L'Amérique, avec ses grandes étendues, ses villes immenses et ses routes sans fin est souvent le prétexte à des textes
sur la route, sur le re départ. Quitter le lieu actuel pour un monde meilleur, le fameux american dream.
Cette fois, nous allons être embarqué sur la
Lincoln highway, cette route qui part de Time square à NYC et aboutit en Californie.
Cela tombe bien car c'est là que deux frères veulent aller.
Nous sommes en Juin 1954. Emmett Watson, dix-huit ans, rentre chez lui, dans le Nebraska, après avoir passé quinze mois dans un centre de détention pour mineur. Il y retrouve Billy, son frère de huit ans. Leur père vient de mourir, leur mère les a abandonnés des années auparavant, et la banque s'apprête à saisir la ferme familiale. Les deux frères doivent partir, mais où aller ? Leur choix se porte sur la Californie : Billy espère y rejoindre leur mère après avoir découvert les cartes postales que celle-ci leur a envoyées tout au long de la
Lincoln Highway, route mythique qu'elle a empruntée des années plus tôt pour fuir à l'autre bout du pays.Mais il va falloir s'occuper et se "débarrasser" des deux jeunes rencontrés dans la ferme prison.
Livre choral, l'auteur va nous raconter, par chacun de ses personnages , ce voyage et surtout les détours, avant de pouvoir la prendre cette mythique route.
Nous nous attachons à l'ensemble de ces personnages, Emmet, le frère aîné, qui a purgé sa peine et veut repartir à zéro et pourquoi pas en Californie, Billy, l'espiègle petit frère, monsieur "je sais tout", qui ne lâche jamais sa fameuse encyclopédie du professeur Abacus Abernathe, les deux compagnons imposés de voyage, Duchess, fils d'un acteur de théâtre et qu'il aimerait tant retrouver, Wooly, fils d'une riche famille, un peu border line et qui lui irait bien chercher le trésor caché de son grand père, dans les aridonrocks, Ulysse, rencontré dans le train qui les conduit vers NYC, Sally, la jeune voisine qui s'est occupée du jeune Billy, lors de l'absence de Emmet.
Car cette fameuse
Lincoln Highway qui doit les conduire en Californie, ; ils ne vont pas la prendre immédiatement, car il va falloir aller à NYC récupérer la voiture d'Emmet, "emprunté" par ses deux acolytes de prison.
A travers les chapitres racontés par chacun, Amor Towle tisse son histoire et nous raconte l'Amérique des années 50-60, la vie de ces jeunes, leurs espoirs, leurs magouilles pour s'en sortir...
On pense bien sûr à
Jack Kerouac,
John Steinbeck,
Jack London, mais
Amor Towles a sa manière à lui de nous raconter cette histoire avec les différents points de vue, ressentis de ces personnages. de belles scènes, qu'elles soient intimes, comme certaines rencontres (dans le wagon qui les emmène à NYC ou dans un bar) ou plus spectaculaires, comme ce petit matin dans un orphelinat. Il fait le portrait touchant de jeunes garçons (car il n'y a qu'un portrait d'une femme, Sally, la jeune voisine qui cuisine bien mais a aussi un sacré caractère et une belle volonté) et de leurs aventures.
J'ai apprécié cheminer, avancer, reculer avec ses différents personnages et les rencontres qu'ils font. L'auteur décrit très bien les petits gens, des clowns, des clochards, des acteurs sans emploi, des mendiants, des femmes au foyer, des colporteurs, des prostituées au grand coeur, des prédicateurs.
Le portrait d'une Amérique des années 50, loin des cartes postales et d'êtres qui vivent le long de cette mythique
Lincoln Highway.
Mais l'american dream est toujours possible malgré des embûches.
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LincolnHighway #NetGalleyFrance