Par une nuit froide et noire, dans la région des Sudètes, Janina Doucheyko est réveillée par des coups à sa porte. En plein hiver, ils ne sont que trois âmes solitaires à vivre dans cette bourgade. C'est son voisin, Matoga, qui a vu de la lumière un peu plus haut sur la colline et qui vient la chercher pour aller inspecter . Chaussant leurs bottes et les lampes torches, ils se dirigent tout deux vers la ferme de Grand Pied. Ils découvrent son corps, étendu au sol, étouffé par un petit os de biche… C'est alors que débute une enquête, car d'autres corps vont bientôt être découverts, sans vie eux aussi…
Je découvre cette auteure, prix Nobel de littérature en 2018, avec ce titre,
Sur les ossements des morts. Des personnages hauts en couleur, une histoire bien ficelée et une écriture très mélodieuse font de ce roman une belle lecture…
Dès les premières pages, on entre dans l'ambiance. le hameau se dévoile, quelques rares maisons sont habitées en hiver, toutes les autres ont les volets clos. Il est abandonné au froid, à la neige, à la forêt et à ses animaux.
Puis on fait la connaissance de Janina. Cette ingénieure des ponts et chaussées à la retraite est une amoureuse de la nature. La solitude ne lui pèse pas, même si elle accepte doucement que son corps commence à réclamer le repos. Après son petit tour de garde, elle s'adonne à sa passion : l'astrologie. Elle aime faire le thème astral des gens, de la météo, des programmes télé. Les astres ont réponses à tout et expliquent tout.
Même si Janina est très bien intégrée dans le village, elle passe rapidement pour une petite vieille excentrique. En effet, après Grand Pied, d'autres chasseurs sont retrouvés morts. Et pour elle, ce sont les animaux qui se vengent. Elle en est persuadée et n'hésite pas à crier à qui veut l'entendre que sa théorie en vaut bien une autre.
Sur les ossements des morts est un roman riche, généreux, sensible. Il donne à lire la nature, la lumière, notre rapport au monde et notre respect pour chaque être vivant. Il relève nos forces et nos faiblesses, et cette douleur qui parfois nous fait croire qu'on a tous les droits… Une vie pour une vie…