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Dans ce deuxième tome, le roman s'éloigne d'Anna et de son amant pour englober la société russe plus largement. Ils apparaissent alors comme de petits pions dans un tout complexe sans plus tenir le rôle principal.
Le personnage de Lévine prend a contrario de l'importance et ses réflexions sur la grandeur de la Russie, la division du travail, la famille, la religion emplissent l'espace du roman.
Pendant les centaines de pages qui séparent le début d'Anna Karénine de sa fin, il semble que Tolstoï est vécu un véritable boulversement intéreur.
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"D'un pas rapide et léger, elle descendit les marches et, postée près de la voie, elle scruta les oeuvres basses du train qui la frôlait, les chaînes, les essieux, les grandes roues de fonte cherchant à mesurer de l'oeil la distance qui séparait les roues de devant de celles de derrière «Là, se dit-elle en fixant dans ce trou noir le traverses recouvertes de sable et de poussier là, au beau milieu; il sera puni et je serai délivrée de tous et de moi-même. »"
Un second tome aussi magnifique que le premier.
Auteur à suivre
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Le second tome s'ouvre sur le mariage et le voyage de noces de Kitty et de Constantin Lévine, et sur le début d'une sorte de voyage de noces adultères de "l'imbécile Vronski" (Albert Cohen) et d'Anna, qui débute à Venise, bien sûr. La parenté avec Belle du Seigneur, que Cohen ne cherche pas à déguiser, - j'en prends conscience rétrospectivement, il s'en targue - est éclatante : le même mécanisme y apparaît, avec inversion toutefois des comportements. C'est Vronski qui cherche, en s'étourdissant d'activités dont Anna est l'admiratrice complaisante, puis désespérée, à ne surtout pas s'avouer que la passion qui faisait d'Anna "tout pour lui" est finie, qu'elle est une compagne aimée. On n'en est pas immédiatement sûr : c'est la fin du roman qui disculpe Vronski (pas si "imbécile" que ça) et . Chez Cohen, la fuite de l'épouse se transforme en une cavale, une errance de plus en plus sordide et ennuyeuse, car il dénie à son juif errant la possibilité de s'ancrer dans un fief et de jouer un rôle citoyen, ressource que le propriétaire terrien Vronski se réserve. Les deux auteurs estiment bien évidemment que la situation de l'amant en cavale adultère, désocialisant le mâle, dépasse le déshonneur de la femelle qui n'est pas censée faire un cursus honorum hors de son foyer.

Selon le même principe que dans le tome 1, Tolstoï met en parallèle les deux couples, Kitty/Constantin, Anna/Vronski, amour contre passion, intégration dans la société, exclusion de la bonne société et l'écart entre eux se creuse. le romancier ne cherche pas à donner dans le didactique pour autant, il ne prétend pas que tout soit rose entre Kitty et Constantin, ni que tout aille mal entre Vronski et Anna... Il n'empêche que l'amour résout plus durablement et efficacement les incompréhensions de couple que la passion dans les quelques péripéties que nous rencontrons.

Anna reproche rapidement à Vronski de ne pas l'avoir sauvée d'elle-même, quand elle comprend ce qu'elle perd à mesure que les portes, les plus naturelles parfois, se ferment devant elle ; on pense tout d'abord à de la mauvaise foi, sans être certain qu'elle ait eu les mêmes moyens qu'un homme de mesurer à quel point elle se perdait. Elle se donne de très mauvaises raisons de ne pas divorcer immédiatement avant de comprendre (thèse visible de Tolstoï) qu'il n'y a rien de mieux pour cimenter solidement une passion intrinsèquement entropique, pour ne pas s'attacher à la petite fille qu'elle a eue et pour veiller à ne pas avoir d'autres enfants.

Toujours par ces jeux de parallélismes, son mari, dont les défauts ("l'absence de compétences relationnelles", comme on pourrait jargonner à son sujet) ne sont pas atténués par Tolstoï, bénéficie d'un portrait en nuances tellement humain qu'il est d'une part un chef-d'oeuvre de personnage réaliste, qu'on croirait fait d'après nature (Balzac coiffé au poteau !), d'autre part obtient notre sympathie, malgré l'influence épouvantable de la bigote qui lui court après. Dolly, dont le rôle de mère débordée et d'épouse bafouée prête au stéréotype, bénéficie a contrario d'un traitement soigné qui montre des strates d'humanité ô combien crédibles !

