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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je dirais pour toutes les aficionadas de Jane Austen, cette histoire semblera un peu simpliste, pour tous les aficionados d'histoires d'amour avec passé historique, cela sera de la très belle littérature.
La narration est bien menée. On sait d'avance où l'auteur nous mènera, mais peu importe. La peinture de la société de l'époque est édifiante, quoique toujours gentille. Enfin non, ceci n'est pas tout à fait exact. Dans le dernier tiers du livre, apparaît en la personne du représentant d'un des partis pour les futures élections, un Juif, qui vaut au lecteur quelques pages d'anti-sémitisme ou, en tout cas, de repoussoir de ce qui est différent.
A part cela, ne serait-ce les fautes de typographie, qui heurtent l'oeil régulièrement, le doux plaisir d'une lecture sereine qui ne pose aucun suspense mais donne le sourire, aurait été encore plus grand.
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J'avais découvert l'an passé Anthony Trollope par le biais de "Miss Mackenzie". Ce livre m'avait enchantée et m'avait donné l'envie de découvrir d'autres ouvrages de cet auteur.

Anthony Trollope met en scène une nouvelle héroïne, Rachel Ray. Cette jeune femme de bonne famille vit dans un modeste cottage avec sa mère et sa soeur, toutes deux veuves. Sa rencontre avec un jeune homme, Luke Rowan, venu de Londres en tant qu'associé d'un brasseur local, va engendrer rumeurs, jalousies et déchirements. Nos deux tourtereaux sauront-ils affronter la tourmente et faire triompher leur amour? Tel est le principal enjeu de ce roman.

Anthony Trollope, en fin analyste de la psychologie humaine et des moeurs de son époque, tisse une histoire captivante où les rumeurs, le quand dira-t-on, les conflits entre générations, la politique, la bigoterie, les clivages sociaux jouent aussi leur rôle.

J'ai eu beaucoup plaisir à lire ce roman et je m'étonne qu'Anthony Trollope n'ait pas la même renommée en France que ses confrères et consoeurs britanniques.

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Partager un coucher de soleil en compagnie d'un jeune homme est inconvenant pour toute jeune fille anglaise du XIXème siècle, même pour Rachel Ray dont la bonne conduite, l'innocence et les valeurs sont irréprochables. Toutes ses qualités sont alors battues en brèche et remises en question par ses proches, parents et amis.

Antony Trollope narre ici une histoire d'amour entre deux êtres que tout opposent, la timide et réservée Rachel Ray, fille d'un clergyman et Luke Rowan, riche héritier d'une partie de la brasserie Bungall & Tappit au sein de la petite communauté de Baslehurst. Les personnages qui entourent ce couple d'amoureux forment un catalogue de caricatures du monde provincial britannique parfaitement croquignolesque. On lit avec délice les passages où interviennent la sévère et inflexible Mrs Prime, "grenouille de bénitier" et soeur de Rachel, le révérend évangéliste Mr Prong et ses tics faciaux, Miss Pucker, la vieille fille bigote ou encore Mrs Tappit la femme du brasseur, mère poule et entremetteuse à ses heures... Si Trollope s'amuse à caricaturer la dévotion, la cupidité et les valeurs conservatrices de ce petit monde, il réussit également à dresser un tableau de la vie provinciale où la politique, les affaires et les plaisirs du monde sont étroitement entremêlés.

La lutte entre Rowan et Tappit pour la direction de la brasserie témoigne de la révolution industrielle qui a eu lieu dans le tournant des années 1850 où la production doit s'adapter en prenant en compte de nouvelles données comme la chimie. Cependant Trollope montre aussi la part active que l'homme joue dans la société contrairement à la femme. Alors que Rachel est assignée à résidence, Luke Rowan s'occupe de ses affaires en voyageant aux quatre coins de l'Angleterre. Cependant certaines femmes apparaissent dans le roman plus libres mais elles le doivent à leur relative indépendance financière. Contrairement à sa soeur, Rachel apparaît au lecteur comme soumise aux règles de la société qui l'empêche d'exprimer ses sentiments et lui dictent une conduite qu'elle réprouve mais ne peut braver. L'épisode de la lettre qu'elle écrit à Luke Rowan est édifiant sur ce sujet. Ses émois sentimentaux et ses différentes attitudes sont décrits avec force de description qui sont étonnantes pour un écrivain masculin de cette époque.

