- [...] On est bien chez les autres, mais mieux chez soi, dit-il.
Elle venait d'entendre des mots que redoutait sa raison, mais que souhaitait son coeur.
L'impression qu'il éprouvait maintenant était celle d'un homme qui passe tranquillement sur un pont au-dessus d'un précipice et s'aperçoit tout à coup que le pont est démonté et l'abîme béant.
Constantin Lévine n'aimait ni parler ni entendre parler des beautés de la nature. Les mots, pour lui, enlevaient leur beauté aux choses.
Toute la variété, tout le charme, toute la beauté de la vie ne sont qu'un mélange de lumière et d'ombre.
Ne sommes-nous pas tous jetés sur cette terre pour souffrir les uns par les autres ?
Le charme, la variété, la beauté de la vie tiennent précisément à des oppositions de lumière et d'ombre.
Mais le moment est venu où j'ai compris que je ne pouvais plus me leurrer moi-même, que ce n'était pas un crime d'être vivante, que c'était Dieu qui m'avait faite ainsi, que j'avais besoin d'aimer et de vivre.
Je ne sais plus quel est le grand homme qui a dit que le bonheur consistait à chercher la vérité et non à la trouver...
Enfin elle parvint à lire et à comprendre ce qu'elle lisait (...) mais la lecture c'est à dire le fait de s'interesser à la vie d'autrui, lui devenait intolérable, elle avait trop besoin de vivre par elle-même.