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EAN : 9782707310286
122 pages
Editions de Minuit (01/09/1985)
3.51/5   286 notes
Résumé :
Une baignoire des plus classiques. Quelqu'un allongé à bord, parfois habillé d'une manière très simple, parfois tout succinctement vêtu, méditant tranquillement, les yeux fermés, avec le sentiment de pertinence miraculeuse que procure la pensée qu'il n'est nul besoin d'exprimer. Lorsque ce dernier, pour quelle raison ? – obscure raison –, commença à passer ses après-midi dans la salle de bain, il ne comptait pas s'y installer.

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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 286 notes
1)Tout a commencé quand je suis entré dans la salle de bain de Jean-Philippe Toussaint. J'ai remarqué tout d'abord qu'il numérotait ses paragraphes dans l'ordre croissant des entiers naturels.

2) Il y avait une musique un peu comme dans ses autres livres.
Il y avait aussi un homme dans la salle de bain. Il semblait même y passer sa vie.
Pourquoi ?
Pourquoi pas.

3)La salle de bain ne serait-elle qu'un lieu réservé à la toilette des humains comme je le pensais avant que je ne me mette moi aussi à placer des nombres devant des phrases ? Il faut être conditionné par tout un tas de clichés absurdes pour l'affirmer. le héros de Jean-Philippe Toussaint ne l'est pas lui, conditionné. Donc il a choisi de vivre dans sa salle de bains, entouré de peintres polonais qui faute de peinture charcutent des poulpes.

5)Puis l'homme quitte sa baignoire et va à Venise vivre dans une chambre d'hôtel.
Venise est en effet une destination touristique très prisée des contemporains de l'homme.
Il joue aux fléchettes dans sa chambre d'hôtel.
Il y est rejoint par sa compagne.

7)Il se retrouve dans un hôpital.

(Je spoilérise un gag)


9,1) J'ai ri.

10) Il s'aperçoit que d'autres humains s'adonnent au tennis le dimanche.

12)Puis il revient à Paris.
Il dit quelque chose qu'il a déjà dit au début du récit : « [...]il n'était peut-être pas très sain, à vingt-sept ans, bientôt vingt-neuf, de vivre plus ou moins reclus dans une baignoire. Je devais prendre un risque, disais-je les yeux baissés, en caressant l'émail de la baignoire, le risque de compromettre la quiétude de ma vie abstraite pour. Je ne terminai pas ma phrase. »

-1) fait longtemps que j'ai pas lu un Toussaint. Jamais été déçu. Une écriture toujours juste, un rythme à la mesure du récit, un ton, des réflexions originales. Je pourrais même écrire une critique si j'en ai le.

√2)J'ai déménagé mon lit dans le couloir. C'est bien plus pratique, il n'y a pas à le traverser (le couloir) avant de se coucher.
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C'est un très court roman. Très déroutant. Dès les premières lignes, on se demande où l'auteur veut en venir, avec cet homme qui s'est réfugié dans sa baignoire et n'en sort que par obligation pour aussitôt y revenir. La relation qu'il entretient avec sa compagne est tout aussi intrigante. Il ne semble pas y avoir vraiment d'affects entre eux. Pourtant, peu à peu, on sent un malaise plus profond, quelque chose de plus en plus pathologique. Une phobie sociale grandissante. Un besoin de s'échapper aux autres, à soi-même. Même à Venise, l'homme sortira peu de sa chambre et limitera ses interactions sociales au minimum. La ville ne l'intéresse pas. D'ailleurs, rien ne semble l'intéresser. Il traverse les lieux sans les voir. Toujours réfugié en lui-même. Comme une vie en gestation, en suspend. Puisque à la toute fin… l'homme semble se décider à sortir de sa chrysalide.
Les phrases sont courtes. Les descriptions portent sur des objets ou des actions insignifiantes. Les sentiments n'existent pas. du moins pas de la part du narrateur. C'est une ambiance très étrange, qui peut en déconcerter certains. Je ne peux m'empêcher d'y voir une allusion à la difficulté croissante de vivre dans une société de plus en plus déshumanisante où les affects doivent être calibrés de manière à rentrer dans des cases pré-établies. le culte de l'individu porté à l'extrême.
Un grand petit premier roman !
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1 ) Il a perdu l'envie de se sociabiliser. Neurasthénie, agoraphobie ? Il s'installe dans sa salle de bain, passe son temps dans la baignoire, pleine ou vide, peu importe.

2 ) C'est un livre que j'ai lu à sa sortie en 1985, je me souviens de l'avoir aimé, pas de risque de lire un livre qui ne me plait pas.

