Atlas des terres sauvages

J'adore les cartes, les atlas, et fort logiquement tous les ouvrages de la collection d'atlas des éditions Arthaud. Tous, sauf cet opuscule...
Car d'atlas, ce livre n'en a que le nom. Les cartes qui permettent de justifier l'emploi de ce terme sont couvertes d'un étalage de couleurs kaki ou mordorées. L'imprimeur devait avoir des fonds de couleurs militaires issues d'un surplus de commandes du Chasseur français…
Aude de Tocqueville écrit fort bien. Sa plume est agréable. Elle décrit bien, mais à quoi ce rapportent toutes ces magnifiques explications sur ces quelques derniers « espaces vides » de notre belle Terre (nota : l'auteure y ajoute même la Lune, il ne m'avait pas échappé qu'elle est peu peuplée en effet, même s'il m'arrive d'aller y faire un tour dans des moments de lassitude) ?
Le lecteur attend une belle photo, un joli dessin, voire une carte sans souillures de peinture. Il n'a rien de tout cela. Et quel dommage. Tchernobyl ou les Îles Lofoten sont des lieux qui nous parlent et pour lesquels des images nous viennent à l'esprit. Mais que penser de North Sentinel ou du point Nemo (pour lequel j'aurais osé suggérer la photo des restes d'un satellite après son entrée dans l'atmosphère – oui, je sais, je suis difficile) ?

Merci à Babelio et à l'éditeur de ce petit bijou, grâce à qui, et à Masse critique, j'ai pu mettre la main sur l'Atlas des terres sauvages d'Aude de Tocqueville.
La première chose qui me vient à l'esprit est que ma bonne résolution de lectrices pour 2020 est de diversifier mes lectures: en effet, je pense lire quelque chose comme 98% de romans, et cet ouvrage prouve bien que le bonheur entre les pages peut venir d'ailleurs!
Le livre en lui-même est un bel objet, j'ai aimé son fini et le petit détail de la tranche colorée, je ne sais pas si c'est un signe de la collection, ou juste celui-ci, mais je trouve que cela finit joliment le côté graphique de l'atlas, et j'apprécie les éditeurs qui ont une présentation aussi élégante.
Le contenu,ensuite, et bien il m'a passionnée. J'ai aimé les choix de lieux, fort différents, j'ai aimé les textes, j'ai aimé le choix de n'exprimer les lieux que par des cartes, au lieu du choix qui aurait été plus facile mais tellement moins originale de photos et d'aquarelles. C'est un livre qui fait rêver, un livre qui ouvre l'imagination, un livre élégant et racé, et un livre que je m'imagine bien offrir!

En cette période de sollicitations multiples je n'ai encore rien trouvé de mieux qu'un bon livre pour me changer les idées. Et cet Atlas est tombé à point ! Tout en finesse et précision Aude de Tocqueville fait l'inventaire des Terres sauvages de notre planète. Et je l'ai dévoré ! On pourrait penser que ce sont toutes des sortes de paradis terrestres. détrompez-vous ! Jean-Paul Kauffmann qui préface très bien cet Atlas sait de quoi il parle ! La première chose qui m'est revenue l'esprit en reprenant cet ouvrage après ces quelques jours de fin d'année est aussi le point Nemo dans le Pacifique Sud. Un désastre dont je ne me doutais pas. Mais comme il le dit aussi, il existe encore des paradis et de l'espoir sur cette terre ! et peut-être pas tellement loin de chez vous ? en plein Paris. Je suis passée dans le secteur il y a bien longtemps,. Je ne m'en souviens guère. Il s'agit "du jardin Saint-Vincent devenu friche"... elle "ne fait pas seulement rêver" ..."Elle fait aussi espérer" dit-il... Je vous invite à vous y rendre. J'ai aussi aimé reprendre un Atlas plus complet pour situer tous ces endroits, c'est quelque chose que j'aime beaucoup.
Je remercie les organisateurs de Masse critique et les éditions Arthaud pour cet envoi, c'est un cadeau que j'aurai le plus grand plaisir à partager

