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4,05

sur 322 notes
Tabarnac, comme j'me chus régalée à lire c'te bouquin !

C'est qu'il s'en passe dans le quartier Mont-Royal de Montréal, en cette année 1942.
D'abord, y'a toutes ces femmes, bien grasses, bien grosses et bien enceintes. Et puis l'une d'elle a quarante ans passés. Vous vous rendez compte, avoir un enfant à quarante ans ! C'est sûr ça fait jaser. Les mauvaises langues y disent que c'est pour que son chum (gars) et ceux des autres y'aillent pas à la guerre de l'aut' côté de l'océan. Mais ça c'est que des mentiries, des dires de langues de vipères. Parce que là-bas, tout se sait, tout le monde surveille tout le monde. Même le chat Duplessis y va partout et y sait tout. Et pis, y'a encore les tricoteuses, toujours au courant de tout, même de l'avenir. C'est-y étrange ça, non ?

Cette traversée de Mont-Royal fut un vrai régal. J'ai pu observer ses habitants, même par le trou de la serrure. J'ai pu constater bien des vices et des vertus, la rivalité et la solidarité, la haine et l'amour, la joie et la tristesse... Bref, tout ce qui fait le sel d'une vie, des vies si merveilleusement contées par Michel Tremblay, célèbre auteur canadien, mais que je rencontre ici pour la première fois.
Et puis, j'ai savouré ce petit goût de mystère apporté par Josaphat-le-Violon et par les tricoteuses aux prénoms colorés, Rose, Mauve et Violette. Enfin, j'ai éprouvé une vraie tendresse pour la grosse femme d'à côté enceinte, clouée sur sa chaise pour pouvoir mener à terme sa grossesse, mais dont l'esprit vagabonde hors des frontières et dont le coeur est aussi vaste que le corps.

