Présumée coupable

Une intrigue embrouillée, les motivations de l'assassin peu claires, ses meurtres peu crédibles.Il est vrai que je suis un peu "difficile" en ce qui concerne les "polars". Il faut que l'histoire et l'action me paraissent crédibles, sinon je décroche très vite et accélère la lecture pour en finir plus rapidement. Carlene Thompson sait installer un "climat", une ambiance, dans son récit. Une petite ville de province où tous le monde se connait,mais où chacun a quelque chose à cacher de son passé.Ce qui m'a déplu et qui pour moi manque de réalisme, c'est le nombre de victimes et la manière dont ces personnes ont été assassinées.Certains auteurs se sentent obligés de rajouter des cadavres "à la pelle" pensant peut-être qu'ainsi leur livre aura plus de poids.

Thompson, Carlene.- Présumé coupable.- Paris : La Table ronde, 1993.

L'intrigue en elle-même semble brouillonne à souhait tant Carlene Thompson reste vague autour des faits et gestes, des comportements et autres motivations des divers personnages évoluant au sein d'une petite ville retirée au fin fond de l'état de Virginie, mais, c'est pour mieux nous embrouillé afin que l'on ne se focalise pas sur un seul personnage.

Ancien professeur d'anglais à l'université d'Ohio, Carlene Thompson a l'art d'entourlouper ses lecteurs grâce à une intrigue toute simple, sans fioriture, dans laquelle la pression psychologique, nerveuse que l'on peut ressentir lors de la découverte d'un cadavre ou au cours d'une enquête criminelle ainsi qu'aux choix des mots et/ou l'emploi de phrases sans fautes grammaticales ou orthographiques.

Même si l'on a l'impression de ressentir des "palpitations" tant le suspense est insoutenable, un certain calme se dégage au fil des pages grâce à la maitrise parfaite de l'auteur dans l'art du polar psychologique.

En bref, le choix des mots, l'écriture s'avèrent important afin de retranscrire une atmosphère lourde, insoutenable. Que se soit pour les individus sortis tout droit de l'imagination de leur créateur que pour nous autres lecteurs.

On retrouve la même chose chez Patricia MacDonald et/ou Peter James pour ne citer qu'eux parmi les romanciers de polars psychologiques.

Blaine est veuve depuis plusieurs mois suite au suicide de son époux Martin. Sur sa propriété elle va découvrir le cadavre d'une jeune étudiante, aux poignets ouverts avec une seringue dans le bras, qui était l'amie de Robin, sa belle fille.

Cette découverte va faire remonter à la surface la disparition de son mari et le fait qu'elle fut soupçonnée de sa disparition avant que la thèse du suicide soit validée.
Mais dans cette campagne les rumeurs vont bon train et tout semble désigner Blaine comme coupable du meurtre de la jeune fille. 
L'auteur mène bien sa barque, on soupçonne chaque protagoniste du livre, seul le shérif semble croire en l'histoire de Blaine, mais l'histoire d'amour qu'il a eu avec cette dernière dans sa jeunesse pourrait bien l'aveugler.

Je n'ai pas su démêler le vrai du faux jusqu'à la fin, ce policier est bien ficelé. Il n'est ni rebondissant, ni haletant mais il est dans la veine des policiers à la Higgins Clark. Un livre qui se lit facilement mais qui ne me marquera pas.
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