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Une oeuvre époustouflante par un auteur de 16 ans, ce roman est une pépite. Une description de l'Amérique profonde et désespérée où règne l'obscurantisme.
C'est un prélude à la Beat Generation qui tentera de fuir cet univers.
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« La bible de néon » de John Kennedy Toole (216p)
Ed. 10/18

Bonjour les lecteurs .....

ATTENTION.... livre culte !

Tout d'abord un petit mot sur l'auteur.
John Kennedy Tool est un auteur qui n'a pas été publié de son vivant.
Il s'est suicidé à l'âge de 31 ans (1969) après les nombreux refus de publications des éditeurs américains .
C'est grâce aux nombreux efforts de sa mère, que sera enfin publiée, 20 ans après sa mort « la conjuration des imbéciles » qui remportera le prix Pulitzer de 1981 à titre posthume.
« La bible de néon » écrit bien avant, alors que l'auteur n'avait que 16 ans, était considérée par les éditeurs comme trop immature et était restée dans l'oubli.
On ne peut que louer l'acharnement de cette mère qui n'a jamais renoncer et s'est battue pour que les deux seuls romans écrits par son fils voient le jour et que le génie de celui-ci soit enfin révélé au grand public.

L'histoire de «la bible de néon » se déroule dans les années 1940 dans une ville du sud des Etats-Unis.
C'est celle d'un jeune garçon, David, qui chaque soir, depuis sa maison sur la colline, voit luire l'enseigne de la bible au dessus de la maison du pasteur.
David raconte son enfance passée à l'écart du village.
Il y raconte ses relations avec les autres. Celles pas facile avec un père qui disparaîtra lors de la guerre, celles plus tendre avec sa tante Mae, ses brimades endurée de la part de certains adultes ou enfants de son âge.
Il y parle de sa mère qui sombre doucement dans la folie, du puritanisme américain, du racisme, de la guerre et de ses conséquences.
Il y parle de solitude, d'abandon.
Sa seule solution de survie se révèlera la fuite, l'oubli.
Parviendra-il a prendre un nouveau départ ?

Autant de thèmes abordés de la part d'un jeune ado de 16 ans est surprenant.
Le style est certes enfantin, un peu naïf par moment (16 ans), mais ce jeune auteur n'épargne pas cette Amérique puritaine des années 40.
Une Amérique étroite d'esprit, qui porte des oeillères et rejette toute différence.

Qu'il est regrettable que cet auteur n'ait pas été reconnu de son vivant !
Un talent s'est perdu

Lecture a découvrir .. je me mets de côté au chaud dans ma Pal « la conjuration des imbéciles »
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Ce court roman est incroyable ! Par l'âge , 16 ans , de son auteur et sa tragique destinée :suicide à 31 ans et célébrité post mortem . Mais plus encore par la virulence avec laquelle il dénonce la bigoterie , l'étroitesse d'esprit d'une société américaine dure aux pauvres et aux marginaux . de cette misère se détache la magnifique et tendre figure de tante Mae opposant son optimisme aux ragots des cafards qui imposent leur religiosité desséchée et mercantile à la population . Quelle force !
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John Kennedy Toole est mort jeune, ce qui a certainement privé la littérature d'autres oeuvres de la qualité de ses deux premiers et uniques romans, La Conjuration des Imbéciles et La Bible de Néon.
Le voix du narrateur de la Bible de Néon est celle d'un jeune garçon issu d'un milieu pauvre, mais assez uni, vivant dans une communauté de chrétiens fanatiques telle qu'il en existait dans le Sud des Etats-Unis au milieu du 20ème siècle. A travers le récit de cet enfant devenu un adolescent à la fin de l'histoire, on retrouve les thèmes habituels de l'épopée du peuple américain : agissements d'une clique puritaine de petits notables réunis autour du pasteur, mauvais traitements à l'école, racisme, départ des hommes pour l'Europe à l'occasion du deuxième conflit mondial, retour des survivants, baby boom qui s'en suit, audience d'un prêcheur itinérant auprès d'un public fanatisé, difficultés à trouver du travail, amours, morts, meurtre et folie. Quelques personnages excentriques traversent cette chronique qui se termine dans l'abandon, la solitude et le dénuement. le narrateur n'a plus alors qu'une issue : quitter au plus vite le pays de son enfance. le jeune héros qui nous prête ses yeux et sa voix est éminemment sympathique, son courage hors du commun. Réussira-t-il à déjouer le sort que lui réservent des dieux malveillants et à enlever l'argile qui lui colle aux pieds ? Prendra-t-il un nouveau départ ? C'est bien écrit, le style est d'une simplicité remarquable, facile d'apparence, sans maladresse. Je recommande ce livre.
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Ta Parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier" Psaume 119 verset 105

Si pour le psalmiste, auteur de ces lignes, la Parole de Dieu éclaire sa vie, il n'en n'est pas de même pour le petit David relaté dans ce livre...

