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EAN : 9782752909466
240 pages
Phébus (10/04/2014)
3.57/5   44 notes
Résumé :
Cynique, pervers et sans complexe, le jeune Timothy Gedge s’introduit chez ses voisins dans l’idée de détruire la fade tranquillité de leurs jours et de leurs nuits. Gosse inquisiteur, il les épie, les harcèle et lance d’affreuses rumeurs… et bientôt, c’est toute la paisible ville de Dynmouth qui connaît la terreur.
Voici ce que raconte l’adolescent sur son voisinage : le capitaine Gordon Abigail est prétendument attiré par les jeunes garçons ; Mrs Dass et so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Rêveries d'un gamin solitaire par W. Trevor


Timothy rêve, il rêve tellement fort qu'il en crève les bulles des autres, leur petite vie tranquille, leur bonheur simple.


Il s'voyait déjà en haut de l'affiche
En dix fois plus gros que n'importe qui son nom s'étalait
Il s'croyait déjà le plus grand des grands fantaisistes
Faisant un succès si fort que les gens l'acclamaient debout


Vous vous rappelez de Chucky ? Cette poupée increvable à la voix de fausset possédée par l'esprit d'un tueur en série.


Et bien Timothy, c'est un peu le Chucky de Dynmouth.


Tout aussi infatigable, nourri aux séries TV et aux récits de tueurs, Timothy c'est le gamin qui raconte des horreurs avec un grand sourire innocent, choisissant ses victimes parmi ceux qui auraient quelque chose à cacher, quelque chose d'honteux et qui leur promet son silence en échange d'un service farfelu: la robe de mariée d'une morte, le transport d'une vieille baignoire, un costume trois-pièces, un grand rideau pour le spectacle de la Kermesse.


Timothy, c'est l'écharde dans votre doigt, c'est la crotte qui ne s'enlève pas de la semelle de votre chaussure, Timothy, c'est une obsession qui vous fait entendre des voix ou croire des choses qui peut-être ne sont pas ou peut-être que si --- Timothy, c'est celui qui hante vos nuits même quand il n'est pas là et vos journées quand il surgit là où on ne l'attend pas


“Je m'intéresse aux ‘désaxés temporaires‘, parce qu'ils sont un miroir possible pour chacun de nous”, William Trevor


C'est exactement ce qui se passe dans ce récit où l'auteur, nouvelliste écrivant des romans comme il aimait se dénommer lui-même, nous narre l'histoire d'un ado de 15 ans qui sème la terreur dans une paisible petite ville côtière d'Angleterre.


Timothy, ce dont il rêve, c'est d'être tout en haut de l'affiche, acclamé comme le nouveau Benny Hill (référence de l'époque) et il semble prêt à tout pour y arriver.


Timothy, vous l'aurez compris, il est un peu, beaucoup dérangé ou alors serait-il simplement une victime lui aussi dans cette histoire, un gosse laissé pour compte dans une famille où il ne trouve pas sa place ?


Et serait-ce une raison pour pourrir la vie des autres, s'immiscer dans plusieurs foyers, révélant des secrets dont ils se se seraient bien passés, leur ouvrant les yeux parfois...


Est-il seulement conscient des dégâts qu'il occasionne,
pire qu'une tempête ? ou s'en nourrit-il ?


Jusqu'où ira-t-il ? Suspens


Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi glaçant ou éprouvé un tel malaise en lisant un récit qui semblait si anodin de prime abord.


Fermez vos fenêtres, baissez vos volets, évitez de répondre au téléphone ou d'ouvrir la porte si on sonne.


Un petit Chucky avant d'aller au lit ce soir ?

PS: êtes-vous bien sûr que vous êtes seul dans votre chambre ?
Regardez un peu dans l'armoire, sous le lit, à la fenêtre, dans le jardin, sur la terrasse --- si si regardez bien


Un visage d'enfant sourit en regardant la maison
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Les enfants de Dynmoutth.

