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EAN : 9782213721873
640 pages
Fayard (24/08/2022)
3.87/5   103 notes
Résumé :
Juin 1954. Emmett Watson, dix-huit ans, rentre chez lui, dans le Nebraska, après avoir passé quinze mois dans un centre de détention pour mineurs. Il y retrouve Billy, son frère de huit ans. Leur père vient de mourir, leur mère les a abandonnés des années auparavant, et la banque s’apprête à saisir la ferme familiale. Les deux frères doivent partir, mais où aller ? Leur choix se porte sur la Californie : Billy espère y rejoindre leur mère après avoir découvert les c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais découvert l'auteur avec Un gentleman à Moscou, livre que j'avais adoré, par son décor, ses personnages et l'humour subtil de l'auteur.
Et je n'ai pas retrouvé toutes ces qualités dans ce roman qui démarre très doucement. Je me suis presque ennuyée, et puis je me suis attachée aux personnages et surtout à Billy, incroyable petit garçon dont la vie est rythmée par sa lecture du livre "Le compendium des héros, aventuriers et autres voyageurs intrépides" du professeur Abacus Abernathe. Livre qui va lui servir de référence dans les multiples mésaventures dont le livre est truffé.

Emmet Watson rentre chez lui après quelques mois dans une ferme pénitentiaire. Son père est mort, la ferme saisie par la banque. Il y retrouve son frère Billy et projette de partir avec celui-ci en Californie en empruntant la Lincoln Highway, la première route transcontinentale des Etats-Unis, route jadis suivie par leur mère quand elle a abandonné le domicile familial. Mais les plans d'Emmet vont être déjoués par la présence de deux ex codétenus, évadés du centre, dont les projets diffèrent des siens

Et s'ensuivent une série de poursuites, retrouvailles et autres incidents, racontés sous forme chorale par chacun des protagonistes.

Le résumé semble prometteur, mais la première partie du livre manque à mon avis d'intensité. Les personnages principaux, Emmet et ses deux codétenus, sont des jeunes d'à peine 18 ans, pas de dangereux malfaiteurs, et j'ai trouvé dans un premier temps le récit de leurs aventures un peu trop "gentillet". Même celui qui a le plus mauvais rôle se révèle un vrai gentil.

Et pourtant, cela valait le coup de continuer. Petit à petit on en découvre plus sur chacun des personnages, ils sont tous moins monochromes que ce que l'on pensait au départ, et surtout on veut savoir comment tout cela va finir. Les péripéties s'enchainent, sur un rythme soutenu.

La peinture de cette Amérique des années cinquante est aussi intéressante, entre la vie dans les campagnes, celle au sein de ces instituts pénitentiaires pour mineurs, où les châtiments corporels étaient courants, le traitement réservé aux personnes fragiles dans leur tête, à coup de médicaments miracle aux effets nocifs sous-estimés.

Deux beaux personnages de femme viennent compléter le quatuor masculin, Sarah la soeur de l'un des évadés d'une bienveillance extrême, mais prisonnière de son statut de femme à la maison, dépendante de son mari et Sally la voisine d'Emmet et Billy qui va elle choisir la liberté.
Et d'autres personnages secondaires, savoureux, qui enrichissent le roman.

Un livre dont j'attendais beaucoup, un peu décevant au départ, mais qui a fini par gagner sa quatrième étoile grâce surtout à ses personnages.
Merci à NetGalley et aux éditions Fayard pour cette lecture #LincolnHighway #NetGalleyFrance
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Si vous ne connaissez pas la Lincoln Highway c'est le moment où jamais de prendre la route.
Un roman choral avec des laissés pour compte, de jeunes chiens fous évadés d'un centre pour délinquants.
Quand Emmett sort du centre de correction il a des idées bien arrêtées sur son avenir mais rien ne se passe comme prévu. Son jeune frère Billy va tout bouleverser par ses révélations.
Et puis arrivent Duchess et Woolly le bien nommé, tous deux évadés de ce même centre et là, ça se complique.
Nous passons du road trip à la course poursuite avec des rencontres inattendues. Bien entendu Duchess, fils d'un acteur Shakespearien, au passé sombre, qui vit comme on joue, sème la pagaille et tout le monde se retrouve à New-York.
C'est une peinture de l'Amérique puritaine des années cinquante. On y découvre les familles des pères fondateurs, Woolly en est la bien triste proie car il n'entre pas dans le moule qui lui est imposé par contre le père d'Emmett leur a échappé. C'est très intéressant , ces lignées qui perdurent.
Un beau tableau des années cinquante avec quelques personnalités : Sinatra, di Maggio et une série assez connue Dragnet.
Un très bon moment de lecture, des moments asse drôles mais aussi des événements tragiques .
Une première lecture d'Amor Towles qui donne envie de lire d'autres titres.
Merci aux éditions Fayard
#LincolnHighway #NetGalleyFrance
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12 juin 1954 : Emmett vient d'être libéré du centre de détention pour mineurs où il purgeait une peine pour avoir tué accidentellement un homme qui se moquait de lui et de son petit frère Billy. C'est le directeur de l'établissement qui l'a ramené chez lui, après le décès de leur père.

