AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 248 notes
5
8 avis
4
15 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Dans ce premier roman de John Kennedy Toole écrit lorsqu'il avait seize ans mais publié qu'une cinquantaine d'années après, nous suivons l'histoire d'un petit garçon, David, qui vit dans une ville du sud des États-Unis dans les années 40. Ce livre est écrit d'une manière naïve (nous sommes dans la tête d'un enfant) mais on y décèle bien le racisme ambiant, le puritanisme très présent et l'intolérance. Les personnages sont beaux, j'ai adoré le portrait de Tante Mae, une ancienne danseuse très excentrique pour la petite ville où est installée cette famille. Entre pauvreté, religion, violence et folie, le petit David tente tant bien que mal de grandir.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00
On salue souvent John Kennedy Toole pour l'héroïsme burlesque de sa Conjuration des imbéciles, prix Pulitzer en 1981, mais l'on connaît peu sa Bible de Néon, écrite à l'âge de seize ans seulement (difficile d'y croire au vu du chef-d'oeuvre !) et longtemps restée méconnue. Et pourtant, il convient de saluer le réalisme saisissant du texte.
La Bible de Néon, qu'est-ce ? L'histoire de David racontée par lui-même, une histoire qui se déroule dans la campagne américaine profonde et isolée, au milieu des années 40. Ce roman, plutôt court, n'en aborde pas moins une multitude de thématiques brassées au creux d'une intrigue dense, telles que l'amour, la religion, la solitude, la mort, la folie, la pauvreté ou encore le racisme. La sensibilité de l'auteur, qui évite autant le sensationnel que le voyeurisme, comme celle de son personnage, sont particulièrement touchantes. L'utilisation du point de vue interne de bout en bout crée une connexion émotionnelle immédiate avec David, dont la voix poignante mais innocente, le style doux et fin, très simple, permet une perspective intime autant qu'un humour subtil.
L'une des forces majeures du livre réside en effet dans l'usage du burlesque (on y retrouve d'ailleurs les prémisses de la Conjuration !), toujours bien placé, malgré la difficulté et la violence de certaines scènes (violence domestique, folie maternelle, rupture). Cette approche audacieuse crée une dynamique particulière, une perspective unique, qui n'ennuie jamais le lecteur en lui ouvrant la porte à la réflexion tout en l'enveloppant d'un voile narratif humoristique. Et cette combinaison rend le texte d'autant plus touchant !
Je n'ai pas pu décrocher de ma lecture. La voix de David, si humaine, m'a vraiment touché, et j'en oubliais parfois qu'un auteur se cachait derrière. Même si on retrouve les débuts d'une Conjuration qui se tissent, avec ce portrait picaresque d'un personnage, ce roman est vraiment différent du suivant. Ce livre, si simple et tranquille en apparence, se trouve dans la lignée de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, de Harper Lee, et de L'Attrape-coeurs, de J. D. Salinger, malgré un style unique et une vision singulière.
En somme, il faut lire la Bible de néon, tant pour découvrir l'univers unique d'un auteur longtemps incompris que pour découvrir l'univers d'un personnage dont vous ne saurez que penser en refermant le livre (la fin est imprévisible, vous êtes prévenus !), et dont vous ne saurez décider s'il est qualifiable d'antihéros ou non, et qui, pourtant, grâce à sa naïveté attachante, ne pourra vous laisser stoïque…
Commenter  J’apprécie          10
C'est assis dans un train que David débute son histoire. Une histoire limpide et rude, narrée par un adolescent introverti et perspicace. de sa petite enfance à son adolescence, il ne quittera pas sa vallée où se niche une petite ville du sud des Etats Unis. La pauvreté, la bigoterie et le voisinage, l'école, ses proches et le décor forme son quotidien qu'il observe et dépeint avec recul et intelligence. Notons que John Kennedy Toole est alors lui même adolescent lorsqu'il écrit ce texte et c'est peut-être ce qui lui a permis de nous offrir ce récit où se côtoie le tendre et le tragique sans effet, en toute simplicité.
Commenter  J’apprécie          20
Ce premier roman écrit par l'auteur à l'age de 16 ans est la preuve d'une maturité précoce évidente qui devait être confirmée une dizaine d'années plus tard par la monumentale « conjuration des imbéciles » boudée par les éditeurs et enfin réhabilitée par le prix pulitzer en 1981.David, enfant d'une famille modeste qui peine à joindre les deux bouts dans un petite ville de province est surtout pris en charge par la tante Mae, personnage haut en couleur qui vient chez vivre chez lui. L'emprise de la religion, et son interventionnisme sur la vie des habitants est le fil conducteur d'une narration qui voit les hommes partir en Europe pour la deuxième guerre mondiale et y mourir pour certains, dont le père de David qui meurt en Italie. Cette chronique sociale vue par un regard d'enfant est d'une grande sensibilité et d'un réalisme saisissant.
Commenter  J’apprécie          90
Les deux romans de John Kennedy Toole sont deux merveilles. La bible de néon est très différent de la conjuration des imbéciles. C'est un court roman triste, mélancolique et très percutant. L'auteur, qui n'avait que seize ans lors de son écriture, fait preuve d'une grande maturité. Un auteur qui aurait dû avoir une carrière brillante.
Commenter  J’apprécie          30
On est probablement passé a côté de l'auteur américain du 20ème siècle et d'une oeuvre qui aurait pu être magistrale. Il nous laisse quand même deux romans testaments remarquables et tellement différents : la conjuration des imbéciles et cette bible de néon. Ce livre brillant écrit par un jeune écrivain de 16ans est impressionnant. Il y a du Steinbeck, du Fante et du Céline dans l'écriture magnétique de JK Toole. c'est un petit livre plein de promesse. C'est un petit livre rempli d'atmosphères que le jeune auteur nous fait goûter. Et puis, le ton est juste, sincère. L'histoire sans être des plus originales, est poignante. Elle sonne juste et va droit au coeur. JK Toole a été une éclipse dans ce monde mais il a pu regarder le soleil les yeux dans les yeux.
Commenter  J’apprécie          00
Cette histoire est si bien raconté et écrite que l'on a envie de lire le livre d'une seule traite, en tout les cas j'étais contente de le retrouver tous les soirs avant de m'endormir et il fallait que mes yeux se ferment pour que je me décide à poser le livre.
C'est écrit à la première personne et ce que ce garçon nous raconte de son enfance et son adolescence ne laisse vraiment pas indifférent, il nous raconte avec simplicité mais avec des mots justes et beaucoup de poésie, où il vit ce qu'il voit et comprend de la vie et des personne qui l'entourent.