•DÉPAYSEMENT•
🦊 le livre, si bel objet, nous en parlions pour ma dernière chronique. Cet album explore les terres sauvages, celles où tout individu avide d'aventures, aimerait s'y projeter. Par chapitre, voguant de continent en continent, chaque terre est digne d'intérêt. Chaque territoire va vous amener au-delà de l'inconnu, à des températures parfois extrêmes, des climats inhumains, des terrains dangereux, des parties du globe encore peu connues. le point fort de cet ouvrage est qu'il y même toujours une part de littérature dans chaque portrait où un écrivain ou explorateur y est intégré. Après la lecture de chaque chapitre, je n'avais qu'une seule envie. Celle de prendre un billet d'avion et d'aller voir de mes propres yeux ces contrées lointaines. Nulle photo réelle dans cet ouvrage, oui je me suis jeté sur google images pour tenter d'y voir au moins un aperçu. On navigue entre le mont Athos en Grèce où les femmes y sont interdites depuis le XIème siècle, et la Cordillère de Darwin, au Chili où le grand Charles lui a offert son nom. Des territoires escarpés, parfois inaccessibles, on savoure chaque voyage sur deux pages avec une illustration géographique de chaque territoire. On fait connaissance avec des peuples qui vivent parfois dans ces espaces aux conditions extrêmes. Les Hunzas au Pakistan dans la vallée des immortels, d'où est tirée le dernier album de Blake et Mortimer, les Afars dans le désert de Danakil en Ethiopie qui affrontent une chaleur indécente pour récolter l'or blanc qu'est le sel•••
🦊 On apprend historiquement et géographiquement avec ce livre qui va enchanter tous les amoureux de terres inconnues. La qualité d'écriture et la façon de raconter chaque terre, fait évidemment la différence, on en ressort grandi. Je conseille de ne pas lire l'ouvrage d'une traite mais plutôt de piocher quelques territoires chaque jour. Malgré les deux ou trois pages pour chacun des 36 sanctuaires, la multitude d'informations reste dense et je défie quiconque de ne pas vouloir aller encore plus loin dans la connaissance des ces voyages célestes•••
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Illustrations de @karladoefrog
Préface de Jean-Paul Kauffmann

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Merci à Babelio et aux éditions Arthaud pour m'avoir envoyé ce bel atlas très original.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en le commençant. « Terres sauvages », certes, mais encore ? En fait, cet ouvrage décrit en 3 pages environ des zones de la planète (et un peu plus loin parfois ;) ) qui n'ont (presque) pas été affectées par l'homme. L'auteur décrit Tchernobyl, le point Nemo, les Îles Lofoten… et nous donne à chaque fois un aperçu historique du lieu, des populations qui l'habitent (car oui, « sauvage » ne veut pas dire « désert » !) et de la faune et de la flore, ainsi que des effets des humains sur ce lieu, quand il y en a.
Pour chaque lieu, une carte montre les villes avoisinantes, et une mini mappemonde en face du titre resitue le site (même si elle est un peu petite, et donc difficile à lire).
Par contre, j'aurais aimé avoir une photo, ou un dessin (plus dans le style du livre) du lieu en lui-même. Pourquoi n'avoir pas proposé à un artiste de s'associer au livre pour illustrer l'ouvrage ? Beaucoup de lecteurs, dont moi, aiment avoir un aperçu visuel de quelque chose … ça aide à mémoriser ! du coup, pour chaque site, je cherchais sur internet des photos du site en question, ce qui m'a permis d'avoir un coup de foudre pour la vallée de la Hunza au Pakistan, qui sans ça se serait perdue au milieu des autres sites.
Comme le souligne le prologue, ce livre permet aussi de prendre conscience des dommages de l'homme sur sa planète. On connaissait déjà tout cela bien sûr, mais par exemple, je n'avais aucune connaissance du Point Nemo… Entre 260 et 300 objets spatiaux (dont Mir) y sont immergés ! Ou encore les tentatives de christianiser les habitants des îles Bonvouloir et les suites de ces essais malheureux. Je ne sais pas si c'est précisément le but de l'auteur, mais c'est réussi. J'espère que ce livre parviendra à persuader des lecteurs moins avertis !
Et enfin, j'ai beaucoup aimé le format, les matériaux de la couverture… Bel objet.
Bref, je suis très heureuse d'avoir connu ce livre (le dernier que j'aurai lu en 2019 en plus :) ) et le recommande.

Peut être que le choix du mot ATLAS dans le titre n'est pas le plus adéquat, si l'on convoque la représentation traditionnelle d'un atlas ni son acception académique dans nos sociétés occidentales. Toutefois, cet ouvrage nous embarque pour le voyage, et, non moins important, il nous fait réfléchir sur la définition du mot SAUVAGE. C'est très utile en ces temps troublés, est ce que sauvage signifie difficile d'accès et non entaché de pollution humaine ? Ou bien sauvage signifierait non défriché et brut ? Il y a selon moi compatibilité.
Au delà de cela, ce livre est empli de beauté racontée, qui donne envie d'aller consulter d'autres atlas existants,
Le parti pris de l'illustration est à mon avis favorable à l'imaginaire, et ces voyages imaginaires nous façonnent selon la formule de Nicolas Bouvier.
Personnellement l'Atlas des terres sauvages d'Aude de Tocqueville m'a fait davantage rêver et imaginer que le dictionnaire des lieux imaginaires d'Alberto Manguel.