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3,83

sur 168 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
 
 
 Des nouvelles courtes, humoristiques, efficaces,
où  souvent la légèreté profonde permet, à mon
sens, un certain « déconfinement » et aide à vivre,
re‒vivre, sur‒vivre.
Ouvrage à lire voire relire en ces temps nouveaux
et incertains.

Comme l'écrit Jean-Paul Dubois, dans la préface
de ce recueil, s'adressant aux lectrices (eurs) :

« … je voudrais, pour une fois, que vous lui prouviez
que j'avais raison le matin, où, après avoir lu d'une
traite ses soixante-dix nouvelles, je lui ai affirmé au
téléphone qu'un livre de cette trempe, si robuste,
dense, charpenté et fortifiant, allait s'installer
durablement parmi nous. Que cela ne faisait pour
moi aucun doute. Qu'il y avait sa place. Qu'il lui
suffisait d'être patient. Un peu comme un buffle
sous la pluie. »

Pense aujourd'hui particulièrement à cette
petite nouvelle :

  «La Splendeur de l'ennui »

  Je suis quelqu'un qui s'ennuie souvent. Et je
cultive cet ennui comme on entretient un corps
d'athlète.  J'essaie tous les jours de m'ennuyer
un peu.  Je m'octroie quotidiennement  cette
gymnastique de l'immobilité.  Je veille à ce que
mon ennui ne soit entravé par aucun désir, et que
rien ni personne ne le perturbent.
[…]

 Être là, un point c'est tout, sans avoir à justifier
mon existence par des paroles ou des actes.
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Voilà des textes que j'aurais pu écrire…

Pas au sens rédactionnel du terme bien sûr, n'ayant pas le quart du dixième du talent de David Thomas. Mais au sens existentiel, tellement je me suis retrouvé dans la plupart de ces soixante-dix petits textes jubilatoires de la Patience des buffles sous la pluie.

C'est court, très court, donc hyper casse gueule de capter son lecteur en parfois moins de mille signes. Mais le David, il a la vista et il fait mouche à chaque coup, appuyant l'air de pas y toucher là où ça nous fait bien mal, à nous mâles.

Parce qu'il parle ici essentiellement des hommes. Des femmes aussi, parfois, mais dans leurs rapports aux hommes ; à moins que cela ne soit l'inverse. Banalement des hommes donc ; ou des hommes banals, comme vous et moi. En tout cas comme moi.

Des hommes moins grands qu'ils ne le croient ou qu'ils ne se rêvent ; des hommes lucides et pas encore résignés ; des hommes qui attendent toujours et parfois espèrent encore ; des hommes devenus faibles, sauf que maintenant ils le savent.

« le type de mes rêves, il est comme moi mais en mieux, je veux dire sans les défauts et toutes les faiblesses que je me coltine. Mais en tellement mieux que, du coup, ce n'est plus moi. Il est trop loin de moi. Ça doit être pour ça qu'on ne se trouve pas, qu'on ne se rencontre pas. Trop loin de moi, on n'a aucune chance de se croiser. »

La Patience des buffles, c'est Jean-Marie Gourio qui aurait délaissé son comptoir pour compter ses brèves au bord du lit après l'amour, ou dans la solitude et la vérité du face-à-face avec la glace de la salle de bain au petit matin.

Voilà des textes que je n'aurais, en fait, jamais pu écrire, des textes qui sonnent particulièrement justes et sont souvent émouvants, à l'image de « dix-huit ans » ou « le manque ». Des textes à conserver, pour les relire quand le temps s'assombrit, pour se rappeler de la sagesse des buffles…

« Alors parfois, pour me rassurer et parce que je refuse de me battre inutilement contre ce qui me dépasse, je songe à ces buffles dans ces plaines africaines qui, lorsque l'orage s'abat sur la savane, se maintiennent solidement sur leurs quatre pattes, baissent la tête et attendent, immobiles, que cesse la pluie. »
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Il y a ce titre, qui intrigue et derrière lequel se dissimulent 70 nouvelles, très courtes et fortes comme un expresso.
Moi qui aime la nouvelle, j'ai pris un réel plaisir à dévorer ces histoires concises, élégantes et teintées d'humour. Quoi qu'on en dise, l'art de la nouvelle n'est pas si facile, David Thomas y réussit à merveille et c'est comme un courant d'air frais
Il revisite à sa manière des scènes de la vie quotidienne et ses personnages avec leurs failles, nous émeuvent ou nous font sourire.
Je les ai toutes appréciées mais j'ai tout de même une préférence pour « dernier mail »
A lire pour le plaisir


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David Thomas nous propose ici, des micro nouvelles (une à deux pages maxi) concernant des pensées sur l'amour, la vie, les relation aux autres, le sexe.
Chacune de ces pensées mettent en scène une personne, qui peut être n'importe qui, et qui nous livre une impression sur le moment.

Elles sont, drôles, touchantes, font écho à notre propre vécu ou simplement banales et sans intérêt mais chacun y trouve son compte. C'est une philosophie de l'instant présent, des petites choses de la vie.