J'chus tombée en amour avec Michel Tremblay...
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Quelle réjouissante découverte!
Le titre, qui est déjà un roman à lui seul, est à la mesure du petit bijou sur lequel il ouvre : un vrai bonheur de truculence, un concentré d'humanité, un panorama gorgé de vie du quartier populaire du plateau Mont-Royal à Montréal.
Nous sommes en mai 1942, les hommes sont presque tous partis à la guerre et les femmes sont toutes ou presque enceintes de huit mois!
Au milieu d'elles, la grosse femme, si immobile, si douce, qui rêve d'ailleurs.
A côté d'elles, les enfants livrés à eux-mêmes qui poussent comme des herbes folles, un chat qui passe, les maris qui rentrent éreintés du travail et ceux qui se laissent vivre, les vieilles qui ruminent et le vieux qui embarque les enfants dans son monde imaginaire.
Au-dessus d'elles, trois fées et leur mère qui tricotent et veillent sur ce petit monde.
Le tout servi par des dialogues qui font chanter la francophonie et vous rendent littéralement fou d'amour pour chacun des personnages.
Ce petit monde m'aura merveilleusement enjaillée pendant quelques heures. La bonne nouvelle est qu'il y a une suite pour faire durer le plaisir!
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J'ai acheté ce livre sur un vide grenier intriguée d'abord par le titre puis le résumé m'a plu.
Ce fut une très belle découverte de cet auteur québécois, de sa plume et du parler québécois présent dans les dialogues.
L'auteur met en scène un quartier populaire et assez pauvre de Montréal à travers ses différents habitants.
C'est un livre sensible, touchant qui met en scène des personnages qui avancent du mieux qu'ils peuvent, avec leurs espoirs, leurs désillusions, leurs vie quotidienne pas toujours très gaie et leurs souvenirs.
Une plume très agréable à lire, j'avais l'impression de déambuler avec les personnages dans ce quartier et dans Montréal. Il fait vivre cette époque d'une très belle manière.
Un petit coup de coup pour le personnage de Victoire, la matriarche de cette famille nombreuse vivant sous le même toit, son unique sortie en ville m'a fait mourir de rire. Et Duplessis , le chat du quartier, qui a aussi droit la parole, il raconte à sa propre histoire dans ce quartier, ses pensées, ses envies.
J'ai bien aimé dans le roman, la touche particulière apportée par la maison à côté de celle de Victoire et de ses habitantes.
Un roman délicat, touchant, qui fait vivre le Montréal de 1942, des personnages auxquels on s'attache et dont on a envie de lire la suite de leur vie dans ce quartier si rythmé.
Un roman à découvrir.
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Mai 1942. Seuls quelques hommes ont réussi à échapper à l'enrôlement, les femmes s'occupent de la maison et des p'tits, les familles partagent des appartements et les coupons de rationnement. Victor Hugo est mis à l'index, y'a un crucifix dans chaque pièce et des tramways partout en ville. Michel Tremblay nous dépeint dans cette première chronique un Plateau Mont-Royal populaire, plein de petites ruelles et de chats errants. le lecteur suit une famille nombreuse, deux prostitués et des vieilles filles. du monde ben normal, simple… Mais c'est ce qui fait la force de Tremblay, la simplicité de ces récits et la photo exacte d'une époque, sans flafla…
Du Michel Tremblay, c'est du Michel Tremblay. Cet homme est un monument de la culture populaire du Québec. Une oeuvre magistrale ; théâtre, roman, scénariste, adaptation. Il est lu au Québec et ailleurs. Ce qu'il y a de bien avec lui, c'est qu'on sait qu'on va y parler du Québec, qu'on y lira le jouale, que ces personnages seront haut en couleurs, que toi, moi, et n'importe qui se reconnaîtra. Michel Tremblay, c'est un oeuvre simple, mais pas simpliste, tragique, drôle, émouvante, vibrante. Lire du Michel Tremblay, c'est se lire un peu soi-même.
Et cette oeuvre n'y fait pas exception… Encore un très grand livre !
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C'est le titre qui m'a intriguée et amusée dans ce livre.
Une seule journée racontée en 286 pages.
C'est dire si c'est dense.
Donc, samedi 2 mai 1942.
Nous sommes dans un quartier populaire de Montréal.
Et voilà que s'étale devant nous la vie des habitants de ce quartier.
Les personnages sont très nombreux, on s'y perd une peu.
Dans texte d'ailleurs très serré et pas du tout aéré, les dialogues pullulent, imbriqués dans le reste.
Ce qui est rigolo, c'est que je les ai lus avec l'accent canadien, et ça donne bien du piquant.
Papotages, médisances, copinages..... tout et tout le monde y passe
Malgré tout, même si j'ai bien aimé , je ne suis pas allée au bout, ou plutôt j'ai énormément survolé au bour d'une soixantaine de pages.
Je ne dis pas que si je n'en avais pas de nombreux autres qui m'attendent, je ne l'aurai pas terminé, c'est vivant et amusant.
Mais sans vraiment me lasser, ça ne m'a quand même pas passionnée.
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Avec ce premier volet des chroniques du Plateau Mont-Royal, Michel Tremblay, véritable ambassadeur de la littérature québécoise, entame un précieux travail de mémoire et croque la vie d'un quartier populaire de Montréal le temps d'une journée, le samedi 2 mai 1942. Ailleurs, c'est la guerre ; là, c'est le printemps avec un nombre affolant de femmes enceintes, grossesse qui épargne bombes et tranchées aux futures pères. Diverses générations se croisent tout comme les commérages et les pseudos drames toujours à la limite du tragi-comique.

