A l'encre rouge

C'est le 2ème roman de Marjorie que je lis et comme pour le 1er j ai été conquis par l'histoire sublimée par la plume de l'autrice.
Roman différent de « Un autre bleu que le tien » mais tout aussi fort !
À l'encre rouge nous dépeint les relations d'une mère qui délaisse son enfant pour le confier à ses parents dans un premier temps et les rapports entre ses quatre personnages…
Merci encore à @enjoybooksmathieu de m'avoir fait découvrir Marjorie l'an dernier.
On ne ressort pas indemne de cette lecture. Telle une symphonie, Marjorie nous entraîne tantôt dans une fugue, tantôt pianissimo, de mouvements en mouvements pour nous faire vibrer du début à la fin !
Bravo pour ce roman qui marque !
À lire de toute urgence.

Je connaissais la plume de Marjorie Tixier ayant lu "Un matin ordinaire" et "Un autre bleu que le tien". Avec son 3ème roman "A l'encre rouge", je me suis laissée emporter par cette relation conflictuelle, possessive et envahissante entre une mère et sa fille due à une grossesse qui est arrivée sans prévenir et bien trop tôt. Tout au long des pages, j'ai été happée par les 2 protagonistes féminins qui font ce qu'elles peuvent pour se construire. Les rapports sont décrits avec une telle justesse et finesse que j'avais l'impression d'être avec elles, de faire partie de leur vie. Je n'avais qu'une envie, c'était d'interagir avec elles et leur prodiguer des conseils amicaux. Même fini, je reste 'hantée" par Lysiane et Jolene, sans oublier Pierre, Jan et Fred, les 3 personnages masculins au coeur des vies des 2 femmes.
Merci infiniment pour ce très beau moment de lecture.

Rouge❤️

Rouge Colère, celle de Lysiane. Colère envers tout et tout le monde. Les rêves qu'elle n'a pas réalisés, l'enfant non désirée, l'amoureux qui s'en est allé. Les parents trop peu présents. le présent sans saveur. Les ambitions envolées.

Rouge Sang, les liens de sang qui lient Lysiane, Jolene, sa fille, Pierre et Jeanne, ses parents. Des liens qui blessent, réparent parfois, déchirent, font plonger dans les profondeurs des abîmes familiaux.

Rouge Amour, le beau, le grand, l'inconditionnel, entre Jolene, Jeanne et Pierre. L'amour qui protège, réconforte, fait grandir, console, donne de l'espoir, rayonne, perdure par delà l'espace et le temps.

Rouge Haine, celle de Lysiane, dont elle pense le destin et les rêves brisés à cause de sa fille et ses parents, haine qui lui fera déverser des mots qui brisent par torrents, des gestes qui font peur, des attitudes qui paralysent.

Rouge Feu, celui qui brûle Jolene, le feu intérieur d'une petite fille pas aimée par sa mère, d'une adolescente harcelée, d'une jeune fille étouffée qui n'a besoin que d'amour et d'attention pour se sentir exister.

Rouge Passion, celle de la musique qui court dans les veines de Jolene, qui lui permet de s'évader, d'écrire, écrire, écrire, pour s'envoler. Celle des rêves de chant et de gloire pour Lysiane, musique omniprésente dans ce récit.

Rouge Danger, celui de se perdre, s'oublier, porter le poids de la culpabilité, oublier ses rêves.

C'est un récit puissant que nous livre là Marjorie Tixier, on en sort haletant, bouleversé, révolté, à la fois désespéré et plein d'espoir.

C'est un récit où l'on voit rouge. Parce qu'il aurait suffi de tellement peu, de presque rien, pour que ces quatre êtres là vivent une vie apaisée et aimante.

Un peu d'écoute de ci de là, un peu de temps accordé, une confiance offerte, des bras aimants.

On pourrait avoir envie de détester Lysiane, cette tornade qui bousille tout le monde sur son passage.
On pourrait se dire aussi qu'il lui a manqué un rien, juste un rien, pour que ses rêves se réalisent et qu'elle soit une autre fille, une autre femme.

Un récit puissant, poignant, vibrant, d'on on ressort tourneboulé, chamboulé, et l'on se dit 🎼qu'il suffirait de presque rien🎼

Philippe Claudel nous dit que "Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil. ..".

Pour Marjorie Tixier, ni blanc, ni noir, ni gris... le rouge de l'amour interdit, de la colère enfouie, des rêves évanouis.

Avec en toile de fond, la chanson Jolene de Dolly Parton qui résonne en moi en refermant ce livre lumineux, sombre et bouleversant.


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Toutes les femmes n'éprouvent pas l'instinct maternel à la naissance de leur enfant. Certaines deviennent des mères abusives C'est ce que décrit très bien ce roman qui aborde le thème de la maternité non choisie, la toxicité de certaines mères vis à vis de leur enfant.. J'ai particulièrement détesté le personnage de la mère, Lysiane.



Mon coeur s'est beaucoup serré pendant les pages où Jolene était petite et que sa mère lui coupait les cheveux n'importe comment pour la rendre moins jolie.



Je me suis attachée aussi au couple de grands-parents.



Je suis allée voir les paroles de la chanson "Jolene" de Dolly Parton d'après laquelle Lysiane a prénommé sa fille.