Ce petit garçon vit seul avec sa mère, dans une maison délabrée sur la colline qui n'est pas Golgotha, quoique... Démunis de tout, et abandonnés de tous...

Dans la vallée trône et scintille une énorme bible tout en néon.... Symbole de suffisance et de croyance affermie....

Le pasteur responsable de cette église n'est pas un berger compatissant qui prends soin des âmes en peine.....

Enfin, pas de la manière que l'on pourrait s'y attendre étant donné sa fonction...

Le pasteur n'a qu'une idée en tête, mettre la maman du petit David chez les fous et récupérer le terrain sur lequel est bâti la bicoque...

On est loin des valeurs évangéliques, non ?...

Mais David voit clair dans les manigances de ce chasseur d'âmes...

Bien entendu, "La bible de néon" n'atteint pas la grandeur de "La conjuration des imbéciles", mais John Kennedy Toole était encore très jeune quand il écrivit ce petit livre... qu'il ne daignera même pas présenter à un éditeur...

Toutefois, ce n'est pas une oeuvre mineure.... et a sa place juste avant "La conjuration..."


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Difficile de se dire que ce court ouvrage est issu de l'esprit d'un adolescent de seulement 16 ans. Et pourtant...
Comme dans tous premiers romans, il reste des perspectives à affiner dans des oeuvres ultérieures. Il n'en reste pas moins effarant de constater déjà chez le jeune John Kennedy Toole une remarquable maîtrise de la narration.

Le récit passe par la bouche du narrateur, David, depuis son enfance jusqu'aux prémices de l'âge adulte, dans l'Amérique des années 1940 et 1950. Il se déroule dans une petite bourgade américaine prise entre des collines, formant une sorte de creuset où mijotent sans trêve bigoterie et commérages. On n'aime pas ce qui sort de l'ordinaire, pas plus que tout ce qui vient d'ailleurs. Cet "ailleurs" aux allures barbares démarrant au-delà des collines environnant ce vase clos. Déjà, les gens des hauteurs apparaissent comme des citoyens de seconde zone car de catégories sociales plus précaires. Ne pouvant payer l'impôt paroissial, ils se retrouvent exclus des registres du pasteur, des célébrations religieuses et, partant, de la communauté. Car c'est bien la religion, ou plus exactement la religiosité, qui cimente le corps social de la commune. Avec toute la censure que cela suppose (cf. notamment ce qu'il advint de l'exemplaire du roman Autant en emporte le vent de la bibliothèque municipale ou les manifestations contre les séances de cinéma).

Dès ce premier roman, Toole démontre une qualité indéniable pour croquer des portraits truculents, procédé qu'il reprendra également dans La Conjuration des imbéciles. La tante Mae est tout particulièrement savoureuse avec ses rondeurs égayées de tenues excentriques, masquant sous des faux airs de Jean Harlow une réalité qui fut trop souvent sordide. J'ai infiniment apprécié ce personnage haut en couleur et d'une attachante profondeur.
Au contraire de l'institutrice sadique, épouse de l'assistant du pasteur qui voit le péché dans chaque activité de la vie. de complexion sèche et osseuse, la professeur offre une parfaite antithèse de la ronde Mae. De ses lèvres minces et pincées ne semblent s'écouler que sarcasmes et méchancetés (et une haleine de fosse d'aisance).


J'ai entrepris cette lecture, attirée par le titre et par les chroniques élogieuses lues sur Babelio. Un merci à tous ces auteurs de critiques pour cette belle découverte. J'ai tout d'abord découvert, dans la préface, la vie si courte de l'auteur et le dévouement sans trêve de sa mère à le voir publié de façon posthume. Et j'ai été emballée dès les premières par ce mélange d'acuité et de candeur, voire de naïveté, que John Kennedy Toole met dans la bouche de son narrateur. Il m'a fait penser par moments à Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee.
Récit d'apprentissage de la vie autant qu'observation d'une communauté rurale, la fin m'a prise par surprise.

