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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous suivons Marie-Louise, d'abord jeune fille chez ses parents, dans une ferme d'Irlande. Ils sont protestants, dans une région où ils sont de moins en moins nombreux, et le choix d'homme épousables se restreint, elle accepte la demande un commerçant de vingt ans son aîné, vivant avec ses deux soeurs, avec qui elle n'a pas grand chose en commun. Un amour d'enfance la lie à un cousin, malade, dont elle se rapproche après son mariage. Après la mort du cousin, ses comportements de plus en plus excentriques pour la petite communauté où elle vit, finissent pas la conduire dans "une maison de santé pour troubles nerveux".

Un livre bouleversant. Marie-Louise qui se réfugie de plus en plus dans une vie imaginaire, rêvée, pour fuir un quotidien terne et pénible, son mari qui fuit dans l'alcool, les deux soeurs acariâtres, les parents gentils mais à côté....tous les personnages sont rendus avec une grande justesse et sensibilité. Malgré la noirceur du sujet, il y a de beaux moments, une ironie aussi, finalement la "folie" de Marie-Louise lui donne une liberté, la possibilité d'échapper à ce qu'on veut lui imposer.
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Les romans de William Trevor sont souvent de vrais crève-coeur. Et celui-ci m'a laissé, une fois de plus très ému devant le gâchis de ces existences tronquées et pourtant dignes.
Je ne résumerai pas l'intrigue, déjà excellement relatée par les autres critiques Babeliotes.
On y est vraiment dans cette petite ville irlandaise de la fin des années cinquante, aux mentalités très étroites. Les protestants ne se mélangent pas aux catholiques dans cet univers campagnard du comté de Tipperary. Et chaque personnage vit vraiment devant nous avec ses défauts et qualités. Il est difficile de ne pas s'attacher à eux, même à ceux qui ne sont pas très sympathiques.
Les chapitres alternés passé/présent permettent de maintenir un ressort dramatique. Les explications sur ce qui a amené Marie-Louise dans la situation où elle est au tout début ne seront données que progressivement. Une nouvelle preuve du très grand talent de conteur dont faisait preuve William Trevor.
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Cette histoire se déroule, aux environs de 1900, au coeur d'un typique village irlandais où se côtoient catholiques et protestants. Dans la rue principale, se succèdent boutiques et pubs.
Marie-Louise , jeune femme timide et réservée, épouse , sans enthousiasme, Elmer, propriétaire d'un magasin de tissus.
Indifférente à son mari, elle tombe sous le charme de son cousin Robert qui lui lit Tourgueniev.
Toute son existence, elle se consumera d'amour, pour ce cousin trop tôt disparu.
Ce drame romantique , par excellence, où l'héroïne consacre sa courte vie à ses souvenirs et à errer dans une campagne sublime, n'est pas sans rappeler les chefs-d'oeuvre de Jane Austin ou des soeurs Bronte.
Un roman , un peu désuet mais délicieux et très agréable à lire.

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Dans cette histoire un personnage vient hanter les pages comme un esprit tourmenté. Et pour cause puisque Marie-Louise qui est placée au centre de l'intrigue est comme un élément rapporté qui n'a aucune maîtrise de la situation ni de sa vie. J'aime prendre référence sur d'autres ouvrages et celui-ci m'a particulièrement fait penser à Madame Bovary de Flaubert. Je m'explique : notre héroïne de ce jour est une femme qui pense trouver son salut dans le mariage et la chaleur d'un foyer bien établi (mais elle leurre, cela va de soi). Bien avant de conclure l'arrangement nous sentons que l'entourage à une forte emprise sur notre personnage : sa soeur Letty est fermement opposée à cette union et son frère James semble être plus indifférent à cette relation.

