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EAN : 9782878812329
32 pages
Dragon d'or (15/01/2003)
4.25/5   16 notes
Résumé :
Le troisième volume des aventures de Barbapapa !

Barbapapa a besoin d'une grande maison confortable. Toute la famille se met au travail pour aménager la maison idéale, et se défendre contre les horribles machines qui veulent démolir les constructions qui ne leur plaisent pas...

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Si vous ne deviez lire qu'une seule critique, sur le 1234 que j'ai écrites ici, je vous conseille sans ambages de lire celle-ci. Car d'après moi, c'est assurément la meilleure au goût, et pas qu'un peu, mes chers amis, la plus savoureuse… Plus goûteuse encore qu'un suprême de volaille à la crème fraîche et aux giroles, je vous le garantis, et, d'après moi toujours, la seule digne de ce nom, la seule qui vaille, car j'ai lu une fois, quelque part, dans un livre de recettes, sans doute, il y a longtemps, je ne sais plus où, qu'à vaincre sans persil, on triomphe sans poivre… ou sans poire, c'était un truc dans ce genre…

Alors, la poire et le triomphe, mes pauvres amis, vous pensez si je m'en tamponne, mais j'en ai déduit, tout de même, de sa formule, là, au cuisinier casaque blanche toque cidre, qu'il nous fallait, nous autres, apprenties gâte-sauces, prendre quelques risques, n'est-ce pas, si l'on souhaitait avancer d'un pas menu dans le giron du culinaire, une papillote, un machin tiède un peu osé, une sorte de boustifaille moindrement relevée, assez zonée et pissez, volontiers surprenante, même, avec, pourquoi pas ? un soupçon de coffre ou de boyau et d'excentricité, pour un plat de résistance, normalement pas follement récent ni nécessairement le genre de gratin de patates qui vous fait relever la nuit, vous et les autres folichons qui ne lisez que des livres gros, gras, écrits très maigre et avec même pas beaucoup d'images à l'intérieur…

Donc, dans ce plat que vous allez goûter — peut-être, si vous en avez encore le courage après ce hors-d'oeuvre pantagruélique, arrivés là, devant votre assiette, si la curiosité vous y incite ou simplement si vous avez quelques minutes à tuer et sérieusement les crocs —, vous verrez, donc, que j'y prends quelques risques gastronomiques (du genre rédhibitoires, quand il s'agit d'intéresser le chaland à sa farine). D'abord, j'y prends le risque, et c'est notable, de proposer un avis six à huit fois plus long que le texte du livre auquel il se rapporte, ce qui, franchement dit, n'est pas très bien coté sur le marché aux saveurs de la critique, en général, et sur Babelio en particulier. Mais bon, il l'a dit l'autre, là, le cuistot, la poire et le persil ou je sais plus quoi…

J'y prends le risque, ensuite, vous pourrez voir, d'y parler très sérieusement de choses étonnamment dérisoires et, parallèlement, un peu par-dessus la jambe de choses, qui, malheureusement, ne le sont pas tellement. Et ça, vous remarquerez, autour de vous, que ça ne se fait pas trop : c'est jamais, en cuisine, qu'on range les pommes à côté des fourchettes, les entonnoirs avec les salsifis… Mais ça suffit, je m'applique, je m'applique, comment que c'était déjà ? à battre sans triomphe, on périclite sans cesse… ou à battre sans fourchette, on rate sa mayonnaise… ah ! je sais plus, bon sang !

Bon, mais je me dis, maintenant, qu'il va peut-être falloir quand même un jour que je vous la serve, ma spécialité, la farce de critique à la noix revenue dans son jus de trippe au calvados, car vous êtes venus pour ça, n'est-ce pas ? Alors, attention, ouvrez vos bedaines, prévenez vos papilles, redressez vos couverts, mettez en place vos serviettes et tenez-vous bien, non, un peu mieux que ça, quand même, regardez-vous, on est à table, là, oui, comme ça, c'est mieux, alors, vous êtes prêts ? Attention ! la critique approche, elle n'est pas loin, ça y est, ça chauffe, mes amis, la critique arrive, oui, c'est bien elle, je la sens d'ici, c'est parti, la critique commence et on y va, allez Gilberte, à la grand' louche !

