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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'avais encore jamais lu ce pamphlet. Effectivement, comme il est dit en postface, on peut comparer Thoreau à Gandhi ou Martin Luther King. Cet essai me fait sentir lâche. Effectivement, même si Thoreau dénonce essentiellement l'esclavage, à notre époque, en Europe, il y aurait tant à faire et tant de raisons pour s'opposer à la pensée dominante, agir pour plus de justice entre les humains, ici en Europe, en France. Cela demanderait à s'opposer vigoureusement aux décisions gouvernementales - gouvernement rendu à peine légitime par le si faible nombre de votants. Plus tard, dans quelques décennies, qui sait si notre génération ne nous verra pas reprocher d'avoir accepter les injustices écoeurantes dues à notre système capitaliste ? Thoreau nous incite à nous rebeller. C'est peut-être cela, agir en citoyen, agir selon ses principes et ne pas hésiter à s'opposer à la majorité silencieuse. D'ailleurs, cette idée est également reprise dans l'Anti-manuel de philosophie de Onfray que je lis en parallèle.
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J'ai adoré.

J'ai adoré le principe de révolution pacifique et les démonstrations pour illustrer les règles de conduite qu'il préconise.

Mettre en premier plan l'humain, mettre en garde de ne pas se conduire comme une machine, avoir une conscience, prendre ses responsabilités... tous ces préceptes sont toujours d'actualité. Cet essai aurait pu être écrit de nos jours.

Par ailleurs, l'auteur insiste bien que son appel à la désobéissance civile a pour but un pays plus juste et non plonger un pays dans un chaos général au détriment de l'homme.
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C'est en refusant de payer le poll tax, un impôt de l'État américain qui confère le droit de vote, que Henry David Thoreau symbolise sa révolte contre l'esclavagisme et la guerre américano-mexicaine. L'esclavagiste s'approprie des vies humaines, la guerre déclenchée par l'Amérique vise à s'approprier des territoires qui ne lui appartiennent pas. Avec « La désobéissance civile » (initialement intitulé « Resistance to Civil Government » par son auteur – beaucoup moins cinglant, il faut l'admettre), Thoreau signe un court essai aux allures de manifeste de la résistance passive, qui deviendra l'un des textes fondateurs du concept de la désobéissance civile. Sa rhétorique se rapproche de celle de la Boétie dans le « Discours de la servitude volontaire ». Thoreau y pose la question légitime mais ô combien périlleuse de l'opposition à l'état et au pouvoir pervers d'une majorité élue. Il écrit ainsi que « le sage ne doit pas laisser la justice à la merci du hasard ni souhaiter qu'elle l'emporte grâce au pouvoir de la majorité. L'action des masses ne recèle que fort peu de vertu. » Remet-il ainsi en question les fondements mêmes de la démocratie ? Il est vrai que la mécanique démocratique a permis, tout au long de son histoire, de mettre à la tête de grandes et puissantes nations des dirigeants insensés, despotes, et même génocidaires. En réalité pour Thoreau, un vote juste dans un système injuste, car capable de faire triompher l'injustice, n'est qu'une forme perverse de légitimité de l'injustice. La seule option pour l'homme juste est sa mise à la marge du système injuste. Ainsi, « Sous un gouvernement qui emprisonne injustement, c'est en prison que l'homme juste est à sa juste place. » Thoreau ne passera finalement qu'une nuit en prison, mais c'est le symbole qui compte. « L'État n'est doué ni d'un esprit supérieur ni d'une honnêteté supérieure, mais uniquement d'une force physique supérieure. » Effrayant, n'est-ce pas ? Ce manifeste fait à peine plus de trente pages, mais il vous procurera certainement des heures de cogitation intense si vous cherchez à en extraire la « substantifique moelle », pour reprendre les termes de Rabelais
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Je ne suis pas particulièrement engagée, je suis assez docile et ce genre de lectures ne changera pas vraiment ma façon d'être. En revanche elle changera ma façon de penser. Cet essai brillant prône le respect de ses propres valeurs, de son libre-arbitre, de sa pensée propre, en somme de son individu au sein d'une société formée avant tout par d'autres êtres, plutôt que par d'autres fonctions. Cette vision du monde m'apaise et me sied. Passionnante, je pense que c'est une oeuvre à relire régulièrement, non pour appeler à l'insurrection ou la révolution comme pourrait le laisser croire le titre (au contraire toute forme de réaction violente semble bannie du message), mais pour ne pas se perdre soi.
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Un livre fondamental. Bien entendu, il y a des livres qui sont bien plus poussés. Il y a des critiques politiques ou philosophiques bien plus intenses. Même Thoreau a écrit mieux que ça. Pourtant, il s'agit d'un livre fondamental.

Je n'oublierai jamais ma première rencontre avec lui, sur un étal de la regrettée Librairie de Provence. Je connaissais le terme "désobéissance civile". Je l'associais à Gandhi, à une époque où naïvement j'aimais bien Gandhi. Je l'associais encore à Martin Luther King alors qu je préférais déjà Malcolm X.

