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4,07

sur 1173 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nick Corey est un brave gars, cocu et Shérif de Pottsville, 1280 âmes. Il ne sait faire que ça depuis toujours et connait sa ville et ses habitants comme sa poche.

Est-ce sa gentillesse ou sa bêtise qui l'ont amené à se faire forcer la main pour un mariage avec sa femme Myra, alors qu'il était à deux doigts d'épouser Amy ?

Est-ce aussi pour cela qu'il se fait insulter publiquement par ces deux macs qui tiennent le bordel de la ville ?
Ou bien encore que le shérif du comté voisin le prend pour un débile profond ?

En tout cas, à l'approche des prochaines élections pour sa réélection, il commence sérieusement à s'interroger sur ce qu'il conviendrait de faire pour que les gens arrêtent de penser qu'il est inutile.

Alors il va agir...

A mon avis :
Jim Thompson joue pendant longtemps dans le récit sur l'ambiguïté du personnage principal, qui semble être un doux imbécile, comme une bonne part des habitants de la ville, mais qui progressivement se révèle être bien plus machiavélique que ce que l'on aurait pu croire. En tout cas, au bal des faux-culs il est au centre de la piste.

Il joue aussi sur l'ambiance qui règne, crasseuse, texane et du début du XXème siècle. On retrouve un peu des romans de Donald Ray Pollock dans la description, même si ça ne va pas aussi loin et si les personnages n'ont pas autant de profondeur ni de noirceur (Il faut dire que ce point de vue, D.R. Pollock y va fort !)

C'est donc d'abord une question d'atmosphère qu'il faut apprécier dans ce livre, qui donne cette impression au lecteur dans un premier temps, d'être soit dans la cinquième dimension, soit dans un monde parallèle où la bêtise régnerait partout en maître.

Et puis on redescend sur terre brutalement au premier meurtre, qui arrive sans crier gare. L'atmosphère glisse alors dans la noirceur, nourrie de l'attitude de ce shérif qui semble être tout à fait préméditée bien que présentée de manière innocente par l'auteur.

J'ai apprécié cet aspect des choses, qui force le lecteur à s'interroger sur la réalité de ce personnage : est-il stupide et chanceux, ou bien tout cela est-il prémédité et réfléchi ? Et ça s'applique finalement à l'ensemble des protagonistes et m'a laissé cette impression de flotter entre ces deux options avant d'en comprendre la finalité.

On s'amuse donc de certaines situations dans la première moitié de ce roman, qui devient plus sombre dans sa deuxième partie.

Et si c'est l'atmosphère qu'il faut apprécier, c'est que le scénario n'est pas d'une très grande originalité et qu'au fil des pages on devine assez facilement la suite des événements, sauf la fin, assez décevante...

A ceux qui s'interrogeraient sur le titre de ce livre que l'on retrouve parfois sous les termes "Pottsville, 1275 âmes" et non pas "Pottsville 1280 habitants", il s'agit bien du même roman. L'explication la plus probable de cette modification c'est que dans sa première traduction le nombre d'habitants a été modifié pour une facilité de liaison dans la prononciation du titre... c'est peu convaincant, mais c'est la raison que l'on retrouve le plus souvent.
Dans sa dernière version, le titre est ainsi redevenu plus conforme à celui d'origine (en anglais : "Pop. 1280").

Enfin, pour être complet, ce livre a été adapté au cinéma par Bertrand Tavernier sous le titre "Coup de torchon", film de 1981, à la différence près que l'action se situe en Afrique et non pas dans le Sud des Etats-Unis.

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Pottsville, petite bourgade étriquée pleine de racistes pédophiles idiots n'ayant aucun respect pour le pâle shérif Nick Corey trompé par sa femme Myra qui lui a mis le grappin dessus alors qu'il allait épouser Amy... alors Nick va se réveiller et fomenter des plans diaboliques pour se débarrasser des gêneurs.

