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3,51

sur 285 notes
1)Tout a commencé quand je suis entré dans la salle de bain de Jean-Philippe Toussaint. J'ai remarqué tout d'abord qu'il numérotait ses paragraphes dans l'ordre croissant des entiers naturels.

2) Il y avait une musique un peu comme dans ses autres livres.
Il y avait aussi un homme dans la salle de bain. Il semblait même y passer sa vie.
Pourquoi ?
Pourquoi pas.

3)La salle de bain ne serait-elle qu'un lieu réservé à la toilette des humains comme je le pensais avant que je ne me mette moi aussi à placer des nombres devant des phrases ? Il faut être conditionné par tout un tas de clichés absurdes pour l'affirmer. le héros de Jean-Philippe Toussaint ne l'est pas lui, conditionné. Donc il a choisi de vivre dans sa salle de bains, entouré de peintres polonais qui faute de peinture charcutent des poulpes.

5)Puis l'homme quitte sa baignoire et va à Venise vivre dans une chambre d'hôtel.
Venise est en effet une destination touristique très prisée des contemporains de l'homme.
Il joue aux fléchettes dans sa chambre d'hôtel.
Il y est rejoint par sa compagne.

7)Il se retrouve dans un hôpital.

(Je spoilérise un gag)


9,1) J'ai ri.

10) Il s'aperçoit que d'autres humains s'adonnent au tennis le dimanche.

12)Puis il revient à Paris.
Il dit quelque chose qu'il a déjà dit au début du récit : « [...]il n'était peut-être pas très sain, à vingt-sept ans, bientôt vingt-neuf, de vivre plus ou moins reclus dans une baignoire. Je devais prendre un risque, disais-je les yeux baissés, en caressant l'émail de la baignoire, le risque de compromettre la quiétude de ma vie abstraite pour. Je ne terminai pas ma phrase. »

-1) fait longtemps que j'ai pas lu un Toussaint. Jamais été déçu. Une écriture toujours juste, un rythme à la mesure du récit, un ton, des réflexions originales. Je pourrais même écrire une critique si j'en ai le.

√2)J'ai déménagé mon lit dans le couloir. C'est bien plus pratique, il n'y a pas à le traverser (le couloir) avant de se coucher.
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C'est un très court roman. Très déroutant. Dès les premières lignes, on se demande où l'auteur veut en venir, avec cet homme qui s'est réfugié dans sa baignoire et n'en sort que par obligation pour aussitôt y revenir. La relation qu'il entretient avec sa compagne est tout aussi intrigante. Il ne semble pas y avoir vraiment d'affects entre eux. Pourtant, peu à peu, on sent un malaise plus profond, quelque chose de plus en plus pathologique. Une phobie sociale grandissante. Un besoin de s'échapper aux autres, à soi-même. Même à Venise, l'homme sortira peu de sa chambre et limitera ses interactions sociales au minimum. La ville ne l'intéresse pas. D'ailleurs, rien ne semble l'intéresser. Il traverse les lieux sans les voir. Toujours réfugié en lui-même. Comme une vie en gestation, en suspend. Puisque à la toute fin… l'homme semble se décider à sortir de sa chrysalide.
Les phrases sont courtes. Les descriptions portent sur des objets ou des actions insignifiantes. Les sentiments n'existent pas. du moins pas de la part du narrateur. C'est une ambiance très étrange, qui peut en déconcerter certains. Je ne peux m'empêcher d'y voir une allusion à la difficulté croissante de vivre dans une société de plus en plus déshumanisante où les affects doivent être calibrés de manière à rentrer dans des cases pré-établies. le culte de l'individu porté à l'extrême.
Un grand petit premier roman !
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1 ) Il a perdu l'envie de se sociabiliser. Neurasthénie, agoraphobie ? Il s'installe dans sa salle de bain, passe son temps dans la baignoire, pleine ou vide, peu importe.

2 ) C'est un livre que j'ai lu à sa sortie en 1985, je me souviens de l'avoir aimé, pas de risque de lire un livre qui ne me plait pas.