La ferme a été mise en vente car le père croulait sous les dettes, il s'était improvisé fermier mais ne connaissait rien à l'agriculture. Emmett veut quitter la région et commencer une vie ailleurs, avec Billy. Il avait envisagé plusieurs possibilités, mais Billy veut tenter de retrouver leur mère qu'il pense, sur la foi d'une dizaine de cartes postales qu'il a retrouvées récemment qu'elle demeure en Californie et leur donne rendez-vous pour le feu d'artifice du 4 juillet…

Affaire conclue, ils iront en Californie via la route mythique « Lincoln Highway » au volant de la vieille voiture d'Emmett. Mais deux « ex codétenus », Duchess et Woollie ont profité du retour d'Emmett pour s'évader en se cachant dans le coffre de la voiture du directeur. Et les ennuis commencent… les envies ne sont pas les mêmes : Emmett veut se donner une seconde chance, alors que Duchess vaut mette la main sur un mystérieux coffre-fort appartenant à la famille de Woollie et partager le magot.

Emmett estimant qu'il a contracté une dette vis-à-vis de la société, est bien décidé à ne plus se laisser emporter par la violence, à prendre sa vie en mains et prendre soin de son petit frère. Mais peut-on raisonner quelqu'un qui est dans le déni, ne se remettant jamais en question car tout est toujours de la faute des autres.

Duchess est touchant au départ, car il a été abandonné par son père, acteur shakespearien qui faisait passer sa « carrière » (de loser en fait !) et ses histoires de coeur avant son fils. Hélas, cela ne dure pas et il devient très vite horripilant.

Woollie est sympathique, mais fragile psychologiquement. Mon préféré dans cette histoire qui tourne vite en rond est bien sûr Billy, jeune prodige, brillant en maths et dont le raisonnement est très affuté du haut de ses huit ans. Billy qui emporte partout avec lui le livre du Pr Abernathe qui raconte de manière résumée tous les grands mythes ou les romans célèbres. Billy adore lire, par exemple, l'histoire du Comte de Monte-Cristo à d'autres personnes sans jamais se lasser car il l'a déjà lue de nombreuses fois.

Une autre personne est attachante, Sally, la fille du fermier voisin qui veille sur les deux frères.

Ce roman démarrait bien, avec des personnages intéressants, une histoire qui faisait penser à « Nous rêvions juste de liberté » mais très vite on a les bons d'un côté, souvent à la limite de la naïveté, le méchant de l'autre, prêt à tout pour régler ses comptes avec la société et récupérer l'argent.

L'auteur a bien su raconter la dureté des établissements dit de redressement de l'époque des années cinquante, les brimades, les châtiments corporels etc. Ainsi que la manière de considérer les personnes fragiles psychologiquement : on enferme, on met sous tutelle et on s'approprie ce qui leur appartient. On a une photographie des USA de l'époque.

J'ai choisi ce livre après avoir été conquise par « Un gentleman à Moscou » un précédent roman d'Amor Towles, donc j'en attendais probablement trop. Ce roman est agréable à lire, le rythme est soutenu, l'écriture est belle et on passe un bon moment, mais on finit par tourner un peu en rond, ce qui amène un peu de déception.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.