J'ai trouvé l'humour un peu lourd mais c'est une belle description de l'Amérique du début du siècle passé.
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On rentre dans l'histoire américaine par la base... celle des petits, des bas de plafond ; c'est affreux sale et méchants aux US.
Langage cru, parler populaire : l'auteur écrit à la première personne au ras de ses personnages. Et c'est drôle !
La vie d'un petit bourg au début du XXe siècle, est rythmée par les histoires de cocufiage, sur fond d'alcool et de meurtres. La critique est acide ! L'humour est très noir !
Mais l'intrigue est assez pauvre et finit par se replier sur elle-même sur une chute décevante. Dommage !
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Alors voilà, Buck, voilà ma décision. J' ai réfléchi, réfléchi; réfléchi encore et, finalement, j'y suis arrivé: j'ai décidé que je sais pas plus ce que je dois faire que n'importe quel autre minable échantillon de l'espèce humaine. ( p 199 )
Dernière phrase de ce polar atypique où l'on voit Nick Corey minable petit shérif d'un trou paumé au milieu de nulle part qui résume bien à mes yeux l'ambiance délétère de ce roman publié dans les années 1960 et adapté au cinéma par Bertrand Tavernier sous le titre de Coup de torchon.
Emberlificoté avec sa femme Myra véritable tigresse Lennie le beau-frère et les femmes de coeur Rose et Amy Nick n'y arrive plus , comment arriver à se faire réélire comme shérif ? On lui demande de faire bien son boulot mais gare à ne pas toucher aux puissants de ce trou perdu il lui reste donc les pauvres noirs et les blancs " bas de gamme "...
Certes on peut lire 1275 âmes en se gondolant de rire mais derrière ce langage grossier ordurier j'ai ressenti une impression de mal-être immense ! Un univers sombre noir Jim Thompson brosse ici un tableau très sordide de cette Amérique du début du XXème avec l'aparheid omniprésent , la misère , l'éternel pouvoir de l'argent l'impunité de celui qui détient ce fichu pouvoir .
donc pour moi une lecture à deux vitesses et le sentiment d'avoir découvert un écrivain puissant qu'il serait dommage de cataloguer exclusivement comme un auteur de polar.
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Préface de Marcel Duhamel : " Jim Thompson n'est pas un auteur drôle . Habituellement , ce qu'il écrit est nettement couleur d'encre . cette fois , il a choisi le noir absolu , couleur de néant . C'est proprement insupportable , inacceptable presque . Mais le paquet est si habillement présenté .... " Donc ceux qui le trouvent drôle sont passés à coté , ce serait peut-être un outil permettant de renifler ce que cachent les apparences . J'ai bien dit peut être . C'est un polar on ne peut le nier , tellement c'est bien imité , mais prenons le temps de le lire attentivement.....Tiens ! on dirait un peu Henry Miller , l'. F . Céline ou Caldwell . Ben oui , tous les polars ne sont pas des romans de gare !
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Bienvenue à Pottsville, 1275 habitants. Nous sommes à la fin des années 1910 et le shérif, Nick Corey, est là pour ... ne pas faire de vagues et se faire réélire.
Content de son logement, de son salaire et sa relative tranquillité, il ne veut pas se mettre quelqu'un à dos. Il est marié à Myra, mais retrouve sa maitresse (et meilleure amie de sa femme) Rose le plus souvent possible.
Au premier regard, il n'a pas l'air bien futé ce shérif ... et pourtant, on s'aperçoit bien vite qu'il est le digne héritier de Machiavel!
On termine le roman avec quelques habitants de moins.
Le ton est certes sarcastique mais certaines répliques m'ont fait hurler! Un plongeon dans la plus sombre noirceur de l'âme humaine.
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Les 50 premières pages sont atroces: un héros shérif creux entraîne le lecteur dans sa vie creuse. Un abruti sans qualités, ni vices, qui partage bien trop ses pensées ineptes au cours de 50 pages interminables. Quelques gags à la Bud Spencer plus tard (le juge tombe dans les toilettes, le héros se fait botter le cul) et nous y revoilà: une autre imposture de la critique, une bouse surévaluée, j'abandonne. Puis Thompson laisse entendre que son shérif a été maltraité par son père et qu'il va faire payer tout le monde dans sa petite ville hideuse. Tout à coup, le shérif niais que l'on ne pensait pas pouvoir planifier quoique ce soit, montre qu'il peut être retors et vicelard. À la page 100, l'idiot devenu roublard s'émerveille de ses plans brillants et avoue qu'ils sont improvisés et viscéraux, jure que sa tête n'y est pour rien. Thompson s'inquiète-t-il du virage à 180° qu'il fait faire à la personnalité du shérif et éprouve-t-il le besoin de le justifier ? Rebondissement invraisemblable et imprévisible. La femme du shérif, désormais rusé, a joué le même genre de tour à son mari, afin de le forcer à l'épouser, de sorte qu'elle puisse le haïr pour toujours. Est-ce l'eau du puits de Pottsville qui donne aux habitants des idées tordues? Ou est-ce plutôt la picole de Thompson qui brouille les contours des personnages, en particulier féminins (Myra, Amy et Rose), tandis que l'histoire se met à bégayer?
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Nick Corey est shérif de la petite bourgade de Pottsville qui compte 1275 âmes, au fin fond de l'Amérique. le shérif n'est pas au mieux de sa forme : un souci le mine, il en a même perdu l'appétit. Il se décide à aller voir Ken Lacey, un shérif d'une bourgade plus importante. Des conseils de Ken vont découler bon nombre de violences… La noirceur s'abat sur Pottsville.