C'est avec Thoreau, et la Boétie, qu j'ai compris tout l'importance de la désobéissance. Ce n'est certainement pas le seul moyen de lutte, ça n'est pas le plus efficace, mais c'est le premier.

La désobéissance civile, c'est le choix de dire "Non". C'est la négation dans tout ce qu'elle a déjà positif. Face à ce qui ne nous convient pas, ce que nous jugeons immoral ou injuste, nous pouvons et devrions dire non. C'est le degré au delà de l'indignation.

Pour dire non, il faut du courage. Thoreau a été emprisonné (pas longtemps) pour sa désobéissance. Nous pourrions l'être. Mais s'il faut du courage c'est aussi et surtout parceque la désobéissance entraîne la réflexion sur ce qu'il viendra ensuite.

Elle force encore à regarder tout ce qu'il ne va pas.

Dans ce monde, il y aurait de nombreuses raisons de désobéir.
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Dans ces pages Thoreau explique une autre maniére de concevoir la vie en société , sans contrainte et libre . Si il est parfois un peu confus , l'on ne peut que reconnaitre une certaine cohérence dans son discours . Méme si l'on adhére pas à tout , il faut bien reconnaitre que cet ouvrage à son utilité . A découvrir pour une autre vision du monde .
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En cette période de pandémie qui fut pour de bonnes ou de mauvaises raisons terriblement liberticide, ce petit ouvrage de Thoreau fut une véritable bouffée d'oxygène ! j'ai aimé comme une crème glacée par une chaude journée d'été.

Il fut écrit en 1849 et donne le concept de désobéissance civile ! Chaque phrase peut faire réfléchir. Quelques exemples parmi des centaines d'autres : " le meilleur gouvernement est le gouvernement qui ne gouverne pas tout" , "le citoyen doit-il abandonner sa conscience au législateur" "tout les hommes reconnaissent qu'il existe un droit à la révolution cad le droit de refuser de prêter allégeance au gouvernement et le droit de lui résister lorsque sa tyrannie et son inefficacité sont profondes et insupportables"...tant de bijoux en si peu de pages.
C'est court, profond et brillant ! un livre qui fait du bien, que tout citoyen devrait lire non pas pour faire de l'anarchie une religion, bien loin de là mais pour demeurer vigilant et ne pas accepter tout et n'importe quoi au nom de la majorité.
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Livre indispensable à tous les résistants non-violents.
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Thoreau nous invite ici à la résistance face à un État auquel on ne croit plus. Ne pas se plier aux règles lorsqu'elles nous paraissent absurdes, ou même transgresser les lois lorsque le gouvernement qui les promulge va à l'encontre de nos valeurs. En bref, écouter sa morale, et revenir à une société plus simple, dénuée de règles exceptée la bienséance et le respect de l'autre et de la nature.
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Thoreau, seul contre tous, frappe du pied, et soulève la poussière !

Il est très utile de prendre connaissance du contexte historique dans lequel Thoreau rédigea cet essai, avant d'en entamer la lecture. Voir la fin de cet ouvrage.

Certains anarchistes placent Thoreau sous leur bannière. Discutable sur certains points (mais pas infondé). C'est lui-même qui écrit : " Mais pour parler en homme pratique et en citoyen, au contraire de ceux qui se disent anarchistes, je ne demande pas d'emblée « point de gouvernement », mais d'emblée un meilleur gouvernement."
Les idées de Thoreau pouvaient l'amener à penser de grands projets de société mais cet homme solitaire et de propension parfois misanthropique n'était pas du tout enclin aux mouvements de masses. En résumé, je dirais que les idées étaient là mais pas "l'envie d'y aller"...
Il pensait aussi, et surtout, qu'il n'était pas nécessaire de procéder à de grandes actions pour obtenir satisfaction. Son désaccord avec la politique de son pays ne s'exprimait concrètement qu'une fois par an, de façon individuelle et pacifique: Il refusait de payer l'impôt.
Thoreau avait un amour viscéral de la liberté, ne supportait pas les contraintes injustifiées, refusait de participer aux iniquités d'Etat.

Dans ce livre, Thoreau discerne la loi, du bien. Une loi peut-être mauvaise et doit alors être combattue. Dans les démocraties actuelles, comme dans l'Amérique de Thoreau au 19ème siècle, la majorité décide de ce qui est ou deviendra légal (souvent par le biais de ses députés), mais gare à ne pas confondre légalité et justice ! Un petit nombre ou même UN SEUL INDIVIDU pourrait s'avérer plus JUSTE que la majorité.
Le principe d'un gouvernement qui assure le bien ou la volonté du plus grand nombre reste-t-il défendable et respectable s'il crée dans le même temps, des injustices et le malheur de ses minorités, ou s'il mène une politique extérieure répréhensible?

Ce texte soulève beaucoup de questions très intéressantes, que l'on partage ou non l'avis de l'auteur. C'est en partie grâce à lui que j'ai compris l'énorme différence qu'il y a entre anarchie et anomie et entre individualisme et égoïsme.
Son oeuvre donnera du courage à ceux qui estiment qu'il est parfois juste de désobéir et de ne pas être un suiveur!
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