Un roman à découvrir pour sa plongée au coeur du quotidien des femmes du XIXème siècle en Angleterre où la lenteur et la banalité des tâches confèrent au roman tout sa saveur et son charme...
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Je n'ai pas hésité un seul instant lorsque j'ai vu paraître le nom d'Anthony Trollope dans la dernière opération Masse Critique proposée par Babelio. Ainsi, quelle ne fut pas la joie d'avoir été sélectionné pour découvrir une oeuvre de cet auteur victorien que j'apprécie tant. Et quand bien même Rachel Ray n'avait pas été mon premier choix, je peux affirmer que le hasard fait bien les choses tant j'ai fortement apprécié cette lecture. J'en profite par ailleurs pour remercier Babelio pour leur confiance ainsi que cette découverte.

Il faut dire que comme à son habitude, l'auteur dresse une parfaite et convaincante méticuleuse étude des moeurs de la société anglaise dont je raffole m'enivrer sans vergogne. Une fois de plus, ce dernier est parvenu à m'introduire dans un univers aux moeurs conventionnelles et bien trop puritaines pour ne pas se démontrer révoltantes. C'est incroyable à quel point Anthony Trollope livre de justes et crédibles histoires à la finesse exquise et délicieuse. C'est simple, j'ai adoré découvrir la vie citadine de ce faubourg rythmée par l'hypocrisie et la fourberie de ses habitants ainsi que par l'importante place de l'église au sein des ménages. C'est à travers une histoire d'amour bien trop vite condamnée par ces derniers que l'auteur est parvenu à dresser un si profond constat et une si juste et fine caricature qui m'a plus que convaincu. Je n'ai cessé de vibrer au rythme de sa prose qui, sans se dévoiler aussi touchante et poignante que précédemment, se dessine des plus cruelle et des plus acerbe. Ce dernier dévoile les moindres détails de son intrigue, offrant ainsi au lecteur une vision d'ensemble des plus appréciable. Ajouter à cela une dimension politique justement menée et je ressors conquis par tous les aspects présentés dans Rachel Ray. D'autant plus même si la romance sert de cadre et de contexte à Anthony Trollope pour construire son oeuvre, celle-ci ne se dévoile que très peu omniprésente. Ainsi, l'auteur apporte un réel rythme à son intrigue et s'amuse à jongler entre commérages, peines de coeur, vie mondaine et conflits politiques.

D'autant plus que mon enthousiasme face à ce délicieux et pétillant nectar n'aurait pu avoir lieu sans la place de choix conférée aux héroïnes de ce roman. En effet, Anthony Trollope met en scène avec efficience les femmes d'une même famille que j'ai pris énormément de plaisir à découvrir tant leurs différences et leurs psychologies sont poussées à leur paroxysme. J'ai adoré la grossièreté des traits de chacune ainsi que la finesse de chaque portrait merveilleusement dessiné et purement caricaturé. Malgré toute l'exagération dont fait preuve la plume d'Anthony Trollope, jamais ce dernier ne tombe dans l'excès et le résultat est réellement des plus détonnant et captivant. Quoi de plus étonnant face à ce portrait de femme magnifique à croquer et à découvrir. A commencer par notre matriarche, la veuve Mrs Ray qui se dévoile le personnage le plus effacé de cette fresque. En effet, cette dernière se dévoile occuper à la perfection la place de la femme au sein du foyer de l'époque et se retrouve perdue face à la mort de son mari. Celle-ci ne détient aucun libre arbitre ni aucune indépendance. Ainsi, cette cheffe de famille ne cessera de demander l'avis aux hommes de son entourage sur lesquels elle aime se reposer ainsi que sur sa fille aînée, veuve elle aussi, Mrs Prime. J'ai tout autant adoré ce personnage qui brille pour sa pruderie et sa foi aveuglante envers l'église ainsi qu'envers les moeurs de son époque. Aigrie depuis son veuvage, celle-ci voit d'un très mauvais oeil l'arrivée d'un certain Luke Rowan qui semble faire battre le coeur de notre héroïne Rachel. Ce bout de femme m'a totalement séduit et j'ai pris un incroyable plaisir à la voir évoluer au sein de cette société sarcastique où chacun sait mieux que l'autre ce qui est bon ou pas pour celle-ci. Cette dernière devra composer de tous afin de ne froisser personne de son entourage par bonté d'âme quitte à laisser passer le grand amour. Bien que fortement naïve et innocente en début d'ouvrage, j'ai apprécié découvrir son évolution et sa soif d'émancipation. Bien entendu et même si ce trio de femmes épatantes et étonnantes donne vivement le ton, bien d'autres personnages sont dévoilés au cours de l'intrigue et certains m'ont particulièrement plu comme par exemple Luke Rowan qui semble le seul homme franc et loyal, quasiment avant-gardiste, au sein de tout ce puritanisme.

