Après le fameux discours sur la servitude volontaire de la Boétie au 16ème siècle. Un autre pamphlet tout aussi renommé voit le jour en ce milieu de 19eme siècle :
la désobéissance civile de Thoreau.
Brûlot incendiaire contre l'état américain et sa pratique de l'esclavage dans sa partie sud. L'auteur par son refus original de ne plus servir l'état, en ne payant pas ses impôts, crée un précédent historique,
la désobéissance civile contre une décision inique de son gouvernement. Attitude qui l'emmène tout droit en prison, mais l'auteur n'en a cure, seul le résultat compte. Car selon Thoreau, une nation ne doit pas subir la tyrannie d'une majorité élue, uniquement celle de décision juste et logique pour le pays. Philosophie acceptable somme toute, mais ne remet-elle pas en cause le principe électif et ses conséquences ?
L'auteur développe aussi une théorie libertarienne ou une nation marcherait mieux, avec quasiment pas d'état, ce dernier réduit à son strict minimum. Thoreau par cet aspect des choses montre sa méfiance envers le personnel politique et sa croyance en la capacité de l'individu d'agir seul sur les événements et les choses. Là également, en rejoignant la théorie de Rousseau sur l'homme bon dans son état naturel, n'est-il pas trop naïf ?
Thoreau est aussi ambigu à la différence de la Boétie sur l'utilisation de la violence pour faire plier l'état, si
La Boétie la refuse, Thoreau par son soutien au terroriste
John Brown antiesclavagiste, met le concept de désobéissance civile par nature pacifique en péril. D'ailleurs par la suite, la ligne non-violente dominera ce concept avec d'illustres meneurs, comme Gandhi et
Martin Luther King.