3 ) Il ne s'y passe rien, un gars reste dans sa baignoire, puis il va à Venise, mais ne sort pas de sa chambre d'hôtel où il joue aux fléchettes.

4 ) le récit est morne et lent, le ton neutre, et pourtant on rit.

5 ) Est-t-on plus ahuri de ce personnage dégingandé, innocent et perdu dans son monde, ou de la vacuité du monde qui l'entoure, qui s'agite, qui se met en scène, qui brasse de l'air.

6 ) Déconnexion de la communication, de la société, je m'entends dire “Je ne veux pas que tu devienne comme ça !” Pas de risque, je préfère mon canapé… “Tu sais très bien de quoi je veux parler !”. Je fais l'innocent…

7 ) Je me suis reconnu, ça n'est pas flatteur, heureusement, je ne joue pas aux fléchettes.

8 ) Je décide de sortir de mon canapé.
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J'ai profité de l'été pour lire l'une des plus belles plumes contemporaines : Jean-Philippe Toussaint.
J'ai voulu lire son premier roman "La salle de bain", oeuvre qui montre déjà l'étendue du talent de l'auteur : sa plume magnifique, ses petites touches d'humour, ses personnages aux noeuds au cerveau infinis et une construction originale. En effet, le récit se compose des paragraphes numérotés sans que l'on sache trop pourquoi et avec une narration "déstructurée", parsemée des petites touches d'absurde. C'est vraiment une oeuvre singulière ! On ne remerciera jamais assez le grand éditeur Jérôme Lindon de l'avoir découvert.

Mais de quoi ça parle ? de tout et de rien. de la crise existentielle du narrateur qui s'enferme dans sa salle de bains pour échapper à sa propre monotonie, à l'ennui qu'il alimente tout seul. Mais ce n'est qu'une phase, on voit l'avant et l'après salle de bain avec des petites anecdotes. Que ce soit des travaux de peinture dans son appartement ou d'un voyage à Venise, on finit par accompagner le narrateur dans une quête pour combler le vide qui le sidère.

Mon avis : Lire Jean-Philippe Toussaint est un régal ! Il a un don pour raconter ces petites choses de la vie et leur donner un aspect comique, acide ou absurde. En le lisant, je me suis figuré ce narrateur comme dans un film de Jacques Tati. Il y a ce côté comique qui survient sur des actions très simples, ordinaires. Pour rester dans le domaine cinématographique, ce roman m'a aussi fait penser aux films de Wes Anderson, réalisateur que j'admire, et qui réussit comme personne à transcrire l'ennui ou la lassitude de ses personnages. Enfin, pour clôturer les comparaisons cinématographiques (je me lâche, tant qu'à faire !), j'ai aussi pensé à un film d'un réalisateur polonais, Krzysztof Zanussi, "L'impératif", avec le génial Robert Powell et une ravissante Brigitte Fossey. Dans ce film, le héros pique aussi une crise existentielle et spirituelle et s'enferme non pas dans une salle de bains, mais dans son mutisme. Mais pour sa mère fantasque, jouée par Leslie Caron, ce n'est qu'une passade et ne lui accorde pas beaucoup d'importance, contrairement à sa compagne désabusée, jouée par Brigitte Fossey. Dans le roman, lorsque le narrateur décide de s'installer dans la salle de bain, sa compagne s'offusque et appelle la mère du narrateur, qui tout naturellement vient lui rendre visite dans sa salle de bain avec des pâtisseries, comme s'il ne se passait rien. C'est pile ce moment qui m'a fait penser à ce film.

Mais il n'y a pas que des comparaisons cinématographiques, il y a aussi un voyage à Venise où l'auteur nous épargne toute description et envolée lyrique sur la Sérénissime (et on l'en remercie !). Au contraire, il en profite pour illustrer le caractère casse-pied (mais tellement attachant) du narrateur par des petites réflexions et anecdotes. Par exemple, il prend plaisir à demander des renseignements à des gens pressés ou se réjouit de participer à l'engloutissement de la ville. Il y a également de belles et profondes réflexions artistiques, le tout pour appuyer l'état mental du narrateur.

