Le prélude de Chopin

Léon Tolstoï fils (1869-1945)
Le Prélude de Chopin (1898)

D'abord ce n'est pas Elie mais Léon fils qui a écrit le Prélude de Chopin qui est une insulte à la mémoire du père.
Ce livre n'est pas bon, je ne vais pas passer mon temps à disséquer ce nanar dont s'est indigné le père à cause de sa faible qualité littéraire et que je rejoins. Il n'a véritablement rien compris des intentions du père, il avait le nez dans le guidon ; la fiction, ce n'est pas fait pour lui. Si, ses deux livres de souvenirs sur son père en revanche sont notables, ils contribuent à la connaissance de l'homme et de l'oeuvre de Léon Tolstoï. C'est encore ce qu'il a fait de mieux avec quelques sculptures représentant son père en n'oubliant pas aussi peut-être son union avec la belle suédoise Dora Westerlund, fille de médecin réputé qui le soigna quand il était malade, ayant contracté la typhoÏde alors qu'il secourait dans les années 90 les russes atteints de famine dans la région de Samara en compagnie ou non loin de ses parents Léon et Sonia, je ne sais plus. Il faut dire ici que le père Léon se dépensa sans compter par la suite pour soigner son fils. Je dis ça parce qu'on a tendance à dire que Léon Tolstoï se désintéressait de ses enfants. La belle suédoise lui donna 10 enfants, ils habitèrent un beau manoir. Ainsi naquit la branche suédoise des Tolstoï comme un beau conte de fée, et ainsi le père eut un souci de moins. Et puis c'est à peu près tout. Donc résultat mi-figue, mi-raisin.

Ah si ! il y avait un fils, le dernier, qui s'annonçait comme un Tolstoï doué comme son père et sa mère, l'enfant attendu, l'enfant prodige qui irradiait de bonheur tout Iasnaïa Poliana, toute la famille était concentrée sur ce messager divin au jeune corps un peu frêle, mais Dieu l'a repris, il avait 8 ans ! Ajouterai-je encore que Léon le fils fut très proche de son père dans sa jeunesse, il était tolstoien et puis combattit ses thèses ensuite, mais tout cela est ridicule encore une fois, sauf quand il prit le parti de sa mère contre son père dans les années où il y avait de l'eau dans le gaz dans le célèbre couple à Iasnaïa Poliana, et là je suis avec le fils !

Léon fils fut un ami personnel d'Anton Tchekhov, les jolies femmes furent probablement à l'ordre du jour de leurs rencontres !..

Chose curieuse, un livre de Léon fils souvenirs de son père, intitulé LT vu par son fils le comte Léon Tolstoï fils paru en 1931 aux editions de la nouvelle revue critique Paris me tient compagnie, se balade de mon bureau à ma bibliothèque car j'en consulte régulièrement la fin qui comprend un appendice fort instructif pour mes recherches : Liste des oeuvres complètes de Tolstoï par ordre chronologique. Par ordre de création et non de publication. Chose curieuse parce que malgré son désaccord avec son père sur pas mal de sujets du temps de leur vivant, j'ai l'impression que le fils est revenu à de plus nobles sentiments envers son père une fois mort pour avoir accompli méticuleusement ce travail d'archives et d'observation . Il est absolument fiable et exhaustif, et quand une oeuvre manque à l'appel, il y a un blème quelque part. Ca ne veut pas dire que je vais lui coller 1/2 point de plus pour le livre présenté ici.

Je ne partage pas le choix de l'éditeur suisse Les Syrtes d'avoir mis dans le même panier les écrits comme la Sonate du père, chef d'oeuvre incontournable, les écrits de Sonia qui montrent ses talents d'écrivain et cette pisse de chat du fils à la faveur du centième anniversaire de la mort du patriarche ! C'était la fête ou quoi ?