« 1275 âmes » constitue un grand classique du roman noir écrit dans les années 60 par Jim Thompson, classique que je voulais découvrir.
Le but de l'auteur était de mettre en lumière la noirceur de l'humanité, notamment à travers la peinture du shérif Nick Corey, un être paresseux, fourbe, malhonnête, menteur, violent, manipulateur et cynique, qui occupe une position de pouvoir dans une petite bourgade de l'Amérique profonde.

« - Je vais te dire quèqu'chose, oncle John. Ecoute bien, et que ça te soit une consolation : chacun tue ce qu'il aime.
- V… Vous m'aimez pas, m'sieu Nick.
A quoi je réponds qu'il a bougrement raison. Je n'aime que moi, sacré bon sang, et je continuerai à mentir, à tromper, à boire, à forniquer et à aller à l'église le dimanche avec tous les gens respectables. » (p. 138)

Le rapport de Nick Corey avec les femmes (son épouse Myra, une véritable harpie, ses maîtresses manipulatrices) est empreint de cette même noirceur, de ce même cynisme.

Le style de l'oeuvre est très cru, argotique, Thompson n'hésitant pas à aligner les mots grossiers. L'humour noir est présent, alternant avec des scènes d'une rare violence physique et morale. le passage avec oncle John, un noir, est révélateur et terrifiant :
« - Et je vais te dire aut'chose, oncle John. Une chose bougrement plus censée que la plupart des paroles de l'écriture qu'on m'a fait lire. Mieux vaut l'aveugle, oncle John, mieux vaut l'aveugle qui pisse par la fenêtre que le farceur qui l'y a conduit » (p. 138)

« 1275 âmes » explore aussi la dimension du racisme, notamment dans les campagnes de l'Amérique profonde. Ainsi, lorsque Nick explique que Pottsville compte 1275 âmes, soit 1275 habitants, Buck, le collègue de Ken Lacey, le reprend :
« Comprenez, Nick, ces 1275, ça serait en comptant les nègres… que ces sacrés législateurs yankees nous forcent à compter… Et ces nègres, ils ont pas d'âme. Pas vrai, Ken ? » (p. 32)
Voici une bourgade où les noirs ne comptent guère.

L'auteur propose une réflexion sur la posture de pouvoir qui aliène et rend violent.
« Je suis entré dans cette maison, dans celle-ci et dans des douzaines d'autres pareilles, peut-être plus de cent fois. Mais jamais auparavant je n'avais réalisé ce qu'elles sont. Pas des foyers, pas des endroits où les gens peuvent vivre, non. Exactement rien. » (p. 225)

La lecture de ce livre m'a paru plaisante, en raison de l'humour noir et du style particulier, très oral et argotique, mais j'ajoute un bémol pour la fin, un peu trop rapide à mon goût. Je vais poursuivre ma découverte de cette oeuvre en lisant le livre de Jean-Bernard Pouy : « 1280 âmes » (le titre original du « 1275 âmes » français est « Pop. 1280 » : où sont passées les 5 âmes après traduction ?).
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Il s'agit de la première traduction intégrale de ce texte, paru autrefois sous forme tronquée dans la célèbre Série noire.