#LincolnHighway #NetGalleyFrance


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Raccompagné par le directeur de la ferme pénitentiaire où il devait purger dix-huit mois, Emmettt Watson revient à la ferme de son père, mort récemment. Un banquier l'attend et lui fait signer les papiers de cession de la propriété : il se rembourse ainsi des dettes du père. le lecteur comprend qu'Emmett a été condamné à la suite d'un accident : il est responsable de la mort d'un garçon de son âge, dix-huit ans. le jeune homme retrouve avec joie son petit frère de huit ans, Billy. La voiture qu'Emmett s'est payée en travaillant l'été comme charpentier l'attend dans la grange, et l'enveloppe renfermant trois milles dollars est bien cachée dans le coffre, comme son père le lui avait écrit avant que la maladie ne l'emporte. C'est une somme en 1951 ! Emmett a décidé de partir s'installer au Texas, mais Billy n'en démord pas : il veut aller en Californie pour suivre les traces de sa mère qui les a quittés huit ans auparavant. Billy a trouvé une série de cartes postales envoyées au fil de son trajet, et les cachets de la poste montrent qu'elle a traversé les États-Unis en empruntant la Lincoln Highway. Mais voilà qu'arrivent Duchess et Wooly, deux garçons qui étaient à Salina avec Emmett. Ils ont réussi à s'évader et ils ont des projets bien différents…
***
Parmi tous les personnages que nous allons rencontrer, deux seulement vont s'exprimer à la première personne. Duchess, d'abord, sans doute le plus difficile à cerner, abandonné tout jeune par son père, un acteur shakespearien alcoolique et raté, il se révèle tantôt touchant, tantôt odieux, parfois attentif à un certain code moral, d'autres fois préoccupé de sa seule personne, aussi manipulateur qu'il peut être généreux, mais toujours à contretemps, plus indulgent pour lui-même que pour les autres. Ensuite la jeune Sally, la très bonne et très généreuse voisine des Watson. Elle s'occupe de son père veuf depuis longtemps, prend en charge les travaux de la maison et une partie de ceux de la ferme, et Amor Towles nous fait comprendre qu'Emmett ne la laisse pas indifférente. Un narrateur à la troisième personne nous permettra de suivre Emmett, le personnage principal, dont on découvrira le caractère bien trempé, le grand sens moral et la bonté. Il a une idée précise de leur avenir, à lui et à Billy, et entend bien réussir. Wooly, que Duchess a embarqué avec lui dans l'aventure par intérêt, nous apparaît d'une gentillesse et d'une naïveté désarmantes. Sa grande vulnérabilité en fait une dupe idéale. Mais le plus attachant, le plus solaire, c'est ce petit garçon de huit ans, Billy, brillant mais naïf comme on peut l'être à cet âge. Il a une tendance qui peut se révéler dangereuse à prendre ce qu'on lui dit au pied de la lettre. Il révère le professeur Abacus Abernathe, auteur de son livre de chevet : « Le compendium des héros, aventuriers et autres voyageurs intrépides », ouvrage qu'il lit et relit et dont il fait partager les enseignements.
***
Les parties de Lincoln Highway sont numérotées de dix à un, comme un compte à rebours. Rien que de très normal puisque le lecteur attend le départ pour la Californie, toujours différé par d'autres départs, par des poursuites, par des surprises, par des rencontres bonnes ou mauvaises, bref, par toutes sortes de péripéties que j'ai découvertes avec plaisir, même si je sors de ce beau roman un peu moins enthousiaste qu'après Un gentleman à Moscou. le rythme du récit est assez lent, mais le suspens suscite l'envie de continuer. Amor Towles est un conteur qui sait passionner son lecteur avec des aventures qui se déroulent dans les années 50, alors qu'après la Grande Dépression et les années de guerre, le rêve américain redevient possible. J'ai bien aimé les changements de focalisation : l'auteur nous permet ainsi de voir la même anecdote avec deux points de vue différents, ce qui en révèle beaucoup sur la psychologie des personnages. Merci aux éditions Fayard pour la qualité du papier : c'est devenu bien rare…
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Abandonner un livre est souvent un regret. On se sent légèrement coupable de cette désinvolture quand on sait le travail fourni par l'auteur.
J'ai donc persévéré en affrontant l'ennui insidieux qui pointait et j'ai fini par passer mon chemin, en me dédouanant d'une lecture mal ciblée pour mes attentes, et que je destinerais plus volontiers à une littérature «jeunesse ».