Je devine déjà vos sourires en coin, vos regards entendus. Vous vous dites : « Ce coup-ci, Nastasia, elle a vraiment un coup dans la casserole, elle est remontée très loin aux sources, un peu trop loin, peut-être… » C'est bien possible, ne vous déplaise… C'est que, depuis toutes ces années où je noircis des pages virtuelles sur Babelio, je trouve que je n'ai pas suffisamment mis l'accent, pas suffisamment pris le temps de dire tout le bien que je pense de cet album de Barbapapa.

Il y a tant de questions et de sujets abordés, tant de sagesse et de finesse contenues à l'intérieur de ces quelques pages, que cela mérite assurément un petit détour. Les histoires pour enfant de Barbapapa, tout le monde connaît — ou presque — et chacun sait l'attrait puissant qu'elles exercent sur les enfants de l'âge de la maternelle, voire même un peu avant.

Non, ce n'est pas de cela dont je désire vous entretenir aujourd'hui, mais bien de portée sociétale, presque de philosophie de vie. Là vous riez sous nappe et vous vous dites que j'ai respiré abondamment les vapeurs des pêches au schnaps que je faisais flamber sur mes fourneaux ou sniffé un truc pas net en croyant que c'était de la coriandre… N'est-ce pas ? Soit.

Il y a quatre ou cinq ans, je ne sais plus et j'ai décidé de ne pas savoir, peut-être était-ce huit ou neuf, bref quelque chose qui me prouve que la vie passe toujours à une vitesse ahurissante. Il y a deux ou trois ans, donc, disais-je, j'ai fait faire un travail à mes élèves de CM2 sur le thème : « Une maison à mon image ».

Je leur avais fait visionner certains documentaires où l'on nous présentait des gens qui avaient décidé de construire eux-mêmes leur maison, pour X et Y raisons, surtout Y, les difficultés qu'ils y rencontraient et tutti quanti. Nous avons abordé quelques notions d'architecture, quelques notions d'habitat et d'environnement, nous avons visité des expositions, commenté des oeuvres d'art, fait nous mêmes des oeuvres (qui touchaient un peu moins à l'art), écrit des textes, etc., etc. En somme, tout l'attirail scolaire autour d'une question qui, elle, ne l'est pas spécialement.

Je me souviens parfaitement du regard dépité, horrifié, insurgé de certains de mes élèves (presque tous à la vérité) lorsque j'ai sorti de ma besace cet album des Barbapapa. « OOOOaaaaahhh ! Kécekcetruk ! C'est trop nul maîtresse ! C'est quoi ce livre de bouffons ! On n'est plus des bébés ! »

Ce fut, vous l'imaginez, un accueil des plus chaleureux, enthousiaste, et l'auditoire était captivé d'emblée. Il m'a fallu développer un certain talent de persuasion pour arriver à les convaincre non pas de lire mais d'écouter la lecture, non pas de regarder mais d'apercevoir vaguement les illustrations et de reconnaître qu'elles avaient, somme toute, un certain rapport, à défaut d'un rapport certain, avec la thématique qui nous occupait depuis plusieurs semaines.

Laissez-moi maintenant brièvement vous évoquer les grands traits de l'histoire au cas où vous les auriez déjà oubliés. Dans un album antérieur, on a vu Barbapapa, dans sa petite maison roulante, faire le tour du monde à la recherche d'une Barbamama. L'ayant finalement découverte au fond de son propre jardin et sachant que les règles de l'amour et de la copulation étant ce qu'elles sont chez les Barbapapa, une belle progéniture multicolore vit le jour à la toute fin de l'épisode précédent.