lu en 2010.
Commenter  J’apprécie          10
Une petite merveille de candeur désenchantée.
Commenter  J’apprécie          10
La bible de néon, écrit vers 1953 à l'âge de 16 ans a été trouvé par sa mère dans les papiers de l'écrivain et publié en 1989, vingt ans après son suicide et après l'énorme succès de la Conjuration des imbéciles. C'est un roman de jeunesse, un roman de formation et un roman posthume, comportant des maladresses certaines mais un charme indéniable, beaucoup d'émotion et une maturité étonnante.

C'est l'histoire de David. Sa famille fait partie des ces blancs pauvres du Deep South américain, dans le Mississippi des années 50. Une terre âpre pour ces gens pauvres qui n'ont parfois pas de quoi manger. C'est la guerre en Europe et ils ont des tickets de rationnement (c'est la première fois que je tombe sur cette notion de ticket de rationnement dans l'opulente Amérique). Une soeur de la mère de David, tante Mae, vient vivre avec eux, c'est une femme autour de la soixantaine qui a bien roulé sa bosse, elle a été cabaretière. La morale du bourg est gérée par le pasteur et ses acolytes qui se mêlent de tout. La famille de David est si pauvre qu'ils ne peuvent pas payer les deniers de l'église et de ce fait le pasteur les harcèle. Tout mariage avec un étranger/étrangère est très mal vu et les couples mixtes sont chassés. du fait de sa condition de pauvre David sera harcelé à l'école, ce qui l'empêchera de finir sa scolarité et devra se contenter de travailler à la supérette du coin.

Depuis une fenêtre de sa maison David aperçoit sur le toit du temple, une énorme bible de néon que lui rappelle la position précaire de sa famille.

C'est un récit bien triste que celui de cette famille américaine qui ne s'en sort pas. Les choses vont empirer avec le temps et les aléas qui vont se présenter jusqu'au climax final, surprenant et dévastateur.

Le ton du récit est assez primaire, par moments simpliste, mais tellement juste. Je ne pouvais pas imaginer que à cette date, les années 50, et parmi les blancs américains des gens puissent vivre aussi dénués.

Cette histoire me rappelle certains livres de Truman Capote et aussi un petit peu le chef d'oeuvre de Harper Lee, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.

Un petit bijou qui nous montre une Amérique qui rejette la différence sans chercher à comprendre.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Voici un livre qui était sur ma pile-à-lire depuis mon éblouissement pour La Conjuration des imbéciles, et que jemlire a bien voulu m'envoyer ! Il s'agit en effet d'un autre des romans posthumes de cet écrivain mort avant d'avoir pu être publié et donc de voir son succès. On y retrouve la haine des voyages en car, une chanteuse de cabaret, la tante du narrateur...

Nous avons affaire à un roman d'enfance, narré avec les ellipses innocentes du regard enfantin et Toole a la sagesse de ne pas abuser des prolepses, l'allusion étant parfois suffisamment transparente pour un regard adulte ; d'ailleurs, le roman est destiné aux adultes.

En effet, dans cet état du Sud des Etats-Unis où l'on chante "Dixie" au spectacle de fin d'année, la religion ostentatoire, la bigoterie empoisonnent les libertés individuelles. le pasteur et Mr et Mrs Watson, le couple de ce que j'appellerais des "diacres" ont le pouvoir de réellement harceler et mettre au ban de la société ceux qui ne sont pas ouvertement pour eux, mais même de ceux qui s'efforcent de le cacher. le roman donne lieu à de véritables moments satiriques à ce sujet, qui ne vont pas jusqu'au terrifiant délire d'un Tristan Egloff, mais j'ai quand même plusieurs fois pensé à cet auteur... L'enfant ne comprend guère l'animosité de sa première institutrice, Mrs Watson, et subit ses avanies avec stupeur et crainte avant de comprendre, avec les instituteurs suivants, que rien n'était de sa faute. Sur le plan personnel, la famille subit de plein fouet la guerre, la pauvreté et ne s'en relève pas.

Malgré un ton léger, simple qui fuit le mélodrame, quelques péripéties heureuses, ce roman est douloureux, profondément pessimiste sur le destin humain. Il se dévore et m'a beaucoup plu. le personnage de la tante Mae est une merveille.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (641) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur la Conjuration Des Imbéciles

Comment se nomme le personnage principal?

Ignatius J. Reilli
Ignatius J. Railly
Ignatius J. Reilly
Ignatius J. Reily

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : La conjuration des imbéciles de John Kennedy TooleCréer un quiz sur ce livre

{* *}