3 ) Il ne s'y passe rien, un gars reste dans sa baignoire, puis il va à Venise, mais ne sort pas de sa chambre d'hôtel où il joue aux fléchettes.

4 ) le récit est morne et lent, le ton neutre, et pourtant on rit.

5 ) Est-t-on plus ahuri de ce personnage dégingandé, innocent et perdu dans son monde, ou de la vacuité du monde qui l'entoure, qui s'agite, qui se met en scène, qui brasse de l'air.

6 ) Déconnexion de la communication, de la société, je m'entends dire “Je ne veux pas que tu devienne comme ça !” Pas de risque, je préfère mon canapé… “Tu sais très bien de quoi je veux parler !”. Je fais l'innocent…

7 ) Je me suis reconnu, ça n'est pas flatteur, heureusement, je ne joue pas aux fléchettes.

8 ) Je décide de sortir de mon canapé.
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Comme avec Fuir que j'avais récemment lu, l'auteur nous déstabilise. On entre dans ce roman avec l'impression qu'il nous manque une clé, puis c'est ce manque qui prend toute la place. On l'apprivoise, on apprécie le décalage. Et puis, on y trouve un humour retenu, de l'absurde fellinien, un quotidien déjanté, une philosophie du temps qui passe. Un jeune homme est allongé depuis quelques moments dans sa salle de bain alors que des peintres polonais effectuent des travaux dans l'appartement que le protagoniste partage avec sa compagne, galeriste. À l'aide de touches minimalistes, l'auteur, dans la peau du narrateur, décrit comme un spectateur de sa propre vie les aléas d'un ensemble de faits divers qui basculent dans une fuite inexpliquée vers Venise et des rencontres incongrues. Tout cela est écrit avec toute la fluidité de la plume de Jean-Philippe Toussaint qui nous entraîne ainsi dans d'agréables moments de lecture.



Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Ce doit être genre nouveau roman car je n'ai rien compris, il va falloir qu'on m'explique !
Absurde, déroutant, inclassable, un OVNI.
Deux polonais dépècent des poulpes dans la cuisine du narrateur au lieu de repeindre son appartement,
Un séjour à Venise où le narrateur passe ses journées à jouer aux fléchettes dans sa chambre d'hôtel, franchement, il y a mieux à faire dans la Sérénissime, à moins qu'il soit neurasthénique…
Une partie de tennis en double avec entre autres son médecin qui finalement n'aura pas lieu,
Un couple improbable avec sa compagne du nom d'Edmondsson, patronyme masculin en Scandinavie, pas d'amour, leur relation est plate, sans affects,
Un roman où il ne se passe rien au cours de longs passages sinon des pensées névrotiques,
Une invitation à se rendre à l'ambassade d'Autriche sans que l'on en comprenne la raison mais le narrateur ne comprend pas davantage,
Je viens de lire certaines critiques qui parlent d'humour, je ne l'ai pas trouvé. Je vous l'ai dit, il va falloir qu'on m'explique.
Bon, heureusement, c'est vite lu !

