Double-je

«Venez visiter l'exposition de Matan de Galois, alliant savoir-faire ancestral et nouvelles technologies. Ou quand l'intelligence de la main s'associe au circuit imprimé.»

Frank Thilliez crée cette nouvelle pour le Palais de Tokyo. Elle aborde comme thème l'art à travers cette histoire un peu loufoque. «Double Je» qu'est- que c'est ? Qui est-ce ? Qu'est-ce que je suis ?

«C'était un espace hors du temps, un créateur de désordre, libre et insolent, où l'on exhortait le visiteur à se perdre.»

Je commande cette nouvelle, sur amazone et je suis assez surprise quand j'ouvre mon enveloppe. Elle est assez particulière, elle est sous forme de journal où tous les chapitres sont en désordre et il faut s'amuser à les retrouver en ordre. Petite précision : Je ne crois pas que les chapitres sont en désordre, je pense que c'est plus la façon dont on tient le journal, j'ai eu l'impression de chercher mes numéros.
Je constate que les numéros des chapitres sont assez visibles, je trouve que le texte du journal est assez petit, il faut plus se concentrer pour lire l'histoire. Je dois souligner avec un marqueur les passages importants pour me retrouver. C'est assez original comme concept, il y a des dessins qui symbolisent les objets.

«Au lecteur de déambuler dans ces pages et de se faire acteur ou complice d'un Double Je inauguré par un crime sans corps.»

Que dire…
Franck Thilliez nous amène ici dans l'univers d'un artiste où tout se déroule bien dans son quotidien, enfin selon la vie qu'il mène, jusqu'au jour où il s'inscrit dans un concours.
Encore une fois, les yeux voient ce qu'ils veulent voir, les apparences peuvent être trompeuses.

«Parce que selon leurs dires, dans la chambre, il y a bien du sang sur les draps, des liens mais visiblement, il n'y a pas de corps.»

C'est une nouvelle où Franck Thilliez manie bien l'intrigue et il manipule bien les personnages. Je mentionne également que le sujet est bien amené, c'est intriguant pour le lecteur. On peut se distraire à trouver le coupable, car il y a peu de personnages, à travers l'enquête policière.

En résumé, c'est une lecture qui se lit vite et on découvre encore une fois le talent de cet auteur. C'est agréable et divertissant. Je comprends pourquoi on l'approche pour mettre en valeur des événements. On ressent bien sa passion pour l'écriture où il excelle à nous écrire des nouvelles comme il sait le faire.
Franck Thillez possède ce don, à la fin de la nouvelle, il y ajoute une impressionnante multiplication, qu'est-ce que c'est ? L'auteur sait maintenir ton attention et tu te poses des questions par moments.
«Double-je» est-ce que c'est vraiment une histoire de dingues ? Pour le savoir, il faut la lire, c'est idéal aussi à la découvrir entre deux bons pavés.

Ma note 3.5/5

Siabelle

Bien que n'étant pas grand amateur de nouvelle, en tout cas dans un format aussi court, car je trouve que le lecteur n'a alors que très rarement l'occasion d'entrer dans le récit et de s'identifier aux personnages.
C'est là tout l'art d'écrire des nouvelles me direz-vous, et je ne vous donnerai pas tort. Ceci n'est pas donné à tous les auteurs, aussi grands soient-ils.
Dans ce domaine, Franck Thilliez m'a séduit avec ce "Double je".

Avec sa stature de romancier à succès, Franck Thilliez pourrait se contenter de reproduire les mêmes schémas encore et encore. Mais ce n'est pas du tout le genre du bonhomme, il est toujours à la recherche de manières de se renouveler. Dans ses romans, mais aussi dans le cadre d'autres expériences (écriture de nouvelles, adaptations radio…).

Avec ce Double Je, voici le genre expériences qui va assurément marquer l'auteur et titiller la curiosité de ses fans (tout en lui permettant de croiser de nouveaux lecteurs).

A ma connaissance, c'est une expérimentation assez inédite que de proposer à un auteur de thriller d'écrire une nouvelle afin qu'elle soit utilisée pour créer une exposition ponctuelle d'art contemporain.

Le mieux est encore de citer la page officielle de l'exposition pour décrire ce qui attend les visiteurs : « Partant du postulat qu'un artisan d'art, un artiste… et un criminel ont cette même fascination obsessionnelle du détail, l'exposition plonge dans le quotidien et l'intimité des métiers d'art, tout en racontant l'intrigue policière imaginée par Franck Thilliez ».

En ce qui concerne la nouvelle en elle-même, ceux qui sont habitués à ce genre d'histoires se retrouveront en terrain connu. Les codes du thrillers sont bien présents, pas de grande surprise à ce niveau et c'est assez logique. J'imagine aisément que l'écriture d'un tel récit devait tenir de l'exercice d'équilibriste, en tenant compte des fortes contraintes imposées par la mise en place de l'exposition. Je suis certain que cette intrigue prend tout son sens avec la visite de l'expo.