En résumé, Rachel Ray, Anthony Trollope offre à nouveau une parfaite et pertinente étude des moeurs de l'époque dont ce dernier livre une acerbe et sarcastique critique, portée par des personnages aux traits et à la caricature grossiers que j'ai adoré découvrir et suivre au sein de cette société puritaine et hypocrite.
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La jeune et belle Rachel vit avec sa mère et sa soeur dans un modeste cottage situé près du domicile des trois soeurs Tappit qui sont ses amis fidèles. le père de ces demoiselles exploite une brasserie et se fait aider dans sa tâche par son héritier désigné Luke Rowan qui piaffe d'impatience à l'idée de reprendre les rennes de la brasserie pour la moderniser.
Le jeune homme ne tarde pas à tomber amoureux de la belle Rachel.Mais il doit se heurter à l'hostilité de la soeur de cette dernière, Mme PRIME veuve bigote qui s'est entichée d'un pasteur rigoriste qui rêve d'une union financièrement profitable.
L'influençable mère de notre héroine , troublée par les craintes manifestées par sa fille ainée Mme Prime, cherche à éloigner Rachel de son prétendant qui de son côté se trouve chassé par Monsieur Tappit qui craint d'être supplanté à la brasserie par l'encombrant jeune homme.
Luke Rowan se voit obligé de s'éloigner et Rachel en déduit qu'il l'a abandonnée.
Ce n'est qu'après avoir réussi à faire valoir ses droits grâce à l'aide efficaces des notabilités villageoises qui lui permettent de remporter une élection âprement disputée que Luke Rowan peut enfin revenir pour épouser sa bien aimée.
Une excellente description de la socièté britannique victorienne avec un humour sous jacent toujours très fin . Avec Trollope, on n'est jamais déçu , à savourer comme un muffin accompagné d'une tasse d'earl grey.
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Anthony Trollope se révèle excellent peintre de la médiocrité humaine : nous baignons dans la rancoeur, la jalousie, le mépris, la cupidité... Tous les personnages ont leurs faiblesses, certaines plus détestables que d'autres. Heureusement l'un des personnages au milieu de ce panier de crabes s'en tire mieux que les autres et relève l'ensemble en aidant à sauver la situation.

D'un point de vue contemporain, la société que décrit Trollope est un carcan exécrable ! Enlisée dans les on-dit, elle accorde un poids considérable à la religion dont l'influence est surtout entremêlée d'intérêts personnels et… très humains. Ne parlons pas du statut des femmes dont l'infériorité est complètement admise par les personnages.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire (sûrement à cause de ma répugnance vis-à-vis de ce dont je viens de parler), mais une fois que c'était fait, je voulais vraiment avancer, connaître la suite. Certains personnages que je détestais de prime abord (comme Mrs Prime, justement) ont pris de l'épaisseur et de la complexité ; d'autres ont définitivement gagné mon animosité (Mr. Tappitt, Mr Prong).

Comme beaucoup de romans de ce genre, il y a un côté grandiose sinon démesuré aux sentiments humains. Il ne se passe que quatre mois, et on a l'impression que le désespoir de Rachel est incommensurable. Ce n'est cependant pas gênant.

L'ensemble est mené avec une pointe d'acidité appréciable qui crée la satire et permet d'éviter de sombrer dans l‘horreur de la situation – parce qu'honnêtement, j'ai eu envie de casser des dents !
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Excellent cru. Pas de longueurs
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