J'étais impatiente de découvrir ce roman noir très connu outre-Atlantique, il me laisse une impression un peu mitigée. On y suit les aventures de Nick Corey, shérif d'une bourgade texane nommée Pottsville en 1917. Nick est marié à Myra, une vraie mégère, il aime surtout manger, dormir et courir les filles, il ne fait pas son travail et pense que de laisser ses concitoyens tranquille est le meilleur moyen d'assurer sa réélection à l'automne. Tout le monde se moque de lui et il se contente de toucher des pots-de-vin sur les activités peu légales comme le bordel. Robert Lee, le quincailler -juge d'instruction lui dit que ça ne peut plus durer et qu'il doit absolument se mettre à faire son travail s'il ne veut pas être battu aux prochaines élections par Sam, qui fera un bien meilleur shérif.

Un jour il se rend par le train dans une ville voisine pour demander conseil à son ami et collègue Ken Lacey. Il commence par s'extasier de la grandeur et des merveilles de cette mégalopole de quatre mille habitants, ce qui met en avant sa naïveté et son manque d'intelligence. Il raconte à son ami Ken que tout le monde se moque de lui et qu'il en a marre, surtout de l'attitude des deux maquereaux. Ken aime humilier les autres, en particulier son adjoint Buck et Nick n'y coupe pas non plus. En fin de journée Buck le reconduit à la gare et les deux hommes mettent sur pied un plan diabolique.

A son retour, Nick passe au bordel voir ce qui se passe, se dispute avec les deux tenanciers et les tue. Au milieu de la nuit Ken débarque chez Nick qui n'a pas de chambre d'amis et lui conseille d'aller passer la nuit au bordel, vu que le petite ville n'a pas d'hôtel. le lendemain, Ken se vante d'avoir réglé leur compte aux maquereaux sans savoir que Nick les a effectivement tués et se trouve ainsi pris au piège.

Rose, une des maîtresses de Nick, qui fait semblant d'être une amie de Myra pour voir le shérif, est régulièrement battue par son mari. Nick l'abat et fait porter le chapeau à Oncle John, un vieux noir inoffensif. Nick se met à régler tous ses problèmes de la même façon et se trouve happé dans une spirale infernale qui lui fait commettre de nouveaux meurtres par procuration.

J'ai trouvé Nick sympathique jusqu'au meurtre d'Oncle John, abattu pour le faire accuser du meurtre de Tom. Certes, au Texas en 1917, les Noirs étaient maltraités, mais jusqu'à ce moment Nick semblait animé d'un minimum de sens de la justice en s'attaquant à des crapules qui opprimaient des femmes. A partir de ce moment le shérif devient vraiment machiavélique pour se débarrasser de ses ennemis, et même de sa maîtresse. La scène dans laquelle Nick couvre de Sam de ridicule est très réussie.

Ce roman est très noir et dégage un certain humour très noir aussi. J'avais entendu parler de ce livre comme d'un polar humoristique, et si c'est l'impression qui se dégage du début du livre, elle est vite contrebalancée par le côté machiavélique et amoral de Nick et de ses pièges. La fin est totalement ouverte et on ne sait pas du tout comment l'histoire se termine. Une certaine déception, mais qui ne m'empêchera pas de découvrir d'autres polar de cet auteur, toutefois, son roman-phare ne m'a pas entièrement. convaincue.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Rigolo et totalement "politically incorrect"...
Lu en anglais, j'espère que la traduction française est à la hauteur du vocabulaire coloré de Nick Corey et de ses conquêtes.
Par ailleurs, le titre original est pop.1280 ce qui donne en français 1275 âmes. On en a perdu 5 dans la traduction. Serait-ce les âmes des deux proxénètes dont se débarasse Nick pour piéger Ken plus celles de Tom et de Oncle John et enfin celles de Mira et de Lennie (effacés par ricochet pour le plus grand bonheur de Nick)? Non cela fait 6, le compte n'est pas bon. À moins que Oncle John n'ait pas eu d'âme...
La fin manque de punch. Dommage. J'aurais voulu qu'il élimine aussi Buck .... avec autant d'imagination que pour les autres.
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