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sur 285 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
N°915– Mai 2015

LA SALLE DE BAIN- Jean-Philippe TOUSSAINT – Les éditions de Minuit.

Le narrateur, 27 ans, vaguement universitaire, semble éprouver du plaisir à garder la salle de bain comme on garde la chambre quand on est malade, mais apparemment il n'est pas malade ! Dans son appartement où il vit avec Edmondsson, sa femme, la vie se déroule au jour le jour et où nous assistons, avec un luxe de détails et même une certaine lenteur au dépeçage de poulpes de la part de Polonais venus en réalité pour repeindre la cuisine ! Sans qu'on sache pourquoi, il reçoit une lettre de l'ambassade d'Autriche. Puis, dans une deuxième partie, le lecteur finit par comprendre que le narrateur se retrouve à Venise où il part précipitamment et s'installe dans un hôtel où il passe son temps à jouer au fléchettes et où sa femme le rejoint. Il est là sans but précis. Ils forment un couple assez bizarre et l'ambiance qui se dégage de leurs relations est étonnante un peu comme ils étaient des étrangers incapables cependant de vivre loin l'un de l'autre mais qui s'ignorent quand ils sont ensemble, un peu comme un vieux couple ! A Paris, ils semblent s'aimer mais quand son épouse le rejoint à Venise où il était impatient de la retrouver, ce qu'on peut aisément comprendre, c'est pour mener deux vies séparées pendant toute la journée, farniente et jeu de fléchettes pour lui, visites culturelles pour elle. Il se passe quelques temps et sans raison particulière, elle repart pour Paris tandis que lui demeure dans la Sérénissime alors qu'il aurait toutes les raisons de la quitter puisqu'il a contracté une sinusite. Il choisit même de s'y faire soigner dans un hôpital dont il peut sortir aussi aisément que s'il y était à l'hôtel. On se demande bien ce qui le retient à Venise, et ce n'est sûrement ni le tourisme ni son métier (historien?) et, sans être spécialiste, c'est sans doute la dernière ville où il faut séjourner quand on a une sinusite, surtout quand on n'a rien a y faire de particulier. Donc une succession de sketches où si la salle de bain ne joue pas forcément le rôle central mais n'en n'est pas moins présente au début et à la fin du récit et symbolise sans doute toute l'aberration de cette situation.

Le personnage lui-même reste une énigme, à la fois hypocondriaque, inattendu et surpris lui-même de se trouver dans la position dans laquelle il se trouve. Il raconte son histoire, qui est aussi une histoire d'amour, mais sans aucune passion et même avec un certain détachement. de tout cela il ressort une idée de vide, soulignée par la présentation du texte en paragraphes numérotés qui n'ont parfois rien à voir les uns avec les autres

Je ne sais toujours pas quoi penser des romans de Toussaint en général et de celui-ci en particulier. En tout cas, il distille une petite musique quotidienne qui est le reflet de nos vies et cela me plaît, je m'y retrouve même si je m'y perds un peu mais je dois avouer qu'elle est quand même captivante quoiqu'un peu absurde.

Je n'ai que très récemment croisé les romans de cet auteur. Après une période d'étonnement sans doute légitime, j'avoue que je suis entré complètement dans cet univers où il en se passe rien, ou le hasard tient une grande place et sert de boussole à des personnages qui ont l'épaisseur du quotidien et de l'éphémère et sont même un peu étrangers à ce monde, un peu comme moi peut-être ? de plus les relations entre les gens me paraissent bien rendues, aussi hypocrites et temporaires que dans la vie courante.

C'est le premier roman publié de Jean-Philippe Toussaint paru en 1985. A sa sortie, alors qu'il était complètement inconnu, la critique a parlé de « Nouveau »nouveau roman à cause de l'originalité de son expression et a présenté son auteur comme un révolutionnaire de l'art romanesque. Il est assurément un auteur inclassable, plus sûrement intéressé à s'attacher son lecteur par les situations décalées du texte et sa qualité de rédaction que par le thème général volontairement déroutant et qu'on peine à comprendre. Paradoxalement peut-être ce fut pour moi un agréable moment de lecture.

©Hervé GAUTIER – Mai 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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La Salle de Bain ne plaira pas à tous, c'est certain. Mais on y trouve tous les éléments qui permettent de l'inscrire dans le mouvement du Nouveau Roman, qui a tout de même son charme. Il s'agit d'une oeuvre où tout est déconstruit (intrigue, personnages, écriture), mais cela permettra au lecteur de s'amuser.
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C'est une découverte pour moi et je dois dire qu' elle est positive :)
Livre intéressant avec beaucoup d'humours. Une autre façon d'écrire. J'ai pu rencontré en vrai l'auteur et mieux comprendre son oeuvre. Malgré tout ce n'est pas forcement un auteur que je suivrai tout le temps, pas vraiment d'histoire ce qui peut paraître superficielle.
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Dans ce roman, le héro à l'air déprimé et, comparé à son état, le côté joyeux de sa femme sonne faux. On voit plus tard que leur relation est d'une morose banalité, mais il y a une tension sous-jacente qui va s'exprimer avec dureté dans une certaine scène de fléchettes, avant d'être dissimulée à nouveau et que tout reprenne son état, comme si de rien n'était. Ce court passage change la vision du lecteur pour le narrateur ; celui-ci parait renfermer plus de colère et d'amertume qu'on ne s'y attendait ; les évènements redeviennent sérieux l'espace d'un temps, avant de reprendre le ton détaché et décalé qui caractérise ce livre.
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Tout commence lorsque le narrateur décide de passer ses journées dans sa salle de bain pour penser, réfléchir et méditer sur ce qui l'entoure ! Il partira ensuite à Venise, un peu sur un coup de tête, en restant le plus souvent enfermé dans sa chambre à jouer aux fléchettes.

Un roman surprenant et original, au niveau de la structure et de l'histoire, dans lequel il ne se passe pas grand chose ! Mais le lecteur suit sans ennui les pensées et les errances du personnage. Ses réflexions sonnent souvent très juste et tout est écrit dans un style est simple et plein d'humour ce qui rend la lecture d'autant plus agréable !

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Inutile d'évoquer "le scénario" ou "l'histoire" pour La salle de bain, quand il n'y a pour ainsi dire pas. A part cet homme, qui reste, justement, dans sa salle de bain. L'intérêt de ce livre, le premier roman de Jean-Philippe Toussaint, réside, pour ma part, dans le style de l'auteur, dans sa nonchalance, sa désinvolture et son humour un peu décalé.
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Un type vit reclu dans sa salle de bain, puis dans une chambre d'hôtel et décrit les heures qui passent.

Style nouveau roman, sans vraiment d'histoire mais des descriptions très justes.
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