J'aime bien mieux ce deuxième tome, très fin, audacieux (l'éditeur met en notes les nombreuses critiques scandalisées que l'oeuvre, publiée en feuilleton, fit naître), multiple où Tolstoï, comme le fera aussi D.H. Lawrence, sort de l'intimisme pour faire une critique sociale, économique et politique du temps de ses héros.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Et bien je n'ai aucun regret d'avoir poursuivi ma lecture malgré un avis mitigé sur le premier tome. Ce deuxième tome m'a paru bien plus centré sur Anna Karenine même si d'autres personnages gravitent autour, on entre dans sa tête, on partage ses pensées. J'ai été touchée par ce personnage perdu dans ses choix et leurs conséquences.
Tolstoï écrit avec une justesse impressionnante, il décrit avec tant de réalisme que par moment on a l'impression d'être auprès des personnages. Au masculin comme au féminin, Tolstoï est capable d'entrer dans la tête de ses personnages, de dépeindre avec beaucoup de justesse les réflexions, les sentiments.
Au final une oeuvre qui m'a plu même si j'aurais voulu plus d'approfondissement dans la première partie (le découpage en deux tomes n'est clairement pas une réussite pour moi).
Un grand classique à lire!
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J'étais sortie passablement ennuyée du premier tome et j'attendais plus de rythme et de péripéties de la liaison d'Anna Karénine, et ce 2ème tome n'a pas comblé mes espérances.
D'ailleurs, on passe beaucoup de temps avec les réflexions existentielles d'autres personnages et finalement la situation d'Anna Karénine passe souvent en arrière-plan au point que je me suis souvent demandé pourquoi l'auteur avait choisi ce titre pour cette duologie. J'ai souvent eu l'impression de tourner en rond dans cette histoire. Cette histoire fait partie des livres à être lus dans une vie, pour moi c'est fait mais je vais vite passer à autre chose.
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Malgré mon avis très mitigé sur le premier tome, j'ai beaucoup apprécié cette suite ! J'ai trouvé que l'histoire trainait bien moins en longueur, et adoré l'évolution des personnages et le traitement des thèmes abordés dans le livre.

Anna Karénine est un roman qui porte, selon moi, très mal son titre. On pourrait croire qu'il s'agit uniquement d'un roman d'adultère; or, c'est loin d'être le cas. Il s'agit davantage pour moi d'un roman portant sur l'évolution de la société russe et de la confrontation de différentes classes, plutôt qu'un roman sur l'adultère. La situation d'adultère sert de prétexte pour étudier les relations de couple et le contexte social en Russie, du moins je l'ai ressenti de cette manière. Mais ne vous attendez pas à ne suivre qu'Anna dans ce roman, car c'est loin d'être le cas et c'est ce qui en fait toute sa saveur.

Il est bien évidemment impossible de rester impassible face au couple Anna-Vronski. Leur histoire d'amour est sublime, mais terrible en même temps. Elle est racontée de manière tellement humaine par Tolstoï que les personnages en deviennent antipathiques. Ils sont à la fois touchants et agaçants, figures de liberté d'un côté, et du carcan de la société bourgeoise russe de l'autre. L'évolution terrible de leur histoire m'a beaucoup touchée, touchant à la fois à la passion mais rendue très complexe et invivable par les règles régissant la bonne société de l'époque.

Malgré tous ces bons points, je ne peux nier avoir trouvé quelques longueurs dans ce roman. Après l'agriculture, Tolstoï se perd dans la description d'élections, dans l'absurdité des postes et agences d'état, à chaque fois à travers le personnage de Lévine. Mais au final, c'est surtout le personnage de Lévine que je retiendrai. Car même si son histoire est moins « prenante » que celle d'Anna et Vronski, les réflexions de ce personnage m'ont beaucoup intéressée. Ses réflexions touchent aux différences sociales, à la lutte des classes, à la religion, à la parentalité, soit une multitude de thèmes que tout être humain est amené à avoir dans sa vie.

La lecture de cette suite m'a totalement réconciliée avec l'oeuvre qu'est Anna Karenine, un roman qu'il ne faut surtout pas lire comme un roman d'amour.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Deuxième tome d'Anna Karénine et l'histoire est toujours aussi plaisante. Bien sûr, il y a quelques longueurs (surtout sur les passages au sujet de Levine) mais c'est absolument bien écrit, profond et plein de sens.
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