Ce tome 7 couleur intitulé "One The Battlefield" est en fait la modernisation de 4 récits de la série d'origine en Noir & Blanc :
"Sur le Champ de Bataille" :
Je reste persuadé que
Buichi Terasawa a ici détourné un vieux film de guerre, mais impossible de savoir lequel donc avis donc aux connaisseurs ! (j'ai hâte que quelqu'un réussisse là où j'ai échoué : identifier l'inspiration du mangaka concernant ce récit…)
Après en avoir volé les bijoux royaux, Cobra se retrouve coincé sur la planète Kira en plein guerre civile entre l'armée de Domel et la Légion étrangère (Kira = tueur en japonais, c'est donc tout un programme pour le Bébel de l'Espâce !). Pour s'en sortir, il fait alliance avec des rescapés de la Légion mais l'un d'entre eux est un traître à la solde du camp adverse et la liste des victimes s'allonge à chaque étape de leur cavale…
Un récit court certes, trop court même, mais ces 40 pages très bien troussées feraient un pitch du tonnerre pour n'importe quel type d'adaptation : avis aux producteurs en panne d'inspiration ! (à noter que l'adaptation animée est de meilleur qualité) Et puis clin d'oeil sympa avec le sergent
Moorcock (le célèbre touche à tout de la SFFF anglaise qui a inspiré tellement d'auteurs japonais)...
"Le Marchand de Mort" :
Cobra a dérobée une importante quantité de diamants, mais se voit obligé de tout rétrocéder à un certain
Brian Reed qui a enlevé Lady / Armanoïde. Il vole à son secours en escaladant le building de la Leod Corporation, pour découvrir que son adversaire n'est autre que Crystal Bowie revenu d'entre les mort ! Il subit un sort similaire à celui de Han Solo dans L'Empire contre-attaque, mais Lady / Armanoïde précédemment sauvée in extrémis lui sauve à son tour la mise… Pour faire la nique à Crystal Bowie, notre Bébel intergalactique décide de lui reprendre les diamants lors d'un casse acrobatique de haute volée.
Les clins d'oeil à la saga James Bond sont multiples, à commencer par l'escalade urbaine de "Les Diamants sont éternels" : un récit court sympathique, mais l'adaptation animée est de meilleur qualité…
"Voulez-vous un robot ?"
Un récit très /trop court qui traite du thème désormais traditionnel de la révolte des machines contre les humains. L'originalité vient du traitement qui donne pas mal l'impression d'être dans un survival horrifique à la
George Romero avec des morts-vivants semant la mort et la destruction. Depuis le "Frankenstein" de
Mary Shelley il y a toujours eu des liens forts et fructueux entre SF et Horreur, et ce lien a été revivifié par le cinéma dans les années 1970-1980 ("Mondwest", "Alien", "The Thing", "Terminator"…). Face à Zabal 0 l'arme de destruction massive aux faux airs de bouddha démoniaque, Cobra ne peut plus compter que sur le petit robot amnésique Belma R-78 : une seule solution, remonter le temps pour empêcher sa réactivation… Robots et voyages dans le temps : plus SF tu meurs !
"La Balle Noire" :
Le récit qui sent bon le cinéma des années 1970, ici entre films d'automobiles (genre "Point Limite Zéro") et films de vigilantes (genre "Le Justicier dans la ville").
Cobra revient sur Terre pour participer à une meteorace : point de départ 30000 mètres d'altitude, le premier qui franchit en vie la ligne d'arrivée sur le plancher des vaches a gagné. Ce n'est pour lui une couverture pour effectuer un casse rocambolesque à la Lupin III, mais il tombe sous le charme de la pilote d'élite Pamela Lee qu'il retrouve après la course pour la courtiser…
Mais Pamela Lee est aussi la serial killer surnommé Balle Noire qui a juré de tuer tous les automobilistes du monde à bord de sa bécane invulnérable qui a le même design que le Nautilus du film Richard Fleischer (un hasard sûrement). Car depuis que sa petite soeur a été tuée par un chauffard, Pamela a sombré dans la folie et souffre de dédoublement de personnalité… Son ancien coach demande à Cobra de mettre fin à son calvaire !
La fin tragique est magnifiquement mise en image, et l'excellent réalisateur d'animation Yoshiaki Kawajiri saura s'en souvenir pour son "Cyber City Oedo 808".
Je maintiens ce que j'ai dit précédemment la colorisation numérique des épisodes les plus anciens de la saga seventies et cartoonesques est loin d'être une réussite, d'ailleurs c'est assez visible avec "La Balle Noire" qui visuellement a bien mieux vieilli que les autres...