Blanc-Sec commence au Jardin des Plantes, dans la galerie de paléontologie. Pourquoi ? Parce que j'aime bien les musées, les vitrines où s'accumulent les objets. J'aime cet endroit un peu poussiéreux, avec cette verrière, cette lumière particulière, je le trouve assez beau. Et puis il y a ces reconstitutions de dinosaures. Ce lieu me plait, j'ai envie de le dessiner. Donc je cherche l'histoire que je vais pouvoir raconter à partir de là. Et cet endroit précis va me donner un certain nombre d'éléments de base : c'est le pavillon de paléontologie, il y a des animaux préhistoriques et, au fond d'une vitrine, il y a un œuf. Bon. Libre à moi de le faire éclore... et ça y est, j'ai le début de mon histoire !
« Il y a les dessinateurs qui créent leur propre univers, comme Druillet. Il y a les poètes qui partent de la réalité et la transforment selon leur inspiration. Moi, je suis un arpenteur, avec aussi cette petite tendance poétique parce que mes repérages ne sont pas utilisés de façon rigoureuse »
Mes personnages ont un certain air de famille, ce sont tous des clones de Brindavoine : une espèce de grand dadais prognate, avec le nez pointu, l’air un peu paume...mes personnages féminins se ressemblent aussi tous un peu : ils tournent autour d’Adèle Blanc-Sec
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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