Dans celui-ci, il va falloir loger tout ce monde-là, vous vous en doutez, et ça ne sera pas une mince affaire. La première fonction d'une maison apparaît alors très clairement dès la première averse : celle de constituer un abri. Ceci nous conduisit tout naturellement avec mes élèves à réfléchir à ces personnes qui, en cas d'averse, ne peuvent pas compter sur la sécurité et le confort d'un abri, ceux-là même qu'on appelle " sans-abri ". Quand il fera trop chaud, quand il fera trop froid, quand ce sera humide à souhait, quand le vent soufflera à vous déhupper la cafetière, je vous invite à y penser vous aussi, ne serait-ce que 30 secondes par jour, histoire d'oublier nos petits tracas quotidiens sans importance et se rappeler que, pour d'autres, c'est de survie dont il est sans cesse question…

Barbapapa constate vite que sa garçonnière ne convient absolument plus à sa volumineuse famille. À ce moment, on avertit les poires multicolores qu'une vieille maison, non loin de là, est inoccupée. Ni une, ni deux, les Barbapapa se rendent à cette maison. Celle-ci est belle, plutôt de style bords de Manche fin XIXème, mais en très mauvais état. Il faudra indubitablement la restaurer. Sans plus tarder, la famille s'exécute et y apporte ses petites touches personnelles.

Deux nouvelles thématiques apparaissent : celle du squat et des logements inoccupés et celle du bricolage domestique et de la décoration. C'est un vrai phénomène de société, les magasins de bricolage pullulent depuis une vingtaine d'années et la décoration est au coeur d'un bon gros business dont IKEA et un certain nombre de programmes télévisés tirent quelques substantiels bénéfices depuis une grosse quinzaine d'années.

Mais voilà : ces vieilles demeures de style ne sont pas une réponse satisfaisante au problème général du logement et les Barbapapa se trouvent donc expulsés manu militari de leur belle maison, qui est détruite pour y construire... une barre d'immeubles à gratter les cieux ! N'oublions pas que cette histoire a été écrite au début des années 1970, époque à laquelle on démolissait à tour de bras des maisons splendides (art nouveau, art déco) jugées " dépassées " pour les remplacer par ces fort gracieux ensembles polygonaux totalement impersonnels, hideux et déprimants…

Il ne nous appartient pas de juger cela car l'urgence était là ; il fallait du logement à bas coût (et pas seulement en Azerbaïdjan) et immédiatement, alors on a fait ces machins, on a empilé des gens dans des cubes… Pour un temps, c'était un progrès : il y avait les toilettes et l'eau chaude, une cuisine assez pratique et une salle de bains digne de ce nom. Ça a l'air évident maintenant mais après la seconde guerre mondiale, c'était presque un luxe tellement les logements anciens étaient vétustes et mal aménagés.

Ceci pose évidemment deux nouvelles thématiques : celle de la préservation des patrimoines architecturaux (rien qu'à Strasbourg, ma ville d'adoption, il y a eu des horreurs commises dans les années 1960-70, des bâtiments Jugendstil exécutés au bénéfice de quadrilatères bétonneux, le somptueux hôtel Maison Rouge de la Place Kléber détruit pour y construire une grosse m... euh une grosse maison, grise, informe, moche et qu'on aura plaisir à voir dynamiter dans une dizaine d'années, j'espère, etc., etc.) et celle de penser le logement social pour éviter le phénomène des ghettos. Sujet ô combien toujours d'actualité et brûlant…

On attribue donc un logement cubique aux Barbapapa en dédommagement de leur belle maison détruite. Mais les poires et les cubes, ça ne fait pas bon ménage. Les Barbapapa ne se reconnaissent pas dans ce type de logement. Ils décident alors de tout quitter et de construire eux-mêmes la maison qui leur conviendra, la fameuse thématique de « la maison à mon image ».

C'est aussi une certaine tendance actuelle : des gens construisent des maisons-bulles, des maisons en paille, des maisons en bois (les maisons en briques, ça c'est uniquement dans les trois petits cochons), réhabilitent des containers métalliques de transport maritime, s'installent dans des usines désaffectées, construisent des cabanes dans les arbres, etc., etc. C'est un vrai phénomène sociétal intéressant et une certaine philosophie de vie. Certains y passent tout leur temps libre et se sentent vivre à construire leur maison. Il y a quelque chose de très profond et d'ancestral là-dedans.