Bref, un OLNI, comme on dit pour tout ce qui est original, mais finalement un très bon Jean-Philippe Toussaint. le premier d'une belle oeuvre ! Jusqu'ici je n'ai pas été déçue ! Un très beau style grinçant, comique, absurde, original. Tout ce que j'aime !
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Vraiment très surprenant ce roman et très belle lecture de vacances. C'est à la fois une histoire d'une étrange immobilité (un homme ne veut pas quitter sa salle de bain) et un voyage entre Paris et Venise. Jean-Philippe Toussaint fait évoluer le héros et Edmondsson, sa femme, dans des lieux identifiés mais sans repère temporel.
Le roman est composé de trois parties, il commence à Paris dans le nouveau logement que partagent le narrateur et Edmondsson, puis à Venise où il est à l'hôtel seul et demande à sa femme de le rejoindre (mais sans que l'on sache si cela se passe après ou avant) et, enfin, le livre se termine à Paris dans le même appartement et la boucle est bouclée.
Le personnage est difficile à cerner, il n'agit pas et il raconte les évènements sans émotion, de façon passive et surtout dégagée, comme s'il y avait une distance entre les autres et lui. Et puis, il y a l'humour de Jean-Philippe Toussaint, auteur Belge qui écrit là son premier roman et ça vaut le détour.
Il y a une scène sur le dépeçage des poulpes par des peintres polonais qui vaut son pesant de cacahouètes. Je regrette de ne pas avoir vu le film (je crois d'ailleurs qu'il n'existe pas en DVD) avec Tom Novembre, que j'adore et que j'imagine parfaitement dans le rôle du personnage principal.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Il y a deux manières de regarder tomber la pluie, chez soi, derrière une vitre. La première est de maintenir son regard fixé sur un point quelconque de l'espace et de voir la succession de pluie à l'endroit choisi ; cette manière reposante pour l'esprit ne donne aucune idée de la finalité du mouvement. La deuxième, qui exige de la vue davantage de souplesse, consiste à suivre des yeux la chute d'une seule goutte à la fois, depuis son intrusion dans le champ de vision jusqu'à la dispersion de son eau sur le sol. Ainsi est-il possible de se représenter que le mouvement, aussi fulgurant soit-il en apparence, tend essentiellement vers l'immobilité, et qu'en conséquence, aussi lent peut-il parfois sembler, entraîne continûment les corps vers la mort, qui est immobilité. Olé.
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« 4) Un matin, j’ai arraché la corde à linge. J’ai vidé tous les placards, débarrassé les étagères. Ayant entassé les produits de toilette dans un grand sac poubelle, j’ai commencé à déménager une partie de ma bibliothèque. Lorsque Edmondsson rentra, je l’accueillis un livre à la main, allongé, les pieds croisés sur le robinet.

5) Edmondsson a fini par avertir mes parents.

6) Maman m’apporta des gâteaux. Assise sur le bidet, le carton grand ouvert posé entre ses jambes, elle disposait les pâtisseries dans une assiette à soupe. (…) »
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L’ancien locataire, homme distingué, regardant la bouteille, estima que c’était du très bon vin, mais nous confessa avec un rire prudent qu’il n’aimait pas le bordeaux, préférant le bourgogne. Je répondis que moi, je n’aimais pas tellement la façon dont il était habillé. Son sourire fut gêné, il rougit. Il y eut un certain froid du reste, la conversation ne reprit pas tout de suite.
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Nous étions remontés dans la chambre et assis de chaque côté du lit, nous ne disions plus rien. Nous nous étions tout dit, nous n'étions pas d'accord. Edmondsson, pour profiter du temps ensoleillé, voulait aller flâner dans les rues, se promener, visiter les musées. Selon elle, nous jouerions aussi bien au tennis en fin d'après-midi, si ce n'est mieux, disait-elle, car nous n'aurions pas le soleil dans les yeux. Devant tant de mauvaise volonté, je n'avais rien à dire ; non, je ne disais plus rien.
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Debout, devant le miroir rectangulaire des toilettes, je regardais mon visage, qu'éclairait une lampe jaune derrière moi. Une partie des yeux était dans l'ombre. Je regardais mon visage ainsi divisé par la lumière, je le regardais fixement et me posais une question simple. Que faisais-je ici ?
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Videos de Jean-Philippe Toussaint (62) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Philippe Toussaint
Philippe de la librairie le Divan partage ses lectures de la Rentrée littéraire 2023 "Une rentrée littéraire sans Jean-Philippe Toussaint c'est moins bien, donc là on en a deux, c'est formidable."
Notre mot sur "L'Échiquier" de Jean-Philippe Toussaint ----- https://bit.ly/3MrAIZy #coupsdecoeurduDivan #PhilippeDivan #lechiquier #jeanphilippetoussaint #leseditionsdeminuit #booktok #litteraturefrancaise #litteraturetraduite #ebook #livrenumerique Tous nos conseils de lecture ICI : https://www.librairie-ledivan.com/
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