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Citations sur L'oiseau moqueur (87)

Une société hantée par la mort mais qui n'était pas assez vivante pour le savoir.
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Je voulais aimer ce vieil homme qui agonisait dans son lit, le chien couché à ses pieds. Je voulais aimer et donner à manger ce cheval épuisé dont les oreilles pointaient à travers un chapeau de paille. Je voulais être avec ces hommes, le soir, devant les chopes de bière, assis en tricot de corps dans une vieille taverne, et je voulais sentir l'odeur de la bière et des corps dans cette salle paisible remplie de formes et de choses humaines. Je voulais entendre le murmure de leurs voix et je voulais entendre ma voix se mêler aux leurs dans le crépuscule. Je voulais être pleinement conscient de la réalité de mon propre corps dans l'espace de cette pièce, avec mon grain de beauté au poignet gauche, avec les muscles plats de mon ventre et mes dents saines et solides plantées dans mes mâchoires.
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Et là, je commençai à comprendre, à imaginer cet incroyable phénomène qui avait débuté dans des temps immémoriaux à l'ombre des arbres, dans les grottes et dans les plaines de l'Afrique ; l'homme, bipède et simiesque, s'étendant partout et fabriquant d'abord ses idoles, puis ses cités. Et cet homme avait dépéri jusqu'à devenir ce qu'il était aujourd'hui : un pauvre reste drogué, s'avançant en titubant sur le chemin qui le menait au néant à cause d'une machine déréglée. Une minuscule pièce de machine.
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- Il y avait jadis de grands hommes dans le monde, des hommes d'esprit, de pouvoir et d'imagination. Il y avait saint Paul et Einstein et Shakespeare... (Il avait plusieurs listes de noms qu'il débitait avec magnificence en de telles occasions et, à les entendre, j'éprouvais toujours un sentiment d'émerveillement) Il y avait Jules César et Tolstoï et Emmanuel Kant. Mais maintenant, il n'y a plus que des robots. Des robots et le principe de plaisir. Dans la tête des gens, il n'y a plus que des romans-photos minables.
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Je me sentis étouffer [...] à la pensée de ces hommes qui erraient dans ces artères agonisantes, visages de pierre de l'Intériorité, esprits vides, hommes qui vivaient une existence que j'avais connue : une vie qui ne valait pas d'être vécue. Une société hantée par la mort mais qui n'était pas assez vivante pour le savoir. Et ces immolations de groupe! Des immolations au Burger Chef et un zoo peuplé de robots!
La ville gisait comme une tombe dans le soleil de l'automne. Je ne voulais pas y retourner.
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Il me semble que c'est un appareil dans lequel on dit des choses qu'il vous répète ensuite. Comme lorsqu'on appelle une bibliothèque pour demander des informations : la voie n'est pas celle d'une personne qui parle à ce moment-là, mais qui a parlé il y a déjà quelques temps.
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- Je n'arrivais pas à dormir la nuit dernière et j'ai fini par me lever pour explorer un peu. (Elle rit.) Simon me disait toujours : "N'oublie jamais d'explorer ton environnement, ma chérie". Je me suis donc promenée dans les couloirs comme Lady Macbeth ouvrant les portes. La plupart des pièces étaient vides.
-Qu'est-ce que c'est Lady Macbeth ? demandai-je pour essayer de faire la conversation.
- Une personne qui se balade en pyjama, répondit-elle.
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(...) l'araignée était en train d'achever son ouvrage et la lune illuminait l'entrelacs de fils qui semblaient de purs traits de lumière. C'était une forme étonnante, mystérieuse, géométrique. Je la contemplai longuement, en pensant à la puissance et à la complexité de cet être vivant capable de créer un tel chef-d'œuvre, et je retrouvai ma sérénité.
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C'était l'endroit le plus horrible dans lequel j'avais jamais dormi, avec cette parodie de productivité et cette misérable perte de temps et d'énergie que constituait la fabrication et la destruction de grilles pain à pile. Et ces robots plus abrutis de encore que les primaires dans leurs uniformes gris, qui se traînaient comme des loques, sans véritable occupation, caricature d'humanité.
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Je savais, bien entendu, qu’il avait existé des livres dans l’ancien monde, et que la plupart d’entre eux dataient probablement d’avant la télévision, mais jamais je n’avais imaginé qu’il pût y en avoir autant.
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