David Thomas a su mettre en mots, ce que beaucoup pense (on n'ose pas penser) mais qui reste dans la tête.

Cela se lit très facilement et peut se déguster d'un trait comme un bon repas ou bien petit à petit comme une boîte de chocolat que l'on déguste et que l'on ouvre de temps en temps.
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Sur les conseils de Noukette, je me suis laissée tentée par "La patience des buffles sous la pluie" de David THOMAS, un recueil de 69 nouvelles qui parlent d'amour. L'auteur soigne les détails !

Je ne suis pas très fan habituellement de ce genre littéraire, craignant la frustration à la lecture d'une chute qui intervient quelques pages, que dis-je quelques lignes seulement, après le lancement de l'aventure... mais je dois bien avouer que c'est peut-être là que l'on reconnaît le plus grand talent !

J'ai pris beaucoup de plaisir à déguster ces petites gourmandises.

Noukette nous en avait donné un petit aperçu avec "Recommandé", "Mots doux", "16224 minutes". Personnellement, j'ai choisi de vous livrer :

"Je ne peux pas m'empêcher, au premier regard je projette. Aux premiers mots, je projette. Au premier coup de fil, je projette. Au premier rendez-vous, je projette. Au premier baiser, je projette. A la première nuit, je projette. J'envoie toujours le plus loin possible ce qui m'arrive. Comme pour me préserver, comme pour m'assurer que je vais vivre tant de temps tranquille, à l'abri, protégée, préservée de l'ennui, de moi-même et de cet emmerdement chronique qui me vibre dessus comme une onde. Parce que ça sert à ça, l'amour, à m'oublier, à ne plus m'entendre, à ne plus m'écouter, à ne plus me demander ce que je fous là à poursuivre une vie que j'ai un mal de chien à supporter toute seule. Ça sert à me remplir de quelqu'un d'autre que moi-même. Ça sert à me reposer de moi-même, l'amour."

Alors, on retourne sous la couette ?
Lien : http://k6.re/KrpaY
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Chaque chapitre est une tranche de vie, un regard sur un morceau de quotidien, on s'y retrouve, on se reconnaît, avec nos petites mesquineries, nos sentiments écorchés, nos contradictions. Il y a de belles idées comme le texte "recommandé", des portraits acides, de l'humour, et puis aussi des textes qui nous semblent évidents, qui font écho à quelque chose de profond enfoui en nous, comme celui qui donne son titre au recueil et qui est parfaitement maîtrisé, parfaitement écrit.

L'auteur s'est aussi bien mis dans la peau d'un homme que dans celle d'une femme, non sans un humour parfois grinçant. C'est souvent jubilatoire.

Je n'ai pas tout aimé, mais l'atmosphère générale du recueil m'a complètement séduite. L'être humain n'en sort pas grandi, bien au contraire. Mais c'est moi, c'est toi, c'est nous, c'est eux…

C'est à lire, à découvrir, à savourer, à lire, et à relire… pour le plaisir.


Lien : http://krol-franca.over-blog..
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Ce livre est comme un patchwork de chapitres autonomes qui forment entre eux une histoire, enfin non pas vraiment une histoire, plutôt un tableau sur les hommes, les femmes et leurs relations. Il y a du rire, il y a du tragique, il y a du trivial et de la poésie, et beaucoup de vérités, de ces vérités qui nous parlent à tous, selon les moments, les histoires.
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Un roman à lire, relire, offrir, une véritable petite pépite...

C'est drôle, intelligent, actuel, j'adore...
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Soixante dix très courtes nouvelles (d'un paragraphe à quatre pages), écrites dans une langue orale, moderne, parfois crue mais jamais vulgaire, voila un recueil dont la lecture, trop rapidement achevée, m'a mis en joie !
Des réflexions, des apophtègmes, des anecdotes, une narration tantôt masculine, tantôt féminine, toute une ontologie sur le couple, l'amour et le sexe, la solitude, l'ennui...et beaucoup d'humour !
Une belle réussite, véritablement !
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Format parfait pour piocher parmi ces petites merveilles écrites par David THOMAS (dont j'avais adoré le ton dans Hortensias !), des nouvelles parfois caustiques, souvent drôles, qui mettent le doigt sur des instantanés d'émotions, épinglent manies et vices, petits travers pervers, et tour à tour, râlent ou rigolent !
Quel talent ! D'autant que certaines nouvelles n'excèdent pas une demi-page et pourtant frappent juste et fort !
Le ton est mordant, cynique, acide et ceci d'autant plus que le lecteur peut se retrouver dans chacun des personnages (Gaëlle dans le métro, ha ha !), et permet malgré une cruauté latente (quel regard sur l'être humain !) de deviner beaucoup de tendresse et d'indulgence...

Même si toutes ces petites histoires ne se valent pas en qualité, c'est un délice à ne pas se refuser et à offrir, à feuilleter comme un album de souvenirs !
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