Ce livre est pédagogique. Il éclaire, par des exemples, des chiffres, des définitions et participe au débat sur la société numérique.
Jean-Michel Treille analyse les innovations du numérique produites par les services de R&D (amélioration technologique des composants informatiques - loi de Moore) au regard des comportements des internautes (une production numérique en croissance exponentielle : "la production numérique annuelle qui porte sur quelques millions de milliards d'octets devrait doubler tous les deux ans..."). Il en conclut que nous nous dirigeons inéluctablement vers une "société totalement numérisée".
Jean Michel étudie d'abord le nouvel l'environnement de la société numérique. Il en détaille ensuite les effets disruptifs (disruptive effects) enfin il propose un chemin pour converger vers un avenir choisi.
*Les 3 vagues de l'informatisation
Dans un contexte favorable au libéralisme, les élections de Reagan (USA) et Thatcher (UK), les entreprises conduisent des stratégies planétaires. L'ordinateur est le « serviteur zélé ». Il permet aux dirigeants des multinationales de mesurer précisément les performances de chaque processus de fabrication, comptable et financier. Il est aussi un outil pour la prise de décision. Les années 90 voient la naissance de l'informatique grand public, PC et téléphone mobile. L'internet ou la toile maille la planète. Notre époque restera comme le règne de la société de consommation. Aujourd'hui, « tout est Internet ».
*Une société bousculée
Il s'agit d'une véritable révolution. Les privilèges sont remis en question, des conflits éclatent par exemple le cas de la société Uber contre les chauffeurs de taxis. La domination de l'homme peut-elle être remise en cause ? Question qui devient d'actualité quand AlphaGo, robot développé par Google, bat le champion du monde du jeu de go. Les GAFAM atteignent des records de capitalisation boursière. Les milliardaires du web sont en haut des classements des plus grandes fortunes.
*Converger vers un avenir choisi.
Nous devons à l'instar des GAFAM nous saisir de l'information (big data), trouver une nouvelle forme d'organisation sociale et politique (organisation subsidiaire) à des fins de progrès et de bien commun. Une organisation qui respecte les personnes et les responsabilise, qui distribue le pouvoir à chaque niveau de décisions (décentralisation) et qui donne les moyens de réaliser les objectifs choisis et discutés collectivement tout en accordant à tous la sécurité (contrat social).
*La formation est un axe prioritaire
L'éducation ne doit pas être laissée à l'Internet. L'apprentissage des fondamentaux éducatifs : la lecture, l'histoire... doit perdurer mais il doit être complété par l'apprentissage des nouvelles compétences de l'informatique (algorithmes, codage ...), pour que la complexité du monde soit intelligible.
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Construire notre avenir implique aussi la prise en compte de la domination des sociétés du web, des menaces sur Internet qui mettent à mal la souveraineté des états, des entreprises, des administrations, des personnes. Des garde-fous juridiques sont aussi à anticiper et à construire face à la couverture mondiale d’Internet et aux futures exploitations du progrès par exemple des NBIC (les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives) dont l’intelligence artificielle. Toute jeunesse porte les espérances et l’avenir d’une communauté, les enjeux de formation appellent une attention particulière en relation avec la vision du citoyen et de la société civile de demain.
Mais au monde virtuel reconstitué à partir des données numérisées et à ses logiques s’oppose le monde réel, celui des organisations, des personnes, de leur culture, de leur comportements, des situations acquises, des pouvoirs et avantages qui en résultent.