En tout cas, Franck Thilliez a réussi à mêler intelligemment les univers de l'intrigue policière et de l'art contemporain, utilisant les objets d'art comme parties intégrantes du récit, tout en s'appuyant sur les nouvelles technologies.

La nouvelle est présentée au format dépliant (avec l'affiche de l'exposition au verso). Franchement, pour 2,90 € vous auriez tort de vous priver, cette histoire étant avant tout une porte qui s'ouvre sur un univers de découvertes artistiques.
Lien : https://gruznamur.wordpress...

Une nouvelle fort sympathique, abordant un thème que j'aime beaucoup. Difficile d'en dire plus sans dévoiler toute l'histoire. Cela se lit très vite, n'hésitez pas à vous y plonger.
J'ai été très surprise par le format de présentation, ce n'est pas un petit roman mais une affiche repliée comme un journal, c'est super original !
Encore une fois Monsieur Thilliez m'a séduite avec cette histoire.
En même temps, cet auteur est une valeur sûre, je ne craignais pas grand chose...

Présentation originale pour une nouvelle qui lie le thriller à l'art contemporain. Double Je en quête de corps. Bien étrange personnage qui s'accuse d'un meurtre et s'étonne qu'il n'y ait pas de cadavre

Un nouvelle imaginée par F. Thilliez à l'initiative du Palais de Tokyo dans le cadre d'une exposition au printemps 2016 dans ce même lieu. Elle met en scène Ganel Todanais qui se livre à la police un matin et avoue avoir assassiné un artisan d'art de renom.
Terminé !
Du Thilliez pur jus !
Un très beau texte
Il faut aussi souligner le format de cet opuscule qui a lui seul vaut le détour.
Lien : https://collectifpolar.com/

Quel plaisir de lecture les récits de Franck Thilliez - et cela fonctionne même avec les nouvelles !

Tout commence par un meurtre au couteau et par un homme qui se présente au commissariat en s'accusant du meurtre.
Après quelques vérifications, l'inspectrice envoie une équipe à l'adresse indiquée par ce curieux personnage pour vérifier ses dires.
Si la police trouve bien des draps ensanglantés, aucune trace du corps.
L'enquête qui paraissait simple au premier abord puisque le coupable venait se livrer de son plein gré, s'annonce finalement plus compliquée que prévu.

Notre coupable, Ganel Todanais, commence son récit pour expliquer les raisons qui l'ont poussées à tuer Natan de Galois, artiste reconnu exposant au Palais de Tokyo.

Une histoire de créativité, de copie, d'inspiration et de notoriété volée.
Ganel est un homme trahi, humilié.

Franck Thilliez tisse une énigme aux ressorts psychologiques complexes.
C'est parfaitement mené, rythmé jusqu'au dénouement qui clôt brillament cette intrigue.
Un très bon moment de lecture.

D'habitude je déteste les nouvelles mais comme j'adore Franck Thilliez, j'ai fait une exception d'autant plus que j'ai été déçue par son dernier roman.
Un homme arrive couvert de sang au commissariat annonçant qu'il a commis un meurtre … mais aucun corps n'est trouvé sur les lieux ...l'enquête ne sera donc pas si facile.
Et bien je trouve que l'exercice est parfaitement réussi : en quelques pages, il arrive à mettre en scène des personnages, une intrigue intéressante ... même si on devine assez rapidement ce qu'il en est.
Un bel exercice de style ... mais je préfère les pavés !

l'histoire est loin d'être mauvaise et désagréable, mais pas de suspens ni de surprise. Double Je n'est pas un échec (d'ailleurs je crois que beaucoup de lecteurs ont beaucoup aimé), car les personnages sont assez bien travaillés et que l'intrigue est intéressante et dévoile quelques originalités (l'implication de l'expo (la vraie) dans l'histoire pour en faire un décor, par exemple). le problème c'est que les subtilités maîtresses sont révélées beaucoup trop vite. Alors forcément quand on aime les thrillers, les coups de théâtre et un suspens à couper le souffle, on peut se retrouver un peu désenchanté ici parce que c'est loin de nous offrir tout ça............................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..

J'ai dégusté cette nouvelle au même rythme que mon verre de thé glacé au soleil. Elle fut rafraîchissante! L'écriture va à l'essentiel, l'intrigue et le décor sont posés dès les premiers instants et en quelques pages, Thilliez parvient à donner profondeur , force et faiblesse aux personnages. Chacun des protagonistes suscite intérêt et les quelques détails techniques et artistiques finissent de nous happer.
Des indices nous sont laissés, et nous pouvons choisir de nous en saisir ou non, comme pour mieux être surpris en fin de parcours.
Créée dans le cadre d'une exposition au Palais de Tokyo, la nouvelle réussit son objectif, celle de donner envie d'aller voir l'exposition (hélas close en mai 2016)