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18 pages
Jazz en Velay (03/12/2018)
3/5   1 notes
Résumé :
Dickson, un lycéen plein d'humour, qui habite le XIIIe arrondissement de Paris, fait une découverte inattendue : le jazz de Miles Davis. Dès lors, une obsession l'habite, celle de posséder une trompette et d'en jouer à l'instar du jazzman. Obtiendra-t-il l'instrument de ses rêves ? Quoi qu'il en soit, le jazz aura contribué à révéler sa personnalité, lui aura fait voir son environnement sous des couleurs nouvelles et lui aura suggéré des routes à suivre.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Belle ambition que celle portée par Anne Tricot pour mêler jazz et banlieue en une nouvelle, illustrée par Rachid Sguini (alias Rakidd). S'il y a du bon et du moins bon, j'avoue que le négatif l'a peu à peu emporté sur mon enthousiasme initial, pour ce texte des éditions Jazz en Velay que je suis chaque année avec délectation.

Dickson est un jeune noir de banlieue qui cherche à se donner une chance dans le jazz et l'écriture. Pas nombriliste et passeuse d'art, Anne nous tricote un récit positif et bienveillant sur la jeunesse de banlieue, le tout parsemé de références extérieures pour nous donner l'envie de lire (Ernest Hemingway, Jean-Jacques Rousseau, Dany Laferrière) ou écouter du Miles Davis (Kind of Blue, Ascenseur pour l'échafaud). L'ensemble est bien ficelé, du bon artisanat qui a la générosité d'éveiller le lecteur à se pencher sur d'autres artistes.

Malheureusement, malgré tous ces bons sentiments, je n'ai pas du tout cru à la phraséologie du narrateur. Deux trois termes de banlieue viennent se percuter sur une langue tout ce qu'il y a de plus attendue, ce qui rend l'ensemble un brin fabriqué. Ecrire la banlieue n'est pas juste déposer un terme de verlan dans une formulation banale. Chaque terme de la phrase doit sentir la rue, c'est tout un jargon qui s'extasie, toute une fièvre qui exulte. "Kaïra, relou, chourer", cela fait bien peu pour transpirer du réel d'une langue réinventée chaque jour sur nos trottoirs, dans nos halls d'immeuble. Sortons des stéréotypes, écoutons pour s'en convaincre du slam, du rap, du hip-hop, cette gouaille qui porte le flambeau de la poésie, elle émane de la banlieue ! L'émulation est toujours là, le goût du mot toujours intense. Ça joue avec les mots dans les bahuts du 13ème, ça fourmille d'inventivité dans la tour Béryl. A l'instar de l'argot, jadis, l'imaginaire flambe dans les bouches de notre jeunesse, la créativité en mouvement perpétuel. Réduire le langage de banlieue à deux trois mots un peu vulgos me semble terriblement clicheton. Dommage. Car le propos du texte se veut une lutte inverse, mais verse bien trop vite dans ce qu'il dénonce.

De même, le narrateur a besoin de justifier son usage des mots "satori", "intus et in cute", "truisme", comme s'il était anormal qu'un gamin de banlieue emploie de tels mots. Au contraire, tous les niveaux de langue se percutent, s'entremêlent, fusionnent, s'épousent aujourd'hui, Babel est dans nos cours, nos battles de slams, nos albums de musique. Pourquoi se justifier d'un : "Eh oui ! Je connais ce mot !" (p. 13). Qui s'intéresse à la langue, même nouvelle, même rebelle, s'intéresse avant tout à la langue, dans sa globalité, engrange un vocabulaire éclectique, s'enrichit de tout, en véritable éponge à patois.

Voilà, trop de petites choses sont venues embrouiller le bon a-priori qui m'habitait initialement, la bonne entame du texte. J'aurais voulu un narrateur pleinement incarné, pas la vision d'une dame blanche sur un ado noir de banlieue. Dommage pour cette fois, car l'on sent derrière tout ce micmac un auteur en bonne maîtrise de sa narration, plein d'ambition, qui cherche à bien faire et soulever des thématiques de fond. Mais la forme est chose essentielle pour distinguer l'artiste de l'artisan. J'en attends plus et suis impatient de relire Anne Tricot avec une totale implication dans son narrateur, pas le cul entre deux chaises, incarnant pleinement ses personnages !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"T'es à des milliers de miles de Miles."
Anne TRICOT, Une vie à mettre en forme, 2018, Jazz en Velay (p. 8).
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