Années 70, dans une petite ville anglaise en bord de mer, Timothy ado de quinze ans épie tout le monde et se constitue un patrimoine de ragot dont il se sert pour obtenir par chantage les moyens de réaliser un numéro comico-morbide qu'il compte présenter au concours annuel des jeunes talents.

Il traque ainsi jeunes et vieux et leur rend la vie difficile. Avec ses habits jaune clair et ses cheveux filasse, Timothy nous est présenté par William Trevor comme un pervers indélicat, aux limites de la folie.

De fait ce garçon isolé sans père et sans vraie famille ne dirait-il pas la vérité et ne provoquerait-il pas des séismes dans toutes les familles comme le ferait un ange exterminateur?
Il est odieux et ricane sans cesse mais s'en tient à une ligne destructrice sans détour.

Trevor nous tend ce piège. Et nous y tombons en nous prenant à détester la personne elle-même de Timothy, ses propos et son comportement. On a envie qu'il se taise, qu'il lâche les gens qu'il tourmente, qu'il aille au diable et pire qu'il disparaisse on qu'on lui donne ce qu'on appelle une « bonne leçon ».

Une fois remonté comme un ressort, Trevor abandonne son lecteur à sa colère et lui donne une magistrale leçon d'humanité en réveillant le sentiment irrépressible du pardon, en montrant ce qui est caché, ce qu'on n'a pas voulu voir, aveuglé par une haine grandissante que le lecteur aura nourrie tout seul.

Un curieux malaise s'installe mais c'est trop tard. Impossible de revenir en arrière et nous comptons,malgré nous, parmi les habitants de Dynmouth avec nos propres secrets.

Ce livre sulfureux publié chez Phébus n'est pas préfacé par Michel le Bris.


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N'allez pas croire que Timothy emmerde le monde juste par plaisir. Non, c'est juste qu'il a absolument besoin de quelques bricoles pour présenter un sketch comique au concours "Les talents de demain" organisé dans sa ville.. Il s'imagine déjà y faire un tabac, être repéré comme le nouveau Benny Hill . Il sait qui peut lui coudre un rideau de scène, lui transporter une baignoire, lui prêter un costume et une robe de mariée mais comme personne ne semble décidé à l'aider, Timothy va devoir employer les grands moyens pour obtenir ce qu'il veut. Et croyez moi, ses moyens ne sont pas jolis jolis.
Face à l'indifférence, l'incompréhension et la méchanceté des adultes, ce gamin pas pire qu'un autre, juste un peu plus fantasque, se comporte de façon inquiétante. Tout à son obsession, il est totalement indifférent ou inconscient de la souffrance qu'il inflige à ses victimes en ébruitant ce qu'il sait. Même s'il prétend ne dire que la vérité ...
Trevor fait ici le portrait troublant et dérangeant d'un gamin face à des adultes respectables si préoccupés par eux même et leurs vilains petits secrets qu'ils ne sont pas capable de voir et d'entendre sa détresse.
Au début du roman on aurait presque pitié de cet ado sans père à la maison, rejeté par sa mère et sa soeur qui lui font bien comprendre qu'elles seraient mieux sans lui. Mais plus le récit avance, plus il devient odieux à force de s'incruster chez les gens pour réclamer ses satanés accessoires en les menaçant de balancer ce qu'il appris sur eux en les épiant. Il finit par devenir totalement flippant en harcelant et effrayant deux enfants qui n'ont aucun moyens de se défendre de lui.
Tout le monde déteste Timothy mais à qui la faute s'il agit ainsi ?
Au diable peut-être ...
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Écrit en 1976, ce n'est que cette année que ce roman de William Trevor a trouvé preneur en France. L'auteur nous présente Dynmouth comme une charmante petite ville anglaise, tranquille, où il fait bon vivre. Ses habitants semblent être des gens tout à fait normaux, connaissant les problèmes classiques de tout un chacun, ni plus ni moins. Mais c'est sans compter sur Timothy Gedge, un adolescent particulièrement pervers et farceur, qui, sous couvert de trouver les accessoires dont il a besoin pour son numéro à la kermesse de Pâques, va divulguer au fur et à mesure du roman un poison de plus en plus violent dans la vie rangée de ces braves gens... Rumeurs avérées ou non, Timothy n'hésite pas à clamer sa vérité à qui veut l'entendre, allant même jusqu'à faire du chantage pour obtenir ce qu'il souhaite.