Challenge multi-défis 2021
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Vraiment très surprenant ce roman et très belle lecture de vacances. C'est à la fois une histoire d'une étrange immobilité (un homme ne veut pas quitter sa salle de bain) et un voyage entre Paris et Venise. Jean-Philippe Toussaint fait évoluer le héros et Edmondsson, sa femme, dans des lieux identifiés mais sans repère temporel.
Le roman est composé de trois parties, il commence à Paris dans le nouveau logement que partagent le narrateur et Edmondsson, puis à Venise où il est à l'hôtel seul et demande à sa femme de le rejoindre (mais sans que l'on sache si cela se passe après ou avant) et, enfin, le livre se termine à Paris dans le même appartement et la boucle est bouclée.
Le personnage est difficile à cerner, il n'agit pas et il raconte les évènements sans émotion, de façon passive et surtout dégagée, comme s'il y avait une distance entre les autres et lui. Et puis, il y a l'humour de Jean-Philippe Toussaint, auteur Belge qui écrit là son premier roman et ça vaut le détour.
Il y a une scène sur le dépeçage des poulpes par des peintres polonais qui vaut son pesant de cacahouètes. Je regrette de ne pas avoir vu le film (je crois d'ailleurs qu'il n'existe pas en DVD) avec Tom Novembre, que j'adore et que j'imagine parfaitement dans le rôle du personnage principal.
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Je n'ai jamais rien lu de tel. Ceci n'est pas un roman, mais un OLNI très réjouissant. Je souhaite bien du plaisir aux obsédés des résumés pour expliquer que les pétoncles remplacent les clams qui devraient être des palourdes et que les poulpes se transforment ou se déguisent en calmars. Sans compter les peintres polonais de galerie et en bâtiment, et de l'avantage de jouer au tennis plutôt qu'aux fléchettes à Venise.
Bref, si 2020 est bien une année de merde, comme le laissait prévoir son bégaiement visuel et que son redoublement de confinement confirme, c'est en même temps pour moi un excellent millésime en découvertes littéraires. Dix étoiles babelioteuses ne suffiraient pas à exprimer mon enthousiasme pour Toussaint, il m'en faudrait un carton plein. Pour autant je ne recommande pas la salle de bain, trop subversif.
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Jean-Philippe Toussaint, romancier et cinéaste belge, a sûrement écrit avec La salle de bain, un des romans les plus désopilants des derniers 25 ans. Si l'histoire commence en effet dans une salle de bain, où le narrateur décide de passer ses journées, elle se poursuit à Venise, dans une chambre d'hôtel, puis dans une chambre d'hôpital. Impossible de résumer ce roman. On y entre, on se laisse surprendre. On s'abandonne aux déplacements du narrateur.

Jean-Philippe Toussaint, gagnant du prix Médicis 2005 pour Fuir, ne pouvait faire les choses comme tout le monde. Ce n'est pas dans sa nature. Pari réussi. Avec La salle de bain, enfin en poche, il ouvre les portes d'un monde dont seul lui a les clés… Quel voyage que d'accepter d'entrer dans som monde, de s'y perdre, de s'y retrouver, de se laisser gagner par les questions et l'hypocondrie du narrateur. Je le redis, on ne résume pas Toussaint, on le lit.

Pour découvrir davantage Toussaint (dont la mère était libraire), voir http://www.jean-philippe-toussaint.de/
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Diarrhée nombriliste sans aucun intérêt. Longue suite des faits et gestes du narrateur, sans émotion, sans suspens, sans réflexion. Même le style est banal. Franchement je ne trouve rien de positif à dire de ce roman. J'ai envie de le qualifier d'inutile mais ce serait déjà lui faire trop d'honneur … Car les romans ne sont-ils pas tous foncièrement inutiles et n'est-ce pas justement là que réside leur beauté ???
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Le héro-narrateur m'a rappelé celui de L'étranger d'Albert Camus ; il semble aussi apathique et on retrouve un certain genre de remarques désinvoltes, faussement naïves, qui créent un décalage comique avec la neutralité du reste du texte.
Il y a comme une tristesse inexprimée dans ce qui nous est raconté : le héro à l'air déprimé et, comparé à son état, le côté joyeux de sa femme sonne faux. On voit plus tard que leur relation est d'une morose banalité, mais il y a une tension sous-jacente qui va s'exprimer avec dureté dans une certaine scène de fléchettes, avant d'être dissimulée à nouveau et que tout reprenne son état, comme si de rien n'était. Ce court passage change la vision du lecteur pour le narrateur ; celui-ci parait renfermer plus de colère et d'amertume qu'on ne s'y attendait ; les évènements redeviennent sérieux l'espace d'un temps, avant de reprendre le ton détaché et décalé qui caractérise ce roman.
Au fond je me demande si, comme L'étranger, il ne s'agit pas d'une histoire sur l'absurdité de l'existence. le héro dirait que "rien n'a d'importance" que je n'en serais pas surpris ; et la situation à la fin imite celle du début, comme si de toute façon rien ne changeait. Je me demande d'ailleurs si la frustration du personnage principal vient du temps qui passe et le rapproche de la mort, comme il le déclare au début, ou de cette répétition de cycles.
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