La force de ce roman réside dans l'infini détail des évènements transcrit essentiellement dans le parler populaire québécois : le joual. Pour qui ne connait pas ce parler, il faut bien sûr s'accrocher. Sinon, c'est un véritable festin de références entre réel et imaginaire avec quelques bons fous rires garantis. Quand Victoire raconte le sort de la gondole dont l'arrivée est attendue en grande pompe au plan d'eau du Parc Lafontaine, il s'agit tout simplement d'un délicieux morceau d'anthologie. A lire et à relire.
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Au début j'ai eu peur de la langue : on ne parle pas tous les jours en France métropolitaine le québécois. Et pourtant j'ai bien eu dû mal dans les 20 premières pages : tous ces personnages regroupés dans le quartier plateau royal à Montréal ça peut donner le tournis !
Néanmoins, au fil des pages, je me suis faite à ce langage populaire, cette utilisation nouvelle qu'en fait Michel Tremblay en défendant sa langue comme une langue à part entière. Un microcosme social, un chassé croisé de vie autour de la grosse femme qui attend un enfant et de son mari Gabriel. La vie le 2 mai 1942 ( date de naissance de l'auteur d'ailleurs ... ).
On se fait à ce début de séries, à ces registres dramatiques, l'humour ou le fantastique avec le chat Duplessis qui parle ou ces trois étranges filles Rose, Violette et Mauve, qui tricotent sur leur terrasse et observent leurs voisins.

Un petit bol d'air qui donne envie de savoir la suite !!! et de lire les 5 autres tomes.
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Le titre , déjà, contient à lui seul une promesse de truculence. Et puis cette femme sur la couverture , regard sévère et lèvres pincées, que pense-t-elle? Sitôt passée la surprise des premières pages, il m'a été indispensable de chercher à comprendre la langue, sans lexique, et c'est un régal! Nous sommes à Montréal , le 2 mai 1942, dans un quartier où vont se croiser des personnages bien réels, bien de ce monde, qui s'aiment se haïssent et parlent, beaucoup, de tout, de la vie qui passe, de la guerre en Europe et des soucis de chaque jour...Il n'y a pas que la grosse femme qui est enceinte.... Cette unité de temps et quasiment de lieu m'a évidemment fait penser à une pièce de théâtre: " Hé, que chus contente! Comment ça s'appelle, la comédie, c'te s'maine?"
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Je n'ai vraiment pas réussi à terminer ce roman : malgré mes efforts, il m'a été impossible d'entrer dans cette histoire qui mêle une foule de personnages et raconte leurs vies dans les moindres détails, détails qui m'ont semblé hautement inintéressants. J'avais lu je ne sais plus où que ce roman était plein d'humour... j'ai cherché pendant 150 pages et je ne l'ai pas trouvé. Pas d'intrigue, pas de personnages attachants, pas d'humour : alors, je me suis dis : pourquoi ne pas essayer aussi "pas de lecteur" (pour paraphraser Vincent Delerm).
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Une belle découverte , à tous points de vue.
Le premier tome des "Chroniques du Plateau Mont-Royal", une saga Montréalaise qui mérite d'être connue et partagée. On y suit la vie des habitants d'un quartier populaire durant la Seconde Guerre mondiale: l'épicière du coin (et son chat Duplessis), les prostituées, le vendeur de chaussures, tout un petit monde qui cohabite tant bien que mal et endure les privations, l'inquiétude de savoir les hommes partis pour la lointaine Europe, l'inconfort des maisons surpeuplées.
La grosse femme, elle, ne peut pas profiter du spectacle. Elle est alitée en attendant d'accoucher, et suit la chronique du quartier par la porte entrouverte, dans les reflets de la fenêtre, à travers les jacasseries de sa famille. Les histoires d'autres femmes enceintes comme elle, les tracas des travailleurs, les sottises des enfants, les chamailleries et les câlins.
Et à quelques pas de là, des tricoteuses se hâtent de finir un trousseau pour l'enfant qui doit naître. Ou pas.
.
Comme bien des "Français de France", j'ai eu quelques surprises à la lecture de ce volume, mais bien vite je me suis faite aux expressions québécoises, drôles ou jolies, et j'ai plongé avec délices dans la vie de ce quartier, les tourments de l'un ou l'autre des protagonistes; les courses effrénées du chat Duplessis ; les méditations de la grosse femme... et l'aspect fantastique , surnaturel, de cette histoire,qui grandit avec les enfants. Tant et si bien que j'ai fini par m'affectionner à tous ces personnages, et que j'ai hâte de lire la suite !
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