Après un début de roman un peu lent, l'intérêt du lecteur est vite titillé par ce gamin, Timothy, que William Trevor présente très rapidement comme un enfant abandonné par son père, délaissé et négligé par sa mère et sa soeur, qui, pour tromper l'ennui et la solitude, passe ses journées à espionner son entourage. le portrait psychologique de Timothy est des plus intéressants, et fait vraiment tout l'intérêt du roman, éveillant tout à la fois la pitié, la compassion, mais surtout l'agacement et la colère. D'ailleurs j'aurais bien aimé que l'un des personnages ait le cran de lui donner la correction qu'il mérite pour son comportement ! Mais voilà, les secrets des uns et des autres étant révélés au fur et à mesure de l'histoire, chacun se retranche sur ses malheurs et laisse le garnement mener son affaire comme bon lui semble, brisant ainsi petit à petit ce tableau de "gentille ville où il fait bon vivre"... Toute cette mise en scène de William Trevor contribue à créer une atmosphère de plus en plus oppressante à l'histoire, et souvent malsaine, entretenant sans peine le malaise du lecteur, et qui va crescendo tout au long du roman. La fin m'a beaucoup plu, je l'ai trouvée très jolie et émouvante. Et pour ne rien gâcher, l'écriture est pleine de délicatesse, de finesse, amenant chaque chose à sa place le plus justement possible.

Une belle découverte donc, que je dois encore une fois à Babelio et aux éditions Phébus. Merci !
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Sir William Trevor de son vrai nom William Trevor Cox est né en 1928 dans le comté de Cork en Irlande. Romancier, nouvelliste, dramaturge et scénariste, lauréat de nombreux prix littéraires aussi bien en Irlande qu'en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, membre de l'Académie irlandaise, il a été anobli par la reine Élisabeth II d'Angleterre. Les Enfants de Dynmouth, date de 1976, il vient tout juste d'être traduit en français.
Dynmouth est une charmante petite ville du Dorset, en bord de mer, « avec ses salons de thé et ses dentelles », typique de cette Angleterre où évolueraient bien volontiers les personnages d'Agatha Christie ou bien l'inspecteur Barnaby (série diffusée sur France3), paisible pour les uns, un peu ennuyeuse pour d'autres. Alors que la kermesse de Pâques approche, le train-train quotidien de certains de ses habitants va être troublé par un jeune garçon de quinze ans, Timothy Gedge. le père est parti depuis bien longtemps, sa mère et sa grande-soeur absorbées par leurs vies assez libres le laissent pousser tout seul. le gamin s'étant mis en tête de présenter un sketch pendant la kermesse, s'adresse aux uns et aux autres afin d'obtenir les accessoires qui lui sont nécessaires pour son spectacle, un costume d'homme, une robe de mariée, une vieille baignoire et un rideau de scène. Timothy sait très bien à qui il doit présenter ses requêtes car il a depuis longtemps l'habitude d'épier les gens par leurs fenêtres et d'entrer chez eux sous prétexte de menus travaux contre de l'argent de poche. Si ses demandes sont prises à la légère dans un premier temps, elles rencontrent un autre écho quand Timothy Gedge commencent à divulguer ce qui ressemble à des secrets bien gardés, le capitaine Abigail serait attiré par les jeunes garçons, Mr Plant se paye du bon temps avec des femmes du village, le père de Stephen aurait tué son épouse pour se remarier.
Tout le charme du roman réside dans l'écriture de William Trevor, ce qui n'est plus une surprise pour moi depuis que j'ai lu Cet été là, une pure merveille. Délicatesse, finesse et retenue, l'écrivain tisse des décors de sérénité, puis petit à petit, par petites touches, les propos de Timothy sont autant de graines du doute, poison mortel qui va lever dans les esprits des personnages comme du lecteur. le gamin est un peu « spécial », ses propos tombent comme cheveux sur la soupe souvent, son aplomb pour s'incruster chez les gens exaspère, puis le harcèlement envers ses « victimes » devient franchement crispant. le lecteur se prend à s'agacer de ces adultes manquant de clairvoyance et d'autorité.
William Trevor enfonce le coin profondément, Timothy est un catalyseur au sein de ce microcosme, allégations mensongères, interprétation erronée de faits avérés ou turpitudes réelles ? le manque de communication entre les acteurs, les silences coupables, profitent à la gangrène du mal et si tous cèderont aux exigences du gamin, ce sera pour de mauvaises raisons.
Excellent roman. Très belle analyse psychologique de caractères, toute en finesse, et d'un gamin ni dieu, ni diable, mais terriblement seul et livré à lui-même au sein d'une société banale, présentant tous les signes de la respectabilité tranquille.
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critiques presse (1)
Telerama
02 juillet 2014
Le grand William Trevor (né en 1928) pousse la tension à son comble, en laissant déambuler Timothy dans la petite communauté humaine bien tranquille de Dynmouth, au sein de laquelle ses indiscrétions et ses médisances ne vont pas tarder à semer la dissension et le désarroi.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La mer faisait plus de bruit dans cette pièce que nulle part ailleurs dans la maison, mais on ne pouvait rien deviner de la violence de la tempête derrière les portes-fenêtres. Il plissa les yeux, scrutant l'obscurité en quête de la forme familière des arbres et des arbustes, s'inquiétant d'éventuels ravages.