Le road trip de Billy et Emmett est gentillet, prévisible, sans réelle énergie ni dans l'histoire, ni dans la structure de roman chorale, ni dans l'écriture.
Ça ronronne, ça ne démarre jamais vraiment. Et le contexte des années 50/60 dont j'attendais beaucoup est à peine esquissé.

Certes les personnages sont incarnés mais assez peu creusés psychologiquement. Ce gros roman s'attache plus à les situer dans les galères ou les rencontres sur la Lincoln Highway que dans une fiction qui n'avance pas, en miroir d'un avenir toujours plus difficile à atteindre.

Le tout reste un bon gros roman pour les amateurs du genre. Dans un tout autre registre de l'étonnant et très réussi Un Gentleman à Moscou
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critiques presse (3)
LeMonde
09 janvier 2023
Il s’ouvre au moment où Emmett, âgé de 18 ans, quitte le centre de détention pour mineurs où l’a mené un meurtre accidentel, afin de s’occuper de son petit frère après la mort de leur père.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
21 novembre 2022
L’Américain a passé vingt ans dans la banque avant de publier son premier livre et de connaître un immense succès en littérature. Son troisième roman, superbe, paraît.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
06 octobre 2022
Une prose fluide, nerveuse et veloutée.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi pour son père, déchirer une page d'un livre était sacrilège. D'autant plus choquant en l'occurance que la page en question provenait des Essais de Ralph Waldo Emerson - le livre que Charlie Watson admirait plus que tout autre. Au bas, il avait soigneusement souligné deux phrases à l'encre rouge.
Il arrive dans l'éducation de tout homme où il en vient à la conclusion quel'envie, c'est l'ignorance, que l'imitation, c'est le suicide, qu'il doit s'accepter tel qu'il est, pour le meilleur et pour le pire, que même si le vaste monde regorge de bienfaits, pas un grain de blé ne viendra le nourrir si ce n'est par la vertu du travail qu'il accomplira sur ce lopin de terre qui lui a été accordé pour qu'il le laboure. Le pouvoir qui réside en lui est d'une nature nouvelle, et personne d'autre que lui ne sait ce qu'il est capable de faire, pas plus que lui-même ne le sait tant qu'il n'a pas essayé.
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Si la culture choisie réclamait beaucoup d'eau, alors suivaient deux années de sécheresse. S'il passait à une autre nécessitant beaucoup de soleil, les nuages et les orages s'accumulaient à l'ouest. On pourrait dire que la nature est sans pitié. Qu'elle est indifférente et imprévisible. Mais que penser d'un fermier qui change de culture tous les deux ou trois ans ? Même enfant, Emmet comprenait que cela signalait un homme qui ne savait pas ce qu'il faisait.
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_ C'est une histoire triste.
_ En effet, Billy.
_ J'ai de la peine pour Duchess.
Emmet prit un air surpris.
_ Pour Duchess ? Pourquoi ? C'est lui qui a mis Townhouse dans le pétrin.
_ Oui, mais uniquement parce qu'il a refusé de traverser la rivière.
_ D'accord. Mais en quoi cela explique-t-il que tu aies de la peine pour Duchess ?
_ Parce que je parie qu'il ne sait pas nager, Emmet.. Et qu'il avait trop honte pour le reconnaître.
Commenter  J’apprécie          110
Comme cela aurait été formidable si la vie de chacun d’entre nous avait été une pièce de puzzle ! Parce que, alors, aucune n’aurait constitué une gêne pour les autres. Chaque vie se serait calée dans son petit emplacement à elle et, ce faisant, aurait contribué à la reconstitution complète de l’image complexe.
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Bien sûr qu'il avait toute la vie devant lui, et qu'il devait s'occuper de son frère. Bien sûr qu'il avait été l'agent du mauvais sort, pas celui qui l'avait provoqué. Mais là où il n'était pas d'accord, c'était sur l'idée qu'il avait payé entièrement sa dette car peu importe la part du hasard dans les événements, quand vous avez de vos propres mains mis un terme à l'existence d'un autre homme ici-bas, il vous faudra, si vous voulez prouver au Très-Haut que vous êtes digne de Sa miséricorde, rien de moins que votre vie entière.
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