Ce roman mérite une attention et des éloges pour le talent de son si jeune auteur.
Je ne puis que le recommander chaleureusement.
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David, un jeune garçon voyageant à bord d'un train vers une destination inconnue, nous raconte son histoire.
C'est les années 30-40, avant-guerre, dans une toute petite ville rurale du sud des Etats-Unis. Un endroit, comme beaucoup, où la religion est omniprésente, puissante. En l'occurrence ici, c'est sous la houlette du pasteur Watkins que se rassemblent les fidèles. Son église est illuminée d'une Bible de néon géante, et sa paroisse est payante. Alors le jour où vous ne pouvez plus payer, vous ne pouvez plus assister aux offices. Et c'est mal vu.
David et sa famille sont forcés d'aller habiter dans les collines, le coin des déshérités. le père, Frank, ouvrier à la seule usine du coin, a été viré, et ne travaille plus qu'à mi-temps dans une station-service. le reste de son temps, il l'occupe à cogiter et s'applique à devenir un père et un mari indigne.
La mère, Sarah, subit, tente de se rebeller, se prend une raclée, puis abandonne.
Et puis il y a tante Mae, qui débarque un jour de printemps, tel le père-noël, et dans sa hotte, un peu de lumière pour illuminer ce monde gris et monotone. Tante Mae qui est devenue la meilleure, et seule, amie de David, avec qui il peut jouer, rire, et faire des tours en ville. Car tante Mae aime les regards sur elle, elle se rêvait actrice, vedette à succès. Mais elle n'a vécu que les mirages des cabarets de Bâton-Rouge à Biloxi. Sa beauté fanée irradie encore, mais ne lui amène que des regards désapprobateurs dans cette petite ville puritaine.
David et Tante Mae ne traineront plus en ville.
Dans les collines la vie n'est pas rose, mais c'est moins laid qu'en ville, même si la maison s'enfonce dans l'argile les jours de grandes pluies. D'ici, à l'abri des pins, on peut observer la ville, toute petite, loin, inoffensive.
Cette drôle de vie, à l'écart des autres, David l'accepte et la recherche, il est comme ça, différent, indifférent. Ce monde n'est pas le sien. Il le subit mais n'attend rien de mieux. Ne connait rien de mieux.
C'est une simple et terrible histoire que nous conte John Kennedy Toole. Un ton, un style, qui a sans doute inspiré bon nombre de cinéastes et d'écrivains.
Les mots simples, presque enfantins, exposent des situations dures et réalistes, et décrivent un univers statique, morne, étouffé par la religion et l'hypocrisie, où l'espoir n'a pas sa place, avec ce sentiment de violence latente puis révélée dans une fin digne des meilleures films noirs réalistes des années 70. (Looking for mr. Goodbar – Badlands – Taxi Driver….)
De John Kennedy Toole je connaissais le délirant et suffocant « La conjuration des imbéciles », et je connaissais bien sûr, son histoire et la cruelle ironie qui avait permis sa publication. Ce premier roman, je l'ai découvert donc tout récemment. Et cela m'émeut de penser à tout ce qu'aurait pu encore nous apporter cet écrivain de génie, capable d'écrire ce roman tellement abouti, tellement mature à l'âge de 16 ans à peine… What a pity ! What a waste…
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Dans un genre moins acerbe et moins loufoque que La conjuration des imbéciles qui a valu le Prix Pulitzer à son auteur, à titre posthume, La Bible de Néon, écrit à l'age de 16 ans, n'en est pas moins un livre remarquable. Description à la première personne d'une enfance dans une petite ville du Sud des Etats-Unis, le livre est aussi une description sans complaisance de ses habitants, dont beaucoup sont complètement endoctrinés par une religion rétrograde (pléonasme ?) et castratrice. Une lecture réjouissante !
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Le puritanisme américain des années 40, sublimé par un auteur sarcastique à souhait ! 100% envoûtant !
Un auteur de génie, incompris et mort trop tôt.

Attention ce livre mord !
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Premier roman écrit par John Kennedy Toole (à 16 ans) - sa bibliographie en compte deux - et publié à titre posthume.
Il ne me laissera pas le souvenir impérissable de la conjuration des imbéciles, mais c'est tout de même un sacré bouquin. L'histoire se passe aux Etats-Unis dans les années 40 et David, est élevé par ses deux parents. Quand sa tante ronde et fantasque Mae vient vivre chez eux, l'Amérique puritaine et aveuglée par le fanatisme religieux, rejettera la famille, les poussant à s'installer dans une maison délabrée, dans les hauteurs de la ville.
La mort du père parti "à la guerre" aura raison de la santé mentale de la mère. David grandit, devient un jeune homme, naïf mais pourtant farouchement en révolte contre la foi bien pensante incarnée par le pasteur et sa femme intolérants.
Quand sa tante quitte la ville, laissant David seul avec sa mère, son destin prend une autre tournure...
J'ai lu ce roman un peu ennuyée, pas passionnée mais la chute m'a réservé une belle surprise, comme si la totalité de l'histoire y trouvait son sens.
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