Quand, envers et contre toute attente, un rayon de lune brilla, ce ne furent pas les dégâts causés dans le jardin qui le firent tressaillir. Une silhouette se déplaçait sous l'araucaria du Chili.
Un visage d'enfant souriait en regardant la maison.
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Timothy Gedge avait une quinzaine d’années, il était en plein dans cet âge dit ingrat, le visage carré, anguleux, les épaules maigres, les cheveux courts presque blancs, un regard vorace qui lui donnait l’air prédateur, les joues creuses. Il portait toujours les mêmes vêtements : un jean jaune pâle, un blouson jaune à fermeture éclair et, la plupart du temps, un tee-shirt jaune lui aussi. Il vivait avec sa mère et sa sœur, Rose-Ann, dans un lotissement social appelé « Cornerway ». Inscrit au lycée de Dynmouth, ce n’était pas un élève particulièrement brillant. Il adorait jouer des tours, une habitude qui le faisait parfois paraître excentrique. Il riait souvent, d’un grand sourire jusqu’aux oreilles.
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La vérité ne cessait de ressurgir, telle une mauvaise herbe dans un jardin. Vous aviez beau la repousser dans les limbes de votre esprit, elle se glissait, rampait et, à votre vive exaspération, refaisait surface. En fait, ce malheureux garçon avait, d'une façon ou d'une autre, fourré son nez dans un jardin secret, une zone strictement interdite.
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Il sembla aux enfants qu'il disait tout ce qui lui passait par la tête. Son cerveau ressemblait à une poubelle, débordant de toutes sortes d'ordures que sa bouche finissait par vomir.
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elle regarda le capitaine boire son thé: il levait sa tasse avec un geste triomphant
Le feu de sa colère s'était apaisé; il avait infligé la défaite qu'il escomptait sans avoir à expédier un pot de lait contre le mur, comme cela avait été le cas au tout début de leur mariage. Il se félicitait de sa retenue et son épouse percevait son autosatisfaction à sa façon de brandir sa tasse de thé. Elle s'était souvent dit que le mariage se résumait à une succession de défaites et de victoires, et fonctionnait mieux si les femmes subissaient les défaites, car, apparemment, les hommes ne supportaient pas les revers et ne développaient aucune propension à les accepter.
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Video de William Trevor (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Trevor
Diana Reich interviewe William Trevor Podcast traduit en français ( sous-titres) Diana Reich, directrice artistique de Small Wonder, interviewe William Trevor, le récipiendaire du premier prix Charleston - Chichester pour l'excellence d'une vie dans la fiction courte.
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