Le livre prend de l'élan avec le fameux jour qui est normalement l'un des plus beaux dans une vie. Elmer Quarry, tenancier d'une grande boutique de tissus qui fait de constants bénéfices devient donc son mari. Mais en s'unissant à l'homme Marie-Louise aurait-elle pu soupçonner qu'elle devrait aussi prendre les soeurs de celui-ci dans son ménage futur? Et ce n'est pas une famille qui lui ouvre ses bras avec joie à laquelle Marie-Louise se retrouve confrontée : Rose et Mathilde, ses belle-soeurs sont deux vieilles filles recluses au magasin et rendues acariâtres par la vie. Une autre image m'est venue en faisant connaissance de ces demoiselles : Javotte et Anasthasie, les deux pimbêches de Cendrillon. J'ai peut-être besoin de signaler que Marie-Louise est issue d'une modeste famille fermière sans le sou mais dont les liens affectifs ne se démentent pas. Cette union entre deux familles que tout oppose sera explosive !


Passons maintenant à la structure du récit qui m'a quelque peu perturbée au départ. le livre est construit avec une succession de courts chapitres qui illustrent en parallèle la vie de Marie-Louise à l'aube de sa vie de jeune mariée, et celle d'une Marie-Louise 50 ans après. Même si on se doute que l'action est scindée et que les deux voix n'ont donc pas de continuité, la construction du récit augure une mise en abime des plus efficaces. On a l'impression de voir les faits, puis de voir leurs conséquences par un trou de la serrure. C'est écrit avec une réelle habilité, dans un ton à la fois neutre et mesuré mais aussi avec une gravité qui nous touche indéniablement. Plus j'avançais dans l'intrigue plus j'arrivais à cerner des personnes complexes, en proie aux doutes, à la suspicion ou au vice (l'alcool). Et Marie-Louise tirait son épingle du jeu admirablement. Je ne veux pas révéler le fin mot mais dans ce tourbillon d'épreuves qui peu à peu la mettent en pièce, j'en arrivais à regarder son petit jeu avec la sévérité de son entourage. Que les autres fautent, cela passe encore, mais que Marie-Louise cherche une quelconque distraction dans la campagne environnante, dans la lecture de Tourgueniev entreprise avec son cousin… cela engendre une sorte d'amertume et de mépris. Dans ses errances, dans ses prises de conscience, on découvre une héroïne faible et qui fuit, qui préfère laisser les rumeurs se colporter plutôt que de rétablir la vérité. Et finalement… on la comprend !


Superbe ce livre ! Première découverte de la littérature irlandaise contemporaine grâce à mon amie Canel qui me l'a offert récemment à l'occasion du swap de la Saint-Patrick. J'y ai trouvé tous les ingrédients qui me ravissent dans un récit où le personnage prend tout le drap à lui. Les relations humaines, la difficile frontière entre vérité et mensonge sont aussi les enjeux de ce livre. Mais avant tout je retiendrai une petite bonne femme qui a l'étoffe d'une grande et qui se permet de nous le prouver avec son brin d'histoire.
Quel bon moment ! du William Trevor, j'en redemande ! Et chose notable, on brûle d'envie d'ouvrir un roman de Tourgueniev pour connaître les mêmes vagues à l'âme que l'héroïne ce qui montre que ce livre ne demande qu'à être prolongé par d'autres de la même veine.
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C'est une relecture : j'avais étudié ce roman à la fac et il ne m'avait pas laissé une grande impression (lecture imposée, puis texte analysé et disséqué jusqu'à en perdre la saveur). J'ai donc eu envie de le relire pour me faire ma propre opinion...Et j'ai beaucoup aimé ce roman très mélancolique qui parle des occasions manquées. En plus l'écriture de William Trévor est très agréable à lire, fluide et élégante.
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Marie-Louise est en dans une institution où il n'y a que des femmes folles, ou incomprises, abandonnées...
C'est la plus ancienne résidente.

Chapitre après chapitre, on découvre ce qui a amené Marie-Louise dans cet endroit. D'abord son mariage avec un vieux monsieur pour sortir de sa routine et de sa situation médiocre alors qu'elle ne aime un autre. Puis les deux soeurs de cet homme qui nous rappelle les demi-soeurs detestables de cendrillon.

On ne s'attache pas vraiment à Marie-Louise mais on a envie de savoir ce qui s'est passé et ce qu'elle va devenir.
D'autre part, le livre est court et se lit très bien.
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