Mais là encore, les Barbapapa sont ennuyés : les machines à démolir les maisons repointent le bout de leurs pinces… Or cette fois-ci, les Barbapapa sont décidés à se défendre et à protéger leur bébé, car c'est une part d'eux-mêmes, cette maison. Personnellement, j'y vois une allégorie des contraintes administratives, des permis de ceci, autorisations de cela, que l'État au sens large se plait à coller dans tous les sens, lesquelles autorisations l'on n'obtient jamais simplement et rarement gratuitement (Souvenez-vous de ce qu'écrivait Tocqueville à ce propos dans le Despotisme démocratique). Sans elles, on peut même vous obliger à tout changer ou à tout casser alors que vous aviez déjà tout terminé. Vous pourrez refaire la même chose mais seulement quand vous jouirez et pourrez faire étalage de votre joli, inutile papier mais qui vous y autorise.

Bref, je ne vais pas vous ennuyer plus longuement avec ma soupe et mon album de Barbapapa, mais sachez simplement que ce fut, et de loin, le support le plus riche et le plus apprécié, en fin de compte, par mes élèves de CM2 et que, lorsqu'à la toute fin de la séquence je leur ai demandé de me dessiner la maison de leurs rêves, beaucoup s'inspirèrent, en définitive, des idées des Barbapapa.

Donc, si ce n'est déjà fait, foncez vous blottir dans cet album et souvenez-vous que ce n'est que mon avis, sans poire ni persil, un avis à mon image, en somme, c'est-à-dire bien peu de chose.
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Voilà encore une valeur sûre des personnages sympathiques. L'histoire reste tout de même assez simpliste. le plaisir vient plutôt de voir les personnages se transformés et chacun apporté leur talent à l'équipe familiale.
Les Barbapapas cherchent une maison pour toute la famille qui ne soit pas trop petite. Ils jettent leur dévolu sur un château en ruine qu'ils retapent et remeublent. Mais des machines de démolitions viennent tout détruire…
Cet album est assez décevant justement par rapport à ce que je disais au départ. On exploite peu le talent des Barbapapas dans ce récit dont la conclusion est trop expédié à mon goût. Mon petit dernier a pourtant, lui, beaucoup apprécié l'histoire, contrairement à mon grand… c'est donc une question d'âge pour apprécier les Barbapapas…
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Certainement le livre le plus subversif que j'ai jamais lu ! Si les valeurs familiales sont plus que respectées (Barbamama tricote pendant que Barbapapa s'assure d'un toit pour sa petite famille), il n'en reste pas moins que les Barbapapa sont tour à tour squatters mis à la rue, sdf refusant de vivre dans leur magnifique HLM, autoconstructeurs sur un terrain qui ne leur appartient pas et destructeurs de matériel de chantier. Les promoteurs immobiliers crient au scandale, les tenants de la propriété et du respect de la loi s'étranglent et les écolos s'étouffent (Barbapapa construit une maison... en plastique !) Et devant ce bilan que la morale réprouve, il n'y a qu'une constatation : les enfants adorent ! Les plus grands aussi...
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Dans ce deuxième tome on découvre ou redécouvre le parcours du combattant des barbapapa pour trouver (et garder) une maison. Mon petit garçon qui adore les personnages était ravi de pouvoir les retrouver dans ce livre assez adapté à son âge (2 ans et demi), beaucoup de dessins et un peu de texte, les pages du livre paraissent solides, on verra dans le temps.
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Mon album préféré de Barbapapa, qui a bercé mon enfance d'aussi loin que je m'en souvienne.
Cette histoire raconte la recherche d'une maison pour la désormais grande famille de Barbapapa mais le bétonnage et les barres d'immeubles remplacent les anciennes demeures spacieuses. Les Barbapapas décident d'agir avec intelligence et humour.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
D'énormes machines envahissent la rue et menacent de démolir leur maison. On leur propose un appartement neuf. Mais les appartements modernes ne conviennent pas aux Barbapapa. Ils décident de s'en aller.
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littérature jeunesse, barbapapa monde imaginaire
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Video de Annette Tison (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Annette Tison
Les Barbapapa (Barbapapa) est une série télévisée d'animation japonaise en 45 épisodes de 5 minutes, créée par Annette Tison et Talus Taylor adaptée de la série de livres Barbapapa. En France, la série a été diffusée à partir de septembre 1980 sur TF1 et rediffusée sur Antenne 2, Canal J, Télétoon et M6.
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