C'est la complainte d'une femme jalouse qui en supplie une autre, Jolene, beaucoup plus belle qu'elle de ne pas lui prendre son homme.



Finalement, ce choix augure la façon dont la mère va traiter sa fille tout au long de sa vie.



C'est un bon roman qui vaut le coup d'être lu.

A l'adolescence on se découvre, on se cherche, on a des rêves et des envies plein la tête.

On rêve de nos idoles.

On a des envies d'ailleurs et d'évasions.

C'est exactement ce que vit Lysiane, 17 ans.

L'auberge de ses parents, ça en est trop.

L'école, elle ne la supporte plus.

Elle rêve de chanson, de réussite, de podium de popularité, sa vie c'est la musique.

Et il aura fallu une rencontre, celle d'un homme qui va bouleverser ses plans.

Cette enfant Jolene, elle l'a gardé pour sa mère, à qui elle la confiera.

Partie vivre sa vie en solitaire, Lysiane aura beaucoup de mal à accepter cette situation familiale si particulière.

Des remords, des regrets, de la jalousie, le temps passe, cet enfant, sa fille, qu'elle ne connaît quasiment pas, elle va l'arracher littéralement à son cocon familial.

Un rêve commun entre une mère et une fille qui ne se connaissent pas mais qui sont liées par le sang.

Un rêve par procuration.

Cet enfant Jolene devenue femme à son tour, pourra-t-elle vivre sa propre vie et être heureuse ?

⭐ On parle de mère imposante, oppressante, voire toxique, et d'une fille perdue et abîmée par la vie.On aborde le thème de la maltraitance, qu'elle soit physique ou psychologique. Lysiane on va l'aimer, la détester, essayer de la comprendre, elle a tendance à tout dévaster sur son passage. Jolene on voudra la protéger, l'accompagner et la consoler. Les liens du sang font-ils tout dans une famille ?

☀️ Avec comme fil conducteur la musique, ce roman s'impose petit à petit et prend son rythme au fil des chapitres, et est vraiment bien écrit. Nous comprenons la complexité de chaque personnage, tout autant attachant que détestable, l'auteure à cette facilité de nous transmettre ces émotions fortes et intimes. Une belle plume, un roman qui touche, un roman fort, subtile.
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Après avoir beaucoup aimé les deux premiers romans de l'autrice, j'ai encore une fois apprécié la puissance narratrice de Marjorie Texier qui se renouvelle à chaque récit. le roman prend racine ici dans les monts des Flandres et se déploie entre Lille et la Côte d'Opale, territoires que je connais bien. Elle dépeint toutes les nuances de la frustration, des rêves inaboutis et de la maternité refoulée. Son écriture, toujours pleine de poésie et d'érudition, est au service des personnages et de l'histoire (et non l'inverse comme chez certains auteurs). Un très beau moment suspendu.

Un texte magnifique, cri de haine et de révolte qui résonne encore et pour longtemps au creux de mon estomac.

Un roman sur l'enfance où les agissements cruels et la duplicité maternelle, ses humiliations cicatricent un handicap dans la peau d'une petite fille lumineuse.
Dans A l'encre rouge, personne n'ose s'opposer frontalement à la torture psychologique de tous les instants. Les grands parents acceptent avec résignation les mauvais traitements qui saccagent systématiquement l'innocence et les joies de l'enfance.

Comment survivre, se construire avec une mère vaniteuse, plaintive, pleutre qui piétine la vie et les sentiments de sa fille?
Comment s'engager dans une relation sentimentale si vous n'avez pas appris l'amour?

Jolene se réfugie dans l'écriture notamment de mélodies musicales et de chansons. Écrire sera une thérapie, un exutoire, une manière de sauver sa peau.

Ce conte cruel, combat d'une mère contre sa fille, m'a fait pensé à vipère au poing d'Hervé Bazin. le sifflement aigu de la vipère résonne à chaque prise de parole de la mère.

Le ton est vif, pas de lourdeur, pas de lenteur. L'ecriture est délicate. J'ai pris un grand plaisir à lite ce roman. le texte est élégant. Il m'a porté dans une valse d'émotions. J'ai rayonné de bonheur, chanté de joie, pleuré de tristesse, crié de frustration, hurlé de douleurs, frémit de peur, eu des papillons d'anxiété dans l'estomac, plongé dans des abimes de culpabilité... j'ai terminé le dernier - sublime - chapitre rongé d'amour.

Ce roman est très profond et parfois très sombre.
Il est très axé sur la psychologie des personnages, notamment celui de Lysiane qui est une femme qui blessée, abandonnée et aigrie. Mais aussi celui de Jolene, qui est partagée entre deux « mamans » et doit s'adapter en fonction de celle qu'elle a en face d'elle. Protéger l'une et ne pas contrarier l'autre, ce n'est pas toujours facile pour elle.

Marjorie Tixier nous montre avec ce texte que les blessures de l'enfance peuvent avoir de graves répercussions dans la vie d'adulte.
Un enfant à l'ego blessé peut facilement devenir un parent toxique.

J'ai trouvé ce roman très bien écrit et très prenant. À tel point que je l'ai terminé en très peu de temps car je n'arrivais pas à me détacher de cette relation mère-fille qui m'intriguait.

J'ai aimé chacun des personnages même si parfois il était facile de détester Lysiane.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas révéler des points importants de l'histoire.
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